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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 27 Jan - 10:47
Lola Maître Artisane, loyale *admin*
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 27 Jan - 20:37
Lola entendit toquer à la porte d’entrée alors même qu’elle se réveillait. Il n’y avait plus personne à la maison, à part elle. Jon était parti travailler, emmenant Logan à son école et Sia chez une gardienne. Elle était seule. A l’abris des regards. Ou du moins d’apparence. Car elle savait que le général la faisait constamment surveiller. Si elle sortait, on la suivait. Elle était prisonnière. Prisonnière de sa propre vie.
Elle ne pensa pas à enfiler un peignoir, se contenant de descendre jusqu’à l’entrée en chemise de nuit. Elle se doutait que c’était l’ouvrier, mais elle ne s’était pas attendu à ce qu’il vienne si tôt ! La jeune femme ouvrit en grand la porte, les yeux encore bouffis par le sommeil et toute décoiffée. Elle se fichait de ne pas être présentable. Cela ne valait plus la peine de se faire belle.
Et…Si elle n’était pas encore réveillée, je peux vous assurer qu’à l’instant elle le fut. Lola était paralysée. Devant elle se tenait le fruit de ses souffrances, la capitale de ses pensées et de l’espoir. Devant elle se tenait un homme qu’elle n’aurait jamais cru revoir et que, peut-être, elle n’aurait jamais voulu avoir à rencontrer à nouveau. Devant elle se tenait Soaric. Pour de vrai.
L’artisane ne sut que dire dans un premier temps. Et lui non plus. Il avait commencé à la regarder de bas en haut, se figurant tout ce qui était passé durant son absence. Elle essaya de cacher ses blessures mais il était trop tard. Il avait vu. Lorsqu’elle posa à son tour les yeux sur lui, elle découvrit un homme rongé par la douleur et tentant se reconstruire. Et elle comprit qu’il n’avait jamais pu se résoudre à l’oublier. Pourrait-il seulement lui pardonner ?
-Je…je viens pour les travaux je…je ne savais pas que c'était vous il n'y avait pas de nom…
La voix de Soaric la tira de ses pensées. Lola le regarda étrangement, comme s’il débarquait d’une autre planète et fronça férocement les sourcils. C’était donc lui, le fameux ouvrier dont Jon vantait les mérites ? Celui qui ferait des miracles pour la chambre du futur bébé ? Celui qu’elle regrettait ? Qu’elle avait aimé ? Qu’est-ce qu’il mijotait, cette fois ? Qu’allait-il faire pour les anéantir ? Le tuer, pour être sûr qu’il ne reste rien, pas même un brin d'espérance ? Qu’allait-il faire bon sang ? Jusqu’où était-il capable d’aller ?
La demoiselle se força à détendre son visage et, ouvrant plus grand la porte, lui indiqua d’un signe de tête qu’il pouvait entrer. L’archer s’exécuta, jetant un coup d’œil sur sa maison. Lola l’invita à le suivre jusqu’à la cuisine et lui servit à manger, s’asseyant à son tour devant lui. Ce ne fut qu’après un long moment qu’elle trouva la force de déclarer :
-C’est Jon qui a du t’engager. Je n’étais pas au courant non plus…Ecoute, nous avons vraiment besoin de cette chambre. Tu peux toujours refuser notre offre mais je ne pense pas que tu trouves meilleur intérêt ailleurs. Il va te payer cher, à ce qu’il m’a dit. C’est comme tu veux, Soaric.
Comme il voulait. Mais tous les deux savaient ce que cela représentait. Ils devraient se voir, tous les jours, et peut-être même que Jon irait jusqu’à l’inviter à dormir dans la chambre d’amis pour gagner du temps sur l’aménagement. Elle ne savait pas ce qu’il avait en tête et cela lui faisait peur. Mais elle devait se soumettre à lui, sinon elle le payerait.
Lola baissa la tête, faisant distraitement le contour d’un verre avec son doigt. Elle s’était imaginée cette rencontre des dizaines de fois. Elle avait rêvé le revoir, lui dire qu’elle regrettait tout ce qu’il s’était passé. Elle avait voulu le chercher, l’épouser comme ils se l’étaient promis. Elle avait cru longtemps que leurs retrouvailles seraient merveilleuses. Jamais elle n’avait imaginé cela comme ça. Jamais elle n’avait imaginé que, en le voyant, elle n’éprouverait plus aucun autre sentiment pour lui que de l’amitié, comme s’il n’était plus qu’une vague connaissance. Elle n’était plus amoureuse de lui. Et cela la terrifiait.
Soaric accepta et, la tête dans les nuages, elle lui demanda de le suivre. Il devrait la trouver pathétique. Il avait toujours vu une femme forte, n’hésitant pas à élever le son de sa voix lorsque quelque-chose ne lui plaisait pas. Une femme de caractère qui savait éperdument ce qu’elle voulait. Mais Jon l’avait changée. Il l’avait d’abord transformé en monstre puis il avait fait d’elle cette espèce de poupée de chiffon qui ne répondait plus de rien. Une marionnette facilement manipulable. Quelque-chose de vide emprisonné dans un corps de femme.
-Voici la pièce. Tu en fais ce que tu veux…Je te fais confiance. Mais essaye de choisir une couleur assez neutre. Je ne sais pas si ce sera une fille ou un garçon…
Elle avait dit ça en désignant la petite salle vide, éclairée par deux grandes fenêtres lumineuses. Il y avait tout à faire. Il serait là pour longtemps. Lola se tourna vers lui, lui décochant un pauvre sourire. Elle ne savait plus comment agir avec lui. Il était devenu un étranger pour elle.
-Je…Je vais m’habiller, d’accord ? Si tu as besoin d’aide, crie après moi. Je ne serais pas loin.
Et elle sortit de la pièce. Voilà. Voilà comment se déroulait ses retrouvailles avec l’homme qu’elle avait le plus aimé. C’était tout à fait ridicule. Mais qu’y pouvait-elle ? Jon avait tout détruit. Et ils devaient à présent tout reconstruire. A conditions, bien sûr, que tous les deux le veuillent. Et…Elle n’était pas certaine, elle, de le vouloir. Le général l’avait-il donc tellement corrompue ?
Lola se doucha, laissant le jet d’eau lui couler longuement le long du corps, comme pour le purifier. Elle essayait de comprendre ce que Jon voulait leurs faire en les faisant se revoir à nouveau. Il voulait qu’ils retombent amoureux, pour recommencer son carnage ? Il n’en avait donc pas assez, de faire du mal aux autres ? A sa propre fiancée ? Elle passa sa main sur son ventre, sentant l’enfant bouger. Il allait naître avec pour père un être abject. Elle le plaignait. Peut-être devrait-elle se faire opérer pour faire sortir le bébé. Il n’aurait pas à avoir une vie aussi terrible qu’elle. A moins que cette naissance le fasse devenir un autre homme. Qu’il devienne enfin quelqu’un de bien.
L’artisane s’habilla, enfilant une robe à longue manches pour cacher ses ecchymoses. Puis elle se dirigea à nouveau vers la chambre où Soaric avait déjà débuté son travail. Torse nu. De la sueur perlait sur son corps et malgré elle, elle détourna le regard, gênée. Elle toussota, cherchant à réclamer son attention puis leva son visage vers lui. C’est là qu’elle remarqua l’anneau qu’il portait à son cou. La bague de fiançailles. La sienne. Il la gardait encore. Il n’avait pas su s’en séparer. Il l’aimait encore. Espérait-il à nouveau ? Ou savait-il d’avance que ses espoirs étaient vains ? Car il ne fallait pas se faire d’illusions. Leur couple était rompu. Terminé. Pour toujours. Ils ne pouvaient pas recommencer. Pas après tout ça. Ils ne pouvaient pas.
-Alors…demanda-t-elle, chuchotant presque. Qu’est-ce que tu deviens ?
Lola passa sa main dans ses longues boucles brunes et l’observa tristement. Leur amour, même tut dans leur cœur, avait fini, après tout ce temps, par succomber. Ce général, ce foutu général était beaucoup trop fort pour eux, à ce petit jeu. Les rêves de Lola vacillèrent doucement jusqu’à s’éteindre complètement. Ca y était. Cette fois, il lui avait tout pris. Tout.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 27 Jan - 21:51
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 29 Jan - 22:46
-Ce que je deviens…rien. Je tente de me refaire…
Lola baissa honteusement la tête. Ce devait être horriblement dur, pour lui. Elle l’avait chassé loin d’elle, loin des enfants, loin de la maison qu’il avait construite de ses propres mains. Loin de la vie qu’il avait imaginé partager avec elle et qu’il n’aurait sans doute jamais. A vrai dire, elle ne savait pas trop comment il tenait le coup. Peut-être avait-il trouvé une autre femme. Elle l’espérait vraiment…Il le méritait. Il avait droit au bonheur, peut-être même beaucoup plus qu’elle.
-J'aide une femme à s'occuper de sa ferme. Elle a perdu son mari à…la guerre et…en échange du couvert et du logis je l'aide…c'est tout…
Une femme. Elle avait donc raison…Bien. C’était mieux comme ça. C’était ce qu’il fallait qu’il se passe…Qu’il se construise une nouvelle vie, avec de nouveaux enfants tandis qu’elle reste avec Jon. Il finirait bien par se lasser de la battre…Il finirait bien par se lasser d’elle. Il la quitterait et s’en prendrait à une autre. Elle pourrait alors essayer de vivre normalement. Essayer. Car pour le moment, rien que l’idée qu’il s’en aille lui semblait perdue d’avance. Il aimait encore trop le goût de la souffrance de Lola. A cette pensée, la jeune femme fut prise de légers tremblements. Elle se mit à scruter la porte d’entrée avec inquiétude, comme si Jon allait surgir d’un moment à l’autre en trouvant un prétexte pour lever sa main sur elle. Même la présence de Soaric ne suffit pas à l’apaiser…
-En somme j'essaie de remonter la pente…
L’artisane hocha la tête. Elle espérait vraiment qu’il y arrivait. Qu’elle ne soit pas une entrave dans sa nouvelle vie. Qu’il ne pense pas sans arrêt à elle, qu’il arrive à l’oublier… Qu’il donne autant d’amour à cette femme qu’il le devait. Qu’elle ne soit plus que l’ombre d’un fantôme pour lui…Même si la bague qu’il portait témoignait du contraire. Peut-être devrait-elle lui ôter un moment, en douce…Dans son sommeil – s’il reste près de Jon- ou bien elle pourrait se jeter dessus et la lui arracher. Ce serait pour son bien. Pour qu’elle ne soit plus un poids à traîner derrière lui. Soaric reprit, tentant de parler avec tact :
-Lola…il te bat n'est-ce pas ? Ne nie pas…n'oublie pas mon passé, je sais reconnaître ça. Lola…
Lola serra ses mains sur ses bras, frissonnante. Oui, il la battait. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Il n’était là que pour la chambre. Pour rien d’autre. Il ne pouvait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il devait rester loin, très loin d’elle. Ne plus s’occuper de ses besoins. Ne pas se soucier des blessures qu’elle portait. C’était ce que tout le monde faisait. C’était ce qu’elle ne voulait pas qu’il fasse. A vrai dire, elle brûlait d’envie qu’il l’aide. Qu’il la débarrasse de ce type. Mais elle ne pouvait pas lui demander ça. Pas après tout ce qu’elle lui avait fait subir !
-Je suis là Lola. Malgré tout…je ne peux pas te laisser avec lui, comme ça…
Malgré elle, la jeune mère secoua la tête. Mais intérieurement, elle criait victoire. Elle pouvait enfin compter sur quelqu’un…Pour combien de temps, elle l’ignorait. Mais il serait là pour elle. Après tout ce qu’il avait enduré à cause d’elle, il restait présent. Soaric était un type formidable… Et si elle ne pouvait pas se résoudre à l’aimer comme un mari, elle pouvait néanmoins le considérer comme un ami. Il n’y avait pas de honte à ça. Du moins…Tant qu’il l’accepterait. Car, qui le sait vraiment, peut-être qu’un jour décidera-t-il de partir ? Il se rendrait enfin compte que toute l’horreur qu’il avait vécu était en grande partie de sa faute. Il ouvrirait les yeux et s’en irait, sans demander son reste. Cela ne l’étonnerait même pas. Après tout, c’est ce qui aurait du se passer.
-N'aie pas peur. Tu n'as plus à avoir peur. Je…je sais bien que c'est fini entre nous, que tu ne m'aimes plus mais…je n'ai pas réussit à t'oublier et à taire mon amour pour toi. Laisse-moi expier mes fautes et me racheter. Juste ça…
Lola le dévisagea longuement. Elle était considérablement étonnée. Pas sur le fait qu’il lui avoue l’aimer encore. La bague le trahissait largement. Mais elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il lui dise qu’il voulait se racheter ou qu’il désirait expier ses fautes. Quelles fautes ? Il n’avait absolument rien fait. Il n’était coupable de rien. Il avait toujours cherché à la protéger, il n’avait pas bronché lorsqu’elle lui avait fait ses nombreux coups foireux. Il avait toujours été formidable et il ne s’en rendait même pas compte. C’était…C’était complètement absurde.
La jeune fiancée s’approcha de Soaric et déposa doucement ses mains sur les siennes, pour l’arrêter de travailler. Cela le ralentirait sûrement et Jon ne serait pas content. Mais elle intercéderait. Elle lui dirait que ce serait sa faute. Et pour une fois, il n’aurait pas à prendre les coups alors qu’il n’aurait rien fait. Pour une fois, elle prendrait ses responsabilités. Elle le fixa dans les yeux et après d’interminables minutes déclara :
-Tu n’as rien à te reprocher, Soaric. C’est plutôt moi qui devrais chercher à payer mes fautes, tu ne crois pas ?
Elle lui lâcha les mains, gênée. Elle ne savait pas trop comment lui avouer que, effectivement, le général n’était pas si doux avec elle qu’il le prétendait. Jamais elle n’aurait cru que c’était tellement dur de l’avouer à haute voix. Et là elle comprit à quel point Soaric lui avait fait un cadeau, en lui parlant de ses parents. Jamais elle n’avait saisi la valeur de ce secret. Mais il était trop tard pour s’en rendre compte, maintenant. Lola resta encore un moment cloîtrée dans le silence avant de finalement reprendre en murmurant :
-Oui. Jon me bat. Et il bat les enfants. Je suis trop faible pour les défendre comme je le voudrais…Et personne, Soaric, personne n’est là pour nous protéger. Alors que je vois régulièrement des femmes qui pourraient ne serait-ce qu’avertir les autorités…Alors que je vois des hommes, dix fois plus robustes que lui qui sauraient le réduire en miette en moins de deux ! Mes blessures se voient bien, pourtant. Mais ils font tous semblant de n’avoir rien vu. Leur lâcheté me dégoûte. Mais je les comprends. Je les comprends trop bien.
Bien sûr qu’elle comprenait. Car certains étaient peut-être plus vigoureux qu’eux…Jon était le plus fort. Il intimidait. Il était tellement puissant…Mais pas au premier sens qu’on l’entendait. Sa volonté était puissante. Son être l’était. Il écrasait les autres de part son autorité. C’était peut-être cela qui le rendait si monstrueux. Tout le monde savait qu’on ne pouvait rien face à lui. Il valait mieux rendre directement les armes, ignorer l’évidence et taire ses sentiments. Autrement, le pire arrivait. Lola l’avait compris. Et malgré toute la détermination qu’elle possédait, elle n’arrivait pas à leurs en vouloir de la laisser tomber. Ils étaient des humains, pas des héros.
-J’imagine que même si je t’en empêchais, tu m’aiderais, n’est-ce pas ? lui demanda-t-elle en souriant. C’est plus fort que toi. Si tu vois quelqu’un souffrir, tu ne peux pas te retenir de tout faire pour apaiser ses maux. Tu as toujours été comme ça…Et à présent, je sais ce que cela représente. Je ne me rendais pas compte jusqu’où tu pourrais aller.
La demoiselle se tut, hésitante. Elle voulait vraiment le remercier. Mais si elle lui offrait un baiser, elle avait peur qu’il ne le comprenne tout à fait autrement… Dans sa lubie de l’amour pour elle, il risquait d’y voir un signe pour qu’ils se remettent ensemble. Et elle n’avait pas envie de ça. Elle ne voulait plus sortir avec Soaric ni être sa femme. Elle ne voulait plus de lui, pas dans ce sens là. Pourquoi n’arrivait-il pas à la considérer comme une simple amie, pour toujours ?
Lola se promit d’avoir une discussion, un de ces jours, avec lui. Elle ferait alors tout ce qui était en son pouvoir pour qu’il cesse de l’aimer. C’était impossible qu’un homme s’accroche à ce point à une femme ! Il devait arrêter là. Sinon il ne serait plus jamais heureux. Et il n’en avait pas le droit.
-Alors…Alors merci, souffla-t-elle.
Et, se décidant enfin, elle s’approcha de lui pour se coller contre son torse. Elle entendit son cœur accélérer. Elle sentit son souffle chaud sur sa nuque. Mais elle n’entendit pas les pas venir de l’escalier. En vérité, ce ne fut que lorsque la porte s’ouvrit en grand, laissant entrer un Jon ahurit qu’elle saisit que se serrer ainsi contre Soaric était de loin la pire des idées qu’elle ait eu.
Se séparant violemment du jeune homme, elle hurla un ‘ce n’est pas ce que tu crois !’ en reculant frénétiquement contre le mur. Le diable était ainsi de retour. Prêt à lui démontrer qu’il était le roi des enfers. Prêt à lui faire regretter d’être venue au monde. Et cette fois, ce serait bien pire que tout ce qu’elle avait déjà subi. Cette fois, elle se rendrait compte jusqu’où cet homme pouvait aller. Jusqu’où sa cruauté pouvait le mener… Oui, à la fin de cette journée, le cœur de quelqu’un s’arrêterait. Pour de bon.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 30 Jan - 20:19
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 1 Fév - 18:24
Lola était dos au mur. Elle ne pouvait plus reculer. Fuir ? Jon était sur sa route et le temps qu’elle atteigne la porte il serait déjà sur elle. Même avec l’aide de Soaric pour le retenir, elle ne saurait pas maintenir une longue distance longtemps, la grossesse ne l’aidant pas. Sauter par la fenêtre ? Se serait du suicide et la jeune femme avait horreur de cette pratique morbide. Elle préférait affronter le monde et ses hommes, faire face à son destin. Selon elle, se donner la mort était on ne peut plus lâche. Ou bien c’était les désespérés, ceux qui n’avaient plus de sens à leur vie qui y mettaient fin. Or, elle, elle savait dans quelle direction marcher. Elle était sereine. Meurtrie, mais sereine.
Jon s’approcha d’elle. Il ne détailla même pas Soaric, comme si son sort l’importait peu. Il la regardait, elle. En fichant son regard rempli de haine dans le sien. Il voulait lui faire regretter son geste…. Et si Soaric n’intervenait pas, peut-être que sa pulsion l’amènerait à la mort. Il ne se rendrait compte de ses actes uniquement que lorsque tout serait fini. Et peut-être n’aurait-il alors aucun remords. Il déclara alors, d’une voix sans âme :
-Vous ne perdez pas de temps. Surtout toi, sale garce.
L’ancien archer se releva et se positionna entre les deux fiancés. Il se préparait à attaquer à tout moment. Muscles bandés, poings serrés, il faisait face à cet homme sans aucune crainte. Il ne le laisserait pas toucher à un seul cheveu de Lola tant qu’il serait encore vivant. Il ne pourrait sûrement pas se résoudre à vivre si elle n’était plus de ce monde… Mais le général ne se démonta pas. Au contraire, il afficha une mine arrogante et fit, ne jetant même pas un coup d’œil vers Soaric :
-Pousse-toi de là minable. Et tout de suite.
Mais l’ancien amant de Lola n’esquissa aucun geste. Jamais il ne se soumettrait à lui, maintenant. Il n’était plus son supérieur, même pas une vague connaissance à respecter. Il était son ennemi. Peut-être même le pire. Et il allait lui faire regretter tout ce qu’il lui avait fait subir. Toute la souffrance qu’il avait autrefois prodigué, qu’il prodiguait et qu’il prodiguerait à nouveau. Il riposta donc, tentant d’être calme :
-Non. Tu ne toucheras plus à Lola. Ni aux enfants. Et tu ne les insulteras plus. Espèce de lâche. S'en prendre à plus faible, c'est pathétique.
Jon ricana, posant enfin ses yeux sur lui. Il le regarda de haut en bas, de plus en plus hilare. Il voyait les cicatrices qu’il lui avait faites, heureux qu’il reste un souvenir de ce sinistre passé. Convaincu, aussi, qu’il était de toutes façons le plus fort. Que Soaric n’aurait aucune chance de survivre, s’ils se battaient tous les deux.
-Je vois que tu as gardé des souvenirs… Tu peux jeter cette camelote à deux sous, tu sais ? Oh… tu ne vas pas me dire que tu aimes encore cette salope ? Elle ne le mérite pas.
-C'est toi qu'elle ne mérite pas.
Le jeune homme serrait encore plus les poings, s’en blanchissant les phalanges. Il se contenait pour ne pas lui porter le premier coup. Lola ne savait pas quoi faire, ni quoi dire pour le calmer. La vérité c’était que Jon avait une terrible envie de se battre contre lui, pour lui prouver sa puissance. Et aussi parce-qu’il adorait voir le sang sur ses mains. Alors, le général de plus en plus fiévreux, désireux que Soaric disparaisse une bonne fois pour toute, s’avança davantage et parla, cinglant, le provocant :
-Parce qu'elle te mérite toi peut-être ?
-Il n'est pas question de moi ! Je n'ai jamais dit qu'elle me méritait !
Jon le poussa férocement, marquant le début de l’affrontement. Les deux hommes se battaient violemment, ne ménageant pas leur force. C’était un duel à mort. Il n’en sortirait qu’un seul vivant. Lola aurait très bien pu partir à ce moment. Les laisser à leur combat, prendre de la distance. Mais quelque-chose la retenait… Un désir irrépressible de voir. D’assister à la fin de la mêlée. Elle voulait être sûre que Soaric soit le vainqueur. Elle ignorait ce qu’elle deviendrait si ce n’était pas le cas…
Et lorsque le général enserra le cou de l’ancien archer dans ses mains, elle n’agit pas. Elle était pétrifiée. Elle n’osait pas s’abaisser vers son fiancé, le tirer en arrière pour laisser à Soaric le temps de se reprendre. Elle était terrassée par une peur sourde qui lui interdisait de faire quelque-chose… Son ex-amoureux devenait bleu, privé de sa respiration. Il allait succombé d’un moment à un autre. Tout était perdu. Lui. Elle. Les enfants. Il n’y aurait plus aucun espoir, dès l’instant où son cœur refuserait de battre à nouveau…
Lola s’approcha vivement mais Soaric se reprenait : il donna un énorme coup dans l’entrejambe de Jon et reprit une énorme goulée d’air…. Il avait failli y rester. Mais il était vivant… Alors, lorsque la jeune femme vit le général plié en deux, lorsqu’elle vit le regard plein de vie de Soaric, elle ne put réprimer un rire nerveux. Tout allait bien se passer, finalement. Il y avait du moins encore une chance…
Jon, entendant sa fiancée éclater de rire, sentit le sang lui monter aux joues. Il leva son visage vers elle et l’observa, haineuse. Il se releva, faisant fi de la douleur et l’agrippa par le poignet en l’entraînant hors de la pièce. Lola ne cria pas. Cela ne servait à rien. Elle l’avait déjà fait au début, quand il commençait seulement à la frapper. Et cela n’avait eu pour effet que de faire redoubler les coups.
-Qu’est-ce que tu vas faire ? Lâche-moi ! Je t’ai dit que ce n’était qu’une simple erreur ! C’était un câlin, rien de plus ! Tu sais que je t’appartiens !, chuchota Lola.
Mais il ne l’écoutait pas. Il continuait à avancer, dépassant les nombreuses pièces de la demeure, sachant déjà quel était son objectif. Il s’arrêta devant l’énorme escalier, le sourire aux lèvres et tourna avec violence Lola, la penchant au dessus du vide. Elle s’agrippa à lui, le visage tiraillé par la peur… Alors seulement il lui répondit, d’une voix horriblement calme :
-Ton comportement m’a déplu, Lola… Et tu dois être punie, tu comprends ? C’est le seul moyen que j’ai pour que tu retiennes la leçon… Ne t’inquiète pas, ma belle, tu t’en remettras.
Il la poussa en arrière, la laissant tomber lourdement sur les marches, affichant une mine satisfaite. Lola essaya de protéger l’enfant en elle. Mais la chute fut si rapide qu’elle ne put pas faire grand-chose. Elle entendit au loin Soaric l’appeler mais elle n’eut pas la force de répondre. Tout son être criait douleur. Elle avait du se casser quelque-chose. Peut-être un bras, ou une jambe. Sûrement le cœur.
Elle sentit quelqu’un s’asseoir à ses côtés et perçut l’effleurement de doigts sur sa peau. Elle le reconnut immédiatement : Soaric. Evidemment… Qui d’autre allait s’assurer qu’elle vivait encore, sinon lui ? Jon était certainement en train de contempler la scène du haut du palier, attendant la dernière seconde pour avertir les médecins.
L’artisane posa sa main sur son ventre, pleurant intérieurement. Elle avait senti le bébé en elle être secoué par sa chute. Sa tête, encore molle, avait du être affectée. Et s’il était encore vivant, son cerveau avait du être touché. Mais elle savait qu’il n’y avait pas d’espoir. Le fil qui le reliait à cet enfant semblait s’être coupé. Elle ne ressentait plus sa vie palpiter à l’unisson avec la sienne, ni sa peau touchant délicatement son ventre, lui rappelant sans cesse qu’il était sien. Non. Son corps était horriblement lourd et toute énergie semblait l’avoir quitter. Si elle ne faisait pas sortir le fœtus rapidement, elle succomberait à son tour.
Des doigts s’entrelacèrent avec les siens, terriblement chaud par apport au froid qui lui étreignait le cœur. Elle voulut ouvrir les yeux mais elle les referma aussitôt. Comme si son être refusait de voir le drame qui s’opérait en ce moment même. Elle entendit néanmoins la voix de Soaric s’élever dans l’air :
-Lola…tu m'entends ? Serre ma main…
La jeune femme exerça une faible pulsion sur sa main. Oui, elle l’écoutait. Mais elle sentait les limites de la conscience s’achever. Elle voyait le repos qui l’attendait de l’autre côté, et elle eut l’envie folle de tout abandonner. Qu’est-ce que cela changerait, au fond, un monde sans elle ? Pas grand-chose. La terre était peuplée d’un million d’individus et elle n’avait certainement pas besoin d’elle pour continuer à tourner. Ses proches ? Ils s’en remettraient. Ils auraient tous des amis pour les consoler, pour leur convaincre qu’elle était bien mieux comme ça. Et ils n’auraient pas tort. Elle serait enfin tout à fait heureuse et…. Non. Elle ne devait pas renoncer. Que s’était-elle promis ? De ne jamais renoncer. D’affronter son destin, coûte que coûte. Et maintenant qu’il lui jouait un affreux tour, elle devait se relever. Prouver qu’elle était forte, courageuse sous ses apparences de femme faible.
La voix de Soaric la tira en arrière, loin du néant qui l’appelait :
-Où est-ce que tu as mal Lola ?
Lola murmura doucement « Il faut m’enlever mon bébé… » pour lui expliquer la situation. Il devait absolument trouver un médecin compétant. Il posa sa main sur son ventre, glissant légèrement plus bas. Mais il retira sa main, ne se croyant pas permis de regarder plus bas. La demoiselle sourit malgré elle… S’il se limitait comme ça aux sentiments, il ne ferait jamais un bon médecin.
-Reste avec moi Lola…tout va bien se passer…désolé…excuse-moi…je n'ai pas réussi à l'empêcher de te faire du mal…ne pars pas…je t'en prie…
Soaric reprit possession de la main de Lola, la serrant avec force. Comme s’il cherchait à lui donner un peu de sa force. Alors Lola se battu intérieurement. Elle resta éveillée, écoutant son fiancé lui parler pour la garder auprès de lui. De temps à autre, elle remuait des lèvres pour lui faire comprendre qu’elle était bien là. Qu’elle resterait toujours auprès de lui, quoiqu’il arrive. Tombait-elle à nouveau amoureuse ? Non. Ce serait trop facile. Elle le considérait juste comme son ami le plus proche. Un ami qu’elle ne pourrait se résoudre à laisser tomber.
Ce n’est uniquement lorsqu’elle entendit la voix du médecin qu’elle se laissa complètement aller. Elle se perdit dans l’inconscience, où la douleur n’existait même plus. Elle ne rêva pas. Elle percevait les présences autour d’elle, se sentit soulever de terre et entendit des voix lointaines parler. Elle était là sans être là.
Le temps se déroula longuement et quand Lola ouvrit les yeux, le docteur était encore penché sur elle à vérifier sa tension. Il lui sourit doucement, lui faisant comprendre que tout allait pour le mieux. Alors elle tenta de se relever mais il la poussa durement sur le lit en expliquant :
-Il est préférable que vous restiez allongée quelques jours encore.
-Et le bébé ? répondit-elle simplement.
Il la jaugea du regard. Il devait se demander si dans son état, elle était capable de supporter la nouvelle. Si elle ne ferait pas une crise ou quelque chose dans ce goût-là. Alors elle afficha un air déterminer, lui prouvant que de toutes façons, elle se doutait très bien de ce qu’il s’était passé. Il déclara donc, ne pouvant s’empêcher de baisser la tête :
-J’ai du le retirer. Il était mort à cause de votre chute.
-C’était une fille ou un garçon ?
-Cela ne sert à rien de le savoir, maintenant…, s’empressa-t-il de dire. Cela ne ferait qu’ajouter à votre douleur et…
-Répondez.
-Une fille. Une toute petite fille.
Lola passa ses mains sur son visage. La petite fille dont elle avait toujours rêvé. Jon l’avait tuée. Et si elle avait pu lui pardonner son comportement odieux, jamais elle ne réussirait à trouver un brin d’humanité dans cet homme, désormais. Il lui paraissait encore plus sale qu’avant. Le médecin sortit et Soaric entra. Pourquoi Jon ne venait-il pas en premier ? Elle l’ignorait. Mais c’était beaucoup mieux ainsi. Alors seulement, elle se permit de pleurer. Elle ne l’avait plus fait depuis des mois. Elle ne se rendait pas compte à quel point elle en avait besoin. Le visage défiguré par les multiples maux qui l’entravaient, Lola mordit son poing férocement, s’empêchant de hurler.
Jon était encore plus horrible qu’elle ne l’avait imaginé. Et elle serait contrainte de finir ses jours avec lui. Comment… Comment pouvait-elle faire dignement face au monde avec cela sur le cœur ? Comment ne pas succomber ? Elle sortit sa main de sa bouche, laissant un cri venir du plus profond de ses entrailles. Le cri d’une femme qui n’avait rien demandé de la vie, et qui pourtant, était soumise à ses décisions. Le cri d’une mère qui venait de perdre un enfant qu’elle n’avait même pas eu le temps d’aimer. Et qui n’arriverait peut-être plus à se relever, cette fois.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 1 Fév - 20:18
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 3 Fév - 16:17
Lola était brisée. Morte. Son corps se mouvait encore, mais il ne restait plus rien de son âme. Jon avait réussi l’improbable : faire d’elle une sorte de coquille vide, privée de sentiments autre que la tristesse. Comment pourrait-elle continuer à vivre avec ça ? Comment pourrait-elle continuer à vivre, tout simplement ? Elle avait perdu un enfant. Elle l’avait senti se développer en elle, elle avait ressenti les coups donnés dans son ventre. Et même si le père était un monstre, elle savait que cette fille aurait été formidable. Elle n’aurait jamais laissé Jon s’en approcher pour la corrompre et faire d’elle une peste infinie. Elle n’avait même pas eu le temps de prendre sa première goulée d’air. Elle n’avait pas eu le temps de vivre.
L’artisane pleurait et chaque larme qui s’écrasait sur les draps de soie représentait sa souffrance infinie. Mais il n’y en aurait jamais assez pour démontrer combien sa douleur était grande. Elle regrettait terriblement que ce soit Jon qui vive et non son bébé. La nature était une chose vraiment étrange, obéissant à des lois incongrues et injustes. Pourquoi lui avait-il le droit de respirer encore, alors qu’il était le diable en personne ? Selon quoi le Destin basait ses jugements ?
Soaric s’assit à ses côtés, apportant un peu de réconfort à la demoiselle. Il y avait au moins quelqu’un de censé dans cette maison.. Quelqu’un qui se rendait compte de l’absurdité de la situation. Il la prit contre elle et Lola se serra contre son torse, posant ses mains sur lui. Il lui caressa tendrement les cheveux en la berçant doucement. Comment avait-elle pu être aussi horrible avec lui ? Il était formidable. Terriblement formidable. Et comme si cela ne suffisait pas, la pensée qu’elle avait été si odieuse avec lui vint rajouter à sa peine. Ses pleurs redoublèrent tandis qu’il déclarait :
-Je suis là...laisse aller ta peine…pleure Lola. Vas-y.
Elle hurla encore, laissant échapper les cris de son âme. Puis elle leva vivement la tête vers lui, soudainement terrifiée. Où était l’enfant ? Où était-elle ? Si Jon s’en était occupé, il l’aurait sûrement mise dans un sac sans aucun soin. Et Soaric ne laisserait jamais faire ça, n’est-ce pas ? Il la rassura du regard et répondit à ses interrogations :
-Elle est en paix Lola. Je lui ais donné sa dernière demeure. Tu pourras aller lui dire au revoir une fois que tu seras rétablie. Et lui…il est parti avec le médecin.
Lola hocha la tête et baissa la tête, silencieuse. Elle n’en pouvait plus. Elle ne pouvait se résoudre à supporter un coup de plus. Que ferait Jon après cela ? Il tuerait Sia, puis Logan ? Et il l’achèverait en tuant Soaric ? Quel était son but, finalement ? Voir jusqu’où pouvait aller sa force ? Voir quand est-ce qu’elle commencerait à s’en prendre à lui, complètement dévastée ? Si c’était cela son petit jeu, alors elle préférait tout arrêter là. C’était fini. Elle rendait les armes. Il avait gagné. Il avait gagné depuis longtemps mais quelque-chose de morbide l’obligeait à persévérer. L’artisane poussa encore un hurlement, le dernier, avant d’entrer dans un mutisme profond. Elle ne savait pas comment elle en ressortirait. Ni si elle allait en ressortir. Mais elle comprit à la rage qui s’en allait de son cœur, définitivement, qu’elle ne parviendrait pas à ouvrir la bouche avant un long moment.
Brusquement, Soaric lui fut arraché. Et le temps de comprendre ce qu’il se tramait, il était déjà les mains liées face à une multitude de gardes. Une dernière personne entra dans la pièce, grande et imposante, se fichant devant l’archer en lui décochant un regard noir. Jon. Evidemment. Il avait tout manigancé, encore une fois. Il prévoyait toujours vraiment tout, hein ? Il était tellement fort. Invincible.
-C'est lui ! Il a poussé ma fiancée dans les escaliers et regardez ! Mon bébé est mort! A cause de lui ! J'ai perdu mon bébé et elle ne va jamais s'en remettre ! Tuez-le ! Je suis général vous devez obéir !
Les yeux du prisonnier cherchèrent les siens. Lola l’observa, terriblement triste. Elle voulait faire quelque-chose. Agir pour le libérer de cette affreuse situation dans laquelle il était empêtré. Mais elle ne pouvait pas. Parce-que les gardes ne l’écouteraient pas. Qu’était-elle, sinon la fiancée de Jon ? Une moins que rien. Une femme n’ayant aucune autorité, par apport à lui. Et puis, de toutes manières, elle ne parvenait pas à parler. Elle essaya mais aucun mot ne sortit. Elle était muette. Pourquoi ? A cause de tout ce qu’il lui avait fait subir. Elle avait déjà entendu parler de cette maladie psychologique, touchant les personnes ayant subi un choc trop énorme. Mais jamais elle n’aurait cru qu’elle en serait victime.
-C'est toi qui l'a poussée ! Pourquoi serais-je resté près d'elle si je l'avais fait ? Pourquoi aurais-je pris le temps d'enterrer votre enfant dignement ?
-Parce que tu l'aimes encore ! Tu as voulut te débarrasser du gosse et après tu m'aurais tué ! Tu m'as avoué vouloir me supprimer et ne pas avoir peur de le faire !
-Oui parce que tu es une ordure ! Tu bats ta pseudo-fiancée que tu n'aimes pas et les enfants qu'elle a. Tu bats un enfant de dix mois !
Les gardes ne savaient ce qu’ils devaient faire. Il voyait très clairement les traces de coups sur la jeune fille, et ils étaient au courant de l’homme que Jon pouvait être. Mais ils n’avaient pas le droit de discuter l’ordre du général. Autrement, ils allaient eux aussi en payer le coup et ils n’avaient aucune envie de se retrouver au plus bas. Plutôt plaindre la souffrance d’une autre en restant éloigné que d’y goûter sois-même. Le mieux qu’ils pouvaient faire étaient de garder Soaric en observation, le temps d’avoir des preuves potables ou des témoignages. Ce n’était pas l’apothéose mais au moins c’était déjà ça de gagner. Le chef de la troupe déclara donc, s’excusant du regard auprès de Lola :
-Nous plaçons la maison sous surveillance constante jusqu'à ce que nous ayons des preuves. Nous interrogerons les enfants dès qu'ils seront là. Pour l'heure, vous resterez attaché Monsieur.
-D'accord je reste attaché mais ici. Dans cette pièce.
Le général voulu protester mais déjà les autres gardes agissaient. Ils attachèrent Soaric à une chaise, prenant le soin de ne pas serrer trop fort ses liens et ils sortirent, se dispersant autour de la maison. Jon sortit à son tour de la pièce, cherchant à parler au chef. Il ne se souciait aucunement du sort de Lola. Tant mieux, de toutes façons. Elle ne voulait pas le voir.
L’artisane inclina respectueusement la tête vers Soaric pour le remercier. Puis elle ferma les yeux, s’endormant aussitôt. Elle avait besoin de se reposer. De croire, pendant un instant seulement, que tout n’avait été qu’un mauvais rêve.
Ce sont les cris de Logan qui la réveillèrent. Le petit garçon monta en vitesse les escaliers, sautant dans le lit de sa mère pour la serrer dans ses bras. Il lui donna un énorme bisou sur la joue avant de déclarer en vitesse :
-Les gardes hé bah ils m’ont dit que tu étais tombée et que tu avais perdu le bébé ! Maman ! C’est pas vrai hein ? Hein qu’ils ont dit que des mensonges ? Hein que t’as encore mon futur petit frère ou ma future petite sœur dans ton ventre ? Hein que oui maman ?
Lola ne répondit pas, se contentant d’attirer le bonhomme contre elle. Ses gestes parlaient pour elle. Alors, voyant sa mère adoptive en larmes, il ne put s’empêcher de contenir les siennes. Jusqu’à ce qu’il tourne la tête et voit Soaric assit sur une chaise, en train de le regarder. Il ouvrit grand la bouche, déconcerté, puis se rua dans ses bras, lui faisant à son tour un énorme câlin. Il avait déjà oublié l’enfant que portait Lola. Si elle aussi, elle pouvait se débarrasser de cette peine aussi rapidement…
-Papaaaaaaaaa ! Papa tu es là ! Maman elle m’avait dit que tu étais parti en mission pour toujours ! Tu reviens nous chercher ? J’aime pas ici ! Jon il est méchant avec maman et nous ! Il m’a fait tout pleins de bobos ! Pourquoi t’es attaché papa ?
Le petit saisit les chaînes dans ses mains, soucieux. Il n’avait jamais vu son père dans cet état. A vrai dire, trop occupé à parler à toute vitesse, il n’avait même pas remarqué à quel point il semblait penaud. Regardant tour à tour sa mère et son père adoptifs, il mit ses poings sur les hanches et fit, d’un air boudeur :
-Papa, t’as encore voulu prendre une part de gâteau au chocolat, c’est ça ? Et maman elle a du t’attacher les mains ! Tu m’en as laisser un peu au moins ?
Une femme grassouillette entra alors à son tour dans la pièce, portant Sia dans les bras. C’était Emy, la gardienne de ce dernier. Elle était tout à fait adorable, et peut-être la seule personne à compatir réellement face aux blessures de Lola. Sachant éperdument qu’elle était trop faible face à Jon, elle tentait néanmoins d’atténuer sa douleur par de petits gestes simples, remplis d’un amour infini. La médecin l’appréciait vraiment mais elle n’eut pas la force de se réjouir de la voir. Le petit gesticula dans ses bras, essayant d’articuler quelque-chose avec sa tétine en bouche. La bonne femme apporta l’enfant dans les bras de Lola, baissant la tête pour ne pas devoir regarder Soaric. Elle ignorait totalement qui c’était et il l’intimidait au plus haut point. Alors elle se pencha vers l’artisane et chuchota au creux de son oreille, pour que personne d’autre elle n’entende :
-J’ai appris pour ta petite fille, Lola. Je suis vraiment désolée. Je ferais de mon mieux pour t’aider. Je vais déjà porter mon témoignage au chef, et probablement ensuite à la justice. Ca ne vaudra peut-être pas grand-chose, mais j’aurais au moins essayé…
Lola hocha la tête tristement. Alors l’autre partit, murmurant un ‘au revoir’ en direction de Soaric. Sia, dans ses bras, l’observait avec de grands yeux ronds. Il devait se demander pourquoi sa mère était aussi triste. Et ne pouvant encore s’expliquer clairement, il ne pouvait lui poser la question. Cherchant donc à le rassurer ne serait-ce qu’un peu, Logan parlant inlassablement à son père de l’autre côté de la pièce, elle chatouilla le menton du petit en se forçant à sourire. Le petit éclata de rire et elle dut se faire violence pour ne pas éclater à nouveau en sanglot. Elle devait cacher sa douleur face à ses enfants. Sinon ils seraient inquiets et Logan tenterait de faire quelque-chose, s’attirant de multiples ennuis. Et sans nul doute que Sia le suivrait, imitant le moindre de ses gestes. Elle ne voulait pas qu’il leur arrive quelque-chose. Pas à eux.
-Mademoiselle Lola ? fit une voix timide, lui faisant tourner la tête. Nous aimerions vous interroger.
Elle détailla un jeune soldat qui nageait légèrement dans ses vêtements. Il était frêle, tenait maladroitement son épée en main. Encore un enrôlé de force par Jon. La monstruosité de cette personne était abominable. Il détacha Soaric, lui demandant gentiment de sortir de la pièce avec les enfants. Apparemment, ils allaient eux aussi avoir affaire avec une avalanche de questions. Lorsque l’archer s’approcha d’elle pour prendre Sia de ses bras, elle effleura de ses lèvres sa main, déposant un baiser discret mais rempli de gratitude. Il partit, et plusieurs autres soldats rentrèrent.
-Bien, commença le plus imposant. Dites-nous tout, Lola. Est-ce que Jon vous frappait ?
Lola le fixa longuement. Elle ne parvenait pas à ouvrir la bouche. Quelque-chose en elle s’était bloqué et elle n’arrivait tout simplement plus à formuler le moindre mot. Une barrière infranchissable la séparait de la réalité. Elle ne pouvait et ne voulait pas parler. Le type attendit un long moment qu’elle se décide puis, voyant qu’elle ne réagissait pas, toussa bruyamment. Il était gêné. C’était demander de trop à une femme qui venait de subir une telle opération pour qu’on lui enlève l’enfant. Il le savait. Mais si elle voulait être débarrassée de Jon le plus vite possible, elle devait parler maintenant.
-Alors dites-nous ce qu’il vous a fait, mademoiselle…Dites-nous comment tout cela a commencé ou un événement qui vous marqué…Quelque-chose qui prouve que ce Soaric est innocent et que Jon est le coupable !
L’artisane détourna le visage, observant le ciel gris de la fenêtre. Ils soupirèrent longuement. Une boule se forma dans sa gorge et elle s’en voulut de ne pas parvenir à murmurer au moins un seul mot. Elle était tellement désolée. Mais il fallait toujours que tout se fiche en l’air, avec elle. L’ombre ténébreuse de Jon planait sur elle, la maudissant encore et toujours.
-Et les enfants ? reprit-il, dépité. Il les battait ?
Cette fois, Lola baissa piteusement la tête, agrippant un bout de son drap et le lissant inlassablement. Pourquoi s’acharnaient-ils sur elle ? Il n’y avait aucun espoir ! Qu’ils enferment Soaric et libèrent Jon, qu’on en finisse. C’était de toutes façons ce qu’il devait arriver. Alors autant précipiter les choses, au lieu d’essayer de rallonger le temps.
Un des hommes s’approcha d’elle, abattant férocement ses mains sur le lit, portant un regard chargé de colère sur elle. Les autres soldats crièrent après lui mais il hurla de le laisser faire, reportant son attention sur la jeune femme. Ils étaient tous tellement intimidés qu’ils n’osèrent plus esquisser le moindre geste. Il déclara alors, utilisant toute la force qu’il possédait pour la convaincre :
-Mademoiselle Elwëe, je veux bien que ce soit difficile pour vous, mais il vous faut agir ! Ce n’est pas en vous lamentant que vous ferez bouger les choses ! Si, vous voulez que tout change, Lola ! Je le sais. Vous ne devez pas abandonner. C’est ce que cherche Jon. Il veut que vous baissiez complètement les armes. Mais vous n’allez pas le laisser gagner, vous m’entendez ? Vous allez vous réveillez ! Vous allez sauver vos enfants et vous-même. Vous allez empêcher que ce monstre ne fasse d’autre horreur. Il vous a pris votre enfant, bon sang ! Vous n’allez pas laisser passer ça ?!
Lola le regarda, un nouvel éclat dans l’œil. Il avait entièrement raison. Et si elle ne pouvait pas émettre de sons, elle pouvait au moins montrer les faits. Elle souleva sa robe, faisant fi de l’intimité et laissa parler son corps. Elle sentit une multitude de paires d’œil la détailler et pâlir devant ses blessures. L’homme qui avait crié ferma un instant les yeux, mâchoires serrées avant de jurer pour lui-même :
-Jon, ton heure est enfin venue.
Il sortit de la pièce, emmenant avec lui les autres gardes. Mais la jeune fiancée ne pouvait se convaincre que tout était fini. Elle n’arrivait pas à se réjouir. Faisant glisser le tissu de son vêtement sur elle, elle s’enfonça à nouveau dans ses couvertures. Jon avait du prévoir cela, aussi. Ou du moins imaginer un plan, le temps que Logan et Sia reviennent. Non, la partie était de loin gagnée. Et alors qu’elle aurait du être apaisée par la présences de tous ses hommes, elle sentit l’inquiétude l’étreindre férocement. La lueur qu’avait réveillée le soldat s’éteignit, la plongeant à nouveau dans le désespoir. Qu’allait-il faire, cette fois ? Qu’allait-il faire, bon sang ?!
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 3 Fév - 17:40
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 5 Fév - 20:28
Soaric pointa le bout de son nez dans la pièce, Sia dans les bras. Il dévisagea Lola un instant, qui elle était trop occupée à observer le monde dans toute son injustice. Elle ne silla même pas lorsqu’il lui déposa le bébé dans ses bras et que Logan s’assit à ses côtés, promettant à son père adoptif qu’il protégerait sa famille. Elle était ailleurs. Dans un univers où tout se passait selon nos souhaits. Ou tout ceci n’aurait été qu’un affreux cauchemar. Elle pourrait alors se réveiller d’un moment à un autre, ne connaissant même pas la fin de l’histoire. Mais cela lui était égal. Elle ne voulait pas savoir comment tout finissait. Parce-qu’elle avait un affreux pressentiment.
-Maman… ? C’est le bébé qui te rend triste ? demanda soudainement Logan, penaud. T’en fais pas…Papa t’en fabriqueras un autre…
Lola tourna son visage vers son petit garçon. Il s’était agenouillé contre elle, déposant sa main sur son bras. Il croyait vraiment que Soaric et elle s’entendaient admirablement bien. Avait-il déjà oublié les moments où ils se disputaient devant lui ? Ou pensait-il que c’était normal, pour des parents, de se disputer parfois si violemment ? Alors elle allait devoir briser son cœur, lorsqu’elle lui apprendrait qu’il ne verrait plus son ‘père’ aussi souvent. Qu’elle et lui, ils n’étaient plus ensemble. Elle allait devoir peser ses mots et faire en sorte qu’un si petit bonhomme comprenne bien le sens de ses propos. Et leurs conséquences. Elle le ferait, oui. Mais pas maintenant. Elle n’en avait pas la force, ni l’envie. Elle lui décocha un sourire, le montrant de la main avec Sia. Elle voulait lui faire comprendre qu’elle les avait déjà tous les deux. Et qu’elle était heureuse qu’ils soient là. Vraiment. Même si elle était triste, elle ne les oubliait pas.
Logan sembla saisir ce qu’elle voulait dire par ses signes et il bomba le torse, fier de lui, montrant ses biceps à sa mère. Elle éclata de rire, l’attirant contre elle. Ils restèrent un long moment enlacés à trois, jusqu’à ce que Sia donne des coups à son frère, amusé. Là-dessus, Logan porta son attention sur lui et ils commencèrent à jouer ensemble, oubliant tout à fait leur mère et sa tristesse.
Que devait-elle faire ? Elle ne voulait plus voir Jon. Elle ne voulait plus qu’il la touche elle ou les enfants. Elle voulait le voir mort. Agoniser. Souffrir autant qu’il avait fait souffert le monde. Payer. Elle voulait le voir crever oh oui…Terriblement. Mais elle était trop faible à cause de lui. Seul pouvait agir Soaric et elle doutait qu’il veuille tuer une autre personne. Il avait déjà trop de sang sur les mains…Elle n’allait pas lui demander d’en rajouter, de torturer d’avantage sa conscience juste pour elle. Elle ne le pouvait pas. Elle n’était plus rien pour lui.
Lola jeta un coup d’œil distrait vers ses enfants. Il ne restait plus qu’à espérer que les soldats trouvent un excellent moyen de rendre Jon à la justice. Mais il fallait véritablement qu’ils soient bons. Car c’était connu, le général entretenait une entente extraordinaire avec le gouverneur. Rien n’était gagné. Pire même, la victoire était lointaine. Mais il ne fallait pas qu’elle désespère. Ses enfants avaient besoin d’elle. Elle s’accorderait quelques jours de repos, à les surveiller de loin, puis elle se redresserait et montrerait à Jon qu’il avait perdu. Il n’y avait qu’à espérer qu’il ne décide pas de faire pire que maintenant. Car elle savait que s’il agissait une ultime fois, il porterait le coup fatal. Et elle ne survivrait pas.
-Oh maman ? Tu sais quoi ? A l’école, aujourd’hui, y’a Ernest qui a fait pipi sur sa chaise ! Je te juuuure ! Il voulait demander à Madame Joanne pour aller aux toilettes mais elle faisait toujours semblant de pas l’avoir vu ! Faut dire aussi que Ernest il dit toujours que des bêtises. C’est pour ça qu’elle lui donnait pas la parole ! J’en suis sûr ! Et donc, bah Ernest il pouvait plus se retenir ! Et il a tout fait sur lui !!! Toute la classe elle a rigolé !
(petit clin d’œil pour Ernest XD…En plus, je viens d’y penser...Ernest a fait pipi…Bouaha XD…breeef !)Lola sourit à Logan, lui caressant d’un geste affectueux ses cheveux. Il secoua la tête, ne supportant pas ça, ce qui fit éclater de rire Sia. De son côté, Soaric venait de rentrer dans la pièce, un plateau-repas chargé sous les bras. On aurait presque pu croire que la famille était enfin réunie. Presque. A cette pensée, l’artisane afficha de nouveau un air triste et ne répondit pas lorsqu’il expliqua sa venue :
-Pour ceux qui ont faim…même si…ce n'est pas le moment.
Il sortit presque aussitôt, laissant Logan se jeter sur la nourriture. La jeune mère coupa des petits morceaux pour Sia, l’aidant à manger, observant ce petit monde avec attention. Qu’adviendrait-il deux, maintenant ?
Les jours s’écoulèrent terriblement lentement. Soaric restait dans la maison, veillant aux moindres des besoins de son ancienne famille. Il passait beaucoup de temps avec les enfants, les éloignant ainsi de Jon qui commençait à se montrer de plus en plus impatient. Lola l’entendait parfois hurler contre de pauvres soldats qui venaient lui apporter de mauvaises nouvelles. Apparemment, cela ne se passait pas comme il le souhaitait. Il s’en effrayait. Elle s’en réjouissait.
Emy tenta de venir lui rendre visite une fois. Mais le général lui interdit l’accès. Et d’après ce que Logan lui avait rapporté, il avait failli en venir aux mains. Décidément, s’il perdait son sang-froid si facilement ; s’il n’arrivait plus à se contenir en public, c’est qu’il était à bout. La fin était proche. Mais la fin de qui ou de quoi ?
L’artisane restait cloîtrée dans son mutisme. Elle passait ses journées au lit, remettant sans cesse au lendemain le moment où elle se montrerait fièrement devant Jon. Elle avait perdu toute motivation, sentant l’atmosphère se tendre de jour en jour. Quelque-chose allait se passer, quelque-chose de terrible, mais elle ne savait pas encore quoi. Cela pouvait être l’arrestation de son fiancé comme de la mort d’un de ses enfants. Alors elle n’espérait pas. Elle attendait. Seuls Sia et Logan parvenaient à la faire revenir un peu à la vie. Ce n’était que furtif, passager, mais c’était déjà mieux que rien. Elle parviendrait à se relever complètement, oui. Ce n’était qu’une question de temps.
Et enfin, une nuit, l’improbable arriva. Lola dormait tranquillement, ne se doutant pas une seule seconde que sa vie allait prendre un nouveau tournent. Tout allait changer radicalement et ce pour de bon. Elle était installée dans son grand lit, le berceau de Sia disposé avec les soins de Soaric à côté d’elle. Logan et son ex-fiancé étaient partis dans le monde des songes dans la chambre du petit, qu’il partageait désormais avec son père adoptif. Quant à Jon, cette fois-là, il était parti se coucher dans une chambre d’amis. Et le mal lui en prit d’en sortir. Les dieux s’étaient sûrement enfin penchés sur sa personne et avaient compris qu’il filait le parfait amour avec le diable. Et ils avaient décidé d’agir.
Le général se glissa hors de ses draps, marchant à pas de souris jusqu’à la pièce où dormait sa fiancée. Il pénétra dans la pièce, fermant à clé la porte derrière lui, et s’approcha de Lola, qui respirait tranquillement, encore dans le monde des rêves. Puis il abattit sa main sur sa bouche, la faisant ouvrir des yeux dans un sursaut, souriant sadiquement. Il chuchota, s’asseyant déjà sur son ventre pour l’empêcher de s’enfuir :
-Puisque t’es une véritable salope, faut bien mettre tes talents à l’ouvrage. J’ai envie de coucher ma belle et t’as vraiment pas intérêt à me contrarier.
La demoiselle tenta de se libérer, gesticulant avec force sous lui. Il commença à l’embrasser, agrippant ses poignets pour ne pas qu’elle essaye de le frapper. Mais comme elle ne se laissait pas faire, lui donnant des coups avec ses pieds, il lui fila un énorme coup de poing, faisant perler le sang sur ses lèvres. Jon lécha le liquide rougeâtre, souriant toujours de plus en plus, et retira son pantalon ainsi que son sous-vêtement, reprenant d’assaut le corps de la jeune femme, tétanisée. Elle ne voulait pas se laisser faire, bon sang ! Il était temps qu’elle fasse quelque-chose. Qu’elle lui mette des bâtons dans les roues ! Qu’elle arrête de lui obéir par pure crainte. Elle devait se montrer forte. Et tant pis s’il la battait à nouveau.
Lola se mit à hurler, prévenant ainsi Soaric du danger qui l’assaillait, et se remit se débattre pour l’empêcher de la dévêtir. La porte s’enleva de ses gonds. L’archer apparut dans l’encadrement de la porte, une lueur malsaine inscrit dans les yeux. Il était là. Son héros. Elle était sauvée.
Il se jeta sur Jon, le tirant en arrière avec violence pour le jeter ensuite dans un coin de la pièce. La demoiselle en profita pour se redresser, se rhabillant en vitesse pour assister à la scène. Elle savait ce qui allait se passer. Et elle ne parvenait pas à se décider : voir ou non ? Elle le voulait tellement. Elle voulait voir la vie s’éteindre chez ce salaud, offrant à une multitude de gens l’espoir de vivre enfin à nouveau. Mais elle savait que Soaric était devenu fou. Il avait fait exploser sa rage, et le spectacle allait être horriblement gore. Elle n’avait pas besoin d’y assister. Seule la promesse que c’en était définitivement fini de lui lui suffisait.
-Dégage ! Cette salope mérite tout ça ! Laisse-moi faire ce que je veux de ma fiancée ! vociféra Jon.
-Ton heure est venu, Jon. Il est temps de mettre le point final de ton histoire et de refermer le livre.
Soaric s’approcha du général et le saisit, le tirant derrière lui. Jon lança à Lola un regard désespéré mais elle ne bougea pas pour aller le secourir. Il devait payer. Il devait racheter toutes les vies qu’il avait pourries, réduites à néant ou même achevées. C’en était fini de lui. Il n’y avait plus d’issues.
L’archer referma la porte derrière eux, sortant Lola de sa léthargie. Elle remarqua enfin que Sia hurlait et elle se précipita sur son berceau, le prenant dans ses bras. Il ne se calma pas. Il devait savoir quel drame allait se produire d’un instant à l’autre. Mais il ne devait pas comprendre que c’était la justice qui reprenait ses droits.
Logan apparut dans la chambre, se jetant sur sa mère adoptive. Ils se serrèrent dans l’énorme lit, profitant de la chaleur réconfortante qu’ils s’apportaient à tous les trois. La jeune maman ouvrit alors la bouche et automatiquement Sia se tut, écoutant avec attention la voix de sa mère retentir. Après tout ce temps où elle était restée muette, ne s’exprimant qu’à travers des gestes…Il l’avait presque oubliée. Mais ce ne fut pas des paroles à proprement parler qui en sortit. Ce fut un chant, mélodieux et triste qui emplit la chambre. Ils ignoraient les paroles, mais elles leurs semblaient adaptées à la situation. En bas, Soaric faisait son oeuvre et l’on entendait des bruits de discussions.
-Home is behind….The world ahed. And there are many paths to tread...Through shadow to the edge of night. Until the stars are alight. Mist and shadow, cloud and shade. All shall fade...All shade...
Lola s’interrompit brusquement. Tous les trois tendirent l’oreille, écoutant le monde de la nuit. Des bruits, encore. Puis plus rien. Le silence. On entendit un corps s’abattre sur le sol lourdement et une porte s’ouvrir et se refermer. Alors la demoiselle termina en murmurant le dernier mot, serrant d’avantage les enfants contre elle :
-…Fade…
Malgré elle, elle sentit des larmes couler. Pourquoi au juste ? Parce-qu’elle était enfin libre ? Parce-qu’elle ne savait plus ce qu’elle devait faire, maintenant ? Ou parce-que quelque part, elle regrettait que Jon meurt dans la souffrance, au lieu de croupir simplement en prison ? Elle ne savait plus. Elle doutait. En vérité, elle crevait de trouille. Elle ne s’était jamais sentie aussi désarmée.
Sia se mit à pleurer à son tour et Logan prit son rôle de grand-frère et de fils en mains. Il consola ses proches, leur parlant avec des mots doux ; même s’il ne saisissait pas vraiment la situation. Le principal était qu’il était là. Soaric arriva alors, s’arrêtant aux côtés de la jeune femme. Il n’osait pas effectuer le moindre geste, par crainte peut-être de sa réaction. Alors il murmura doucement :
-C'est finit Lola…il ne te touchera plus. Il ne touchera plus personne.
Elle leva lentement le visage vers lui, détaillant son visage. Il semblait comme soulagé. Il l’avait fait pour elle. Et c’était peut-être sa plus formidable preuve qu’il l’aimait. Les joues de la demoiselle rosirent légèrement, et dans son cœur, très loin de toutes pensées ténébreuses, une graine s’implanta. L’Amour. Il allait falloir mettre de la patience avant que ce petit germe devienne quelque-chose de réel, de concret. Mais il était présent. Personne ne le savait encore, pas même Lola, mais viendrait un jour où l’évidence se ferait. Ce n’était qu’une question de temps. Mais en auraient-ils assez ?
-Il faut partir, chuchota-t-elle. Il faut partir, sinon tu vas te faire arrêter.
Lola se détacha vivement des garçons, confia Sia dans les bras de Soaric. Elle ne remarqua pas qu’elle venait de prononcer des mots. Elle était trop dépassée par les événements. Se levant, elle entreprit de fouiller dans ses affaires et en tira une grosse valise. Elle y déposa des vêtements propres et d'autres choses qu'ils lui seraient sûrement utiles pour plus tard, agissant comme un automate. Elle tremblait. Elle savait pertinemment qu’elle devait agir vite, les gardes allant débouler d’un moment à un autre. Et le stress lui dévorait tellement les entrailles qu’elle n’arrivait plus à rien, renversant les valises, ne parvenant pas à les boucler,…Elle voulait hurler.
-Maman….Maman…. ? Maman ?! Maman ! Calme-toi !
L’artisane se tourna vers Logan. Il venait de lui saisir le bras, glissant sa petite main dans la sienne. Elle ferma les yeux, respirant profondément. Le petit avait raison. Elle devait arrêter de s’énerver autant. Cela n’arrangerait en rien les choses ! Elle rouvrit les yeux, le remerciant gentiment et continua plus calmement ses affaires. Lorsqu’elle eut fini, elle descendit les marches où Soaric l’attendait.
-Bien. Il faudra agir vite. C’est certain que les espions au service de Jon ont remarqué…Ce qu’il s’est passé. J’espère simplement que nous parviendrons à nous enfuir, expliqua-t-elle.
La jeune femme se mordit les lèvres. Son cœur battait de plus en plus vite, comme s’il savait d’avance ce qui allait se passer. Elle se dirigea vers la porte, posant une main sur la poignée. C’est là qu’elle se figea. Portant une mains vers sa bouche, elle dévisagea Soaric en chuchotant :
-Je…Parle ?...Je parle!
Elle venait enfin de le remarquer (pas trop tôt). Avec le meurtre et son stresse grandissant, elle n’avait même pas fait attention à ce détail. Elle parlait. Son mutisme était terminé. Le cri qu’elle avait poussé, lorsque Jon avait voulu la violer, avait du faire éclater la barrière en elle. Elle s’était enfin décidée à agir. A agir pour qu’elle redevienne quelqu’un.
Lola sourit à Soaric, se composant une mine confiante, et ouvrit la porte. Une multitude de gardes pénètrent dans la maison, empoignant l’archer et l’attachant aussitôt. Logan et Sia coururent se cacher dans les jambes de leur mère, qui regardait la scène, interdite. Le chef se planta entre les deux, déclarant avec une voix forte :
-Monsieur, vous êtes en état d’arrestation pour meurtre. Vous irez devant le tribunal dès demain. Quant à vous, mademoiselle, on vous garde sous surveillance. Vous allez devoir témoigner ainsi que les enfants.
Il fit une pause, regardant avec des yeux brillants les deux anciens fiancés. Il était moins terrifiant que Jon, mais il semblait suivre son chemin. Souriant comme si on venait de lui annoncer la meilleure nouvelle du monde, il reprit, éclatant presque de rire :
-Vous pensiez vraiment vous échapper comme ça ? Voyons…Ce n’est pas en tuant Jon que vous alliez trouvé la liberté.
Il avait totalement raison. Ils étaient fichus.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 5 Fév - 21:33
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 6 Fév - 22:10
-S'il vous plaît. Jon était en train de tenter de la violer. Je n'ai fait que la défendre. Mais j'assumerais mon acte. Laissez-là juste en-dehors de tout ça. Elle et les enfants. Elle a trop souffert. Je vous en prie.
Lola tentait de réfléchir à toute vitesse, tandis que le chef méditait sur la demande de Soaric. Essayer d’éviter qu’il soit arrêté ne servirait à rien. Mais elle pouvait toujours le sortir de là. Il serait jugé pour un acte de défense et, s’il avait un bon avocat, il aurait peut-être une chance de ne pas être condamné. Mais elle ne connaissait personne capable de faire cela à part…Lee ! Le petit ami de Hyndian ! Il était avocat. Il fallait qu’elle prenne contact avec lui et qu’elle discute de l’affaire. Il y avait encore de l’espoir !
-Il faut les garder sous surveillance…bien que j'avoue qu'une prison n'est pas le meilleur endroit pour des enfants…
-Il y a…il y a une ferme à l'extrémité du village…la femme qui s'en occupe se nomme Kira. Elle me connaît. Elle pourra les héberger et vos gardes pourront les surveiller à distance. Moi je vous suivrais en prison.
Kira…C’était donc le prénom de la jeune femme qui avait redonné un tant soit peu le goût de la vie à Soaric. Par contre, Lola ne comprenait pas pourquoi il proposait qu’elle s’en aille chez elle. Elle était tout à fait capable de survivre seule. En fait, elle n’avait même pas envie de rester avec elle. Autant séjourner dans une auberge le temps qu’ils se décident à faire procès. Oui, décidément, elle ne voulait pas se mêler à cette femme, aussi gentille qu’elle soit. Mais apparemment, elle n’avait pas son mot à dire parce-que le chef accepta et d’un signe de tête, et tout le petit monde monta dans un chariot pour se rendre chez cette veuve.
Lola s’installa en prenant ses enfants tout contre elle, s’endormant de moitié. Ils arrivèrent au village où Soaric leur indiqua la suite du chemin et enfin, ils furent en vue d’une jolie ferme qui s’éveillait déjà avec les rayons du soleil. Une femme était occupée à nourrir les animaux et elle chantonnait doucement, heureuse. Ainsi c’était elle, Kira ? Lorsqu’elle croisa son regard, Lola ne put s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Elle était plutôt jolie, terriblement souriante, et elle avait su lui prodiguer du bonheur ces derniers mots alors que l’artisane avait échoué à le faire depuis toujours. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Mais cette envie sourde lui embrumait l’esprit, la forçant à se comparer en tous points par apport à elle. Seulement, si elle ressentait cela…C’était qu’elle recommençait vraiment à aimer l’archer. Elle ne fit pas le rapprochement, trop occupée à trouver tous les défauts du monde à cette pauvre fermière.
-Kira…je te présente Lola, Sia et Logan. C'est…ce sont eux qui m'avaient engagé pour la chambre…mais…le fiancé de Lola les battait et…il a tenté de la violer alors je suis intervenu et…je l'ai tué…peux-tu…peux-tu les héberger et les aider à remonter la pente ?
Les aider ? Pourquoi les aider ? Ils n’avaient pas besoin d’aide. A partir du moment où Lola était libérée de l’emprise de Jon, elle était totalement capable de se redresser. Oh, bien sûr, ce ne serait pas évident. Mais elle y arriverait ! Et puis, elle avait pleins d’amies ! Pourquoi elle justement ? Enfin, cela partait d’une bonne attention. Et elle lui en était reconnaissante…Aussi, l’artisane se décida-t-elle à rester là jusqu’à ce que le tribunal l’appelle et ensuite elle partirait pour ne plus revenir !
Lola croisa les bras, légèrement ennuyée lorsqu’elle vit Soaric et Kira parler ensemble. Mais dès que l’archer s’approcha d’elle pour lui parler en privé, sa mauvaise humeur partit d’un seul coup. Observant le jeune homme du coin de l’œil alors qu’il s’abaissait pour parler à Logan, elle se surprit à penser qu’il était terriblement beau sous les premiers rayons de soleil…Mais elle secoua la tête, chassant au loin cette idée.
-Sois fort bonhomme. Veille sur maman et sur Sia. D'accord ?
Le petit acquiesça, le visage enfuit dans le col de son père adoptif. Encore une fois, il allait être séparé de lui…Alors qu’il venait tout juste de le retrouver. Il ne comprenait pas pourquoi le monde s’acharnait sur lui ! Il voulait simplement avoir un père présent. Puisque le sien était mort, il avait été heureux d’en avoir un de remplacement. Sauf qu’il n’était plus jamais là. Et cela l’attristait vraiment, même s’il n’en disait rien. Soaric se releva et Logan se dirigea vers Kira qui l’accueillit d’un grand sourire chaleureux.
L’archer caressa tendrement la tête de Sia qui dormait tout contre sa mère. Puis il leva le regard vers sa dulcinée, qui le regardait tristement. Il ne méritait pas d’aller en prison. Il avait tout simplement chercher à la protéger et, pour cela, il devait payer ? C’était injuste. Complètement. Et Lola ne comprenait décidément pas pourquoi la vie s’amusait-elle à s’acharner autant sur sa famille…
-Je…je n'aurais pas imaginé devoir le faire ainsi mais…il est temps pour moi de payer mes fautes Lola. J'ai accompli mon devoir, je t'ai sauvée. Et maintenant que je te sais en sécurité, ce sera plus simple pour moi de disparaître pour de bon…même si c'est dans une prison. Sois heureuse Lola. Je ne te demande rien d'autre. Sois enfin heureuse avec les enfants. Considère moi comme un souvenir…et ne te blâme pas pour toute cette histoire…je t'aime Lola…
Il termina ses paroles en la serrant contre elle, prenant soin de ne pas écraser l’enfant entre eux. Lola ferma les yeux lors de cette étreinte. Même si elle ne l’aurait pas avoué en cet instant, cela lui faisait le plus grand bien. Cela faisait tellement longtemps qu’un homme ne l’avait pas câliner contre lui, sans but pervers. Il était là, contre elle, simplement parce-qu’il avait besoin de la sentir si proche. Et elle appréciait cela. Elle se sentit calme, posée, alors que sa situation était des plus alarmantes. Son ex-fiancé risquait de mourir. Mais…Il semblait tellement présent que c’en était impensable. D’ailleurs, elle ne voulait plus croire à toutes ses sottises…Oui. En fait, depuis le départ, c’était quelqu’un qui s’amusait avec eux. Il allait en avoir marre et ils pourraient tenter de refaire leur vie, séparément ou à deux. Tous ses problèmes étaient loin, si loin…
Mais Soaric brisa ce moment d’illusion. Il se détacha, remontant silencieusement dans le chariot. Quelques gardes remontèrent dessus et ils partirent tout de suite. Lola resta un long moment debout à regarder ce qui avait été une grande partie de sa vie rétrécir. Et inlassablement, elle se demandait si elle parviendrait à le sauver. Si elle pourrait encore le revoir. S’il allait vivre encore longtemps.
-Lola… ? l’appela soudainement Kira. Venez, je vais vous préparer le petit-déjeuner !
L’artisane se retourna, dévisageant un moment la fermière. Déjeuner ? Avait-elle vraiment une tête à vouloir manger ? Mais elle ne dit rien et se contenta de la suivre jusqu’à sa cuisine, s’asseyant en silence sur une des chaises. Logan, comme à son habitude, occupa une grande partie de la conversation. Et Kira, visiblement heureuse d’avoir des visiteurs, lui répondait avec une extrême joie de vivre que Lola lui enviait. Mais rapidement, elle se perdit dans ses pensées, programmant déjà son planning de la journée. En premier lieu ? Aller voir Lee, évidemment. Il fallait qu’elle le voit au plus vite. Et dès que les enfants auraient fini de manger, elle les conduirait respectivement à l’école et chez la gardienne puis foncerait chez son ami homo.
La veuve respecta son silence. Elle aurait très bien pu la forcer à parler mais, au contraire, elle se montra admirable et attentionnée. Elle avait l’air vraiment parfaite. Y avait-il eu quelque-chose entre elle et Soaric ? Lorsque Lola entendit un soupir d’aise venant de Logan, démontrant ainsi qu’il venait de manger jusqu’à en exploser, elle se leva et força les enfants à en faire de même, s’excusant auprès de Kira :
-Je dois y aller mais je reviendrais ce soir. Passez une bonne journée, madame.
-Bonne journée à vous aussi ! Oh ! J’ai une idée ! Je vais vous préparer votre repas préféré ! Dites-moi quel est-il, Lola ?
Elle essayait de sympathiser. Elle voulait lui montrer qu’elle était gentille et douce, capable de sourire à la vie même si elle venait de lui enlever son mari. Mais Lola n’avait pas besoin d’être narguée ainsi. Elle s’en fichait, qu’elle réussisse alors qu’elle-même échouait. Qu’on lui cloue le bec, à celle-là. Elle ne l’aimait pas. Parce-que Soaric l’appréciait.
-Ne vous fatiguez pas. Je ne mangerai rien, de toutes façons, répondit-elle sèchement.
Kira fronça les sourcils mais ne répliqua pas. Parfait. Elle n’avait pas envie de discuter. L’artisane conduit ainsi Logan qui sautillait en chantant sur le chemin, visiblement très heureux de sa rencontre avec la fermière. Il s’arrêtait souvent pour parler d’elle, ce qui ennuyait considérablement Lola. Ce fut d’une humeur maussade qu’elle laissa son fils à l’école et ce fut encore plus désastreux lorsqu’elle conduisit Sia jusqu’à Emy car elle se sentait continuellement observée. Les gens qui la dévisageaient à cause des coups ? Non, elle y était habituée maintenant. C’était les soldats au service de Jon. Ils la suivaient comme si elle allait retrouver Soaric ou quelque-chose dans ce goût-là. Quoiqu’il en soit, cela l’énervait au plus haut point.
Lorsqu’elle fut devant l’énorme maison d’Hyndian et Lee, Lola s’arrêta, respirant longuement pour se calmer et offrir un visage avenant à ses deux amis. Si elle tirait une tête pas possible, il y avait moins de chance pour que l’homme accepte sa proposition, d’autant que cela pourrait le mettre en danger. Après tout, Jon était tout de même très proche du gouverneur. S’il faisait le moindre faux-pas lors du procès, il était fichu… Elle se décida enfin à toquer et se fut un Lee en peignoir rose qui lui ouvrit, rasé de près. Et si elle ne rêvait pas, elle crut même voir qu’il s’était mis du brillant à lèvres pour les rendre plus pulpeuses…..
-Ooooh ! Mais qui voilà ! Lola ! Hyndian, c’est ta Lolinette ! Tourne-toi, chérie…Oh, tu es magnifique…Mais n’aurais-tu pas un peu grossi ? On se laisserait aller…?
-J’étais enceinte. Le bébé est mort.
Lee se tut aussitôt. Il baissa la tête, murmurant un « pardon » terriblement désolé et la fit entrer dans son nid douillet et bichonné. L’ancien brigand était assis à la cuisine, déjà habillé, et il sourit en la voyant. Mais même si elle se força à en faire de même, il remarqua immédiatement qu’elle n’allait pas bien. Pas aux bleus sur ses bras. Mais à son regard vide et triste. Quelque-chose s’était passé.
-Lola ? Soaric t’a encore fait du mal, c’est ça ? Je te l’avais dit cent fois, que tu ne devais pas…
-Non, Hyndian. Ce n’est pas lui. Lee, tu veux bien venir, s’il te plait ? Non merci, pas de chocolat chaud, ça ira. Non, pas de biscuits non plus. Non je ne fais pas ça parce-que tu m’as dit que j’avais grossi, Lee. Aller, assieds-toi. J’ai vraiment besoin de toi, cette fois.
Le silence s’installa. Les deux hommes craignaient déjà ce qu’ils allaient entendre. Et lorsqu’elle commença à parler, d’une fois faible et éteinte, ils étaient terrifiés. Jamais il n’aurait cru qu’une personne pouvait être aussi mauvaise. Et jamais il n’aurait cru qu’on ferait autant de mal à leur petite Lola… Lorsqu’elle eut terminé son récit, le visage baissé pour s’empêcher de pleurer, Hyndian serrait les poings, contrôlant la colère qui l’étreignait. Lee porta sa main à son épaule et ils échangèrent un long regard que seuls eux pouvaient déchiffrer.
-C’est pour ça que j’ai besoin de toi, Lee, chuchota Lola. Soaric n’a pas toujours été blanc, c’est vrai, mais là il n’a rien fait d’autre que me protéger. Je ne sais pas si tu pourrais…enfin…Lui servir d’avocat…Mais sinon, j’irais voir ailleurs hein, ce n’est pas grave, je peux comprendre. Seulement, tu es sans doute mon seul espoir.
Lee et Hyndian continuèrent de se regarder, s’interrogeant mutuellement en silence. Leurs yeux brillèrent, se mettant d’accord et Lola envia leur façon de communiquer sans les mots. Il fallait vraiment bien se connaître pour cela. Jamais elle n’avait eu ça avec Soaric. L’avocat déclara enfin, l’air déterminé :
-Bien sûr que j’accepte, Lola. Comment peux-tu seulement en douter ?! Tu finiras par me vexer…Viens me faire un bisou, que je te pardonne !
L’artisane se mordilla la joue. Il était formidable. Ils allaient peut-être être sauvés. Sautant de sa chaise pour se nicher dans ses bras, Lola pleura doucement, mêlant des larmes de joies et de bonheur. Le sort de Soaric était entre ses mains. Il fallait simplement espérer qu’il se rende compte de l’enjeux de la situation, et qu’il serait à la hauteur. Mais elle n’en doutait pas. Sous ses allures efféminées, Lee se montrait en véritable carnassier lorsqu’il prenait son rôle d’avocat. La délivrance était proche. Le monde continuait de tourner.
[je propose que tu introduises le tribunal! Mais oublie pas que Lee doit aller voir Soaric avant pour une looongue discussion...Et oublie pas qu'il vient en costard rose XD]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 7 Fév - 20:38
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 8 Fév - 21:09
Le jour de procès arriva. Enfin. Lola n’avait cessé d’être tourmentée pendant les jours qui la séparaient de l’instant fatidiques et nerveuse, elle n’en dormait pas. Elle voulait vraiment aider Soaric et la seule chose qu’elle avait pu faire était de lui proposer Lee comme avocat. Elle avait chercher à voir le prisonnier, d’ailleurs, pour lui parler et peut-être le rassurer. Mais elle n’avait pas pu. On l’avait renvoyée rudement et les autorités lui avaient sommé de se tenir à l’écart du jeune homme jusqu’au procès.
Lee était venu l’interroger elle et les enfants, et toutes les personnes plus ou moins concernées par l’environnement de Soaric. Tous avaient convergé vers un même point : il était complètement inoffensif, incapable de faire mal à une mouche. Ainsi, personne n’était au courant des atrocités qu’il avait commises. Même Hyndian semblait ne pas en avoir parler à Lee et de cela, Lola lui en était reconnaissante. Il y avait donc une grande chance pour qu’il s’en sorte sans trop de dommages. C’était ce qu’elle espérait. C’était ce qu’il fallait qu’il se passe.
De son côté, Kira faisait de son mieux pour se faire accepter. Et si au départ Lola lui parlait sèchement, son ton c’était adoucit. Après tout, elle était une femme formidable et on ne peut pas lui en vouloir d’être cela. Et puis elle avait soutenu corps et âme à l’artisane qu’elle n’avait eu aucune relation intime avec Soaric. Et, dans un instant de totale honnête, elle lui avait avoué qu’une fois, et une seule fois seulement, il l’avait embrassée sans en donner la véritable raison. Mais plus jamais il n’avait recommencé. Et dès qu’il s’était retiré, il semblait l’avoir regretté. Cela, même si jamais elle ne l’avouerait, avait grandement calmé Lola. Il l’aimait. Comme un fou. Et jamais il n’aimerait personne d’autre.
Logan était beaucoup plus calme, comme s’il sentait la tension évidente dans l’air. Il obéissait à sa mère sans rechigner et il n’hésitait pas à l’aider spontanément, ainsi qu’à se blottir contre elle lorsqu’il sentait qu’une tristesse infinie la hantait. Il faisait ses devoirs tous les jours, ne rouspétant même plus contre les professeurs trop exigeant. Même Sia ne pleurait plus autant. Lola leur en était reconnaissante. Jamais elle ne les remercierait assez…
Le jour du procès arriva. Lola avait enfilé une petite robe blanche, synonyme de pureté, montrant en avant les multiples coups qu’elle avait du subir. Aujourd’hui, elle ne devrait pas se cacher. C’est justement en montrant les faits sur son corps qu’elle pourrait avoir un témoignage plus poignant. Mais elle avait peur. Terriblement. Elle ne savait pas du tout comment le procès se déroulerait. Ni comment il se finirait. Elle n’avait juste qu’un petit espoir auquel elle se raccrochait, comme on tente de retenir les souvenirs d’un rêve merveilleux d’une nuit. Elle y pensait sans cesse pour ne pas l’oublier et pour finir par y croire.
La jeune femme habilla les enfants tout aussi simplement, passant son tour à leur du petit déjeuner. Une petite calèche devait venir les chercher, sa petite famille et même Kira qui devrait témoigner elle-aussi, sur les jours précédents le crime. Et tout le petit monde était maintenant réuni, serrés les uns contre les autres devant la maison de la fermière, attendant impatiemment que les soldats arrivent. Jamais Lola n’avait attendu quelque-chose si intensément. Jamais Lola n’avait tellement espéré. Jamais Lola ne s’était-elle sentie autant attachée au destin de quelqu’un.
Lorsque enfin ils arrivèrent, Kira et ses amis montèrent tous précipitamment, impatients que toute cette sordide histoire se termine. Le voyage se déroula en silence, où chacun réfléchissait à ce qui les attendait. Sia, qui ne comprenait pas vraiment ce qu’il était en train de se passer, se montrait néanmoins sage, calé contre la poitrine de sa mère. Même les gardes s’étaient tus, en respect à cette femme qui n’avait rien demandé à tout cela.
Ils se retrouvèrent ensuite devant l’immense Palais d’Asperance, dont le luxe et la magnificence semblait imprégner les moindres briques de ce bâtiment. Tout inspirait la puissance et même les plus pauvres, conscients de leur petitesse face à ce géant, se tenaient à l’écart. Ils s’approchèrent, se faisant conduire dans la salle du tribunal.
-Lolaaaaaaaaaaaaaa ! hurla une voix derrière elle.
La jeune femme concernée se retourna, se retrouvant nez à nez avec un Lee pimpant. Il s’était coiffé en relevant une mèche à l’avant, rajoutant des paillettes dans ses cheveux. Il avait remis son gloss et portait un costard rose et blanc, fraîchement lavé et repassé. Il était charmant, dans son genre. Remarquable. Et voyant.
-Lee ! Comme tu es beau… fit Lola en souriant.
-Pas autant que toi, chérie !
Il lui fit bruyamment la bise puis se pencha sur ses enfants, les complimentant sans relâche. Kira étant déjà rentrée dans la pièce, il ne put s’extasier sur la dame et ainsi ralentir encore le processus, surtout qu’ils étaient déjà en retard. D’ailleurs…
-Pourquoi tu arrives à cette heure-ci ?
-Oh, des bêtises ! Je ne retrouvais plus mes chaussettes porte-bonheur !
-Tes…commença Lola, perplexe.
-Mes chaussettes porte-bonheur, oui ! la coupa Lee. A chaque fois que je vais à un procès avec elles, je réussis toujours l’affaire ! C’est incroyable !
Lola se contenta d’hocher poliment la tête en lui rappelant qu’ils ne devaient pas trop traîner. Et comme il allait s’attarder en lui posant encore de multiples questions, elle passa la grande porte en ne faisant déjà plus attention à ce qu’il disait. Légèrement frustré, il arriva juste à côté de Soaric en croisant les bras, boudeur. Mais dès qu’il croisa le regard des hauts juges, il changea du tout au tout. Ce n’était plus le Lee excentrique qu’ils connaissaient tous. C’était Lee le notaire, celui qui défendait corps et âme son client.
L’artisane s’assit derrière son ex-fiancé, gardant la tête droite lorsqu’une multitude de paires de yeux la détaillèrent de haut en bas. Ils voyaient ses coups et ils savaient ce que cela signifiaient. Mais peu voulaient y croire. Lola n’écouta pas le procès. Elle était stressée, préparant et modifiant sans cesse son discours. Il fallait qu’il soit poignant, qu’elle réussisse à tous les convaincre. Elle voulait que Soaric sorte vivant et elle savait que son témoignage était le plus important de tous. Aussi ne devait-elle pas le rater. Au départ ils évoquèrent les faits, parlant de la situation du criminel et de la victime. Puis ils interrogèrent deux trois témoins, Lee soulignant les aspects innocents de l’archer. Pour le moment, il tenait bon. Pour le moment. Ils voulurent ensuite questionner les enfants et Logan se mit à parler comme une pie, apportant plus d’informations qu’il n’en fallait. Mais au moins, cela attendrit les juges et ils virent Soaric comme un bon père, comme le confirma par la suite Sia, de ses premiers mots. Puis enfin, son tour arriva :
-J’appelle à la barre mademoiselle Lola Elwëe.
Lola se leva, marchant jusqu’au truc (… ) en essayant de rester calme. Elle s’accrocha fermement à la barre, maîtrisant avec peine ses tremblements. Elle crevait de trouille. Tout se jouait maintenant.
-Mademoiselle Lola Elwëe. Jurez-vous de dire toute la vérité et rien que la vérité ? demanda monsieur le Juge.
-Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité, rien que la vérité.
L’avocat de la victime se leva, s’approchant de la jeune femme. Il la toisa d’un regard méprisant, signifiant bien qu’il voulait gagner à tout prix, et commença enfin son questionnaire.
-Mademoiselle…Dites-nous un peu…Quel genre de rapport entretenez-vous avec monsieur Laent Soaric ? D’après certaines personnes, vous étiez très proches, tous les deux…Peut-on savoir pourquoi vous en être séparé ? Etait-il violent avec vous ?
-Il fut mon fiancé, c’est vrai. Et j’ai vécu avec lui pendant à peu près deux ans. La raison de ma séparation importe peu. Cela n’a en tous cas rien avoir avec cette affaire. Et s’il était violent, non. Jamais il n’a levé la main sur moi.
C’était faux. Et il le sentait. Mais elle ne pourrait pas apporter une image négative de l’homme qu’elle avait le plus aimé. Elle jeta un coup d’œil à Soaric, cherchant du réconfort dans son visage. Elle allait avoir besoin de force. Ce type semblait être un vrai carnassier.
Son témoignage dura très longtemps. Elle dut détailler longuement sa rencontre avec Jon, ne pouvant plus nier qu’elle avait eu une impasse avec Soaric et qu’elle avait été séduite par le général, semblant lui promettre un avenir meilleur. Elle le raconta en détail à quel point il s’était joué d’elle, comment il l’avait manipulée et dans quel but. Elle leur expliqua même d’où lui provenait toutes ses blessures. Une par une. Evoquant Jon comme un être sans pitié. Le gouverneur ne la crut pas. L’avocat de Jon non plus. Ils arrivèrent à la mettre dans une lourde impasse. A la mener au fond.
-Mademoiselle Elwëe, nous avons trouvé de nombreuses lettres d’amour venant de Jon lui-même adressées pour vous. Il semble à l’intérieur éperdument amoureux. Il avait par ailleurs exprimé clairement son désir de s’unir à vous et de fonder une famille. Chaque fois que quelqu’un vous voyait avec lui, vous étiez une femme épanouie et Jon semblait de plus en plus amoureux de vous. Vous auriez très bien pu, aussi, vous infligez vous-même ses coups en apprenant à quel point notre général était riche. Au fond, tout n’est peut-être qu’une conspiration avec monsieur Laent. Dès que vous avez appris qu’il était encore vivant, vous vous êtes sentie sale de ce que vous lui avez fait. Vous vous êtes revus et vous avez manigancé cet assassinat, en vous imposant vous-même ses blessures pour rendre tout plus vrai. Qu’avez-vous à dire pour cela ?
Elle était aberrée. Jamais elle n’aurait cru qu’il pourrait dire cela. Et elle ne trouvait rien à en redire, tant sa théorie pouvait être parfaite. Bouche bée, le silence se faisant de plus en plus long, tout cela semblait prouver qu’elle avait caché ce passage terrible et qu’elle mentait depuis le début. Ce type était cruel. Elle était trop faible. Tout allait s’écrouler. Par sa faute. Les juges discutaient à voix basse entre eux, et peu à peu le son de la salle s’amplifia. Lola n’osa pas regarder Soaric dans les yeux. Elle avait échoué.
-Silence ! Silence ! hurla le juge en tapant de son marteau. Nous réfléchirons à son cas après. J’appelle Laent Soaric, maintenant.
L’artisane alla se rasseoir piteusement. Tout était fichu. Par sa faute. Parce-qu’elle avait été incapable de répondre à cet avocat, tant sa théorie lui semblait aberrante mais justifiable. Elle avait été manipulée. Encore une fois. Elle n’était pas à la hauteur. Soaric irait en prison et vu comme c’était parti, elle aussi. Ils étaient perdus. Tout était fini. Fini.
[Les chaussettes de Lee lui porteront-elles vraiment bonheur cette fois? Ou l'espoir de posséder des objets magiques s'éteindra-t-il aujourd'hui? La suite au prochain épisode!]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 8 Fév - 22:51
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 15 Fév - 23:24
Sa vie avait tourné au cauchemar. Lola n’avait de cesse de s’enfoncer impitoyablement, toujours plus bas, toujours plus profondément encore. Chaque fois qu’elle apercevait un peu de lumière, quelqu’un la cachait à sa vue cruellement. Pour qu’elle se rende compte à quel point il faisait noir là où elle était. Et qu’elle était si loin dans les ténèbres que peut-être plus personne ne pourrait la chercher. Elle en avait assez. Il fallait que tout cela cesse. D’une manière ou d’une autre.
La jeune femme voyait Soaric promettre de jurer sur la justice qu’il allait tout révéler sans mentir d’un air distrait. Tout cela lui était égal, au fond. Elle se doutait que tout était perdu d’avance. Il n’y avait qu’à voir la mine satisfaite de ses ennemis. Qu’à observer le léger rictus de peine sur le visage de Lee. Il n’y avait qu’à se pencher sur la douleur qu’elle ressentait profondément dans ses entrailles pour savoir qu’il n’y avait plus aucune chance. Ils avaient échoué. Par sa faute.
-Vous soutenez n'avoir pas revu Mlle Elweë depuis votre séparation, il y a de ça huit mois maintenant. Quelqu'un peut-il nous le prouver ?
-Oui. Madame Allick, ici présente. Elle m'a généreusement accueillie chez elle.
-Je demande à interroger Mme Allick, monsieur le Gouverneur.
Le monde tournait autour de l’artisane sans qu’elle n’y prête attention. Devant elle se jouait peut-être la carte qui la sauverait de ce jeu vicieux. Mais elle ne voulait pas écouter. Elle ne voulait pas être déçue encore une fois. Lee s’agitait près d’elle, se levait tandis que Soaric regagnait sa place. Lola ne voyait rien. Elle était ailleurs. Son âme était déjà partie, loin de ce monde de fous. Elle était déjà morte et ce, depuis longtemps. Elle avait juste eu du mal à l’admettre. Mais maintenant, tout était clair : Jon l’avait tuée. Détruite. Assassinée. Elle n’était plus rien. Une poussière dans le temps. Un éclat éphémère. Le néant.
Ainsi, le procès se déroula en sa faveur, mais elle ne le sut pas. Les secondes s’écoulaient et elle restait immobile, droite, attendant la sentence. Elle était vaincue. Elle n’avait plus envie de se battre. Elle avait lâché ses armes. C’est alors que Logan lui agrippa la main. Elle se tourna vers lui, reprenant peu à peu vie. Quelque-chose dans l’assistance était étrange. Personne ne parlait. Tout le monde était suspendu aux lèvres des jurés, prêt à entendre la décision de la justice. Le silence régnait. La tension était palpable. Le gouverneur, si triomphant au départ, arborait une mine déconfite. Lola chercha du regard Lee et le vit légèrement souriant. Aurait-il réussi ?
Elle serra les poings, avala sa salive. A présent, elle était aussi tendue. Son sort l’intéressa à nouveau. Dès qu’il y avait un peu d’espoir, elle ne pouvait s’empêcher de l’attraper de ses mains pour tenter de le protéger. Et tant pis si elle le faisait mourir dans ses paumes. Elle pouvait, même pour un court instant, y goûter. Cela lui suffisait.
Croire en quelque-chose lui permettait de continuer à vivre. Mais cette fois, ce serait la dernière fois où elle pourrait caresser la voie de l’espérance. S’ils admettaient Soaric comme coupable, elle se suiciderait. Elle ne pouvait pas vivre avec ce mal en elle. Seuls les juges pouvaient l’en débarrasser. Plusieurs vies étaient entre leurs mains. Mais ils ne le savaient pas. Ils ne pouvaient pas le savoir. Leur décision serait fatale. Pour tous les deux.
Le juge ouvrit enfin la bouche, lentement, laissant les mots couler mollement hors de ses lèves. Il adorait faire durer le suspens. Voir les gens si inquiets. Il adorait les faire tourner en rond, réfléchir longuement pour les mener à bout. Il aimait son métier. Il aimait faire souffrir de cette manière. La cape de la justice le protégeait. Il faisait souffrir, mais personne ne s’en inquiétait. Il était la voix de la raison.
-Nous avons besoin de temps pour nous concerter. Aussi des chambres seront données aux témoins et l'accusé sera envoyé dans nos cellules. La séance d'aujourd'hui est levée merci.
Il frappa de son lourd marteau et, après avoir regarder l’assemblée de son œil de faucon, se retira. Il ne donnerait son jugement que le lendemain. Oh, il avait déjà sa décision, oui. Et les autres n’auraient d’autres choix que d’accepter. Mais il voulait encore attendre avant que Soaric sache le prochain tournant de son destin. Il aimait se sentir aussi puissant.
Lola se leva à son tour, agrippant ses enfants par les mains. Lee et Soaric les suivaient de près et à en voir la mine réjouie de l’avocat, le procès c’était admirablement bien passé. Ainsi, dès le lendemain, ils seraient tous libres. Mais la famille ne s’en rendait pas encore compte. Ils étaient abasourdis. Parce-que la vie semblait enfin leur tendre la main. Ils étaient enfin sauvés, après des mois d’errance. La prochaine étape serait de reconstruire l’édifice, avec des bases beaucoup plus solides, et de ne pas répéter les mêmes erreurs qu’avant. C’était un cadeau de la vie. Et ils devaient en prendre soin. Il n’était pas dit qu’ils auraient encore cette chance…Alors ils devaient la saisir, maintenant !
-Vous voyez ?! Je vous l'avais dit ! Ce sont mes chaussettes ! s’exclama joyeusement Lee.
La jeune femme sourit distraitement à son camarade. En vérité, son attention était portée sur Soaric. Il s’était approché, légèrement gêné. Il la remercia d’un souffle et elle se sentit rougir. Son cœur battait à tout rompre. Comme la première fois qu’elle l’avait vu. Une irrésistible envie d’être à ses côtés l’envahit. Elle sut qu’elle l’aimait à nouveau. Qu’à l’instant même où il serait libre, ils devraient à nouveau être ensemble. Elle le lui ferait comprendre, par des signes, par des gestes avant-coureurs. Il fallait juste espérer qu’il ne saisisse ce que cela signifie. Avant de partir dans ce fichu bois et mettre fin à sa vie…
-C’est pour toi que j’ai fait tout ça, Soaric. Parce-qu’il le fallait. Tu m’entends, Soaric ? C’est comme ça que ça devait être. Je dois t’aider. Je dois être là pour toi. C’est comme ça.
Lola le serra doucement contre elle, ne sachant pas vraiment s’il comprenait le sens de ses paroles. Ca lui était égal. Elle se sentait libre. Enfin. Le souffle glacé que Jon avait posé sur son cou disparaissait. La sensation qui l’avait étreinte lorsqu’elle était dans la salle du procès s’était envolée. Elle était légère. La vie continuait. Le monde renaissait. Et avec lui, son amour pour cet archer. Elle l’aimerait. Comme les premiers jours. Et pour toujours, cette fois.
-A demain, Soaric, chuchota-t-elle dans son cou. A demain.
Elle déposa un rapide baiser sous son oreille, imperceptible, puis se détacha de lui. On vint la chercher, on la conduisit dans une chambre avec ses enfants et le temps s’écoula lentement jusqu’à ce qu’un nouveau jour ponctué d’une lourde pluie apparaisse. Le ciel pleurait, en prévision d’une chose terrible mais Lola l’ignora. Rien ne pouvait entacher son bonheur. Soaric serait libre et ils pourraient être à nouveau ensemble. Il n’y avait que cela qui comptait.
La demoiselle enfila une autre robe blanche, avec un décolleté qui mettait ses formes en valeur mais sans provoquer et soigna avec soin son allure. Elle devrait conquérir une deuxième fois Soaric, aujourd’hui. Autant mettre ses avantages en avant. Ce serait alors une double victoire…
-Maman ? On rentre à la maison aujourd’hui ? demanda Logan, la tirant de ses pensées.
-Oui, chaton. Avec papa.
-C’est vrai ? Vrai de vrai ??
-Mais oui !
Elle éclata de rire. Elle était certaine d’elle. Certaine du déroulement de la journée. Certaine de la fin. Il lui semblait que tout allait pour le mieux, et qu’elle devait saisir l’opportunité qui s’offrait à elle. Le final était évident dans son esprit. Mais qu’en était-il de la réalité ?
On vint les chercher. Lola avait fait enfiler de beaux vêtements à ses fils, comme la veille et, pour une fois, elle avait mangé avec eux. Lorsqu’elle arriva dans la salle du procès et qu’elle croisa le regard joyeux de Lee, elle sut qu’elle ne s’était définitivement pas trompé. Il devait se faire violence pour ne pas sourire et cela se voyait. Il avait réussi. Et un jour, elle lui revaudrait ça.
La demoiselle s’attarda ensuite sur Soaric. Elle le détailla, constatant avec envie à quel point il était craquant en costar. Et son esprit s’évada, s’imaginant à leur mariage où leur amour serait enfin scellé. La voix du juge la ramena à la réalité et le silence s’installa dans l’assemblée, tous désireux de connaître enfin le verdict. Il commença, d’un air impitoyable, savourant les dernières notes de l’attente :
-Je rappelle les faits à tous : Laent Soaric avait été accusé d’assassinat. La victime étant le général Jon Lynn, grand ami du gouverneur d’Asperance, connu de tout le monde. Lui-même avait été reconnu comme une personne assez sombre, n’agissant que pour ses propres intérêts. Après avoir interrogé bons nombres de citoyens, tous en sont venus à la conclusion suivante : il battait sa fiancée, Lola Elwëe, et serait même coupable de la perte de son enfant. Soaric et Lola ayant entretenu une liaison autrefois, et les circonstances faisant qu’ils se rencontrent à nouveau, Jon aurait tenté sous les yeux de son ancien amant de violer mademoiselle Elwëe. Soaric l’aurait alors bravement défendu et le combat se serait terminé par la mort fâcheuse de John Lynn. C’est ce que, d’après les nombreux témoignages, nous pouvons conclure.
Il balaya du regard chaque personne présente dans la salle, s’attardant sur Soaric et Lola, levant légèrement les sourcils lorsqu’il vit Lee gigoter sur son siège, attendant certainement de pouvoir hurler de joie, et enfin il termina, ponctuant la fin de son discours par un coup de marteau sur la table :
-C’est pourquoi nous avons décidé de libérer monsieur Laent Soaric, les preuves ayant été données. Affaire classée.
Lee, n’y tenant vraiment plus, se leva en entraînant Soaric avec lui, criant d’une voix stridente qu’ils avaient réussi. La salle se vidait peu à peu, les personnes encore présentes se dépêchant de sortir face à ce drôle de spectacle que leur offrait un avocat réputé. Lorsque Lee se fut enfin calmé, ils purent tous sortirent, les enfants se courant après, oubliant déjà la terreur qui les avait tenus éveillé toute la nuit.
Lola glissa doucement sa main dans celle de son ancien amoureux et la pressa gentiment, avant de la retirer aussitôt. Lorsqu’il tourna son visage vers elle, elle lui offrit son plus beau des sourires. Elle le draguait. Comme si c’était la première fois qu’ils étaient ensemble. Elle le voulait. Le désirait. Et cela serait enfin possible. Après tout ce temps, elle avait ouvert les yeux : il était l’homme de sa vie et elle allait tout faire pour qu’il soit auprès d’elle à jamais. Qu’ils soient ensemble, qu’ils aient leur fille promise et qu’ils vivent une vie des plus tranquilles, loin de toutes mésaventures. Oui, il était temps pour elle de le faire sien. Dès la fin de la journée, peut-être, ils s’embrasseraient comme autrefois. Ils seraient dans leur maison, calmes, à profiter d’être ensemble. Oui. Enfin.
C’était ce qu’elle croyait. C’était ce qu’elle voulait qu’il se passe. C’était ce qui ne se passerait pas. C’était ce qui ne se passerait peut-être jamais. Un événement terrible allait se dérouler, sans retour en arrière possible. Car personne ne revient d’entre les morts. Personne.
Dernière édition par Lola le Sam 16 Fév - 21:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 16 Fév - 12:42
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 17 Fév - 23:27
Ils sortirent du palais, ensemble. Tous ensemble. Le soleil brillait, chassant les derniers nuages, et une myriade d’oiseaux colorés passa dans le ciel, porteur d’un message de bonheur. Les enfants jouaient, les femmes chantonnaient en faisant le tour du marché. Tout était propice à croire que tout était rentré dans l’ordre pour de bon. Comme moi, même la nature peut s’avérer trompeuse.
Lee s’agita, s’exclamant qu’il n’avait jamais gagné un procès aussi faramineux, vantant le pouvoir de ses chaussettes favorites. Logan se mit comme à son habitude à parler, profitant du retour de son père. Et Lola, Sia calé entre ses bras, discutait avec Kira, jetant des coups d’œil à Soaric. Elle cherchait à croiser son regard. Pour qu’il comprenne le message qu’elle tentait de faire désespérément passer. Mais il devait être considérablement bouché car il ne remarqua rien…
Lorsque le chariot qui les avait emmené arriva devant la ferme de Kira, la jeune femme leur proposa de fêter l’évènement autour d’un bon repas entre amis. Tous acceptèrent, Lee allant aussitôt chercher son cher Hyndian pour ne pas qu’il rate « le repas du siècle de la mort qui tue ! ». Logan, quant à lui, alla au devant de Soaric et, le tirant par la main, s’exclama :
-PAPA !!!!! Viens jouer avec moi !
Et son père n’eut d’autre choix que d’accepter ! Ils jouèrent toute la matinée ensemble. Lola aida Kira à cuisiner, s’occupant de Sia qui refusait de jouer avec son frère. Et, de temps à autre, elle passait dans la cour en trouvant multiples prétextes pour voir Soaric et ses beaux yeux… Lee et Hyndian arrivèrent un peu avant midi et la fermière les appela tous pour passer à table. En prenant soin de mettre les anciens amoureux côte à côte…Elle au moins avait été plus perspicace que l’archer et avait deviné le petit manège de Lola. On ne pouvait pas en dire autant de lui !
La demoiselle frôla de nombreuses fois Soaric, s’attardant d’avantage à chaque fois, profitant elle-même de ce contact trop longtemps oublié. Mais il était véritablement borné. Même lorsqu’elle le regarda, aguicheuse, et que Lee siffla en rigolant devant ce spectacle, il ne réalisa pas ce qu’elle faisait. C’était à se demander s’il ne le faisait pas exprès…
Pour ce qui était du repas, il se déroula admirablement bien. Kira avait prévu de la nourriture en quantité et tout le monde se sentit obligé de lui faire une montagne de compliments tellement les plats étaient délicieux et savoureux. Hyndian prit des nouvelles de Lola, contournant au mieux les conversations avec Soaric, et lui fit promettre de l’avertir plus tôt lorsqu’elle aurait des problèmes. Quant à Lee, il partagea ses secrets beauté avec les femmes, qui furent stupéfaites devant tant de maîtrises. Les enfants étaient sages, jouant dehors entre les plats, se conduisant en véritable petits anges. En bref, le repas fut, comme prévu, un repas ‘de la mort qui tue’. Personne n’y trouva à redire, et on planifia déjà de se revoir.
Lorsque tout fut terminé, Hyndian se proposa pour jouer avec les enfants. C’est-à-dire avec Lee et Logan. Hé oui. En plus d’être terriblement efféminé et coquet, cet avocat était aussi un grand enfant… ! Sia s’était endormi dans le divan et les femmes parlaient à la cuisine, commentant les derniers ragots du village. Mais elles se turent immédiatement lorsque Soaric se présenta à elles, nerveux, le regard triste et désespéré. Le cœur de Lola se serra douloureusement. Elle se trompait peut-être. Sûrement. Mais elle l’avait déjà vu avec cet air là. Et cela ne présageait rien de bon. Il déclara, mais les mots ne semblèrent pas atteindre la jeune femme. Elle lui hurlait, silencieuse, qu’il ne devait pas faire ça. Il n’en avait pas le droit. Pas après tout ce qu’ils avaient vécu. Pas après tout ça, merde !
-Je…merci du fond du cœur pour tout ce que vous avez fait pour moi. Mais je dois m'en aller maintenant. Lola…vit heureuse. Trouve-toi un homme à ta hauteur et qui te mérite. Prends soin des enfants. Et surtout, sois libre. Kira…merci de m'avoir accueilli et d'avoir été là pour moi comme pour Lola et les enfants. Merci encore…
Et sans en dire d’avantage, il leur tourna le dos et partit. Tout simplement. Les deux femmes restèrent assises, interdites, Kira ayant très bien compris où il voulait en venir. On ne partait pas d’un dîner sur ses mots. On ne faisait pas une telle déclaration comme ça, juste parce-qu’on décide de vivre dans un autre pays. Oh, mais bien sûr qu’il voulait partir. Dans un monde à part, inconnu de tous mais pourtant si célèbre. Un monde où les vivants n’ont pas accès. Un monde étrange, intriguant. Le monde de la mort. Soaric allait se suicider. Maintenant.
La jeune femme se réveilla de sa léthargie et se précipita dehors, voyant le cheval de Soaric s’éloigner avec son cavalier. Elle chercha du regard Hyndian, le seul qui serait assez fort dans ces circonstances. Lorsqu’elle l’aperçut, elle courut vers lui en cherchant désespérément à paraître calme. Il ne fallait surtout pas inquiéter Logan. Sinon il voudrait savoir et elle ne trouverait pas les mots adéquats pour lui révéler ce que son père projetait de faire. Le mensonge était une idée qu’elle refusait d’exploiter aujourd’hui.
Lola souriait, tentant d’attirer l’attention de l’ancien brigand. Et dès qu’il croisa son regard, il sortit du jeu de Lee et Logan en interrogeant l’artisane du regard. Aussitôt, elle ouvrit la bouche et, tremblante de peur, lui confia :
-Soaric vient de partir de la ferme ! Il faut le rattraper ! Vite ! Aide-moi, Hyndian ! Je t’en prie !
-Attends, Lola! Calme-toi, et explique-toi clairement ! il la saisit par les épaules, l’obligeant à se calmer. Qui a-t-il ? Pourquoi il est parti ?
-Il veut mourir. Fais quelque-chose. S’il te plait.
Une boule se forma dans sa gorge et elle sentit des larmes poindre sur le bout de ses cils. Elle était désemparée. Elle n’arriverait à rien tout seul, et il le savait. Hyndian n’attendit pas une seconde de plus et, se tournant vers Lee, il lui expliqua qu’ils devaient les quitter pour un moment, Lola et lui, et qu’ils ne reviendraient probablement qu’au soir, voir même en plein milieu de la nuit. Devant son air si sérieux, il ne discuta pas. De toutes manières, il n’y avait rien à discuter. Il fallait agir au plus vite. Kira resta dans la maison pour s’occuper de Sia et les amis s’en allèrent au triple galop, cherchant à rattraper Soaric. La jeune mère savait très bien où il s’était rendu. Elle le connaissait trop pour ignorer où il se rendait. Il n’y avait qu’à espérer qu’ils arrivent à temps.
Ils se rendirent ainsi jusqu’à l’endroit où l’archer avait tué ses parents. Durant tout le chemin, Lola avait serré les dents, refusant de laisser ses larmes couler. Il n’était pas mort. Pas encore. Et elle allait le sauver. Il n’y avait pas d’autre issue, pas d’autre solution possible. Elle allait l’empêcher de commettre l’irréparable et ils rentreraient ensemble, sans plus aucune crainte envisageable. Hyndian, lui, ne pensait à rien. Il fonçait, ne donnant presque pas de repos à leur cheval. Il n’avait qu’un seul but : arriver à temps. Il voulait éviter cette mort inutile. Pas pour Soaric. Mais pour Lola. Il n’avait pas le droit de la rendre aussi triste. Et il le regretterait, tôt ou tard. Un jour, il aurait une sérieuse discussion avec lui et il l’obligerait, par la force s’il le fallait, à respecter Lola et à ne plus jamais la faire pleurer. Il ne l’avait jamais autant détesté.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin en vue du cimetière de maison, le soleil était déjà couché. La lune était haute dans le ciel, bientôt cachée par des nuages menaçant. La pluie ne tarderait pas à tomber, rendant la visibilité difficile. Ils descendirent du cheval, l’attachant rapidement à un arbre. Lola laissa ses pas la conduirent jusqu’à l’ancienne maison de l’archer, Hyndian marchant derrière elle. Tous deux avaient peur de ce qu’ils allaient trouvé au bout du chemin. Mais il n’avait pas d’autre choix que d’avancer. S’il était encore vivant, elle pouvait encore le sauver. Si c’était déjà terminé…Non. Ca ne se passerait pas comme ça. Il n’en avait pas le droit.
Hyndian s’arrêta tout à coup, fermant les yeux. Il avait vu une forme, allongée, au loin. Qui ne bougeait pas. Cette forme était reconnaissable entre mille. Il ne voulait pas y croire… ! Comment Soaric avait-il pu faire une chose aussi stupide ?! Le géant déglutit, posant une main sur l’épaule de Lola. Il déglutit, et indiqua le corps en chuchotant :
-Lola…Là-bas. Je le vois. Là. Il est… ?
-Non. C'est impossible, trancha-t-elle.
Elle ne voulait pas l’entendre dire ça. Lola se mit à courir jusqu’à Soaric, se laissant tomber lourdement à ses pieds. Rapidement, son attitude de médecin prit le dessus. Elle vérifia son pouls, l’ausculta, cherchant un signe de vie quelconque sur ce corps si raide… Mais n’en trouva pas. Il ne respirait plus. Son cœur s’était arrêté. Soaric, son Soaric, celui qu’elle avait tellement aimé et détesté, venait de partir à jamais. Il s’était tué. Pensant la libérer de son emprise, de la douleur, pensant détacher les liens qui la retenaient encore à lui. Mais il avait eu faux. Terriblement faux. Jamais il ne s’était autant trompé.
Comment pourrait-elle continuer à vivre, maintenant qu’une part d’elle avait succombé ? Elle ne serait plus que l’ombre d’elle-même. Un fantôme errant sur le monde, une démente qui n’aurait plus sa place parmi les siens. Il pensait faire d’elle une femme libre de ses sentiments ; il venait de faire d’elle une femme enchaînée à la souffrance. Il pensait la faire revivre ; il venait de la tuer.
-Pourquoi tu m’as fait ça, hein ? Pourquoi ?! POURQUOI ?!
Lola le secouait de toutes ses forces, délivrant sa colère contenue contre ce mort, hurlant après son esprit égaré. Elle cria, jura, pensant que, peut-être, ses mots seraient si forts qu’il se déciderait à venir à la vie. Elle se sentait au bord de la folie. Et elle avait une furieuse envie d’y succomber.
-Lola…Lola…LOLA ! Arrête ! Laisse-le ! C’est fini maintenant !
Hyndian la saisit par les épaules, la retournant violemment face à lui. Elle lâcha le corps du jeune homme, le laissant tomber sur ses genoux, se mordant les lèvres pour ne pas hurler encore une fois. Elle planta ses ongles dans les bras de l’ancien brigand, mais il ne cilla pas. Il la laissait faire. Il la sentait au pied du précipice. Mais elle avait besoin de lui pour ne pas qu’elle s’éloigne trop loin des méandres de la raison. Il murmura alors, essayant de la calmer :
-Ca ne sert à rien d’être en colère contre un mort. Je comprends que tu lui en veuilles, Lola, mais c’est son choix. Et même si c’est dur, tu dois l’accepter. Je sais qu’il a été important pour toi. Je sais aussi à quel point tu auras du mal à tourner la page. Mais il le faudra. Pour l’instant, ça ne sert à rien de jurer contre lui. Respecte-le une dernière fois. Rends-lui hommage. Dis-lui au revoir. Dis-lui adieu. Promets-lui que tu vivras pour lui, que tu parviendras à surmonter ce qu’il t’a fait. Aime-le une dernière fois, Lola.
Il se leva, signe qu’il allait la laisser seule un moment. Pour lui permettre de se détacher en douceur de ce mort. Pour lui permettre de lui prendre conscience qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible, cette fois. Et qu’elle serait obligée d’avancer. Coûte que coûte. La jeune femme l’observa un instant alors qu’il lui transmettait toute sa force du regard. Puis lentement, doucement, elle déclara, baissant la tête :
-Il pleut.
Le géant observa le ciel, voyant les nuages devenir de plus en plus menaçant arriver dans leur direction. Mais il n’y avait aucune goutte encore. D’ici quelques instants, le sol serait inondé… mais pour le moment, il n’y avait absolument rien. Il ne comprenait pas.
-Mais non, il…
-Si, chuchota-t-elle en le coupant. Il pleut.
Elle releva sa tête, dévoilant de lourdes larmes glissant sur ses joues. Il hocha la tête. Oui. Il pleuvait. Dans le cœur de l’artisane. Il pleuvait à torrent, l’eau provenant d’une source devenue intarissable. Et le soleil mettrait du temps à revenir. Mais il reviendrait. Un jour. Il serait là de nouveau, lumineux, éclairant Lola de l’intérieur. Un jour. Il sera là.
Il s’éloigna, attendant le bon moment pour revenir et la détacher de l’homme qu’elle avait le plus aimé dans sa vie. Lola, quant à elle, approcha le corps inerte de Soaric contre elle, et le serra de toutes ses forces. Il était encore un peu chaud, signe qu’elle l’avait raté de peu. Une minute. Il aurait fallu une minute, et tout serait rentré dans l’ordre. Elle caressa longuement son visage, laissant ses larmes lui chatouiller les joues. Elle avait été idiote de croire qu’il serait toujours là pour elle. Complètement idiote. Il n’avait pas été fichu d’attendre encore, d’attendre jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus rien. Elle avait été idiote de ne pas lui dire plus tôt ses nouveaux sentiments. Maintenant elle l’avait perdu. Pour de bon, cette fois.
-Je t’aime, fit-elle calmement. Depuis le début…Depuis ce jour où tu m’as sauvé des mains d’un vendeur d’esclaves. On en a traversé de bonnes depuis ce temps, toi et moi, hein ? J’avais cru qu’avec tout ça, on serait invincibles. Qu’après tout ce qu’on avait vécu, plus rien ne pourrait nous atteindre…Mais j’avais tort, hein ? Pourtant je te l’ai dit. Je t’ai dit que malgré tout ce que je te ferais endurer, malgré tout ce que tu pourrais croire, je t’aimerai toujours. Mais tu l’as oublié. Je ne t’ai pas aidé à t’en souvenir, en même temps. Mais là, Soaric, là, tu vois, je voudrais tellement que tu reviennes. Comme ça je pourrais te traiter d’idiot. Je pourrais t’en vouloir de m’avoir faire ça, tu sais ?! Je pourrais…Mais j’en suis incapable ! Parce-que je t’aime, tu vois ? Je t’aime comme une dingue et ça, tu l’as pas compris à temps ! Soaric, comment t’as pu me faire ça, hein ? Comment t’as pu m’abandonner ? On s’était promis, pourtant, que ça finirait pas entre nous ! Qu’on s’aimerait à la folie jusqu’aux derniers jours ! Pourquoi tu es si égoïste ? Je te déteste ! Je te déteste d’avoir fait ça !
Elle nicha sa tête contre son cou, agrippant son col avec force. Elle pleurait. Jamais elle n’avait pleuré comme ça. C’était le cri d’un animal blessé. Le cri du désespoir. Le cri d’un cœur qui n’avait pas eu le temps d’aimer. Elle resta un long moment ainsi, profitant des dernières chaleurs de son corps, se calmant peu à peu puis murmura :
-Va, Soaric. Va rejoindre les tiens. Va rejoindre les anges. Et n’oublie jamais que je t’aime, d’accord ? N’oublie pas. Tu peux laisser tomber n’importe quoi de ton âme : notre rencontre, nos disputes, nos étreintes. Mais n’oublie pas ça. C’est tout ce que je te demande. N’oublie pas que je t’aime. Je t’en prie. N’oublie pas.
Lola releva doucement son visage et se força à sourire. Pour lui. Parce-qu’elle savait qu’il adorait son sourire. C’était la seule chose qu’elle pouvait lui donner, à cet instant. Et elle savait que cela lui suffisait. Elle se pencha sur ses lèvres, lui offrant un dernier baiser. Long. Savoureux. Comme il les aimait. Mais lorsqu’elle se détacha de lui, elle ne parvint pas à se résoudre de l’abandonner. Alors cette fois encore, Hyndian intervint en mettant sa main sur son bras.
-Il faut y aller, maintenant, Lola. Il faut partir. Il se fait tard. Et la pluie commence à tomber.
Il l’aida à la relever, restant proche d’elle pour la soutenir. Et dès qu’elle fut debout, ils commencèrent à marcher. Elle ne se retourna pas. Elle ne voulait plus voir ce corps inerte. Elle n’en pouvait plus. Tout était fini, maintenant. Terminé. Il n’y avait plus aucun espoir. Et elle serait obligée de vivre avec ça sur le cœur. Soaric avait voulu la mener vers le haut, mais il venait de l’enfoncer au plus bas. Mais il ne pouvait pas le savoir. Et il ne le saurait jamais. Et qui voudrait le déranger pour de telles sottises ? Laissons les anges vivre en paix. Après tout ce qu’il avait enduré, il avait largement le droit au repos.
Il avait le droit de penser qu’il laissait derrière lui une famille qui serait désormais beaucoup plus heureuse. Il en avait le droit. Oui, vraiment. Qu’il soit en paix, à compter de ce jour. Et qu’il ne pense plus à cela. Qu’il pense ce qu’il veut.
Et qu’il ne découvre jamais la vérité.
[tu peux faire qu'il entende ce qu'elle dit quand-même, comme plongé dans un état second...Il entend, mais il sait rien faire. Mais va pas trop loin! Sinon...Bon, en tous cas, Lola elle dit, en le voyant vivant et en regardant le champignon qu'il a pris "-Oh...Soaric, mon dieu...T'es vraiment un imbécile....Tu t'es trompé de champignon! Celui que t'as pris te rend inerte pendant quelques instants, mais c'est tout...Quel idiot...Quel idiot tu fais...Et moi qui n'y ais vu que du feu...Oh, Soaric..." mais elle pleure et sourit en disant ça...Et puis t'avises! Tu peux les faire rentrer dans le vrai chez eux juste pour la nuit, ils récupèrent les gosses genre le lendemain ou le surlendemain!]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 18 Fév - 13:52
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 24 Fév - 13:08
Un cri. Lointain. Provenant d’une voix connue, aimée jusqu’à la fin. Provenant d’un être qui était désormais mort. Et qui semblait hurler le nom de la femme de sa vie, comme un dernier salut avant de quitter ce monde de fous. Un cri venant des songes de Lola. Une illusion. Une illusion qui, pourtant, semblait terriblement réelle.
La jeune femme se retourna, et engloba du regard le cimetière de maisons. Tout était silencieux. Elle avait rêvé. La preuve était que Hyndian ne réagissait même pas, continuant dans sa lancée. Il voulait quitter cet endroit hostile. Cela se sentait. Il en avait peur. Lui, le géant aux énormes muscles, craignait ce lieu où seul le silence animait la conversation. Il voulait fuir. Etait-ce à cause du manque de vie ? Aucune lumière n’était allumée. Aucun enfant pour braver l’autorité du père, jouant sous la pluie en pleine nuit. Aucune âme. Si ce n’est celle de fantômes aux intentions malsaines. Mais Lola traînait et cela l’agaçait au plus au point. Aussi, lorsqu’il se tourna vers elle pour la trouver droite, immobile, semblant écouter un bruit venu de nulle part, son sang ne fit qu’un tour. Il lui agrippa le bras, la tirant en avant et déclara d’une voix dure :
-Il faut partir, maintenant ! Ca ne sert à rien de rester plus longtemps ici ! Viens !
Mais elle se dégagea vivement. Elle affichait un regard profond, qui brillait étonnement d’une étrange lueur. Celle de l’espoir. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Son ex-fiancé venait de succomber, elle venait de perdre un enfant, de vivre une tragédie, mais l’espoir soufflait dans son corps meurtri. Il ne comprenait pas. Mais il ne voulait pas comprendre. Il la saisit encore une fois mais elle se dégagea, plus fortement cette fois. Et elle lui expliqua, l’air sûr des gens dont leur certitude est inébranlable :
-J’ai entendu Soaric m’appeler. Je pense qu’il est vivant. Il faut y retourner, Hyndian !
-Sottises ! Tu l’as vu comme moi, Lola ! Il est mort ! Il est MORT! Allons-nous-en !
Elle secoua énergiquement la tête. Elle semblait lui dire du fond de son âme ‘Va. Si tu veux tellement t’enfuir, vas-y. Mais tu ne pourras pas m’emmener avec toi. Pas tant que j’aurais l’impression de sentir son cœur battre en moi.’ Mais il la prendrait de force s’il le faut. Il ne fallait pas traîner ici. La pluie les trempait, l’obscurité les happait…Il fallait rentrer. Soaric était mort mais elle ne parvenait pas à l’accepter. La volonté pour qu’il vive à ses côtés jusqu’au bout était si forte qu’elle croyait impossible qu’il l’ait quittée si brusquement. Cela la mènerait à la folie.
Il allait protester durement mais, alors qu’il ouvrait la bouche, il entendit lui aussi un cri déchirant la nuit. Un nom. Lola. Et cette voix, il la reconnaîtrait entre toutes. Il détestait l’homme qui la portait, beaucoup trop égoïste et violent à son goût. Il était certes vraiment beau, mais il n’était pas respectable. Il faisait souffrir Lola. Et cela, il ne l’accepterait jamais. L’artisane serra sa main sur le bras de l’ancien brigand. Et avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre geste, elle revenait sur ses pas en courant, persuadée pour de bon que Soaric était vivant. Hyndian ne fit rien. Il avait entendu aussi. Et il en éprouvait presque une pointe de regret.
Lola courait. De toutes ses forces. Pour atteindre cette voix qui l’appelait, implorante. Cette voix qu’elle ne pouvait tout simplement pas ignorer. Etait-elle en train de rêver, ou de se réveiller ? Elle l’ignorait. Mais tout ça n’avait pas d’importance. Rien ne valait ce son pénétrant qui appartenait à l’être aimé.
-SOARIC !
Elle approchait de son ancienne demeure. Et elle voyait ce corps à moitié recroquevillé qui avait bel et bien bougé depuis tout à l’heure. Il était vivant. Vivant. Elle ne pouvait y croire. Ses pensées s’entremêlaient, confuses, mais elle les chassa toutes en secouant la tête. Il était là. Il serait toujours là désormais, jusqu’à ce que le néant les emporte. Ses prières avaient été entendues. Le monde lui offrait de se racheter.
Elle se jeta à ses genoux, le serrant avec force contre elle. Elle pleurait, murmurant inlassablement qu’elle l’aimait. Puis, lorsque Hyndian arriva enfin à leur hauteur, et qu’il se tint en retrait pour les laisser se retrouver, le regard absent, elle se détacha de Soaric pour le contempler. Il était horriblement pâle, comme s’il s’extirpait peu à peu de la mort. Elle passa ses mains sur ses joues, heureuse de sentir sa peau sous la sienne. Il était là. Il était vraiment là.
-Mais…comment se fait-il… ? balbutia-t-elle. Je t’ai vu…Tu ne respirais plus…
Lola chercha ses mains, rencontrant un objet mou dans celle de son amour. Elle le saisit, plissant ses yeux pour pouvoir l’observer dans le noir. C’était un champignon. Un champignon empoisonné. Qui vous abandonnait aux mains de la mort pour une heure au maximum. Soaric avait voulu se tuer. Mais il s’était tout simplement trompé. Il avait évité de sombrer dans un sommeil profond, sans fin, juste parce-qu’il n’avait pas été assez fin pour discerner la différence entre le bon et le mauvais champignon.
-T’es qu’un idiot, Soaric…Tu t’es gouré de poison, mon pauvre ! T’es qu’un idiot ! Un triple idiot !
Elle pleurait et riait en même temps. Elle remerciait le ciel qu’il ait été si peu dégourdi au moment de se saisir de ce qu’il pensait être un moyen direct vers la mort. Grâce à ça, il était vivant. Et elle pouvait enfin lui dire en face qu’elle l’aimait.
-Ne refais plus jamais ça, tu m’entends ? J’ai cru…J’ai vraiment cru…Ah, peu importe. Tu es là maintenant. Tu es là. Et t’as intérêt à vouloir me supporter jusqu’à la fin de ta vie parce-que je te lâcherai plus jamais.
Lola lui sourit doucement, consciente qu’il était trop faible pour lui répondre quoique ce soit. Mais il l’avait entendu, et c’était le principal. Il sembla d’ailleurs vouloir parler, à son tour, mais son corps ne sembla pas de son avis. Il s’évanouit, tombant comme une poupée de chiffon dans ses bras. Et la jeune femme ne trouva rien de mieux à faire que d’éclater de rire, heureuse de ce que la vie lui offrait. Son rire résonna entre le cadavre des maisons serrées les unes contre les autres, seul écho de vie dans cette endroit de tristesse.
Hyndian, sans un mot, se saisit du garçon et le déposa sur sa large épaule, commençant à marcher silencieusement. Lola le regarda, penchant sa tête sur le côté, interrogative. Pourquoi était-il si morose, tout à coup ? Elle se releva et le rattrapa rapidement. Mais elle n’engagea pas la conversation. Il était perdu dans des pensées lointaines, et elle ne pourrait de toutes façons pas le faire revenir à elle. Ils en parleraient plus tard.
Cette drôle de petite troupe quitta donc cet endroit, sans aucun regret. Ils enfourchèrent leurs chevaux, les conduisant jusqu’à l’ancienne maison du petit couple. Et l’artisane fut ravie de constater que rien n’avait bougé. Tout était comme elle l’avait laissé. Personne n’était venu les cambrioler ; la nature n’avait pas encore eu le temps de reprendre ses droits. On aurait dit qu’ils étaient partis la veille même. Que Jon n’avait jamais fait partie de leur vie. Mais, au fond, avait-ce été le cas ?
Le géant conduisit Soaric dans la chambre des amoureux. Il le déshabilla, le séchant et l’habillant, pendant que Lola s’occuper de se changer elle-même. Puis il attendit, assis sur une chaise, face à l’archer. Il le détestait. Il ne l’avait jamais autant détesté. Et il se demandait combien de temps il tiendrait avant d’éclater et de lui dire ce qui lui portait sur le cœur. De lui faire comprendre par des mots, plutôt que par des gestes, que jamais il ne pourrait se résoudre à l’apprécier et le respecter. Mais lorsque Lola revint, pour l’empêcher de commencer la conversation, il demanda gentiment, comme si de rien n’était :
-Faut-il lui donner quelque-chose ? Un médicament, peut-être ?
La jeune femme s’assit aux côtés de Soaric, lui caressant les cheveux. Il avait retrouvé un peu de couleur. Il allait mieux. D’ici le lendemain, il serait comme neuf. Et ils pourraient parler. Parler franchement. Dire ce qu’ils attendaient l’un de l’autre. Ils seraient fixés sur leurs sentiments. Ils seraient enfin libres de pouvoir réapprendre à s’aimer. Elle chuchota, par crainte de le réveiller :
-Non…Non, il ne faut rien lui donner. Ce n’était pas un poison très nocif. Il ira mieux demain, tu verras !
-Bien.
Le silence s’ensuivit. Lola était gênée. Quelque-chose dans le comportement d’Hyndian était étrange. Non pas qu’elle ignorait les égards que portait l’ancien brigand sur lui. Mais il semblait plus froid, plus distant encore qu’avant. Alors elle lui demanda, doucement, pour éviter qu’il ne se referme sur lui-même :
-Qui a-t-il ?
-Rien.
Il secoua la tête, en répétant ‘rien’. Il savait qu’elle ne serait pas dupe. Mais au moins, elle comprendrait qu’elle n’avait pas envie de parler. Il attendit encore un moment puis il se décida à se lever, expliquant à Lola qu’il allait rejoindre les autres. Elle ne protesta pas. Même si elle l'abandonnait aux mains de la nuit. Il trouverait son chemin. Il n'avait pas été brigand pour rien, après tout. Et puis...Elle avait envie de rester seule un moment avec Soaric. Alors dès qu’il partit, elle se cala contre le dos de son amant et entoura ses hanches de son bras. Elle se sentit étonnement vivante. Après tout ce temps, toute cette souffrance écoulée, elle revenait à la vie.
Cette nuit-là, ce n’était pas uniquement Soaric qui était revenu d’entre les morts. Lola aussi. Et elle comptait bien rattraper les mois perdus. Elle allait vivre sa vie à fond, profitant des moindres secondes qui s’écouleraient. Elle n’allait plus faire les même erreurs. Elle n’allait plus faire la connerie de laisser tomber Soaric pour un autre. Elle allait vivre, oui. Plus que jamais. Et le ciel ne regretterait pas de lui avoir donner cette seconde chance.
Ils allaient voir, tous autant qu’ils étaient. Oui. Ils allaient voir ce que c’était qu’être heureux.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 24 Fév - 15:11
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 21 Mar - 20:54
Lola était profondément endormie. Et pour la première fois depuis très longtemps, elle ne se réveilla pas. Elle était terriblement calme. Sereine. Convaincue que plus rien, jamais, ne pourrait lui arriver. Et elle n’avait pas tort, cette fois. Tout était loin d’elle, maintenant : les malheurs, les cauchemars…Elle s’en était enfin débarrassée. Pour de bon. Rien ne pouvait plus lui arriver. L’avenir portait tout son sens.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle sentit le corps chaud de Soaric contre le sien. Elle resta un moment ainsi, le nez sur son dos, les mains serrant sa taille, les jambes s’entremêlant aux siennes. Elle huma son odeur, s’imprégna des sentiments qui émanaient de lui. Un sourire léger se dessina lentement sur ses lèvres. Il était vraiment là, tout près d’elle. Elle était parvenue à temps…Avant qu’il ne fasse la pire bêtise de sa vie. Celle qui aurait mis définitivement un terme à leur amour caché. Il était là. Si près. Et plus jamais elle ne le quitterait. Elle se le promit, jurant sur sa propre vie. Plus jamais. Ils allaient enfin pouvoir tout recommencer. Ensemble. Seul ce mot comptait désormais. Ensemble. C’était tout.
Lola perçut un léger mouvement contre elle, signe que son amant venait de se réveiller. Elle se leva alors, touchant par la même occasion son front, vérifiant ainsi s’il n’avait plus de fièvre. Elle constata qu’il avait plutôt bonne mine et, rassurée, partit faire sa toilette dans la salle de bain. Elle n’y consacra que le stricte minimum ; le temps de se laver, de se cogner contre une armoire en retenant un cri de douleur et de mettre un parfum…aphrodisiaque. N’oubliez pas qu’après tout…Elle cherche encore à le conquérir ! Bouahahaha. Hahem. Le ton du récit était trop posé. Fallait bien relever tout ça…
La jeune femme se changea, enfilant une robe décolletée et assez courte, mettant toutes ses formes en valeur. Et d’un sourire satisfait, elle descendit les escaliers en sautillant, heureuse et terriblement…maladroite. Car oui. Il ne faut pas oublier qu’elle fait preuve d’une maladresse exubérante, certains jours…A croire qu’elle était affublée d’une bonne et d’une mauvaise fée à la fois ! Enfin, quoiqu’il en soit, ce jour était pour elle assez néfaste car elle trébucha sur une marche et finit sur les fesses toute la descente. En retenant de nouveau une plainte de douleur, elle alla préparer une tisane pour permettre à Soaric de mieux digérer. Et ce fut d’une lenteur extrême – par peur de tout renverser – qu’elle apporta la tasse à son petit amour.
Lola arriva au bout d’une éternité dans leur chambre et, lui tendant la concoction faite d’amour –avec une pointe d’une fleur excitante – s’assit sur le bord du lit. Elle le regarda boire avec tendresse, s’empêchant du mieux qu’elle put de se jeter à son cou pour l’embrasser… Alors qu’elle était plongée dans la contemplation de ses lèvres, Soaric brisa le silence d’une voix peu assurée :
-Pardon, Lola. Je…pardonne mon idiotie de hier soir. Mais…je ne voulais que te libérer tu sais…je voulais que tu sois enfin libre d'être heureuse…sans personne pour te faire souffrir comme je le fait tout le temps…c'était égoïste et en plus je n'ai pas vu tous les signes que tu m'as envoyé hier toute la journée…
La jeune mère éclata d’un rire franc. Ah ! Ses signes…Bien pauvres par apport à ce qu’ils étaient aujourd’hui ! Mais elle appréciait qu’au final, il ait plus ou moins remarqué qu’elle lui lançait désespérément des signaux ! Et puis bon, pour ce qui était de sa tentative de suicide…Ah. Elle était prête à tout pardonner. Elle voulait refaire sa vie avec lui, et cela impliquait évidemment de devoir effacer les périodes noires de leur histoire…Pas de les oublier. Car autrement, ils risquaient de faire les même erreurs. Et cette fois, ils ne pourraient peut-être plus se relever.
-Tu sais…j'ai…j'ai entendu ce que tu m'as dit…quand tu pensais que j'étais…parti. J'étais toujours là, mais je n'arrivais plus à bouger ni rien faire pour que tu comprennes…
Lola pencha sa tête sur le côté, signe qu’elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Et, comme une réponse à son interrogation muette, Soaric s’approcha doucement de ses mains et entrelaça ses doigts entre les siens, faisant battre le cœur de la belle à tout rompre. Elle le fixa profondément, consciente qu’il avait du prendre sur lui pour exercer ce tout petit effort, tellement il était nerveux. Elle raffermit son emprise, lui faisant comprendre qu’elle appréciait son geste…Et du regard, tenta de lui faire saisir comment elle voyait la suite des événements. (…Bah quoi ? 8D)
-Je t'aime toujours Lola. Je n'ai pas pu t'oublier, je n'ai pas pu faire une croix dessus, malgré tout ce qu'il s'était passé…pour être honnête j'ai tenté. Avec Kira. J'ai essayé de l'embrasser pour voir si j'étais capable de sauter le pas. J'ai eu l'impression de te tromper une nouvelle fois.
Cette fois, la jeune femme baissa légèrement la tête. Ca, elle le savait. Mais elle le remercia intérieurement de lui avoir révéler ce petit passage de sa vie. Même s’il n’était que moindre…Peu significatif. Il était important, pour elle. Sans savoir trop pourquoi, elle avait eu besoin d’entendre ses mots sortir de sa bouche à lui. Il ne devait pas, cependant, sans vouloir pour cela. Il avait eu le droit, après tout, d’essayer à nouveau. Même si cela lui faisait mal de l’admettre. Après tout l’enfer qu’elle lui avait fait subir, il aurait été aberrant qu’il ne tente pas sa chance ailleurs Soaric reprit, plus serein :
-Mis à part ça…je n'ai plus eu de relation intime avec une femme. Je voulais que tu le saches…
Elle hocha la tête, heureuse de l’apprendre – même si elle ne l’avouerait jamais. Car bon, un petit baiser passager, elle arrivait à passer au dessus….Mais pour ce qui était de l’acte de l’amour en lui-même…Argh ! Elle était terriblement jalouse. Ca, vous le saviez (et vous vous en rendrez compte encore plus après XD). C’était, en réalité, tout juste si elle parvenait à oublier le passage de la prostituée….C’était encore un sujet assez…délicat pour elle.
-Je suis prêt à recommencer Lola. A tourner définitivement la page et recommencer à zéro avec les enfants bien sûr. Je…ne sais juste pas comment…
-Comment faire ? chuchota-t-elle.
Lola sourit. Cela lui semblait tellement simple, pour elle. Tourner la page, oui, comme il le disait si bien. Garder un œil sur ce qui était écrit, mais en oubliant pas de tracer de nouveaux mots. Oui…Apprendre à revivre en construisant sur ce qui s’était écrouler. En utilisant le même bois usé, les même bases détruites de partout. Mais en consolidant. En rajoutant des éléments beaucoup plus solides. Il fallait faire le futur en partant du passé. C’était ce que l’homme devait apprendre, au cours de sa vie. La demoiselle serra les mains de Soaric, continuant de sourire inlassablement, et commença tout d’abord par le rassurer :
-Ne t’en fais pas, pour hier. Je sais à quel point tu étais perdu…Et je sais que c’était par un acte ultime d’amour que tu as voulu disparaître. Mais je suis vraiment contente d’avoir été là pour t’empêcher de faire ça, tu sais ? Je suis contente qu’on soit là, aujourd’hui, à parler de notre avenir….Mais faut pas t’attendre à ce qu’il soit normal, surtout ! On est pas un gentil couple calme, toi et moi, hein ? C’est impossible je crois !
Lola éclata à nouveau de rire, se sentant terriblement légère…Et, dans son élan, elle bouscula du coude la tasse, qui se brisa à terre à grand fracas. Elle pesta contre elle, se détachant un instant de Soaric – en prenant cette opportunité pour rouler des hanches – et nettoya le tout en continuant :
-Pour ce qui est de Kira et de tes heum…Non aventures, hé bien je trouve ça chouette que tu me le dises. Donc bah voilà. Je sais pas trop quoi te répondre…Juste que…Ben je t’aime. Ca me semble bien, ça, comme réponse, non ? Pt’êt pas ce à quoi tu t’attendais, remarque. Mais ça me dérange pas, pour Kira. Enfin si, mais comme y’a rien eu après, ça va quoi. Donc voilà, j’ai rien à dire de plus là dessus. Pourquoi je parle encore alors ? Je sais pas. Peut-être pour combler le silence. Ou parce-que j’ai un peu peur de ce que y’aura lorsque j’aurais fini de te parler de notre futur. De comment je le vois, je veux dire. Désolée, hein, je suis bavarde…M’enfin ça tu le sais. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je te fais peur avec mon « ce qu’il y aura lorsque j’aurais fini » ? Ahah ! T’en fais pas ! Ca devrait te plaire. Je crois.
Lola se tut –enfin – regardant avec un énorme sourire l’homme de sa vie. Il devait s’être habitué à son silence, après tout ce temps…Ou à ses remarques acerbes. Plus vraiment à ce qu’elle parle autant. Et vu la tête qu’il faisait, ça devait être un énorme choque. En tous cas, c’était vraiment drôle à voir. Tellement qu’elle faillit partir dans un fou-rire alors qu’elle reprenait, abordant un sujet beaucoup plus sérieux :
-Soaric…Tu te demandes comment faire à partir de maintenant ? Je peux pas te donner de mode d’emploi, tu vois ? Ca viendra, mon cœur…J’en sais rien comment tout va se passer, désormais. Je sais juste qu’on ne doit absolument pas oublier tout ce qu’il s’est passé. Qu’il faut continuer, et pas recommencer, tu comprends ? Après…Après on verra. C’est important. Ne plus refaire les même erreurs.
Elle se pencha sur lui, caressant tendrement sa joue. Puis, comme elle n’y tenait plus, elle s’approcha pour l’embrasser… Mais se cogna durement à lui, ayant mal visé. Elle se frotta énergiquement le nez, refusant de rire de la situation et marmonna des jurons entre ses dents. Que lui arrivait-elle, aujourd’hui ?! Elle qui voulait le draguer, elle n’allait faire que le repousser !
-Excuse-moi, vraiment ! Tu veux quand-même un bisou pour me faire pardonner ?
L’artisane n’attendit pas sa réponse et lui baisa doucement le nez, avant de tenir avec force son menton entre le sien, par peur de se cogner à nouveau. Elle descendit ensuite vers ses lèvres, l’embrassant passionnément. Et….Visiblement, lui aussi en avait très envie – à cause de la plante, peut-être ? – car il répondit à son baiser avidement, entrouvrant légèrement ses lèvres pour y glisser sa langue sur la sienne…Ce qui fut apparemment une très mauvaise idée. Car juste à ce moment, Lola referma sa bouche, mordant la langue de son amoureux. Elle s’écarta violemment de lui, poussant sa tête contre le lit, la cognant au passage, et se confondit en excuses désastreuses…
-Oh, Soaric ! Pardon ! On dirait vraiment que c’est ma première fois! Je suis terriblement désolée !
Elle s’approcha de lui, ne faisant plus attention où elle mettait ses mains….Et écrasa la partie intime du pauvre garçon, qui n’avait décidément pas de chance aujourd’hui. Cette fois, Lola se mordit les lèvres en entendant son cri de douleur, ne trouvant même plus la force de s’excuser… Elle se contenta de s’asseoir à ses côtés, frottant ses mains en silence, attendant que le mal de son chéri passe enfin. Elle qui avait espéré un moment intense entre eux….Hé bien, c’était raté !
[HS : Qui a commandé un rp sérieux ? Parce-que je crois que je me suis trompée de commande =D]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 21 Mar - 21:57
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 1 Avr - 23:41
Au bout d’un moment qui parut à Lola une éternité – faut dire qu’elle avait écrasé Ernest si fort qu’il a du prendre son temps pour recouvrer ses esprits…– Soaric prit une longue inspiration. Il tendit ses bras en direction de sa douce (j’avais écrit ‘sa douche’ au départ…Nettement moins romantique…XD) et elle se précipita vers lui, heureuse qu’il ne lui en veuille pas de trop. Et puis, il pourrait sûrement tester d’une minute à l’autre si ses compétences n’avaient pas légèrement fléchies….Cela suffirait à n’importe quel homme de pardonner ! Il l’agrippa par les hanches, l’approchant doucement contre lui. Puis, avec un joli sourire en coin, il chuchota :
-Peut-être que c'est réellement, notre Première Fois…
Oui, peut-être. Ils se retrouvaient vraiment pour la première fois depuis longtemps. Et ils allaient reconstruire ce qu’ils avaient été ensemble auparavant, en prenant soin de ne plus refaire les même erreurs. C’était une seconde Première fois. C’était une seconde chance.
Le superbe garçon nicha sa tête dans le cou de son amante, lui déposant un long baiser sur sa peau frissonnante de désir. Ils se sentaient tous les deux fiévreux, d’une fièvre intarissable qui prenait sa source dans leur amour. Et bientôt, les simples bisous échangés ne leur suffisaient plus. Soaric se redressa, basculant Lola sur le dos, la dévorant du regard. Il lui susurra, l’œil éclairé par la lueur de la passion :
-Au moins maintenant tu ne pourras plus te faire mal…
Et, n’y tenant plus, il se pencha vers elle pour l’embrasser fougueusement (oulalaaa), laissant ses mains parcourir son corps de femme. Elle ne remarqua pas sa légère gêne et, prise dans l’action, glissa à son tour ses doigts sous la chemise de son bien-aimé, sentant son désir grimper en lui.
Cette fois, il n’y eut plus d’incident malencontreux et les vêtements s’entassèrent rapidement sur le sol, les laissant nu sous le regard de l’autre. Lola caressa du regard ses muscles, fronçant légèrement les sourcils. Il portait de nombreuses cicatrices dues à Jon ou peut-être d’autres vils personnages. Elle eut tout juste le temps de se promettre d’essayer d’enlever au moins les plus fines de sa peau car déjà Soaric se penchait sur son bas-ventre, le baisant en progressant lentement vers son visage, faisant naître de plus en plus le désir chez elle. En fait, elle était tellement prise dans cet élan d’amour qu’elle ne remarqua pas la bague autour du cou de son chéri.
Les préliminaires ne durèrent pas tellement longtemps, tant ils étaient impatients l’un et l’autre de ne faire qu’un. Mais le jeune homme prenait une satisfaction folle à la faire languir, la caressant ou l’embrassant sur toutes les parcelles de son corps sans pour autant rentrer en elle. Pourtant, il était clairement évident qu’elle en mourrait d’envie ! (ahah, le petit chenapan !)
-Je t'aime…Lola…
N’y tenant vraiment plus, Lola écarta ses jambes, l’invitant à venir à elle rapidement. Il sembla comprendre le message et s’exécuta timidement, comme s’il avait peur de la décevoir. Ils se sourirent mutuellement, s’encourageant l’un et l’autre. Il ne devait pas craindre quoique ce soit. S’il n’était pas aussi bon qu’autrefois…Il n’aurait cas suivre des entraînements rigoureux ! (futée la fille, hein )
Lorsqu’il la pénétra enfin, Lola ne put retenir un soupir de soulagement. Elle n’aurait jamais cru que cela aurait été si simple de faire l’amour avec un être aimé, après toutes les réticences qu’elle avait eues auprès de Jon. Elle était même vraiment étonnée d’y être parvenue sans problème….A part la gêne du départ, il n’y avait rien eu d’ennuyeux. Cela devait sûrement être du à la confiance qu’elle témoignait désormais en Soaric. Et puis, il lui était évident qu’elle finirait ses jours avec lui, malgré les difficultés qu’ils avaient traversées et qu’ils traverseront encore. Alors bon…autant se débloquer le plus tôt possible !
La demoiselle n’eut pas le temps de réfléchir d’avantage parce-que Soaric accélérait les mouvements, la laissant échapper un gémissement de plaisir. Ils atteignirent le paradis, n’éprouvant plus aucune pudeur. Au bout d’un moment, Lola prit les reines, s’asseyant sur lui et bougeant au dessus de lui. Elle menait la cadence et vu les cris que tous deux proféraient, cela les contentait pour un mieux.
Seulement le garçon la bascula une nouvelle fois sur le côté, mettant un terme à leur union. Essoufflés, ils restèrent un instant côte à côte, sans un mot, laissant leur esprit leur revenir à eux. Ils avaient été comblés. Et ils n’avaient jamais été si heureux. Tout leur était clair, à présent. Ils allaient vivre ensemble. Pour toujours. Quoiqu’il advienne.
-Tu es si belle…merci…
Soaric la regarda tendrement, souriant comme seul un homme amoureux peut le faire. Alors la jeune femme, émue, baissa légèrement la tête pour ne pas qu’il voit sa vue s’embuer. Elle se mordit la lèvre, remontant son trouble au fond d’elle, et sourit doucement. Puis elle murmura, sincère :
-Non…Merci à toi.
Car après tout ce qu’elle lui avait fait, il n’avait jamais cessé de l’aimer et de croire au fond de lui, même si parfois ses espoirs étaient bien cachés, que tout pouvait recommencer. Il avait toujours été formidable avec elle et les enfants, et elle avait simplement mis trop de temps à s’en rendre compte. Elle ne devait plus faire la bêtise de passer à côté de lui sans y prêter attention. Il n’était qu’un homme fragile, faisant sans cesse effigie de jouet à la Vie et il méritait d’avoir quelqu’un auprès de lui. Et ce quelqu’un, c’était elle. Si elle ne l’avait pas toujours su, maintenant elle l’avait compris. Elle ne comptait pas le laisser tomber. Pas cette fois.
Lola s’approcha de lui, l’esprit tranquille, et ouvrit ses bras pour le prendre contre elle. Elle lui chuchota combien elle l’aimait et comme elle avait été stupide. Puis elle s’endormit, éreintée de leur exercice pour le moins…mouvementé.
Quelques semaines passèrent. Soaric et Lola s’étaient totalement retrouvés et ne s’étaient jamais autant bien entendu. Ils ne se disputaient plus ou très peu et souvent pour de simples broutilles qui se résolvaient par un baiser dans le cou ou une petite discussion au calme, loin de ce que ça avait été autrefois. Lorsqu’ils furent certains qu’ils allaient pouvoir refaire leur vie ainsi, les deux amoureux partir chercher leur enfants, les ramenant pour leur plus grande joie dans leur maison où ils retrouvèrent rapidement leur marque. Hyndian lança un regard courroucé à Soaric, ne voulant toujours pas, même en privé, parler de son comportement au moment où le jeune homme revenait à lui. Lee, quant à lui, fut tellement ravi qu’il sauta au cou de l’archer, l’embrassant sur tout le visage. (absolument tout. Même les lèvres. Ahahah !)
Logan continua d’aller à l’école tandis que Sia apprenait les rudiments de la marche, se dandinant joyeusement d’un bout à l’autre des pièces. Et parfois, il était si silencieux que les parents peinaient à le retrouver facilement…(j’imagine trop la scène de cache-cache que ça doit être XD). Bref, tout allait pour le mieux. Et c’est sans nul doute que les questions du type « MiniLola » et « Mariage » allaient être reposées très bientôt…Non ?
[J’ai pas voulu aller plus loin pour que tu amorces le truc plus clairement ! Tu peux faire le mariage et moi je m’occupe de la question ‘fifiiiille !’ Et puis on finit le rp ? On en fera un autre avec ton apprentie ? Et puis quand celui-là sera fini, on pourra faire le mariage…Ou bien, s’il n’avance pas, on fait le mariage en parallèle XD]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 2 Avr - 19:13
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola]