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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 8 Jan - 21:43
-Je m'excuse aussi pour ce que je t'ai fait. Pour tout. Tout depuis notre rencontre. Je n'ai pas su prendre soin de celle que j'aime…et regarde ce que j'ai fais…je t'ai donné cette haine, cette chose qui te pourrit de l'intérieur. Mais pour cela, je peux peut-être te donner un conseil.
Lola hocha la tête. Il pourrait certainement l’aider, lui qui était possédé par une même sorte d’entité. Par contre, il se méprenait : ce n’était pas sa faute si elle était aussi cruelle en ce moment. Ou du moins, pas directement. Il devait arrêter de se blâmer, de porter toute cette charge sur ses épaules. Si quelqu’un devait s’en vouloir, c’était elle et non lui.
-Il faut…il faut que tu te bâtisses une barrière derrière laquelle tu enfermes ta chose, ta rage ou ta haine…enfin ce qui te ronge. Cette barrière, tu la forges grâce à des souvenirs heureux. N'importe lesquels du moment qu'ils soient forts et bien présents dans ta tête.
Elle fronça les sourcils en entendant ces mots. Des souvenirs heureux ? Mais concernant qui exactement ? Si elle pensait à eux, elle risquait de sombrer encore plus et si elle pensait au gouverneur ou à Sia aussi. Et les souvenirs avec Logan était partagé avec Soaric. Donc…Donc uniquement ceux liés à son enfance ? Mais cela lui semblait tellement loin ! Pas sûr qu’elle s’en souvienne, avec sa mémoire de poisson rouge…En plus, la haine était si bien ancrée en elle qu’elle n’était pas sûre d’y parvenir.
-Ne prends pas de souvenirs liés à moi. Puisque c'est moi qui t'ai donné cette haine, cela ne marcherait pas. Le gouverneur, si tu le souhaites... Ou même plus loin…dans ton enfance avec ta famille. Il y a forcément des souvenirs heureux.
Lola réfléchit. Oui, sûrement. Il devait y en avoir des tas. Seulement, pour l’heure, elle n’arrivait pas à s’en souvenir. Tout ce qu’elle se rappelait, c’était le souvenir chaleureux de sa mère, la gentillesse de son père et la protection que lui avait toujours apporté son frère. Mais elle voyait rien d’autres. Et elle eut peur de ne plus jamais se souvenir… Elle frissonna d’horreur, en imaginant devoir toujours ressentir des sentiments aussi obscurs en elle, et se concentra intensément sur la suite des paroles de Soaric, pour ne pas sombrer d’avantage dans ses affreuses réflexions :
-Lola…n'abandonne pas les enfants. L'amour que tu me portais, donne-le leur. Ne les renie pas je t'en prie, ne fais pas la même erreur que mes parents. Ils ne sont pas responsables de tout ça, ni Sia ni Logan. Ils ont besoin de leur mère et moi…je ne suis pas le plus formidable des pères, je…enfin…ne les laisse pas, c'est tout ce que je te demande.
La jeune femme n’osa pas le regarder en face. Ses enfants n’étaient peut-être pas responsables, mais rien n’empêchait le fait qu’elle soit incapable de s’en occuper pour le moment, ou même de les regarder. Peut-être que, lorsqu’elle irait mieux, – car elle irait mieux…Il ne fallait pas en douter- Lola oserait aller les récupérer chez Hyndian. Et là…Là, elle passerait le restant de ses jours auprès d’eux, ne s’en séparant plus jamais. Lola ferma les yeux, essayant de s’imaginer ces futurs moments, et un fin sourire étira ses lèvres. Elle avait déjà hâte que tout se finisse. Pour pouvoir enfin retrouver une vie normale…
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Soaric lui tendait un panier rempli de fruit et de biscuits. Elle fronça les sourcils, prise d’un haut-le-cœur. Elle n’avait pas très faim. C’était peut-être un geste très attentionné de sa part, mais elle n’avait en aucun cas envie de manger.
-Tiens…il faut tout de même manger un peu non ?
Il lui sourit, arrachant un soupir à Lola. Comment pouvait-elle résister à ce sourire ? Se saisissant d’un des biscuits (avec du chocolat fondant au dessus…fourré de trucs trop bons et…oh j’ai faim), elle l’engloutit en observant son fiancé. Soaric venait de s’asseoir, respectant la distance qu’elle avait imposée. Ils restèrent un moment gêné, silencieux tous les deux, tiraillés par leurs propres pensées.
Puis leur langue se délièrent et ils se mirent à papoter de tout et de rien, comme autrefois. A l’exception faite qu’ils ne s’échangeaient plus de regard langoureux, se contenant de plaisanter comme le ferait deux amis. Mais même si c’était différent, et ainsi beaucoup moins bien ; ils surent apprécier cet instant de trêve avec délectation, comme conscient que ce serait peut-être le dernier. Pour la première fois depuis longtemps, ils était heureux d’être ensemble. Et aucune dispute ne devait gâcher ça.
La journée s’écoula ainsi et le soir arriva étrangement rapidement. Aussi extraordinaire que cela fut, il venait de passer tout un après-midi sans se crêper le chignon. Alors…S’ils avaient su le faire cette fois, ils y arriveraient certainement encore, n’est-ce pas ? Lola essaya du mieux qu’elle le put d’y croire, ne voulant même pas s’exposer au lendemain. Car dieu seul sait de quoi il serait fait.
Soaric se proposa pour préparer le repas, et la jeune femme accepta, se prélassant dans le divan. Ses pensées virevoltèrent, et bientôt le visage de Jon apparut. Il ne fallait pas qu’elle aille le voir ce soir. D’abord parce-qu’elle recommençait à pouvoir parler normalement avec Soaric, et que s’il l’entendait partir cela ne rapporterait rien de bon. Ils risquaient même de replongés dans leur désespoir. Ensuite parce-que…Parce-qu’elle n’en avait pas besoin. D’habitude, si elle y allait, ce n’était uniquement pour évacuer les tensions qui lui parcouraient le corps, les émotions trop difficiles à supporter ou bien pour voir une autre tête que celui qu’elle détestait. Or, là, elle se sentait bien. Définitivement bien.
Le dîner se passa néanmoins en silence. Et si la veille même il y avait de l’électricité dans l’air, aujourd’hui l’atmosphère était beaucoup plus détendue. Soaric se proposa pour débarrasser la table et Lola accepta sans rechigner. Elle en profita pour monter prendre une longue douche chaude. Elle eut l’idée folle d’appeler Soaric (j’ai failli écrire Soso XD) pour qu’ils la prennent ensemble, mais elle se résigna. Cela ne valait pas la tête de l’embrasser et de lui faire l’amour si le lendemain ils s’arrachaient de nouveau les cheveux. Alors qu’elle ressortait, elle entendit la voix calme de son fiancé retentir de derrière la porte :
-Je vais dormir dans la chambre d'amis d'accord ? Je…te laisse le lit ici. Dors bien, Lola.
-Toi aussi,…chuchota-t-elle.
La jeune femme se laissa tomber lourdement dans son lit. Elle le trouva étonnement vide et froid, regrettant le corps chaud de Soaric. Elle sourit. Voilà qu’elle le désirait, maintenant. Rien n’était perdu. Tout était à gagner. Cette nuit-là, elle dormit admirablement bien….
Les jours passèrent, sans aucune grande embrouille. Il arriva, bien sûr, qu’ils se jetèrent des regards noirs ou qu’ils se lancèrent des remarques acerbes, mais cela fut moins fréquent. Chacun faisait un effort pour que tout semble le plus normal possible, pourtant tous les deux sentaient que ce n’était plus pareil. Ils espéraient simplement que cette impression disparaîtrait, laissant place à l’assurance certaine de leur amour et surtout, de leur mariage.
Lola se décida à aller voir Jon, finalement. L’ambiance de la maison, trop faussée à son goût, commençait à la peser. Et la fête au village était, selon elle, un excellent moyen pour décompresser et se vider la tête. Elle lui prévint qu’elle serait au rendez-vous et il lui répondit par une lettre, visiblement très heureux.
Ainsi se prépara-t-elle lorsque Soaric était à l’extérieur. Elle lui avait dit qu’elle allait se coucher tôt, mimant un grand coup de fatigue, et avait profité de sa crédulité pour se préparer. Elle enfila une petite robe bleue au décolleté plongeant, bien décidé à faire baver Jon. Elle attacha même pour l’occasion sa longue chevelure en une queue haute, laissant deux mèches lui retomber élégamment dans les yeux.
Quand Lola fut prête, elle sortit sur la pointe des pieds, essayant de faire le moins de bruits possible. Certaine que Soaric ne l’avait pas vue, elle se dépêcha de rejoindre Jon à l’endroit prévu, parcourant d’un pas rapide le chemin qu’elle devait faire pour atteindre le village. Elle était guillerette, chantonnant ou sifflant avec les oiseaux. La perspective d’aller danser la mettait d’excellente humeur. Soaric, lui, ne l’avait jamais fait dansé, alors que dans sa famille, c’était une nécessité de savoir les rudiments de cet art.
La jeune femme aperçut Jon dans la cohue et lui fit signe de la main, faisant cliqueter ses nombreux bijoux. Il s’approcha d’elle, souriant, rougissant légèrement lorsqu’il baissa les yeux sur….sa tenue (quoi d’autre, voyons ?x) Il lui baisa la main en ne la quittant pas du regard et affirma d’une voix suave :
-Tu m’as terriblement manqué, Lola. Pourquoi ne t’es-tu pas présentée à moi, ces jours-ci ? J’étais inquiet.
Lola gloussa légèrement avant de lui répondre, l’entraînant déjà sur la piste de danse :
-Les choses les plus rares sont les meilleurs, à ce qu’on dit ! Je voulais te faire languir d’impatience…
-Et ça a fonctionné.
Il passa ses mains autour de sa taille et leur valse commencèrent. Fort heureusement, il était très bon danseur, et jamais leurs pieds ne s’écrasèrent…Ils dansèrent ainsi un long moment, se laissant bercer par la musique, admirant la technique de l’autre. Ils discutèrent aussi, heureux de se retrouver après ces quelques jours d’absence. Puis Jon s’arrêta à la fin d’une chanson, saisissant sa main à sa cavalière en lui disant mystérieusement :
-Suis-moi…J’ai quelque-chose à te montrer. Quelque-chose de magnifique…
Lola fronça les sourcils, souriante, mais ne put s’empêcher de le suivre, tout excitée. Ils allèrent d’abord boire un verre mais comme la jeune femme se montrait impatiente, Jon l’attira rapidement à l’écart de la foule, loin des regards des curieux. Le général sembla hésiter un long moment, comme en proie à d’affreux doute. Puis, prenant son courage à deux mains, il s’agenouilla devant Lola, la regardant dans les yeux. Elle fut tout à fait surprise, mais n’eut pas le temps de lui demander des explications que, déjà, il sortait une bague en déclarant :
-Lola…Ma…ma tendre Lola. Je t’aime tellement, tu sais. Tu es la femme parfaite. Nous, les soldats, n’avons pas énormément l’occasion de pouvoir rencontrer des femmes alors, lorsque l’un de nous en voit une qui lui plait, il n’hésite pas et se marie avec. Et…Oh, tu me plais, ma douce. Depuis que je t’ai vu, ce soir-là, dans le bois, j’ai su que nous étions faits l’un pour l’autre. Chaque moment passé avec toi est inoubliable. Alors…Lola…Veux-tu…Veux-tu m’épouser ?
Elle s’attendait à tout, sauf à ça. Bien sûr, elle était au courant depuis un moment qu’il était tombé amoureux d’elle. Et elle ne faisait rien pour atténuer ses sentiments. Bien au contraire, elle s’amusait à les raviver. Mais jamais elle n’aurait cru qu’il la demanderait ainsi en mariage. Elle était choquée, flattée et en même temps terriblement frustrée. Prenant cela pour de l’émotion, l’homme se releva subitement en prenant son visage entre ses mains, cherchant à déposer ses lèvres sur les siennes. Lola se détacha d’un coup sec, et Jon, ne comprenant pas, demanda d’une toute petite voix, le visage penaud :
-Mais…Pourquoi tu te dégages ? Tu ne m’aimes pas ? Pourtant…Pourtant…
-Tu as tout gâché, marmonna-t-elle entre ses dents.
-Pardon ?
Il semblait de plus en plus surpris. Il était déconcerté, ne sachant plus comment interpréter ses paroles et ses gestes. Il avait longuement réfléchi à la façon de lui faire sa demande et il n’avait jamais pensé que sa réponse serait non. Il la regardait, peiné, et elle reprit, désespérée :
-Tu as tout gâché ! Maintenant, je vais être obligé de ne plus jamais te voir ! On était si bien, tous les deux ! Pourquoi a-t-il fallu que tu me demandes ça ? Hein ? Pourquoi ne peux-tu simplement me regarder, me désirer mais en rester là ?
-Je…je ne comprends vraiment pas, Lola, se désola-t-il.
-Il n’y a rien à comprendre ! hurla-t-elle. Je ne veux pas être ta femme, et je ne la serais jamais ! Tu m’aidais à me sentir mieux, mais je ne pourrais plus te parler en sachant que tu veux te marier avec moi. Je n’ai pas besoin d’un autre regard triste comme ça ! J’ai assez donné ! Je…je te déteste !
Lola le bouscula, courant vers les bruits de la fête. Jon resta là, terriblement abattu, la bague entre les doigts. Sa soirée virait à la catastrophe… La jeune femme s’essuya les yeux tandis qu’elle voyait des gens apparaître. Certains lui demandèrent ce qui n’allaient pas mais elle les ignora royalement. Elle ne voulait plus les voir. Plus voir personne. Elle s’abattit contre un mur, se laissant tomber avec rage. Encore une fois, tout tombait à l’eau. C’est alors qu’elle entendait une petite voix par dessus le vacarme ambiant, vraisemblablement bouleversée. Elle criait à travers la foule, dévisageant frénétiquement les personnes :
-Est-ce que vous êtes médecin ? Est-ce que vous êtes médecin, s’il vous plait ? Aidez-moi, un jeune homme ne se sent pas bien, près de la rue de la Fontaine ! Je vous en prie, quelqu’un !
Lola se releva, séchant une nouvelle fois ses larmes et s’approcha. Elle se présenta comme artisan médecin et la vieille la regarda comme si elle était une étoile venue du ciel… Elle la devança, lui indiquant le chemin et rapidement les symptômes que l’homme avait eu. Lorsqu’ils arrivèrent près du banc, Lola se figea. Soaric. C’était Soaric. Il avait le visage terriblement pâle. Comme si…Comme si…
-Aidez-le, je vous en prie…l’implora la dame.
-J’y compte bien, murmura faiblement Lola.
Elle s’agenouilla près de lui, posant la main sur son poignet, cherchant son pouls. Mais elle ne sentit rien du tout. Son cœur ne battait plus. Et il ne respirait plus. La jeune femme ne paniqua pas, refusant de croire l’impossible. Et puis, en tant que médecin, elle avait besoin de toute sa lucidité. Elle lui administra un massage cardiaque, posant même sa bouche sur la sienne pour lui transmettre de l’oxygène, re-goûtant à la saveur de ses lèvres. Mais il ne se passait rien.
Lola jeta un coup d’œil rapide sur les lieux, repérant une plante au parfum fort. On le mettait en général sous le nez des personnes tombant dans les pommes, et ils se réveillaient comme par magie. Mais là encore, il ne réagit pas. Il était mort.
-Non…Non…Pas toi…
La vieille se moucha bruyamment alors que Lola s’était mis à pleurer sur son torse. C’est là qu’elle sentit une main douce passer dans ses cheveux. Elle leva la tête d’un seul coup, croisant le regard embrumé de celui de Soaric.
-Mais…mais tu étais mort ! Je…je l’ai vu et…oh, Soaric !
Elle se jeta à son cou, dégageant son visage de ses cheveux. Elle le regarda longuement, puis le serra contre elle, s’assurant qu’il était bien vivant, cette fois. Elle se pencha sur son oreille pour lui confier :
-Tu m’as vraiment fait peur, idiot. Ne me file plus jamais une frousse pareille !
Lola cacha sa tête dans le creux de son épaule, déversant ses larmes, ne cherchant pas à se cacher. Au loin, Jon les observait, une douleur profonde lui déchirant les entrailles. Il lui tourna le dos, se promettant de tout faire pour parvenir à les séparer. Et il avait une excellente idée.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 8 Jan - 23:13
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 9 Jan - 16:29
-Il faut croire que l'amour vaincra toujours la mort…
Lola ne répondit rien tant elle était chamboulée. Elle avait failli le perdre…Et la souffrance qu’elle en avait ressenti signifiait qu’elle tenait vraiment à lui. L’amour qu’elle éprouvait pour lui avait eu raison de la Haine en elle…Ou du moins temporairement. L’évidence la frappa de plein fouet… Elle l’aimait. Elle était amoureuse de lui. La brume de son esprit se dissipa lentement, comme si le choc de la pseudo mort avait été la meilleure guérison possible pour son problème. Et tandis que Soaric caressa tendrement ses cheveux, lui murmurant des paroles réconfortantes, elle serra sa chemise de ses mains, comme pour s’assurer qu’il était bien là.
-Désolé je…c'est venu tout seul quand…
Lola releva la tête, de l’interrogation se lisant dans ses yeux. Il s’excusait de quoi ? De la caresser ainsi ? Qu’il se rassure, elle adorait ce contact. Elle avait même envie de franchir l’étape suivante…De l’embrasser. Jamais elle n’avait autant désiré ses lèvres, mais elle ignorait si Soaric le souhaitait lui aussi. Et elle ne voulait pas gâcher ce moment. Surtout qu’elle avait encore peur que l’obscurité surgisse et l’étreigne de nouveau… Le jeune homme sécha alors tendrement ses larmes, tout en déclarant :
-Ne pleure pas, ne pleure plus…c'est bon…je suis là…
Et puis, d’un coup, il l’attira de nouveau contre elle, l’étreignant avec force. Lola sentit son visage s’enfuir dans sa longue chevelure et le souffle chaud lui chatouiller le cou. Elle déposa un baiser discret près de son oreille, si léger qu’il risquait même de ne pas l’avoir perçu. Mais cela lui était égal. Pendant un moment qui parut être beaucoup trop court pour la jeune femme, ils se serrèrent ainsi l’un contre l’autre, profitant de ce contact oublié. Puis ils durent se séparer pour rentrer à leur maison. Ils auraient tout le loisir de parler et même de profiter de se retrouver ainsi.
Lola aida son fiancé à se relever, remarquant qu’il était tout de même très affaibli. Elle n’osa pas lui avouer qu’il risquait de ne pas tenir longtemps ainsi, et qu’il aurait besoin de quelques jours voir quelques semaines de repos. Les maladies du cœur était encore un grand mystère pour les médecins, mais tous était d’accord sur une chose : un arrêt cardiaque comme ça pouvait s’avérer grave, et avoir de grandes conséquences par la suite. Restait à espérer que Soaric n’en ait plus jamais à partir d’aujourd’hui.
Contre toute attente, le garçon ne la conduisit pas tout de suite vers le chemin de terre qui débouchait sur leur domicile. Il lui prit la main et s’approcha d’un stand de bijoux. La jeune femme apprécia le contact chaud de ses doigts entre les siens, mais elle n’en dit rien. Elle était sûre que cela saboterait tout. Soaric lui demanda de fermer les yeux et elle s’exécuta, un sourire immense affiché sur les lèvres. Lorsqu’elle les rouvrit, un magnifique bracelet de la même couleur que ses yeux lui ornait le poignet. Lola se mordit les lèvres, s’empêchant de lui sauter au cou et de l’embrasser partout sur son visage. Elle se contenta donc de lui remercier, ne cachant pas sa joie…
Ensuite, ils rentrèrent, Soaric traînant la patte derrière elle. Lola ne se rendait toujours pas compte qu’elle avait failli ne plus jamais le revoir. Ne plus jamais entendre le son de sa voix l’aurait tuée. Elle avait affreusement besoin de lui ! Il ne pouvait pas disparaître ainsi… Et puis, elle était encore perturbée par la demande de Jon. Elle ignorait ce qui se passerait après ça. S’il allait essayé de la revoir, ou même de l’obliger à l’épouser. Et si, en voyant Soaric, il ne lui casserait pas la figure ! Elle ne savait absolument pas ce que lui réserverait Jon, mais une peur sourde s’installa en elle, sûre que cela n’annonçait rien de bon.
Lorsqu’ils arrivèrent devant la porte, Soaric s’appuya contre le mur de la façade en respirant bruyamment. Il ferma les yeux, cherchant peut-être à se calmer et déclara faiblement :
-Je…ne comprends pas…d'habitude je tiens…c'était pas difficile ça…
Lola s’approcha de lui, surveillant les moindres parcelles de son visage. En tant que médecin, elle aurait très bien pu discerner les symptômes qu’il avait. Seulement, là…C’était au-delà de ses limites. Elle en savait beaucoup de choses, mais même les guérisseurs les plus expérimentés ne pourraient l’aider. Elle attendit qu’il respire à nouveau régulièrement pour annoncer :
-Tu as besoin de beaucoup de repos, Soaric. Je serais là pour veiller sur toi. Tu n’as jamais eu ça auparavant ?
Il lui indiqua que non, et elle tenta d’afficher une mine rassurante. Après tout, ce n’était peut-être qu’un simple malaise… Elle le prit par le bras, l’entraînant à l’intérieur de la maison et dans leur chambre. Là, elle l’aida à se déshabiller, rougissant légèrement, et le mit au lit. Lola remonta la couverture jusqu’au bout de son nez, et le berça doucement en chantant. Puis elle laissa glisser ses doigts le long de sa joue, remontant sur son front. Elle s’arrêta net, éberluée :
-Mais…Tu es brûlant de fièvre !
Lola se précipita vers sa trousse de médicaments, dénichant une plante pour faire abaisser sa fièvre. Elle lui glissa dans la bouche, s’inquiétant sur ses yeux devenus vitreux. Il commençait à délirer. La jeune femme partit chercher une lingette humide et la déposa sur son front, tentant par la suite de diagnostiquer sa maladie.
-Je ne comprends vraiment pas ce que c’est….Oh, Soaric, espérons que ce ne soit rien de grave. Je t’en prie, résiste… !
Elle le veilla toute la nuit. Elle était terriblement fatiguée, n’ayant pu se reposer ne serait-ce qu’une seconde. Elle surveillait ses moindres faits et gestes, lui administrant de nouveaux médicaments, changeant la lingette avec douceur. Et au matin, enfin, la fièvre disparut. Sa respiration se tranquillisa, ainsi que les battements de son cœur. Lola s’endormit aussitôt, à moitié sur lui, éreintée.
Lorsque la jeune femme sentit bouger sous elle, elle releva une tête ensommeillée vers Soaric, qui la regardait avec lucidité. Elle lui sourit doucement, se relevant avec difficulté et lui demanda gentiment :
-Alors ? Comment vas-tu ? Tu vas devoir encore rester au lit, mais tu as l’air d’aller mieux.
Lola se tut, baissant la tête en rougissant violemment. Il s’était battu avec le drap dans son sommeil, et elle put discerner Ernest sous son grand jour, n’ayant à aucun moment songer à lui enfiler un semblant de pyjama. Elle remonta discrètement le tissu, toujours le sang aux joues…
[...Cette fin est merdique XDD je voyais pas comment finir! Tu peux interpréter le rougissement pour une pensée vers Jon, comme ça ils en parlent...Et sinon, j'ai pensé qu'ils pourraient lentement se remettre, de nouveau heureux, mais Jon vient foutre la merde...Je sais pas trop comment]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 9 Jan - 21:29
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 10 Jan - 21:26
-Oui je…vais mieux, merci Lola…
Ils s’échangèrent un sourire, tout simplement…Heureux d’être ensemble. Oui, heureux. Cela pouvait paraître dingue, mais c’était la vérité. Après des mois de crêpage de chignons, où ils ne supportaient presque plus la vue de l’autre, ils étaient contents d’être près de l’autre. Ils se retrouvaient. Ils se redécouvraient. Lorsqu’elle sentit la peau douce de la main de Soaric sur sa joue, Lola frémit. Si elle avait été un chat, elle aurait ronronné. Mais elle n’était pas un chat, alors elle se contentait d’afficher son bonheur en souriant aux anges, satisfaite.
-Enfin je t'aie vue danser avec cet homme…tu danses vraiment bien et je regrette de ne jamais t'avoir emmené à une soirée de ce genre…enfin je ne sais pas danser de toute manière donc j'aurais tout gâché…
Lola fronça les sourcils. Il l’aurait vue…Avec Jon ? Comment avait-il du le prendre, alors qu’elle venait de lui assurer qu’elle ne voyait pas d’autre homme que lui ?? Il avait du se sentir trahi, trompé…Et il devait sûrement pensé qu’elle était amoureuse de ce type. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il n’ait pas assister à la suite, et donc à la demande en mariage. Car autrement, il devait vraiment être brisé.
-Et ensuite je…l'ai vu te demander ta main…c'est là que j'ai eu mal au cœur et au bras…je me suis détourné pour m'asseoir…quand…quand je me suis réveillé…en rentrant, je t'aie sentie soucieuse…veux-tu…m'en parler ? Me dire la réponse que tu lui as donné enfin…me dire si tu vas aller vivre avec lui ou non…
Aïe. Justement ce qu’elle ne voulait pas. Il devait être terriblement inquiet. Et même pire. Il devait croire qu’elle avait accepté et, dès qu’il serait guéri, qu’elle s’en irait. Lola s’en sentit terriblement vexée. Comment pouvait-il douter de son amour ?…Après tout, elle ne l’avait jamais tromp…Bon, ok. Au moins, elle ne lui avait jamais ment…Ok, ça va ! Il avait toutes les raisons de douter d’elle. Soaric poursuivit, semblant légèrement gêné :
-Qui est-il Lola ? T'a-t-il aidé à te sentir mieux ? Je voudrais connaître la vérité.
Il lui sourit timidement, comme pour l’encourager. Lola lâcha brusquement la main de Soaric. Elle se leva, tournant le dos à son fiancé et s’avança vers la fenêtre. Elle regarda à l’extérieur, essayant de se calmer. Elle se sentait terriblement énervée par toutes ces questions, redevenant celle qu’elle s’était promise de ne plus être. La jeune femme se saisit de l’appui, le serrant avec force, bouillonnante. Qu’avait-il dit, déjà ? Penser à des choses agréables. Mais rien ne lui venait à l’esprit. Au contraire, il n’y avait que de mauvais souvenirs qui affluaient dans son esprit. Ainsi, ce fut méchamment qu’elle lui répondit :
-Qu’est-ce que ça peut te faire ? T’as pas à savoir ça.
Lola regretta tout de suite ses paroles. Elle soupira longuement, bredouillant de piteuses excuses. Ils restèrent plongés dans un silence consternant, durant lequel la jeune femme essaya de se calmer. Elle ferma les yeux, réfléchissant à Jon. Peut-être l’aiderait-il à se maîtriser. Mais elle repensa à sa demande, se souvint qu’il avait tout gâché alors qu’elle se sentait terriblement bien. Puis elle se rappela ce qu’elle avait ressenti, lorsqu’elle s’était entendue lui refuser sa demande.
Et comme vous êtes curieux, je vais tout vous expliquer. Lola, dès le moment où elle avait prononcé les mots qui sépareraient les deux amis, avait senti sa barrière céder. Son mal constant lui enserrant le cœur s’était doucement arrêté, jusqu’à disparaître complètement lorsqu’elle trouva Soaric à moitié mort. Elle s’était rendue compte à quel point elle l’aimait. Qu’elle devait absolument arrêter de jouer cette mascarade idiote. Et qu’elle désirait s’unir à lui et à personne d’autre.
La jeune femme sentit les sentiments remontés le long de son cœur, et son visage se détendit. Elle se retourna, prenant appui contre la fenêtre. Mais elle ne s’approcha pas. Pas encore. Sa raison était encore fragile. Lola déclara enfin, après ce qui sembla être une éternité :
-Il s’appelle Jon Lynn. Il a trente-trois ans, et est général. Et il est éperdument amoureux de moi. Mais c’est ma faute. C’est moi qui ais tout fait pour le rendre fou de moi. Si j’avais su…
La demoiselle s’approcha du lit, s’asseyant à l’autre extrémité et lui tournant le dos. Elle chipota nerveusement avec la couverture, ne sachant pas trop par où commencer. Après un moment d’hésitation, elle se décida à avouer :
-Cela fait entre deux ou trois mois que l’on se connaît. Au départ, j’ai couru après l’une de nos disputes jusqu’à un bois où sa troupe s’était installée. J’ai déversé ma colère sur un arbre, avec l’une leur épée et Jon m’a vu. On a discuté et il m’a promis de m’enseigner cet art, qui me permettait d’évacuer tous mes mauvais sentiments.
Lola fit une pause, pour permettre à Soaric de répliquer. De l’injurier, s’il le voulait. Elle lui cachait cela depuis tout ce temps, après tout. Il avait le droit de lui en vouloir. Elle ne se retourna néanmoins pas, ayant honte d’elle-même.
-J’allais le voir tous les soirs, continua-t-elle. On parlait simplement où je m’entraînais avec lui. Je suis devenue assez douée et il semblait fier de moi. Je me sentais terriblement bien, avec lui. Il me désirait, je me sentais forte avec lui. Capable de soulever des montagnes, d’affronter n’importe qui. N’importe quoi.
Là, elle se tourna vers son visage, lui lançant un regard lourd de sous-entendu. Elle voulait évidemment faire allusion à la haine qui la dévorait. Elle avait la sensation, lorsqu’elle était avec lui, qu’elle pourrait être courageuse pour ne plus avoir cette chose qui lui dévorait le cœur. Mais elle se trompait.
-Seulement, chaque fois que je revenais ici, je retrouvais l’atmosphère lourde que j’avais laissée derrière moi. Et l’obscurité me rongeait à nouveau les entrailles. Et puis, il n’y a pas longtemps, il m’a demandé d’aller danser avec lui pour la fête du village. Ca me manquait tellement, la danse. Tu ne m’as jamais fait tournoyer, virevolter…J’ai accepté, convaincue que ce serait un autre moyen pour me vider la tête. Je ne savais pas qu’il allait me demander en mariage.
Lola s’assit sur le lit, s’approchant à quatre pattes de Soaric. Elle le regarda dans les yeux, le dévisageant, cherchant à entrapercevoir ses sentiments. Mais elle n’arriva pas à soutenir son regard très longtemps. Elle baissa la tête, soupirant avant de dire doucement :
-Evidemment que j’ai refusé. Je ne l’aime pas, pas comme ça. Il a tout détruit...Je ne pourrais jamais le revoir, maintenant. Car il me regardera tristement et je ne veux plus subir un homme que j’ai rendu triste. C’est toi que j’aime. Rien que toi.
La jeune femme se pencha sur ses lèvres, immobile. Elle était à deux doigts de l’embrasser, suspendue juste au dessus de lui mais ne bougea pas d’un pouce. Mais elle ne franchit pas la distance. Elle se mordit les lèvres, fermant les yeux, regrettant de ne pouvoir réussir à l’embrasser. Elle se retira, s’asseyant sur ses jambes, et termina :
-Je suis navrée de ne rien t’avoir dit. Mais j’avais peur que tu m’empêches de le voir. Il m’aidait, oui. Mais la chose la plus merveilleuse qu’il a fait, c’est de m’ouvrir les yeux. De comprendre que c’était avec toi que je voulais passer ma vie.
Lola sourit, son visage lumineux. Une paix intérieure s’insinua en elle, et elle se sentit heureuse comme jamais auparavant. Et elle désirait plus que tout être heureuse avec lui et ses enfants. Encore très longtemps. Et, cette fois, plus rien ne pourrait les séparer. Du moins, c’est ce qu’elle croyait.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 11 Jan - 13:48
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 13 Jan - 20:21
-Je ne t'aurais pas empêché d'aller le voir si tu m'avais expliqué qu'il t'aidait à aller mieux. Puisque moi je ne pouvais pas t'aider…
Lola baissa la tête, se mordant les lèvres. Oui, elle aurait du lui dire…Elle aurait certainement empêché une multitude de prise de tête. Mais elle avait tellement aimé, à ce moment-là, le voir enrager parce-qu’elle s’en allait. Le voir ignorant, s’imaginant les pires choses qu’elle puisse faire. Elle en avait honte, à présent, et s’en réjouissait : cela voulait donc dire que, peu à peu, elle redevenait elle-même. Soaric tendit sa main vers sa joue, la caressant tendrement. La jeune femme se sentit rougir jusqu’aux oreilles, savourant le contact de sa peau sur la sienne. Il déclara, tandis qu’elle était aux anges :
-Merci de me l'avoir dit Lola…
Elle ne répondit rien, ne voulant pas briser le charme qui s’opérait entre eux. C’était tout naturel, de lui avoir dit. A vrai dire, elle était terriblement heureuse qu’il sache enfin la vérité. Plus de doutes entre eux et à l’avenir, plus jamais de secrets. Elle se le promettait intérieurement lorsque l’archer s’approcha d’elle, glissant sa main derrière sa nuque. Il approcha ensuite son visage du sien et Lola sentit son cœur battre à tout rompre. Elle avait l’impression de retourner à leur rencontre, lorsqu’ils ignoraient encore tout l’un de l’autre. Lorsqu’ils tombèrent amoureux et qu’il lui donna leur premier baiser. Elle ressentait à nouveau ses premières émotions, désireuse comme jamais qu’il dépose ses lèvres sur les siennes et… Il lui baisa le front. Simplement ça. Un piètre baiser sur le front, au lieu du magnifique baiser qu’elle s’était imaginée. Bien sûr, elle ne lui en voulait pas. Après tout, elle avait elle aussi renoncé à l’embrasser quelques secondes plus tôt.
-On va y arriver. Tu vas réussir à éloigner ta Haine. J'ai confiance en toi.
Il la serra contre elle, nichant sa tête dans son cou. Lola sourit, caressant tendrement son dos. Oui. Ils allaient y arriver, ensemble. Ils seraient plus forts que n’importe quel sentiment, n’importe quel trait du passé. Maedren ne serait plus qu’un souvenir auquel ils riront en y repensant. Il fallait juste se raccrocher à cet espoir.
-Je t'aime Lola…malgré tout ce qu'on a traversé, je n'ai jamais cessé de t'aimer…murmura Soaric.
Lola n’en doutait pas. Elle n’en avait jamais douté. Elle avait toujours vu cette lueur d’amour briller dans ses yeux, même si quelques fois, elle vacillait dangereusement. Et même lorsqu’elle lui avait dit les pires choses, il avait été là, tout près d’elle. A chaque instant. Ses sentiments n’avaient jamais été effacés. Il s’éloigna d’elle, rompant cette instant de complicité, et, tout souriant, dit :
-Et…je te promets de prendre des cours de danse pour t'emmener virevolter à mon tour…
Lola éclata de rire, ne s’attendant pas du tout à cette déclaration. Elle écarta d’une main les cheveux qui encombraient le visage de Soaric, remarquant avec plaisir qu’ils repoussaient. Elle déclara, amusée par avance :
-C’est moi qui t’apprendrais, alors ! J’ai déjà hâte ! Et tant pis si tu me marches dessus ! Ca va être drôle, tu verras.
Elle posa son regard sur lui, souriante. Elle baissa le regard sur ses lèvres, qui semblaient l’inviter à l’embrasser. Et, n’y résistant plus, elle s’approcha de sa bouche, y déposant un profond baiser langoureux… Ils y étaient enfin arrivés. Après de si longs mois où ils s’étaient entretués, ils s’aimaient enfin à nouveau.
Les jours passèrent, ainsi que les semaines, et ils essayèrent de se reconstruire. Au départ, il arrivait qu’ils soient encore distants, ou qu’une dispute menaçait d’éclater…Mais ils faisaient tous les deux d’énormes efforts et finalement, la tristesse de Lola s’envola. Bien sûr, elle repensait encore à Maedren, se disant qu’elle aurait eu une très belle vie, avec lui…Mais elle ouvrait alors les yeux, voyant comment Soaric se conduisait avec elle. Elle savait que le gouverneur, lui, n’aurait pas vraiment le temps pour elle. Soaric avait toujours eu raison et c’était seulement maintenant qu’elle le comprenait.
Pour ce qui était des preuves d’amour, le petit couple s’embrassait certes de nouveau, mais ils n’étaient pas encore passé à l’acte. A vrai dire, c’était Lola qui se dérobait à chaque fois, ayant une peur bleue de faire à nouveau un faux-pas. Oh, l’envie y était ! Mais elle n’arrivait pas à céder à ses avances. Pour ce qui était des garçons, ils étaient encore chez Hyndian. Les deux parents étaient passés les voir, sans pour autant les reprendre, sachant pertinemment qu’il y aurait encore du chemin à faire…Et puis…Ils avaient un affreux pressentiment.
Jon n’avait pas encore agi. Il semblait se tenir à distance, mijotant sans doute quelque-chose de grave, mais il ne faisait encore rien. Evidemment, le couple ignorait tout de son jeu. Lola avait bien reçu des lettres venants de lui, l’implorant d’oublier sa demande et de se revoir…Mais elle avait décliné poliment ses invitations, apparaissant chaque fois plus énervée. Jusqu’au jour où, sans raison, il cessa son harcèlement. Elle eut juste droit à une dernière promesse « Tu seras à moi, Lola. Un jour ou l’autre, tu m’appartiendras. » Elle l’avait totalement ignoré, ne s’imaginant pas l’ampleur de ce qu’il disait.
Lola et Soaric étaient aujourd’hui plus amoureux que jamais, la distance qu’ils avaient érigées en eux semblant avoir renforcé leurs sentiments pour l’autre. Et ce jour-là, Lola s’était décidée à un grand événement. Ou plutôt, à en parler. Ainsi, lorsqu’elle descendit au petit matin et qu’elle observa son chéri en train de siffloter dans la cuisine, elle sembla plus déterminée que jamais. Elle s’approcha par derrière, entourant sa taille de ses bras. Elle déposa un baiser bruyant dans son cou avant de déclarer :
-Dis, il faudra continuer le projet du mariage…
La jeune femme profita qu’il tourna la tête vers elle pour l’embrasser longuement. Elle s’assit sur une chaise et déposa automatiquement ses jambes sur les genoux de Soaric qui venait de l’imiter. Elle ferma les yeux lorsqu’il passa sa main douce sur sa peau, et reprit le cours de sa pensée :
-Et j’ai pensé à autre chose…
Le bellissimo la regarda, interloqué, et elle se mordit les lèvres en souriant. Elle avait déjà hâte de voir sa tête, lorsqu’elle lui annoncerait ça… Elle poursuivit, faisant attention aux moindres mimiques de son compagnon :
-Tu sais…Sia et Logan…Ils manquent de…d’une petite sœur, tu ne crois pas ?
Lola n’en pouvait plus de sourire. Elle avait vraiment envie d’avoir un enfant avec lui ! De lui, cette fois…Une petite fille, une mini elle ! Elle savait bien que Sia était encore un bébé, et qu’ils pouvaient très bien encore attendre avant de se lancer…Mais elle le désirait tellement, ce gosse de Soaric. Et puis…Par là, elle acceptait enfin qu’ils fassent l’amour. Après tout ce temps, ils se retrouvaient enfin. Et complètement, cette fois.
[Mais je propose qu'ils aient la fille après le mariage x]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 13 Jan - 21:21
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 14 Jan - 18:25
Soaric sourit à Lola, une fois la surprise passée. Et vu le regard qu’il lui lançait, il y avait toutes les chances pour qu’il accepte d’avoir un troisième enfant. Et cette fois, ils pourraient être sûr que ce serait Soaric le père. La jeune femme savait combien cela comptait pour lui. Et puisqu’il ne put pas avoir cette chance la première fois, elle voulait lui offrir cette opportunité. Enfin, il fallait aussi le dire…Une fille en plus, dans cette maison, ce ne serait pas du refus !
-Oui pour le mariage. Et….oui pour la petite sœur…
Et sans attendre, il se leva, contournant la table avec un air pour le moins…Significatif. Il souleva sa dulcinée de terre, lui arrachant un cri de surprise, et l’emmena dans ses bras – tel un preux chevalier portant sa princesse – jusqu’à leur chambre. L’archer déposa Lola sur le lit, et sans attendre, lui enleva sa robe de nuit en la jetant dans la pièce. La jeune femme se mordit les lèvres en voyant son regard détaillé les moindres parcelles de son corps, jurant presque qu’il allait se mettre à baver. Et comme il semblait littéralement aspiré par sa nudité, l’artisane se mit à le déshabiller à son tour. Il n’y avait, après tout, aucune raison pour qu’il n’y ait que lui qui en profite.
Cela sembla le réveiller et Soaric reprit ses embrassades et ses caresses, avec une envie non dissimulée. Elle-même avait du mal à se contenir, tant elle était fébrile. Ils n’avaient plus fait l’amour depuis tellement longtemps ! Et à présent, elle était heureuse d’avoir attendu tout ce temps. Non pas parce-que l’attente transformait l’événement en une chose plus rare et donc meilleure mais surtout parce-que…Avant, elle n’aurait pas été prête. Et cela aurait rapidement tourné au désastre !
Quoiqu’il en soit, à cet instant, elle était plus que prête. Elle avait passé ses jambes autour de sa taille, essayant de lui faire comprendre qu’elle l’accueillait dans sa plus grande intimité, rêvant déjà d’être menée aux étoiles… Seulement, Soaric était tellement aspirée par son corps qu’il n’en remarqua rien. Il continuait ses caresses et elle s’impatientait. Alors, en ultime cause de désespoir (…exagérer ? Meuh non !) elle lui administra une fessée, grognant même légèrement.
Le jeune homme comprit enfin le message ( *se marre derrière l’ordi. Sérieux, j’écris n’importe quoi XD * ) et vint à elle, d’abord lentement, Lola entrant déjà en extase. Elle ne retenait pas ses gémissements, parcourant à son tour de ses doigts fins son chéri, le faisant frissonner de plaisirs. Puis il accéléra et une boule se forma dans le bas de son ventre, remontant jusqu’à sa gorge, l’amenant ainsi à la jouissance finale. (…Mon dieu ._.) Les deux amants se séparèrent peu après, s’écroulant sur le lit, heureux comme jamais. Lola s’approcha de son chéri, croisant les bras sur son torse, et l’observa en souriant, chuchotant, malicieuse :
-C’est ça aussi, l’avantage des enfants chez Hyndian…
La demoiselle ferma les yeux, goûtant aux dernières sensations qui parcouraient son corps. Elle sentit la main de Soaric glisser dans ses cheveux, remontant sans cesse avec une infinie douceur. Alors Lola, se sentant ainsi tellement comblée, ouvrit la bouche et se mit à chanter une mélodie de son enfance. La musique berça les deux amoureux, et si pour Soaric c’était merveilleux, pour Lola c’était comme un autre cap de passer. Elle adorait considérablement le chant, comme la danse. Sa mère lui avait appris de nombreuses chansons et petite déjà, elle s’amusait à fredonner des airs dans toute la maisonnée. Alors si le goût de ces mélodies lui revenait, c’est qu’elle était à nouveau elle. Complètement, cette fois. Lorsqu’elle prononça la dernière note, le silence tomba dans la pièce. Lola leva son visage vers Soaric, souriante et brisa ainsi le silence :
-C’était une chanson d’amour, rien que pour toi !
Elle rompit la distance qui séparait leurs lèvres d’un baiser amoureux, avant de s’arrêter brusquement. Elle rouvrit les yeux, fichant son regard dans celui de son fiancé, la bouche toujours collée contre la sienne. Grimaçant, elle se releva en tirant les bras de Soaric, le forçant à se redresser à son tour et déclara, amusée :
-A la douche ! Suivrais-tu le même exemple que Logan ? Refuserais-tu donc de te laver ? Ou bien as-tu peur soudainement de l’eau ?!
Lola éclata de rire et s’échappa en courant, évitant que l’archer ne la rattrape pour la ‘punir’ de cet affront. Elle entra dans la douche, s’armant du pommeau en le pointant en direction de son amoureux :
-Bouge pas d’là ! J’ai une arme !!!
Il fondit sur elle, riant, et elle l’aspergea de haut en bas en le savonnant énergiquement. Ils s’amusèrent comme des enfants, faisant des bulles avec le savon, Lola imitant une barbe avec de la mousse. Ils sortirent finalement de là, plus savonné qu’il ne le fallait, et ils s’emmitouflèrent dans un drap en se recouchant. Ils restèrent ainsi un long moment, ne dérangeant pas cet instant par un quelconque mot, puis Lola caressa du bout des doigts le visage fin de son futur époux, le regardant intensément. Elle brisa le silence magique en lui proposant :
-Et si nous réalisions un de tes rêves, mon cœur ? Un rêve d’enfant, ou que tu as eu plus tard, en me rencontrant ou autre…N’importe lequel, du moment que c’est faisable. Enfin, ne me dis pas que tu rêves de me voir faire le poirier sur le nez, là, je refuserai. Oh et oublie aussi de manger des grenouilles ou des escargots. J’ai horreur de ça !
La demoiselle attendit sa réponse en souriant. Cette demande était d’illusion anodine. Mais elle savait qu’il avait été privé de son enfance et elle voulait pouvoir corriger cela à sa manière. Et si son plus grand rêve était de jouer avec des camions en bois, elle se plierait à sa volonté. Elle l’aimait tellement qu’elle voulait le prouver par de petits gestes anodins. Et puis, elle avait du briser nombres de ses espoirs au cours de ces derniers mois, et elle voulait réparer cela…Ou, si elle n’y arrivait pas, essayer de lui faire tout oublier.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 14 Jan - 19:20
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 15 Jan - 21:22
-Je n'ai…pas vraiment de rêve…enfin si j'en ai eu un jour je ne m'en souviens pas…
Lola fronça les sourcils, visiblement déçue de cette réponse. Tout le monde avait eu un rêve, plus jeune, voyons ! En même temps…Il était vrai qu’il n’avait sûrement pas du y réfléchir énormément, enfant. Il avait disons….D’autres préoccupations. Elle se sentit honteuse d’avoir posé cette question, remuant probablement de mauvais souvenirs dans l’esprit de Soaric. Il n’y avait qu’à voir son air attristé pour comprendre qu’elle avait touché une corde sensible…Mais quelle idiote elle faisait !
Soaric se leva d’un coup et lui fit signe de l’imiter. Il entra ensuite dans la salle de bain, se rhabillant, et la jeune femme le regarda sans trop comprendre. Que lui prenait-il ? Pourquoi enfilait-il si précipitamment ses vêtements ? Allait-il l’emmener quelque part ? Et si oui, où ? Une multitude de questions traversait ainsi la tête de Lola, sans qu’elle ne prononce aucun mot. Elle ne voulait pas le déranger tant il semblait pris dans d’intenses réflexions. Mais voyant que sa bien-aimée n’esquissait pas le moindre geste, il s’arrêta dans ses mouvements pour déclarer :
-Habille-toi. Je voudrais…t'emmener quelque part.
Ainsi, il voulait vraiment sortir. Lola enfila rapidement une petite robe jaune, parcourue d’une dentelle blanche, et peigna longuement sa chevelure, soucieuse. Elle était vraiment inquiète. Soaric avait totalement perdu son sourire et il s’entortillait les mains, nerveux. Finalement, une fois tous les deux totalement prêts, ils partirent de la maison, silencieux. Ils sellèrent les chevaux et les élancèrent au triple galop. Se concentrant sur la course, Lola chassa toutes les pensées qui lui venaient à l’esprit, pour ne pas laisser la peur et l'angoisse lui pourrir l’esprit. Elle ne voulait pas penser à ce qui l’attendrait une fois leurs chevaux arrêtés.
Après une course interminable, Soaric se stoppa brusquement, arrachant un cri de surprise à sa donzelle. Il se tourna vers elle, son regard semblant la pénétrer de toute part, comme s’il lisait à travers elle. Il ouvrit la bouche et fit d’une gorge serrée :
-En fait mon rêve c'est…de te voir sourire tous les jours…de faire ton bonheur et celui des enfants…rien de plus…
Lola hocha la tête, réprimant un sourire. Elle l’avait toujours su, ça, qu’il ne cherchait qu’à la rendre heureuse. Tous ses moindres gestes exprimaient son amour pour elle. Mais…Qu’il le dise oralement la touchait énormément. Elle aussi ne voulait lire que la joie sur son visage, et plus jamais la tristesse. Pas ce sentiment sinistre qui l’avait accompagné tout au long des derniers mois, ou encore…Qu’il affichait sur son visage, là, maintenant. Elle se promit que dès qu’il lui aurait dévoilé ce qu’il voulait lui montrer, il n’aurait plus jamais le cœur serré par le chagrin. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le voir heureux. Pour toujours et à jamais.
Les deux amants reprirent leur course, s’enfonçant encore plus profondément dans la forêt. Lola ne connaissait pas cette partie des bois. Pourtant, avec Soaric, ils avaient visité assidûment les lieux ! Peut-être qu’il avait cherché à la dissimuler de ses yeux, justement. Et cela expliquait pourquoi il semblait si craintif et ravagé de devoir passer par ici. Puis peu à peu, le paysage changea. Il devint plus sombre et les arbres commençaient peu à peu à déserter les lieux, comme s’ils fuyaient cet endroit sinistre. De la suie recouvrait encore certaine branche, si fine que Lola faillit ne pas la remarquer. Soudain, Soaric s’approcha de la jeune femme et l’aida à mettre pied à terre, attachant les chevaux près d’une des maisons délabrées. Ils marchèrent côte à côte pendant un cours laps de temps, n’échangeant pas même un regard.
Enfin, le désastre s’annonça sous ses pieds. On aurait dit….Un cimetière de maisons. Chacune d’entre elles était abandonnée, détruites par le temps ou par les hommes. La nature avait même commencé à reprendre ses droits, grimpant le long des murs, démolissant parfois tout sur son passage. Mais ce qui frappa le plus Lola, ce fut le silence qui régnait dans ses lieux. Un silence lourd, accablé. Comme si les villageois, en fuyant ce lieu, avait laissé derrière eux toute la tristesse qui les étreignait. Un corbeau croassa bruyamment et la jeune femme se retourna, surprise par le bruit inattendu. Elle porta sa main à son cœur, le sentant battre bruyamment, et un frisson d’angoisse lui parcourut l’échine. Elle n’aimait pas cet endroit. Lola se réveilla de sa torpeur, courant jusqu’à Soaric, échappant à l’œil acerbe de l’oiseau.
Sous toute cette couche de grisaille, la robe de l’artisane ressemblait à un rayon de soleil, comme porteuse d’espoir. Elle redonnait de la couleur à ce lieu sinistre, et Lola espéra bien qu’elle en redonnait également pour son bien-aimé. Elle glissa sa main dans la sienne, laissant ses pas la guider. Puis il s’arrêta devant une étendue noirâtre, encore plus sinistre que les demeures abandonnées.
Aux restes calcinés çà et là, on devinait que ce qui se dressait devant eux avait du être une maison. Mais le tout formait quelque-chose de peu avenant et l’on pouvait presque entendre les hurlements et la terreur de l’enfant qui avait vécu ici. C’était un avant-goût de l’Enfer. Et si elle n’en avait rien dégusté, elle savait que Soaric en avait été nourri à la pelletée. Elle se tourna vers lui alors qu’il chuchotait :
-C'est ici que…je vivais…ici que j'ai…
Il n’eut pas la force de terminer sa phrase. Et elle n’eut pas le courage de l’aider. L’archer s’avança doucement dans les lieux, tel un fantôme errant sur une trace de son passé, et Lola le suivait, respectant le silence dont il avait besoin. Il ouvrit la bouche et fit un inventaire des lieux tandis qu’ils marchaient dans les décombres de ce qui était autrefois de grandes pièces animées :
-Là il y avait la cuisine…et là, le salon ou mon père s'asseyait toujours…ici c'était leur chambre…
Son pas faiblissait à mesure qu’ils progressaient dans la maison. Lola devina automatiquement où il l’emmenait, se retenant de l’empêcher de faire un pas de plus. Elle ne voulait pas en voir d’avantage. Même si tout s’était envolé en fumée, la jeune femme voyait très nettement les lieux, et surtout s’imaginait avec une extrême précision ce qui s’était déroulé entre ses murs. Elle voulait fuir, hurler, pleurer. Mais elle ne le pouvait pas. Car, pour une inextricable raison, elle sentait que Soaric avait besoin de revenir ici. Et elle se devait de respecter ça.
Le garçon s’arrêta finalement sur un petit endroit, en proie à d’affreux tremblement. Lola se cacha le visage d’une main, essayant en vain de chasser les images qui lui venaient à l’esprit. La voix de Soaric la ramena à la réalité, évitant ainsi de la faire sombrer dans les méandres de son âme :
-Et ici…là ou je…ils…m'enfermaient…
Elle entendit sa voix diminuer jusqu’à ne devenir plus qu’un petit chuchotement. Elle ressentit sa détresse, son désespoir, pourtant elle resta là, figée à quelques pas de lui, n’osant franchir un mètre de plus. La douleur était présente dans le cœur de Soaric et pendant si longtemps – trop longtemps - , elle avait jugé que la sienne était beaucoup plus importante. Elle s’était laissée aller, s’abandonnant trop facilement à une sorte de folie. Elle avait été égoïste parce-que…parce-que Soaric, lui avait vécu pire. Bien pire. Et pourtant, il ne s’était jamais plaint.
-Voilà je…voulait t'y emmener…c'est la première fois que j'y retourne et…
Il n’acheva pas les derniers mots. Le silence prit à nouveau place en cet endroit, rompu seulement par la clameur du vent. Une grosse bourrasque emmena un nuage de fumée avec elle et pendant un court instant, le vent sembla pousser un cri. La poussière retomba, comme une multitude d’images qui s’étaient élevées et qui devaient à nouveau sombrer, s’emmêlant avec toutes les autres pour ne former qu’une figure compacte : la tristesse. La voix de Lola emplit les lieux, brisée :
-Pourquoi m’as-tu emmenée ici ?
La femme médecin ferma les yeux, laissant ses larmes couler enfin. Elle s’était retenue de pleurer pendant tout le chemin, mais à cet instant, elle n’y tenait plus. Elle ignorait si Soaric s’était retourné vers elle ou s’il contemplait encore les démons de son passé, mais dans tous les cas, cela lui était égal. Elle ne voulait pas qu’il s’approche. Elle voulait lui montrer qu’elle aussi pouvait être forte. Et qu’elle était désolée.
-Je déteste cet endroit…Je déteste cette suie noire comme les ténèbres, ces traces de sang que mêle le feu n’a pas réussi à dissimuler. Je déteste cette lourde peine que les pierres des maisons nous envoient, comme une promesse de ne jamais pouvoir oublier le crime qui a été commis ici. Je te déteste…Pour ne pas m’avoir fait venir plus tôt ici, pour ne pas m’avoir dit que cela te torturait encore…J’aurais mieux compris. Je l’ignorais, Soaric. Je ne savais pas.
Elle ne savait pas quoi ? De quel tourment il était agité pendant la nuit ? Ô combien il avait été difficile pour lui de supporter tout ça ? D’oublier ? De faire des ‘comme si’ un semblant de vérité ? C’était rien, et tout cela en même temps. Mais la douleur était bien réelle, et elle ne pouvait plus l’ignorer.
Lentement, imperceptiblement, Lola s’approcha de Soaric et glissa ses mains le long de ses bras, desserrant ses poings qu’il tenait fermés avec force. Elle le tourna ensuite vers elle, soulevant son menton pour le forcer à la regarder. Elle déclara, d’une voix forte et sûre d’elle :
-Ce n’était pas ta faute, Soaric. Tu n’avais pas eu le choix. C’était le seul moyen pour qu’ils te laissent enfin en paix. Ce sont eux les monstres, pas toi. Ce sont eux les criminels. Tu m’entends ? Tu n’y es pour rien.
Elle voyait les larmes de son chéri naître, et il essaya de se dérober de son emprise. Il ne voulait pas entendre ça. Peut-être une partie de lui se disait qu’elle avait raison, tandis que l’autre lui assurait qu’il n’était qu’un démon. (j’ai envie de pleurer '^') Lola raffermit son emprise et planta à nouveau ses yeux bleus dans les siens. Elle reprit, plus douce cette fois :
-Ils frappaient le fruit de leur amour et ils n’avaient aucun remord. Ils exploitaient leur enfant et cela les réjouissaient plus qu’autre chose. Soaric, si quelqu’un a agi comme un meurtrier, ce sont eux. Tu n’as fait que te défendre. Et je suis fière de toi.
Elle approcha lentement son visage du sien, front contre front. Il devait énormément souffrir, même si tout cela c’était déroulé il y a des années auparavant. Mais ce qui changeait de cette époque à maintenant, c’était une personne pour l’aider. Elle. Elle serait là pour lui, n’importe où, n’importe quand. Elle l’aimerait comme une folle, comblant le vide que ses foutus parents avaient créé.
Lola pencha sa tête, offrant un baiser bref mais passionné, avant de laisser ses doigts effleurer ses lèvres et courir jusqu’à ses doigts qu’elle pressa avec douceur. Puis après une éternité, elle se détacha de quelques centimètres de lui pour qu’il puisse entendre son murmure, qui sonnait comme un ordre :
-Rentrons.
Elle voulait partir, fuir cet endroit si sombre et si détestable. Mais elle voulait surtout que Soaric enterre ses souvenirs, loin dans son esprit, tellement profondément qu’il ne s’en souviendrait même plus. Elle voulait qu’il cesse de se voir comme le meurtrier de ses parents, comme un être abominable. Elle voulait qu’il vive heureux, sans remords. Pour toujours et à jamais.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 15 Jan - 22:18
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 16 Jan - 22:13
Lola tourna le dos à cette horreur, ne se retournant pas une seule fois. Elle ne reviendrait plus jamais ici. Parce-qu’elle ne supportait pas cet endroit mais aussi parce-qu’elle n’en aurait plus besoin. Comment elle en était aussi sûre ? Elle l’avait vu dans les yeux de Soaric. Il avait définitivement tourné la page.
La jeune femme monta en selle, attendant que son fiancé fasse de même. Il était un peu à la traîne mais ne tarderait pas à la rattraper. Elle restait neutre, impassible, pour laisser tout le temps qu’il faudrait à Soaric pour quitter les lieux sans y laisser une partie de son âme. Mais à l’intérieur, elle était agitée. Elle voulait partir de ce cimetière, s’enfuir loin des sentiments obscure qui en émanait. Aussi fut-elle extrêmement soulagée lorsqu’il arriva à sa hauteur et monta à son tour sur son cheval.
Ils s’enfoncèrent rapidement dans les bois, au petit trot. Mais finalement, le désir de rentrer dans leur cocon familial, loin de cette horreur, et ils se mirent à galoper, organisant une petite course. Mais le silence perdurait, sans qu’aucun ne le brise. Soaric était sûrement plongé dans son passé, ou peut-être réfléchissait-il sur son avenir…Quant à Lola, l’angoisse qui l’éreintait sur le terrain de l’ancienne maison de son chéri s’était totalement dissipé. Et elle pensait à sa future fille. Elle essaya de se l’imaginer, déjà toute excitée à l’idée de la porter dans ses bras. Elle savait à quel point cela compterait pour Soaric, aussi. Mine de rien, il devait mourir d’envie d’être véritablement papa. Et elle devait l’avouer, elle aussi rêvait de voir un peu de son futur époux sur son enfant.
Bientôt, leur nid d’amour fut en vue et ils rentrèrent les chevaux dans l’écurie. Lola s’installa ensuite au salon, s’enfonçant confortablement dans le divan pendant que Soaric leur préparait quelque-chose à grignoter. Il revint avec un plateau et la demoiselle finit à moitié sur lui, dégustant son petit repas. Une fois qu’ils eurent terminé, ils s’approchèrent d’avantage et s’embrassèrent longuement, plus proche que jamais. Puis Soaric se détacha et déclara, essuyant ses dernières traces de larmes :
-Je t'y ai emmenée parce que tu fais partie de moi Lola…il fallait que tu saches. Et…je ne t'y ai pas conduite avant parce que je n'en avais pas la force. Je n'avais pas la force de regarder mon passé en face ainsi que mes actes…
Lola écoutait, s’enivrant de ses paroles. Elle faisait partie de lui…Elle était terriblement touchée. Elle se mordilla les lèvres, pour empêcher ses larmes de poindre sur ses cils. Elle était trop émotive, elle le savait. Mais c’était plus fort qu’elle. Soaric se pencha sur son cou et y déposa un baiser en murmurant :
-Je te donnerais une magnifique petite fille…aussi belle que ma reine…
Lola sourit. Elle avait donc raison : il voulait cet enfant. Il voulait être le vrai père d’au moins un de ses enfants. Elle espérait juste que cela marcherait. Parce-que, vu le nombre de fois où ils avaient fait l’amour…Elle n’avait jamais été enceinte de lui. Même avant qu’elle ait Sia dans son ventre, ils s’étaient offerts l’un à l’autre et pourtant…Il ne s’était rien passé. Peut-être que Soaric était stérile. Dans ce cas…Elle en mourrait. Elle désirait tellement ce gosse ! Taisant cette peur sourde, l’artisane reporta son attention à son amoureux qui déclarait :
-Tu as une envie particulière pour ce soir ?
L’embrasser jusqu’à étouffer ? Le chatouiller jusqu’à ce qu’il demande grâce ? Qu’il fasse un strip-tease ? Lola avait une multitude d’idées qui lui traversaient l’esprit, mais l’une, beaucoup plus forte que les autres, retint son attention. Le mariage. Ils avaient déjà établi la liste des invités, mais il restait encore énormément à préparer. Il fallait qu’elle avertisse sa mère pour la robe, qu’ils choisissent les fleurs, le menu….Et les alliances ! Il fallait bien s’y mettre d’un moment à un autre. Et Lola commençait à s’impatienter… Elle avait hâte de pouvoir se marier, ressembler à une princesse…Prouver à sa mère que son fiancé était le bon.
Lola déposa ses fesses sur les genoux de Soaric, entourant son torse de ses jambes. Elle glissa ses mains sous son t-shirt, prenant un air terriblement coquin, et lui enleva d’un seul coup son vêtement. Mais avant qu’il ne s’imagine déjà des choses, elle éclata de rire puis expliqua :
-Tu devrais voir ta tête…Ahah ! Je t’ai bien eu ! Je parie que tu étais déjà prêt à me sauter dessus….Si j’ai fait ça, c’est pour deux raisons…
Elle fit une pause, le détaillant du regard. Il était attentif, concentré sur ce qu’elle allait lui dire. Curieux sûrement de ce qui allait se passer. La jeune femme se saisit de ses mains, entremêlant ses doigts dans les siens et reprit, d’une voix sérieuse :
-Premièrement, parce-que tu dois apprendre à danser. Tu seras plus libre de tes mouvements sans cette chemise. Pourquoi tu le dois ? Parce-que, au mariage, tu y seras contraint. C’est cela mon envie particulière. Se pencher plus sérieusement sur notre union. Ensuite…
Lola se retint de rigoler à nouveau. Il allait certainement se venger d’une manière ou d’une autre, plus tard. Contraint à se mettre torse nu juste pour ça, à s’imaginer de purs moments de plaisir et finalement être brisé dans son élan…Il ne laisserait pas passer cela sans une punition !
-Ensuite…Parce-que tu es terriblement sexy comme ça !
‘Et plus facile à chatouiller !’ Elle se pencha vers lui, montrant ses doigts tels une arme…Et passa à l’attaque. Elle le tint au supplice un long moment, jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Allongée sur lui, le regardant intensément, elle déposa un baiser sur ses lèvres puis se redressa. Elle lui sourit, heureuse, et lui révéla ce qu’elle lui avait caché :
-Avant de parler des détails pratique du mariage, il faut que tu saches que l’on devra danser plusieurs danses, ensemble ou non. Et si tu ne connais même pas les bases d’une danse, cela peut s’avérer vite…ennuyant. Alors nous allons passer la soirée à s’entraîner, jusqu’à ce que tu décides d’arrêter…D’accord ?
Et faisait fi de sa question, Lola l’attira hors du divan et se posta face à lui. Elle l’encouragea durement, puis débuta le supplice…
Il fallait l’avouer, Soaric était très mauvais danseur. Il s’empêtrait souvent dans ses pas, finissant à terre en s’emmêlant les pieds. Il n’arrivait pas à se tenir gracieusement, à exécuter une démarche souple –il ressemblait à un éléphant en cavale – et il refaisait cent fois les mêmes erreurs. Mais il avait une énorme qualité : la persévérance. Chaque fois, il se relevait, encaissait les remontrances de Lola, tentait de faire mieux que précédemment, écoutant attentivement ses recommandations. Elle l’admirait, le trouvant totalement adorable. Et puis, il fallait dire que la vue de ses abdos n’arrangeait rien…
Lorsqu’il fut vraiment à bout, sa bien-aimée lui ordonna d’arrêter cette maudite torture. Elle crut voir de la reconnaissance dans ses yeux, si bien qu’elle se pencha vers lui pour l’embrasser, lui donnant ainsi du courage….Mais grimaça en chemin et dit :
-Ca va vraiment devenir une habitude chez toi ?! File à la douche ! Demain, on remettra ça. Je suis fière de toi, tu as déjà bien progressé…
Elle lui sourit, reculant légèrement. A cause de sa puanteur ? Non ! Elle crut qu’il avait enfin trouvé un moyen de se venger de tout ce qu’elle lui faisait subir depuis qu’ils étaient rentrés…Et il fallait qu’elle fuit !
Et Lola devait profiter. Car d’ici deux jours déjà, un drame allait se produire, changeant peut-être le cours de leur vie. Leur enlevant le semblant de calme qu’ils étaient enfin parvenus à récupérer.
[donc voilà tu l’as compris ! Dans deux jours…Maintenant, tu peux passer direct deux jours après, ou décider de parler du mariage plus complètement…A toi de voir, poulette !]
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 17 Jan - 20:33
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 19 Jan - 0:06
Lola tenta de s’esquiver mais déjà Soaric l’emprisonnait entre ses bras, le plaquant contre son torse trempé de sueur. La jeune femme éclata de rire, essayant de se dégager, mais son chéri d’amour était bien plus fort que lui…Et l’odeur était si puissante qu’elle aurait pu faire un bon asphyxiant ! Quoiqu’il en soit, le garçon l’emmena jusque dans la salle de bain, lui donnant des milliers de bisous amoureux qui arrachaient à Lola des petits cris amusés.
Soaric s’avança jusque dans la douche, sa douce toujours contre lui et il alluma le jet d’eau alors qu’ils étaient encore habillés. Elle poussa un hurlement, maudissant mi-amusée mi-énervée son fiancé. Elle. Avait. Horreur…de ça ! Et il le savait ! Les habits lui collaient à la peau, soulignant avec précisions les moindres de ses courbes. Sans rire…Il l’avait sans doute un peu fait pour ça, aussi ! Le jeune homme la regardait se débattre, visiblement amusé de cette situation. Sa vengeance était accomplie. Ils étaient désormais quitte. Alors pourquoi n’arrêtait-il pas son supplice ?! Lola ouvrit la bouche, essayant une nouvelle fois de se dégager de son emprise, et beugla :
-Aaargh ! Soaric, stoppe ça tout de suite ! Sérieusement ! Sinon, t’auras plus jamais de bisous ! Et je plaisante pas ! Ni de pâtisseries ! Et je trouerai toutes tes chemises ! Aller ! Arrête çaaaa !
Au bout d’un long moment seulement, il la lâcha pour lui permettre de se déshabiller, lui interdisant néanmoins la sortie de la douche. Lola soupira, grognant dans sa barbe et enleva avec difficulté sa robe. Soaric l’aida mais, encore une fois, ce n’était plus que pour profiter qu’autre chose…Il la caressait, l’embrassait en s’attardant longuement sur sa poitrine (ah…ces hommes…>>) puis finit par déclarer avec une infinie douceur :
-J’arriverais à danser…
Elle n’en doutait pas. Elle n’en avait jamais douté. Il suffisait de voir cette lueur déterminée dans ses yeux pour le comprendre. Il surmonterait tous les obstacles qui pourraient les séparer, ou les difficultés qu’il rencontrerait…Parce-qu’il l’aimait. Et rien n’avait de plus grande force que l’amour pour cet homme.
Soaric s’empara de sa belle et la plaqua contre le mur, l’embrassant avec plus de fougue. Il continuait l’exploration de son corps, faisant grandir peu à peu l’envie de la demoiselle…Et pour finir, il s’approcha d’elle pour ne plus faire qu’un. Lola adorait ce sentiment…Cette sensation magnifique lorsque deux corps différents s’unissait pour ne plus faire qu’un. Comme si les deux moitiés d’un cœur pouvaient enfin se réunir, formant l’archétype même de l’amour. Comme si ces moitiés n’existaient pas vraiment l’une sans l’autre. Séparément, elles n’étaient pas grand-chose…A deux, elle formait un tout. Soaric était la moitié d’elle, celle qu’elle avait toujours cherchée. Celle qui faisait d’elle vraiment quelqu’un.
Son amant finit par mettre fin à cet instant d’amour, la lavant elle puis lui. Ils étaient heureux, complètement comblés. Convaincus que rien ne pourrait plus se mettre en travers de leur chemin. Que, bientôt, ils allaient faire revenir Logan et Sia à la maison, et qu’ils vivraient à nouveau comme avant. Et pourtant.
Deux jours s’écoulèrent, deux jours remplis de bonheur pour les deux amoureux. Ils parlaient du mariage, envoyant enfin toutes les invitations avec la date de leur union. Ils avaient déjà choisi une bonne partie du buffet et Lola expliqua à Soaric comment se déroulerait la soirée. Elle lui apprit qu’ils n’avaient pas besoin de s’occuper de l’auberge où ils dormiraient lors de leur nuit de noce, ni de l’endroit où se déroulerait les festivités. Dès le moment où le village de la jeune femme serait au courant de ce mariage, tous ses habitants feraient en sorte que ce jour soit inoubliable. Elle lui annonça aussi toutes les danses qu’il y aurait, et s’il pâlit un peu, il ne se démonta pas : il allait relever le défi. Et elle était sûre qu’il y arriverait.
Au petit matin du troisième jour, alors que les tourtereaux dormaient à poings fermés, calés tous deux l’un contre l’autre, quelqu’un frappa à leur porte. Lola, endormie de moitié, se redressa pour se lever mais Soaric lui indiqua d’un geste qu’il descendait ouvrir à leur invité importun. La jeune femme s’écroula donc comme une masse sur le lit, attendant le verdict de son chéri pour s’en aller à nouveau dans le monde des songes…
…Mais se ravisa, en s’imaginant la tête qu’elle aurait pour accueillir son chéri dans ce début de matinée. Il reculerait sûrement en voyant sa tête d’épouvantail et choisirait de s’enfuir dans les bras de l’inconnu d’en bas. Baillant de moitié, se grattant dignement les fesses (…bah quoi ?XD), Lola commença à s’habiller. Mais elle était tellement à côté de la plaque qu’elle se trompa du côté de l’armoire et enfila les vêtements de Soaric. Et même ses sous-vêtements. Bref, il était temps pour elle de prendre un bon café.
Le mec le plus beau du monde (Non, Nel, si tu lis ce rp, je ne fais pas référence à Eghir. Et ça sert à rien de grimacer !) entra dans la pièce, s’approchant de sa douce pour lui donner son bisou quotidien ‘spécial bonjour’. Trop pressé ou encore un pied ancré dans le sommeil, il ne remarqua absolument pas qu’elle avait mis ses habits…
-Ce n’était rien. Un voyageur qui cherchait sa route. Par contre je vais aller au village faire quelques courses. Je reviens après. Sois bien sage…
-Grmbfl… marmonna-t-elle.
Ce qui, lorsqu’on décode, donnait ‘A tout à l’heure’. Il l’embrassa une seconde fois et partit sans qu’elle puisse lui demander d’avantage d’explications. Haussant les épaules, la demoiselle descendit les marches une à une, prenant exagérément son temps. C’est qu’elle n’était pas encore réveillée…(Noooooooon ?!) Elle déjeuna rapidement, profitant de sa motivation de limace pour faire une grande occupation, qui lui prendrait sûrement toute la matinée : dormir. Se laissant plonger tête la première dans le divan, elle s’affaissa lourdement en s’endormant aussitôt. Elle fit des rêves étranges, où les slips de Soaric la poursuivaient, demandant avec souffrance de se faire repasser.
Lola ne se réveilla que quelques heures plus tard (..j’aime bien l’utilisation du ‘que’ x), en même temps que Soaric revenait. Elle sauta sur ses pieds, souriant lorsqu’il entra dans la pièce, s’armant rapidement d’un balai pour lui faire croire qu’elle avait travaillé durement.
-Bonjour mon petit cœur en sucre ! Ca a été ?
Elle se saisit de ses paquets, rangeant les quelques affaires qu’il avait rapportées. Elle ne fit pas attention au silence qui régnait, s’occupant du repas de midi en chantonnant. Elle se dandinait joyeusement, la bonne humeur ayant fait place à la paresse.
Puis tout vira au cauchemar. La porte d’entrée s’ouvrit en grand et une multitude de gardes en sortirent, armés jusqu’aux dents. Lola poussa un cri strident, alertant Soaric et abandonna sa cuisine pour tenter de fuir…Mais l’un d’eux fut plus rapide et l’attrapa par la taille, la soulevant comme si elle ne pesait rien. Il la chargea sur son épaule comme un sac à patate, la jeune femme le martelant de coup de poings avec force. Elle ne comprenait pas. Qui étaient-ils ? Que venaient-ils faire ici ? Elle se tourna, cherchant à apercevoir Soaric. Mais l’homme qui la portait la jeta sans ménagement sur son cheval, lui arrachant un cri de douleur, et partit au triple galop. Et si elle osait crier pour alerter les villageois, le baraqué la giflait férocement. Elle était prise au piège. Mais le piège de qui ?!
Ils galopèrent ainsi un long moment, jusqu’à ce que des centaines de petits baraquements se fassent apercevoir dans une plaine rase, pourvue d’une petite forêt alentour. Le gars ralentit et se dirigea vers le plus grand des bivouacs. Lola attendait, silencieuse, étrangement calme, avide de connaître l’identité de son agresseur. Elle avait bien sa petite idée, mais elle refusait d’y croire.
-Général ! hurla l’homme. Je suis avec la fille.
-Faites-la entrer, fit une voix depuis l’intérieur de la tente.
Une voix qu’elle ne connaissait que trop bien. Le tas de muscle descendit du cheval et aida l’artisane à en faire de même mais lorsqu’il voulu l’agripper pour l’emmener jusqu’à son chef, elle le devança en entrant d’elle-même dans le petit bâtiment improvisé. Elle était furieuse. Complètement furieuse.
-Jon ! Mais qu’est-ce qu’il te prend, bon sang ?! invectiva-t-elle.A quoi tu joues ? Qu’est-ce que je fous ici, hein?
-Hé bien, ma chère et tendre…C’est pourtant évident. Je t’ai envoyé plusieurs lettres pour te demander que l’on se revoit, que tu me pardonnes, mais tu n’as même pas daigné y répondre. Alors je t’amène ici de force.
Lola avisa le général d’un air mauvais. Il était assis à son bureau, ses affaires dans un coin, comme s’il venait seulement d’arriver. Il était penché sur des cartes, l’étudiant avec soin, écrivant des notes sur une feuille de papier. Et comme il ne la regardait même pas, elle lui arracha la feuille et la déchiqueta en milliers de morceaux. Jon ne réagissait pas, indifférent, alors elle hurla de colère :
-Je ne t’ai pas répondu parce-que je ne veux plus te voir ! C'était pourtant clair, non?! Laisse-moi tranquille ! Laisse-moi vivre en paix !
-Je ne fais que t’enlever des griffes de ton Soaric, Lola. C’est un homme mauvais, tu le sais aussi bien que moi. Il te ment sans cesse, il te cache des choses. T’a-t-il parlé de la lettre de ce matin ?
-Quelle lettre ?
Elle était réellement surprise. De quoi parlait-il ? Personne n’était venu chez elle pour lui apporter quelconque… Soudain, elle comprit. L’invité surprise du matin, lorsqu’elle était encore dans les songes…Ce n’était pas un voyageur, comme Soaric l’avait prétendu. C’était un messager, venu apporter cette lettre. Et quoiqu’en fut le contenu, il était assez révoltant pour qu’il parte seule jusque chez Jon, probablement. Et l’homme d’armes, peu content de la réponse qu’on lui apportait, avait fait envoyer des hommes jusque chez eux. Cet homme…était perfide. Et dire qu’elle l’avait cru bon. Et dire qu’elle avait cru que plus jamais Soaric ne lui cacherait des choses.
Jon la regarda, triomphant. Il avait visé juste. Le jeune homme n’avait en aucun cas mentionné ce fichu bout de papier. Son plan démarrait merveilleusement bien…Il voulait raviver la haine de Lola pour Soaric, celle qui l’avait contrainte à rester auprès de lui pendant ses longues soirées. Celle qui lui permettrait de regagner le cœur de sa douce. (j’avais fait une faute de frappe, et écrit ‘de sa douche’….C’est nettement moins épique. XD) Et à en voir la mine déconfite de la demoiselle, cela avait déjà débuté.
-Quoiqu’il en soit, je te demandais de venir sur-le-champ de bataille. Ici-même. Et tu ne peux pas te défiler ! Cette lettre est signée par le gouverneur en personne. Mais ne t’inquiète pas, tu ne vas pas te battre, ou si cela est vraiment nécessaire. Ta maîtrise d’armes sera certes pratique mais nous aurons surtout besoin de tes connaissances en médecine et…
-Où est-il ? le coupa Lola.
-Qui cela ? répondit innocemment Jon.
-Soaric ! Où est-il ?! Qu’avez-vous fait de lui ?! Qu’allez-vous faire de lui ?!
-Tu le sauras bien assez tôt.
A cet instant, un sourire sadique s’afficha sur son visage. Toute trace de témérité fondit dans le cœur de Lola, et elle se sentit nue comme un vers face à cet homme vicieux. Son cœur se serra et la peur s’insinua dans son esprit, s’emparant de toutes les parcelles de son corps. Jon regardait dehors, satisfait, et très lentement elle se retourna. Dehors, elle pouvait apercevoir d’autres soldats discuter vivement. Entre eux, se tenait un jeune homme, le visage barbouillé de sang, effrayant à voir. Lola hurla de toutes ses forces lorsqu’elle reconnut Soaric. Elle aurait voulu se jeter dans ses bras, le soigner, le border, le rassurer…Mais quelque-chose l’en empêchait. Une emprise sur elle ? En quelque sorte. Jon venait d’éclater d’un rire mauvais, où toutes traces d’une quelconque humanité avaient disparu. Ce fut à ce moment qu’elle comprit qu’elle allait vivre les pires mois de sa vie. Et que l’enfer qu’elle pensait avoir chassé définitivement n’était pas prêt, cette fois, de partir.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 19 Jan - 12:17
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 20 Jan - 19:34
-LÂCHE ! VOUS N'ÊTES QU'UN LÂCHE !
La voix de Soaric tira Lola de sa torpeur. Vivant. Il était vivant. Elle l’avait cru mort en le voyant ainsi traîné, barbouillé de sang ; elle avait vraiment cru qu’il n’était déjà plus de ce monde, ou du moins qu’il allait succomber. Mais il était vivant. Et s’il savait hurler, c’est qu’il ne s’avouait pas encore vaincu. Non…Jon aurait beau essayer de les séparer, de le faire souffrir, Soaric continuerait à lutter jusqu’à son dernier souffle. Pour eux. Pour elle.
Jon ne répondit rien, affichant seulement une mine triomphante. Cet archer pouvait le traiter comme il voulait, cela ne l’affectait nullement. Il était un homme de la guerre. Ce n’était sûrement pas un gamin aussi minable que lui qui allait l’impressionner. Il avait vu bien pire…Mais il comptait tout de même lui faire payer son impertinence. Souriant, le général indiqua d’un geste de la main que les gardes devaient l’amener dans sa tente. Ils s’exécutèrent automatiquement, traînant le blessé jusqu’aux pieds de leur supérieur.
-Je ne fais que mon devoir, mon cher.
Jon se tourna vers Lola, qui ne bougeait toujours pas. Elle serrait les poings avec force, les yeux baissés vers l’homme qu’elle aimait. Le voir dans cet état lui était plus qu’insupportable. Elle avait envie de hurler. De tuer celui qui avait prétendu être son ami. Ou de mourir pour ne pas être contrainte à supporter cette vue. Il aurait été tellement facile, pourtant, de détourner le regard. Mais quelque-chose l’en empêchait. Il fallait qu’elle le voie dans cet état, qu’elle se remémore les moindres plaies qu’il avait. Pour le soigner, plus tard, avec les bonnes plantes. Mais aussi parce-qu’elle pressentait qu’elle aurait besoin de cette vision, plus tard. Pour se rappeler de la cruauté de Jon. Pour se rappeler que s’il était aussi blessé, c’était au départ pour la protéger. Pour se souvenir qu’elle l’aimait, même ainsi diminué.
-Votre devoir ? Vous vous vengez de son refus ! cria Soaric.
-Je la sauve…de vous. Lui mentir ainsi…
Le général prit un air dégoûté, comme si le mensonge le révulsait au plus haut point. Lola laissa échapper un petit rire mauvais en dévisageant Jon. Pour qui il se prenait ? Pourquoi agissait-il ainsi, alors que lui, depuis le début, il lui avait caché la vérité ?! Il s’était toujours conduit en homme charitable, heureux des simples choses de la vie, riant joyeusement de tout. Il avait été un véritable gentleman, patient et compréhensif. Mais visiblement, il n’avait que joué un rôle. Jon n’était pas cet homme là. Jon était un démon, tout droit provenu des enfers. Ils le comprendraient tous deux bien assez tôt. Soaric leva la tête en direction de Lola, et s’expliqua en bredouillant :
-Lola…j'allais te le dire pour la lettre je…je voulais te le dire à table…
Elle le croyait. Elle n’avait pas besoin de le sonder du regard, cherchant une trace dénonciatrice d’un mensonge. Elle avait tout simplement confiance en lui et même si Jon essayait de la manipuler, il n’y arriverait pas. Leur amour était beaucoup trop fort pour lui… ! Il n’arriverait jamais complètement à défaire ce qu’ils avaient soudé ensemble. Jamais !
-Vos excuses sont minables. Je la sauve puisqu'elle ne s'éloignera pas de vous d'elle-même. Elle a trop peur de vous pour oser le faire.
-Peur de moi ? Je ne lui ais jamais rien fait !
Lola baissa la tête. Bien sûr que non, elle n’avait pas peur de Soaric. Elle l’aimait comme une folle, cet homme. Jamais elle ne pourrait être effrayée de lui…Mise à part lorsque sa Rage revenait mais cela faisait un long moment qu’il ne l’avait pas libérée. Et puis…Lorsqu’elle était là, présente en lui, étreignant toutes les parcelles de son corps…Il n’était plus lui-même. Alors si elle avait peur de Soaric, c’était de son autre lui. Seulement, la remarque qu’il avait faite….Si, il lui avait fait quelque-chose. Involontairement. Mais il l’avait menée à ce qu’elle était devenue pendant ces longs mois où elle était comme possédée. C’était en partie sa faute, qu’il l’accepte ou non. Jon avait donc réussi à toucher un point sensible…Il ricana, fier de lui.
-Rien fait ? Pourquoi venait-elle me voir chaque soir alors ? A cause de vous. Vous lui faisiez mal et elle n'osait pas s'en aller pour de bon. Elle m'a refusé que parce qu'elle avait peur de votre réaction ! Mais maintenant vous allez moisir en prison comme un bon prisonnier de guerre et déserteur. Vous verrez…ce genre d'homme est très bien accueilli.
-Vous mentez. Elle n'a pas peur de moi. C'est vous qu'elle craint. Et vous ne la toucherez pas.
Lola sourit comme pour indiquer que Soaric avait raison. Jon racontait n’importe quoi ! Il pensait vraiment qu’elle l’aimait ?! N’avait-il donc pas vu le regard chargé de haine qu’elle lui avait lancé, dès l’instant où elle l’avait aperçu dans le camp ? Ce type était buté et idiot. Mais il possédait du pouvoir, et cela faisait de lui un homme extrêmement dangereux. Soaric avait raison. Elle le craignait lui. Elle avait peur de ce qu’il allait leur faire, sachant éperdument que les blessures que portaient son fiancé n’était qu’un avant-goût de ce qu’il allait subir. Elle le détestait. Mais comment se dépêtrer des pattes de ce monstre ? Elle était faible. Beaucoup trop faible.
-Vous n'êtes plus en jeu, Soaric. Je l'aie sauvée. Maintenant emmenez-le loin de moi, il me dégoûte !
Les soldats obéirent automatiquement, relevant d’un coup sec le blessé. Ils le traînèrent derrière eux, se fichant totalement de son état. Le couple n’avait cessé de se regarder dans les yeux, pour se donner du courage l’un à l’autre. Et dès l’instant où Soaric disparut, Jon agrippa Lola par la taille et l’embrassa dans le cou, descendant ses mains allégrement sur ses fesses. Elle essaya se dégager mais il saisit ses poignets avec force, lui arrachant un cri de douleur et déclara amèrement:
-Je sais que tu as attendu ce moment tout au long de ta vie, ma douce….Mais je suis là, maintenant. Arrête de chercher à t’enfuir, tu sais que c’est ce don tu as toujours rêvé.
-C’est faux ! Lâche-moi ! Espèce de porc ! Laisse-moi tranquille tout de suite, tu m’entends ?!
Jon la retourna brusquement, lui serrant encore plus fort les poignets. Elle ouvrit la bouche pour hurler, mais le visage du général était si effrayant qu’aucun son ne sortit de ses lèvres. Elle grimaça, tenta une nouvelle fois de se libérer mais n’y arriva évidemment pas. Il était trop fort pour elle. L’homme s’approcha lentement de son visage, affichant une mine horriblement cruelle. Il attendit quelques instants avant de lui dire dans un murmure :
-Sinon quoi, Lola ? Tu sais bien que tu ne fais pas le poids contre moi. Je suis général et très bon ami du gouverneur. Alors tu vas m’obéir, ma belle, tu m’entends ? La vie de ton chéri en dépend…
Il la lâcha d’un coup, l’observant encore un moment, et retourna s’asseoir derrière son bureau. Lola resta quelques instants la tête basse, se frottant doucement les poignets pour refaire circuler le sang. Comment pouvait-il agir comme ça ? Il devait être pourri gâté depuis la naissance. Il avait toujours eu ce qu’il voulait et avait toujours tout fait pour qu’il obtienne ses désirs. Et maintenant que quelqu’un lui filait entre les mains, il irait jusqu’à la mort pour pouvoir l’obtenir. Il n’y avait pas d’autres explications. La voix de la jeune femme jaillit soudainement dans le silence, tremblante :
-Tu es un monstre…Comment peux-tu me faire ça ? Je pensais que tu étais mon ami.
-Peut-être, répondit-il dans un souffle. Mais je veux plus.
Lola sentit le rouge lui monter aux joues. Elle releva vivement la tête, sépara les quelques mètres qui la distançait du bureau de Jon et abattit ses poings sur la table. Il relava lentement la tête, lui faisant bien comprendre qu’elle ne l’intimidait pas. La jeune femme se fichait éperdument de l’impressionner ou non. La haine s’emparait de son corps, coulant à travers ses veines comme un poison. Il était parvenu à la retransformer, l’espace d’un instant, en la femme qu’elle détestait/
-JE NE T’AIME PAS, TU M’ENTENDS ?! Et je ne t’aimerai jamais ! Tu pourras faire ce que tu veux, je ne t’appartiendrais pas.
-En es-tu seulement sûre… ? susurra-t-il.
L’artisane ouvrit grand la bouche, béate. Elle restait immobile, le cœur cessant presque de battre. Non. Elle n’en était pas sûre. Et c’était ça le pire. Quelque chose, enfui au fond d’elle, lui disait très clairement qu’elle ne résisterait pas. Qu’il la manipulerait et qu’elle se laisserait empêtrée dans son piège. Elle allait détester Soaric et aimer cet homme. Comment ? Elle l’ignorait encore. Mais cette peur était une certitude. Elle avait perdu d’avance. Elle le savait. Lola recula, cherchant à enfuir cette voix au plus profond de son âme.
-Oui…Je…j’en suis sûre…
Jon éclata d’un rire amer, et se concentra à nouveau sur sa carte. Elle, elle ne savait pas quoi faire. Fuir maintenant ? Il la rattraperait en deux trois mouvements. Et elle ne pouvait se résoudre à abandonner Soaric, même pour chercher de l’aide. Car qui sait ce qu’il ferait de lui lors de son absence. Abandonner ? Non. Elle résisterait jusqu’à la fin. Jusqu’à ce que sa raison laisse place à la folie…Il ne l’aurait pas si facilement. Jon ouvrit la bouche, sans toutefois poser ses yeux sur elle, et mit fin à son calvaire intérieur :
-Je t’autorise à aller soigner Soaric. Je ne voudrais pas qu’il succombe aussi vite…Il me reste trop à faire avec lui.
Lola s’éloigna, ne demandant pas son reste. Un soldat l’accompagna jusqu’à la prison où l’on gardait son fiancé et lorsqu’il ouvrit la porte de sa cellule, elle accourut jusqu’à Soaric, qui lui sembla d’abord inerte. Elle dégagea les cheveux collés par le sang de son visage et il battit des paupières, étonné.
-Dans quel état t’ont-ils mis… ? fit-elle, une boule dans la gorge.
Il était affreux à voir. A vrai dire, on le reconnaissait à peine. Sa tête était barbouillée de sang, d’ecchymoses et plusieurs plaies étaient ouvertes, prêtes à s’infecter. Il devait vraiment souffrir…Pourtant, il ne se plaignait pas. Un autre soldat vint lui apporter une trousse de médecin et détacha Soaric qui s’affaissa d’un coup sec sur le sol. Il partit de la prison, sans se soucier de lui et ferma la porte derrière eux, indiquant qu’elle aurait deux heures maximum. Il partit, les plongeant tous les deux dans le noir.
Lola alluma plusieurs bougies mises à sa disposition et déshabilla soigneusement Soaric, ne lui laissant que son sous-vêtement. Elle nettoya les plaies, les pansa, le lava intégralement en faisant attention à ne pas lui faire mal. A la fin, elle était complètement en pleurs. Elle ne pourrait pas supporter ça longtemps. Et Jon le savait. Mais lui, cela l’amusait. L’artisane se pencha sur le visage de l’archer, l’embrassant de toutes ses forces, comme si la fin du monde approchait. Elle ignorait quand serait la prochaine fois qu’elle pourrait lui arracher un baiser. Et elle avait peur que ce ne soit la dernière.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 20 Jan - 21:05
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 21 Jan - 22:10
Soaric prit le visage de Lola entre ses mains, séchant ses larmes avec tendresse. Elle avait terriblement peur de leur avenir. La veille même, elle se voyait mariée à lui, avec une petite fille adorable à ses côtés, en plus des garçons formidables qu’elle avait déjà. Son futur n’avait été que rêve, espoir, bonheur. Elle avait pensé que plus jamais d’embûches ne serait à travers son chemin. Elle pensait avoir tout vécu. Et pourtant… Maintenant, elle n’y voyait que du noir. Les ténèbres, la souffrance et la mort. Rien d’autres. En un seul jour, Jon avait réussi à anéantir ses espérances, à la briser complètement. Il avait réussi à faire ressurgir les sentiments qu’elle avait tenté d’enterrer en elle, pour le plus jamais devoir les subir. Alors même la proximité de l’homme de sa vie ne réussissait pas à l’apaiser.
-Je t'aime Lola, murmura Soaric. Ne te laisse pas abattre. Ne laisse pas ces mots t'atteindre. Je trouverais une solution pour nous sortir de là…je te le promets. Mais souviens-toi, ne laisse pas ta Haine te ronger. Conserve ta barrière. Je sais que tu en es capable. Ne crois pas ce qu'il te dit.
Il se pencha à son tour sur ses lèvres et y déposa un long baiser, la plaquant ensuite sur son torse puissant. Lola resta un long moment ainsi, collée à lui, à écouter les battements de son cœur. Elle savait que lui aussi craignait de ne jamais pouvoir sortir vivant d’ici. Elle le connaissait trop bien pour qu’il essaye de le lui cacher. Mais il avait conservé le désir d’y arriver. Et elle voulait croire qu’il avait raison.
Plus tard, des gardes entrèrent dans la prison et, comme promis, rattachèrent Soaric à ses chaînes. Ils tirèrent Lola d’un coup sec, alors qu’elle lui prodiguait de derniers soins, et ils l’emmenèrent en enserrant son bras avec force. Pensaient-ils vraiment qu’elle allait s’enfuir ? Pour aller où ? Ils étaient au moins un millier, dehors, à obéir bec et ongle à leur général. Toute seule, elle n’avait aucune chance. Elle se retourna au dernier moment, gardant son visage graver dans son esprit. Pour réussir à se battre contre la haine qui la dévorait. Comme Soaric le lui avait dit. Elle ferait tout pour le rendre fier d’elle, même s’ils étaient séparés par ses fichus barreaux.
Lola fut évidemment emmenée à Jon mais, contrairement au matin où elle avait été conduite à son bureau, elle fut amenée jusqu’à sa chambre. Lorsqu’elle entra dans la pièce, encore vide de son propriétaire, elle eut peur de comprendre. Elle recula, cherchant à quitter la pièce, mais les gardes la poussèrent jusqu’au lit où une nuisette ultra courte l’attendait. Elle déglutit, se retourna pour exiger de plus amples explications, mais déjà les hommes n’étaient plus là. Et, incontestablement, ils avait fermés la porte à triple tour.
L’artisane s’assit sur le lit, poussant du pied le bout de tissu. Ils croyaient qu’elle allait se laisser faire, subir sans se battre ses ordres ?! Mais ils rêvaient ! Jamais elle ne se plierait à ses exigences ! Du moins, tant que la vie de Soaric ne serait pas en jeu. Elle attendit, immobile, pensant à Soaric. Il fallait qu’elle le sorte de là…Mais comment ?! Jon déverrouilla alors la porte, l’ouvrant ensuite à la volée. Il la ferma derrière lui, s’approchant de Lola avec mécontentement :
-Tu n’as pas mis la belle robe que je t’avais donné. Bah. Tant pis. Toutes façons, elle aurait vite été retirée.
Il s’assit à ses côtés, mettant automatiquement la main sur la cuisse de la jeune femme. Elle ne réagissait pas, serrant les dents et les poings, s’empêchant de le griffer au visage. Et, prenant cela pour une invitation, l’homme remonta plus haut attirant un cri frustré de Lola :
-Non mais ça va pas non ?! Enlève ta main de là tout de suite !
-Chuut chut chut…Laisse-toi faire, ma douce…
-Jamais ! Arrête !
-Tu sais ce qui arriveras si tu ne m’obéis pas. Alors, à ta place, je cesserai de me débattre.
Son air était si mauvais qu’elle finit par abandonner. Soaric passait avant tout. Elle pouvait très bien assouvir les désirs de ce porc, si cela permettait à son fiancé de rester éloigner de blessures ou même de la mort. Après tout, ce ne serait qu’un petit moment à passer. Elle devait le faire. Ou du moins, se laisser faire. Répondre à ses avances, il pouvait oublier.
Jon la déshabilla précautionneusement, l’allongeant ensuite sur le lit. Il l’admira avec des yeux luisants, désireux et la jeune femme leva les yeux vers le plafond pour ne pas voir ce traître la regardait ainsi. Cela la révulsait au plus haut point. Lorsqu’il commença à parcourir son corps, Lola se mordit sauvagement les lèvres, se faisant même saigner. Elle se répétait inlassablement qu’elle faisait cela pour Soaric, et qu’elle devait résister à la tentation de se libérer du général. Mais ses caresses lui faisait l’effet de brûlures et au lieu de l’appâter, cela la dégoûtait. Elle avait envie de vomir.
Et finalement, lorsque cet homme entra en elle, elle pleurait. Elle tenait fermement le drap entre ses poings, essayait de ne pas hurler. Mais elle craqua. C’en était trop pour elle. Elle n’arrivait pas à accepter qu’un autre que Soaric puisse s’offrir son corps, même si cela le tenait éloigné des blessures. C’était au dessus de ses forces.
-NON ! cria-t-elle.
Et Lola se dégagea, sentant la nausée poindre dans sa bouche. Elle remit tout sur le lit et avant qu’elle n’ait pu reprendre ses esprits, un coup partit. Jon venait de la gifler avec violence, l’observant d’un air chargé de haine. Il avait échoué, et elle le regretterait. Il se rhabilla rapidement, énervé, se saisissant d’un fouet. La jeune femme pâlit et chuchota faiblement :
-Où tu vas ? Où vas-tu avec ça ?
-Régler son compte à ton chéri, répondit-il sans se retourner.
-Non…Non, attends ! Reviens ! Non !
Mais c’était trop tard. Il était partit, claquant la porte avec rage. Soaric allait être blessé, et par sa faute. Parce-qu’elle n’avait pas été capable d’accepter de coucher avec le général, alors que ce n’était pas bien compliqué. Elle avait tout foutu en l’air. Elle se sentit terriblement mal, avec pour seul réconfort que Soaric ignorerait peut-être que s’il allait de nouveau souffrir, ce serait de sa faute.
Les jours passèrent ainsi et malgré les demandes insistantes de Lola, Jon ne la laissa pas le rejoindre pour le soigner. Elle savait que les gardes chargés de s’occuper de Soaric le blessait d’avantage mais elle ignorait qu’il n’était pas nourri. Jon ne retenta pas de la violer. Il se contentait de baisers, qu’elle s’était fini par convaincre de lui donner s’il en quémandait. Elle avait tellement honte de la peine qu’elle infligeait à son amour qu’elle pensait encore que cela pouvait arrêter les pulsions barbares du général.
Pour ce qui était du champ de bataille, elle n’y avait encore jamais été. Lola était chargée de s’occuper des blessés qui revenaient et heureusement elle retrouvait un peu d’elle-même dans ses gestes. Elle souffrait de l’absence de Soaric, et sentait qu’il aurait suffi d’un seul événement pour la faire complètement basculé ‘de l’autre côté’. Bien évidemment, Jon le savait. Et il avait tout prévu pour cela.
Ce fut un jour ensoleillé qu’il mit son plan en action. Lola était dans l’immense tente qui faisait office d’infirmerie, se chargeant pour le moment de nettoyer ses outils de médecin. Il n’y avait aucun blessé car tous étaient partis en permission, une brève trêve de deux jours ayant été décidée, laissant le terrain résolument vide. Seul subsistait encore le général et quelques soldats, vaquant à leurs occupations.
Jon entra soudainement, se plaçant derrière la jeune femme qui ne bougea pas. Il passa ses bras autour de sa taille, lui susurrant à l’oreille qu’il avait terriblement envie d’elle. Et comme il se faisait de plus en plus insistant, Lola trancha, excédée :
-Arrête. Moi je n’ai pas envie, tu le sais bien. Je ne céderai pas.
Il la contourna, plantant son regard sombre dans le sien. Il souriait. Alors qu’elle venait de le rejeter, il souriait. Où était passée sa colère ? Pourquoi ne la giflait-il pas ? Ou pourquoi ne lui assurait-il pas que Soaric allait souffrir, si elle n’acceptait pas ? Ce fut alors qu’il déclara, le plus naturellement du monde :
-Tu devrais. Soaric, lui, ne s’est pas gêné pour coucher avec une autre femme que toi.
-N’importe quoi, fit-elle, levant les yeux au ciel.
Jon mentait. Jamais son fiancé n’aurait fait l’amour avec quelqu’un d’autre ! Il aimait trop Lola pour ça. Et même lorsqu’ils étaient au plus profond de leur désespoir, à chercher à se relever au lieu de s’enfoncer, il n’avait pas été voir les putains. Il y avait pensé, mais il ne l’avait pas fait. Alors Jon mentait. Forcément. Mais pourquoi était-il si heureux alors, comme certain d’être vainqueur ?
-C’est vrai. Hier, on lui a proposé de voir quelqu’un, n’importe qui. Après tout, il avait droit à un peu de repos, comme les autres soldats. Je le déteste, mais je le respecte ! Et tu sais ce qu’il a répondu ? Qu’il voulait voir une putain. Souhait exhaussé, elle est là aujourd’hui !
L’artisane secoua la tête, incrédule. Ce n’était pas la vérité ! Le général n’aurait jamais accepté de faire venir quelqu’un jusqu’aux prisonniers. Surtout pour Soaric. C’était encore une de ses paroles en l’air, pour la manipuler. Mais il n’y arriverait pas. Elle avait confiance en son fiancé et elle savait que jamais il ne ferait ça. Il aurait certainement demandé à la voir, elle. Sauf…Sauf si Jon lui avait raconté qu’elle avait couché avec lui. Et, cette fois, il n’aurait pas supporté qu’elle aille voir un autre homme que lui. Et il aurait cherché à se venger….Mais il savait qu’elle détestait ce type, non ? Quoiqu’il ait pu dire, il ne devait pas le croire ! Il n’était que mensonge. Mais en même temps, il parlait tellement bien. Il était peut-être parvenu à lui faire croire l’impossible. Le doute s’insinua en elle. Lola fronça les sourcils, cherchant à répliquer d’une manière ou d’une autre aux mots de Jon. Mais rien ne vint. Elle craignait qu’il dise vrai. Alors le général, comme pour l’aider, déclara nonchalamment :
-Tu n’as qu’à aller voir toi-même, elle devrait encore y être.
Et elle accepta, rendue incertaine par ses propos. Lola suivit Jon jusqu’à la prison, où des bruits se faisaient entendre, encore trop étouffés par la cloison épaisse. Son cœur se serra et elle avala sa salive, les mains tremblantes. Il valait peut-être mieux qu’elle s’en aille. Qu’elle n’ouvre pas cette porte. Qu’elle soit constamment dans le doute, et qu’elle finisse par croire sa raison qui lui indiquait qu’il ne ferait jamais ça. Jon perçut son trouble et il lui chuchota, étonnement doux :
-Tu peux encore renoncer, ma belle. Je ne voudrais pas que tu assistes à ça.
-Assister à quoi ? répondit-elle la voix tremblante. Il n’a rien à me cacher.
Et elle poussa la porte, laissant entrer un flot de lumière. Laissant découvrir le corps de Soaric, attaché contre la parois, en dessous de celle d’une blondasse qui gémissait en se secouant avec énergie. Il l’avait fait. Il l’avait trompée. Le monde s’écroulait.
-…Soaric… ?
La voix de Lola n’était qu’un infime murmure. Pourtant, il suffit à les faire tous les deux relevés la tête pour la regarder. Elle serrait les poings, la douleur lui enserrant la poitrine. C’était lui, il n’y avait aucun doute. Jon avait donc raison. Soaric avait demandé à voir une putain au lieu d’elle. Il l’avait trompée. Les mots dans sa tête n’avaient plus aucun sens. Un gouffre s’en fond s’ouvrit dans son âme, et elle s’y jeta sans réfléchir. Il l’avait trompée.
-Dis-moi que je rêve, fit-elle en serrant les dents. T’es qu’un connard, Soaric. Un putain de connard.
Elle rata un battement lorsqu’elle vit la putain continuer son œuvre, comme si elle n’existait pas. Lola la tira violemment par les cheveux, plantant ses ongles dans sa chair. Elle allait le regretter, cette pouffiasse. Et lui aussi. Elle la jeta dans la pièce, haussant les épaules lorsqu’elle l’entendit gémir de douleur, et s’approcha de Soaric, le regard froid comme une lame. Elle lui agrippa le bras, lacérant sa peau de ses griffes (façon de parler…Lola n’est pas une louve-garou ‘^’), se fichant éperdument de lui faire mal.
-T’aurais jamais du faire ça, mon vieux. Je te déteste. Je te hais. Jon avait raison. Je dois te laisser crever au fond de ta piaule, à jamais. Et dire que je m’étais empêchée de coucher avec lui pour toi, parce-que je supportais pas de te tromper. J’aurais du me laisser faire.
Elle cracha sur son visage, haineuse comme jamais. Elle se tut, lui laissant le temps de répliquer, mais sachant que toutes les paroles qu’il dirait pour se faire pardonner seraient vaines. Il pourrait trouver n’importe quelles excuses, elle l’avait surpris pendant les faits. Le douleur dans son cœur finit de l’achever, massacrant avec violence ses espoirs, ses rêves, tuant les souvenirs qu’elle partageait avec Soaric. Elle n’avait jamais autant haï une personne. Elle n’avait jamais autant voulu la mort de quelqu’un.
Derrière eux, Jon sourit, plus que satisfait. Il l’avait dit, non ? Jamais rien ne lui résistait. Par n’importe quel moyen que ce fut, il réussissait à obtenir ce qu’il désirait. Et si cela amenait à détruire la vie de deux personnes, cela lui était égal. Lola lui appartenait maintenant, et la souffrance sur le visage de Soaric ne faisait que le réjouir d’avantage. Il avait gagné.
[....Voilà.]
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 22 Jan - 15:45
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 23 Jan - 23:30
Elle avait envie de mourir. Comment Soaric avait-il pu faire ça ? Comment ?! Et pourquoi, surtout ? Il semblait tellement triste, ravagé. Comme si le poids du monde pesait sur ses épaules. Comme s’il était réellement affligé par ses mots. Faux-cul. Il avait tout manigancé. Depuis le début, il s’était joué d’elle. Il avait fait semblant de l’aimer à la folie, mais à chaque mission qu’il faisait et même à chaque fois qu’il partait en ville, il allait voir une autre femme qu’elle. Et le pire, c’était qu’elle avait cru à ses mensonges. Elle avait cru que quelqu’un pouvait l’aimer à ce point. Elle avait cru en lui. Désormais, elle ne pourrait plus jamais faire confiance en personne. Et surtout pas en l’Amour.
-Je n'ai pas voulu…Lola c'est un viol, c'est lui qui l'a fait venir. J'ai demandé à te voir toi lorsqu'il m'a dit que j'avais droit à une visite…et c'est elle qui est venue…elle dit s'appeler aussi Lola…il l'a fait exprès…Lola crois-moi tu le sais que je ne l'aurais jamais fait volontairement…
Lola fronça les sourcils. Il continuait à la prendre pour une idiote, avec ça ! Pour qui il se prenait ?! Pourquoi ne lui disait-il pas la vérité ? Pourquoi ne lui disait-il pas qu’il avait vraiment voulu cette putain et que c’était de loin la première ?! Ce serait tellement plus facile de le laisser partir, dans ce cas. De faire une croix pour toujours dessus. De l’oublier à jamais. Au lieu de ça, elle était condamnée à l’incertitude. Elle le détesterait mais quelque part, tout au fond d’elle, enfui sous toute sa douleur, il y aurait encore de l’amour. Devenu extrêmement fragile, mais bien là.
Jon s’approcha alors d’eux et susurra, remuant le couteau dans la plaie, faisait reprendre ses esprits à Lola. Pendant une seconde, elle avait failli se laisser aller aux dires de Soaric. Et elle allait faire la connerie de le pardonner. Pendant une seconde et une seconde seulement, leur amour aurait pu résister et vaincre tout, même le pire. Mais Jon avait tout gâché. Encore une fois.
-Pourtant vous sembliez y prendre votre…pied, Soaric, fit-il donc.
-Non ! Je n'ai pas aimé ! Vous avez tout manigancé ! Il se tourna vers Lola avant de continuer : Je t'en prie, crois-moi…je t'aime tu le sais, tu le sais que je ne t'aurais jamais trompée de moi-même…je t'aime…ne laisse pas ta Haine prendre possession de toi…remets la barrière…tu en es capable Lola…je le sais…crois-moi…
La jeune femme le regarda, dégoûtée de cet homme. Il devait arrêter son stupide jeu. Et tout de suite. Il prétendait l’aimer mais les preuves du contraire étaient bien là. Il était terriblement con pour continuer à nier l’évidence. Il ne faisait que s’enfoncer d’avantage…
Lola leva la main gauche, faisant reluire à la lumière la bague de fiançailles qui ornait encore son doigt. Le regard de Soaric suivit son geste et elle le vit retenir son souffle. Alors lentement, pour faire durer sa souffrance, elle la retira en la posant sur sa paume. Fixant le garçon pendant un moment, elle lui fit comprendre que ce bijou représentait tout l’amour qu’ils avaient partagés, tout le futur qu’ils s’étaient construits. Et puis, doucement, elle la laissa tomber à terre, ne détachant pas ses yeux de lui. Elle ne voulait plus de lui. Plus jamais. Jeter cette bague était l’ultime message qu’elle lui adressait. Celui de mettre fin à tout ce qu’ils avaient imaginé. A tout ce qu’ils avaient partagé.
L’artisane recula, suivant Jon vers la sortie de la cellule. Elle ne se retourna pas. A quoi bon ? Il ne faisait déjà plus partie de sa vie.
Lola et Jon traversèrent le long couloir en silence. Elle était broyée par les ténèbres et lui, il jubilait. Il l’aurait enfin pour elle, complètement. Bien sûr, au début, il la verrait pensive, enragée et elle ne se donnerait à lui que par vengeance. Mais rapidement, elle tomberait amoureuse de lui et il pourrait faire ce qu’il voudrait d’elle. Il était passé maître dans l’art de la manipulation et il n’y avait aucune raison de ne pas en profiter. Pour Soaric, il avait de nombreux projets. Il avait l’intention de le faire passer en tant que son bras droit. Ainsi, il serait obligé de l’accompagner partout où il allait. Et Lola serait à ses côtés. Il verrait la souffrance sur le visage du jeune homme, et il aurait encore plus la satisfaction d’avoir agi comme un roi. S’il refusait ? Il le menacerait, évidemment. Il prévoyait toujours tout. C’était pour cela que la victoire lui était aussi accessible.
La jeune femme se tourna alors vers lui, l’air horriblement triste. Il s’approcha de son visage, le saisissant entre ses deux mains et y déposa un baiser chaste, se montrant amoureux. Elle ne se déroba pas. Elle ne se déroberait plus.
-Ne fais pas cette tête…Tu me fends le cœur ! Je t’avais dit de ne pas ouvrir cette porte.
-Non, protesta-t-elle. Tu as bien fait. Je devais cesser de me leurrer ainsi. Tu es un homme formidable, Jon. Je suis désolée de t’avoir repoussé tant de fois.
-Ne t’excuse pas. Le principal, c’est que tu aies ouvert les yeux. Je t’aime, Lola.
C’était faux. Il la détestait. Il la détestait pour l’avoir rejeté lorsqu’elle avait refusé sa demande en mariage. Tout ce qu’il voulait, c’était la faire souffrir. Et il y parvenait largement, pour le moment. Pas question de s’arrêter en si bon chemin.
Lola murmura un faible ‘moi aussi’, avant de baisser la tête. En vérité, elle essayait de se convaincre qu’elle l’aimait. Il avait toujours été bon, avec lui…Il avait toujours agi pour la protéger et elle avait été assez stupide pour renier la vérité. Elle lui en était terriblement reconnaissante. Elle releva la tête, une flamme nouvelle, de rage, brûlant dans ses yeux.
-Promets-moi que tu vas tout faire pour qu’il en pâtit . Promets-le.
-C’était de toutes façons mon but, ma belle. Ne t’en fais pas. J’ai tout prévu. Maintenant, je dois te laisser. Les affaires m’appellent…On se retrouve ce soir.
-Je t’attendrais.
Ils se séparèrent, Lola se roulant en boule dans son lit, Jon continuant ses projets de guerre. Les heures passèrent, transparentes, effaçant avec elles les souvenirs passés avec Soaric. Tout ce qu’il en restait était la certitude du mensonge et de la trahison. Elle ne se rappelait de lui que les pires moments et cela lui suffit amplement à la convaincre de lui faire payer tout ce qu’il lui avait fait. Il allait s’en mordre les doigts à vie. Il n’allait plus pouvoir se relever. Plus ja-mais.
Quelques jours passèrent, et la haine qu’éprouvait Lola ne se tarissait pas. Elle avait une envie folle de lui faire regretter sa tromperie et à chaque heure qui s’écoulait, elle y réfléchissait. Et était finalement parvenue à trouver. Elle savait qu’il avait horreur de se sentir impuissant face à une situation. Et la jalousie pouvait l’aider à le faire sortir de ses gonds. S’il l’aimait encore un tant sois peu, son plan marcherait.
La jeune femme avait appris que tous les jours, Jon se rendait à la prison pour donner de multiples coups de fouets à Soaric. Cela ne l’avait pas choqué, ni contrarié. Au contraire, elle avait souri, satisfaite. Il faisait du bon boulot. Elle se proposa même une fois pour lui infliger cette peine à sa place, déversant la rage qui s’écoulait dans ses veines, mais il refusa. Car elle risquait de le tuer. Et il avait raison. Elle en était tout à fait capable. Mais la mort serait une punition beaucoup trop légère par apport à la douleur qu’elle devait supporter.
Le général lui confia aussi son idée de faire de Soaric son bras droit, et elle la trouva excellente. Elle avait décidé qu’ils lui annonceraient à deux. Le soir même. Ainsi, Lola s’était complètement abandonnée face à la haine. Il n’y avait plus de raison de se battre, puisqu’il n’y avait plus personne à sauver. Les seuls moments où elle se sentait bien, c’était ceux partagés avec Jon. Elle avait finalement couché avec lui. Elle n’y avait trouvé aucun plaisir. Sa vengeance envers Soaric l’empêchait de jouir.
-Ca y est, retentit la voix de Jon.
-Ca y est quoi ? répondit Lola, excédée.
L’artisane venait tout juste de terminer de soigner les malades et la vue de ses personnes agonisantes l’avait profondément dégoûtée. Il n’y avait plus d’espoir pour ces pauvres âmes. Pourquoi était-elle obligée de les maintenir le plus longuement en vie ? Autant les laisser crever tout de suite, qu’elle s’occupe d’autre chose. Ils n’en valaient pas la peine, de toutes façons. S’ils étaient morts, c’est qu’ils avaient été trop faibles ou trop idiots pour éviter un coup fatal. Ils ne méritaient même pas d’aller combattre, si c’était pour perdre ! Ils n’étaient tous que des idiots. C’était ce qu’elle pensait. C’était ce que Jon avait voulu qu’elle pense.
-Hé bien, le conseil de guerre vient de se terminer. On peut annoncer à Soaric sa promotion. Tu tenais à être là, lorsque je le lui annoncerai, non ? Alors viens.
Le général lui empoigna le bras et ils parcoururent le dédale des couloirs avec empressement. Tous deux avaient hâte de voir le visage de ce pauvre couillon déformé par la souffrance. Ils étaient de véritables monstres. Mais Lola ne s’en rendait pas compte. Elle avait été corrompue par Jon. Ce n’est pas pour autant qu’elle était pardonnable. Bien au contraire.
Arrivés devant la porte, Lola se saisit de la main de Jon. Elle l’ouvrit, poussant son amant à l’intérieur, le plaquant au mur. Juste à côté de Soaric. Pour qu’il assiste au spectacle. A sa vengeance. Il n’aurait aucun moyen de se dérober. La jeune femme s’empara de la bouche du soldat, ne lui laissant même pas le temps de comprendre ce qu’il se passait. Elle déboucla sa ceinture, le pantalon tombant mollement le long de ses chevilles.
-Prends-moi. Ici, et maintenant.
-Mais…devant…, commença Jon.
-Oui, le coupa-telle. Devant lui.
L’artisane se tourna vers Soaric, et leurs regards se croisèrent. Elle vit toute la douleur du monde dans ses yeux. Il ne voulait pas voir ça. Il voulait qu’elle arrête là, tout de suite. Il ne voulait pas voir ses illusions s’envoler. Lentement, un sourire étira les joues de Lola. Un sourire sadique, dépourvu d’humanité. Il verrait bien ce que ça faisait. Il verrait quelle genre de souffrance la tarissait, jour et nuit. Ainsi, ils firent l’amour, juste à côté de ce spectateur qui n’avait pourtant rien demandé. Lola exagéra ses cris, se trémoussa plus qu’il ne le fallait. Et souvent, elle jetait des regards à Soaric. Lourds de reproches. Qui signifiaient ‘Tu vois ce que j’ai enduré ? Tu vois ? Tu ne sauras pas me pardonner, après ça, hein ? Tu comprends ce que je ressens, maintenant ?’. (…sale garce.)
-Hum. Je te laisse lui annoncer la nouvelle, Lola, murmura Jon, lorsqu’ils eurent terminé. Je pense que vous avez des choses à vous dire, en plus de cela. Donc je vous laisse seuls. A plus tard, ma belle.
-Non… !
Lola avait crié. Il ne pouvait pas la laisser seule ! Elle ne voulait pas parler à Soaric. Pas là. Pas comme ça ! Pas après ça. Jon lut le désespoir dans ses yeux mais il s’en fichait éperdument. C’était elle la fautive, cette fois. Elle devait assumer. Et puis, il se doutait que ce serait difficile pour elle. Ne lui avait-il pas promis le pire ?
La jeune femme avala sa salive lorsque la porte se referma. Elle resta quelques secondes figée, ne sachant pas exactement ce qu’elle devait lui dire. S’il allait vouloir parler. L’accuser. Lui cracher dessus. L’humilier. Toutes ses forces l’avaient abandonnée. Les désirs de supplices oubliés. Elle avait honte de ce qu’elle avait fait. Elle était Lola à nouveau, mais sans l’être. Plus humaine mais toujours en colère contre Soaric. Pas assez, seulement, pour oser le regarder droit dans les yeux.
-Dès demain, tu seras le bras droit de Jon. Tu n’as pas le choix, chuchota-t-elle.
Seul le silence lui répondit. Elle se tourna vers lui, se demandant s’il l’écoutait. Il avait le regard posé sur elle, mais il ne réagissait pas. Qu’attendait-il ? Rien ? Hé bien, dans ce cas, elle pouvait partir, non ? S’il n’avait rien à lui dire, autant s’en aller. Elle ne pourrait plus supporter longtemps la peine qui émanait de son être. Alors s’il ne parlait pas, elle n’avait aucune raison de rester.
Lola se dirigea vers la porte, mais au moment de prendre la clinche dans sa main, elle se retourna vers lui. Sa gorge était serrée et elle dut se faire violence pour ne pas pleurer. Elle ouvrit la bouche, et un flot de parole, contenue depuis trop longtemps, en jaillit :
-Regarde ce que tu m’as fait faire ! J’ai honte, Soaric ! C’est ta faute ! Pourquoi faut-il que tu foutes toujours la merde, hein ?! On était si bien, toi et moi ! On était le plus beau couple du monde, et partout où on allait, on nous enviait ! Et toi…Il fallait que tu brises mes rêves, hein ? Tu sais pas t’en empêcher, avoue-le. Il faut toujours que tu trouves un moyen de me faire reculer lorsque je suis sûre de pouvoir avancer. Il fallait que tu me prouves que je n’étais qu’une blondasse parmi d’autres ! Je pensais que tu étais un homme à part. Que tu ne céderais pas aux putains. Mais j’avais tort. Jon m’a ouvert les yeux, à présent. Ils sont tous pareil, finalement. Dis-moi exactement, depuis combien de temps te joues-tu de moi ?
Elle se tut, n’attendant pas vraiment une réponse. Puis elle s’approcha à grands pas de Soaric, ne sachant pas vraiment s’il comptait ouvrir ses lèvres, et se saisit de sa chemise ensanglantée. Elle le secoua avec force, constatant qu’il était vidé de la sienne, guère plus vigoureux qu’une poupée de chiffon. Lola lui hurla au visage, finissant de l’achever :
-Parle, bon sang ! Pourquoi tu ne dis rien ? Pourquoi ne m’as-tu pas empêché de coucher avec Jon ? Pourquoi n’agis-tu pas ? Je te déteste, espèce de connard ! J’avais confiance en toi ! elle se tut un instant pour le secouer encore plus fort. Parle ! Dis quelque-chose !
La jeune femme sentit enfin ses larmes couler. Depuis combien de temps pleurait-elle ? Elle ne s’en était même pas rendue compte. Désarmée, désemparée, Lola posa sa tête sous le menton de l’archer. Elle s’englotta contre lui, ne sachant plus où elle en était. Elle était perdue. Elle le haïssait, mais à ce moment l’aimait. Elle voulait qu’il la frappe, qu’il la remette à sa place. Qu’il lui donne une bonne raison de ne plus lui parler. Qu’il la laisse se faire manipuler par Jon, bercée par des illusions dérisoires. Elle voulait l’abandonner, définitivement, mais n’arrivait pas à trouver la force de faire le premier pas. Il devait faire sortir sa rage pour l’aider à le détester pour toujours. Il devait comprendre que c’était la seule solution. Car si elle était certaine d’une chose, c’était que ça avait été une grave erreur de se mettre avec lui. Depuis le début, elle n’avait eu que des problèmes. Alors s’il l’aimait…Il devait la quitter, lui. Elle serait alors libre. Enfin libre. Il cesserait d’être Soaric. Il serait juste le second de Jon, un type au regard triste mais plutôt sympa. Un type parmi tant d’autres, qui ne méritait pas que l’on s’attarde d’avantage sur lui. Un type de passage, du genre que l’on oublie rapidement. Et dont on ne se souvient plus jamais.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 24 Jan - 17:05
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 25 Jan - 22:40
-Je ne me suis pas joué de toi. Je t'en prie…c-crois-moi. C'est lui qui l'a fait venir, qui l'a payée…je ne voulais pas…c'était du viol…il te manipule…ne te laisse pas faire…
Lola secoua la tête. Ce n’était pas la peine de lui ressasser ce mensonge indéfiniment, elle ne le croirait pas. Il la prenait vraiment pour une idiote ! Il devait cesser d’essayer de se justifier. Il l’avait trompée et elle l’avait pris en flagrant délit. C’était tout. Il n’y avait aucune autre explication à donner.
-Tu n'es pas une blondasse comme les autres…tu es Lola. Ma Lola…enfin…avant…mais je t'aime tu sais, je t'aimerais toujours…je voudrais juste que tu me croies…sinon…
Non, non, non ! Ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre ! Il devait lui dire qu’il était dégoûté par son geste, et qu’il la détestait ! Qu’elle ne comptait déjà plus pour lui ! Il devait lui faire mal, sinon jamais elle ne pourrait renoncer complètement à Soaric. Comment devait-elle agir pour qu’il s’en prenne à elle ? Pour qu’il l’aide à l’oublier ? Lola ne voulait plus l’aimer ! Il ne comprenait pas ? Il voyait bien où leur amour les avait menés ! Cela ne servait plus à rien d’espérer. Alors qu’elle s’était battue pendant des mois contre ses propres démons, ses démons intérieurs, elle qui avait juré à Soaric que jamais rien ne les séparerait, qu’il devait saisir l’amour qu’elle lui portait même dans les pires moments….Elle abandonnait. Elle rendait les armes. C’était fini. Terminé. Le néant. Pourquoi n’arrivait-il pas à faire la même chose ? Tout serait tellement plus simple.
-Sinon tues-moi. Achève-moi. J'ai assez souffert toute ma vie, je t'ai assez fait souffrir, contre ma volonté. Le destin a parlé, nous n'étions pas fait l'un pour l'autre…je ne te méritais pas…je n'étais pas assez riche, assez puissant…
La jeune femme serra les dents. Il pensait vraiment qu’il n’y avait que l’argent qui l’intéressait ? Qu’elle n’aimait les hommes qu’avec du pouvoir ? Il était encore plus idiot qu’elle ne le pensait. Si elle avait succombé au charme d’Eghir, ce n’était pas parce-qu’il était gouverneur. D’ailleurs, lorsqu’elle l’avait rencontré, elle l’ignorait tout bonnement. Elle était tombée amoureuse de lui, du premier regard parce-qu’il la regardait. Vraiment. Elle ne s’était plus sentie comme une personne parmi d’autre. Elle avait été quelqu’un.
Pour Jon….La vérité, c’est qu’elle ne l’aimait pas. Ou uniquement en amitié. Dès le premier soir où ils s’étaient rencontrés, elle avait éprouvé de la sympathie pour lui. Parce-qu’il la protégeait, il la faisait rire, sourire…Il l’avait aidée à ne pas être complètement cet espèce de monstre terrible qu’elle était alors. Il l’avait aidée à reprendre goût à la vie. Mais elle n’était pas amoureuse de lui. Pas encore. Un jour peut-être viendrait où les baisers qu’elle lui donnerait seraient sincères. Peut-être. Elle l’espérait.
-Jon te manipule Lola. Souviens-toi, il voulait nous séparer…c'est lui qui t'as enlevée et m'a mis ici, c'est lui qui a tout commandité…ouvre les yeux…réfléchis…
Cette fois, Soaric avait tort. Jon ne la manipulait pas. Il n’oserait pas ! Il l’aimait trop pour cela. Bien sûr qu’il avait voulu les séparer ! C’était un homme terriblement jaloux. Capable du pire s’il découvrait qu’elle avait un amant. Et comme l’archer avait été un obstacle pour l’amour qu’il lui portait, il avait simplement fait en sorte de le supprimer. De l’achever. Et puis…Il l’avait prévenue que Soaric était une mauvaise personne. De celles qui promettent la lune mais qui ne sont même pas capable de décrocher les étoiles. De celles qui vous aiment, mais qui vous poignardent méchamment dans le dos. Lola n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux. C’était déjà fait.
Elle se releva, ne voulant pas entendre un mot de plus et partit de la pièce. Ils n’avaient plus rien à se dire. Tout était clair, désormais. Elle s’efforcerait de ne plus l’aimer et il savait que quelque-chose persistait, tout au fond de son cœur. Pire que cela, il s’accrochait à cet espoir vain et continuait de l’aimer. Rien ne s’était passé comme prévu. Le destin lui filait entre les doigts. Comme à chaque fois, au fond. Mais à la différence des autres moments, de tous ces instants où elle se sentait perdre pied, elle n’avait plus aucun espoir. Plus de confiance envers l’avenir. Elle vivrait chaque minute de sa vie comme une étrange prison. Avait-elle vraiment le choix ?
Le lendemain, Lola se réveilla serrée contre le torse de Jon. Il la regardait, caressant d’un geste distrait ses cheveux. Il y avait une drôle de lueur dans ses yeux, malsaine. Mais dès qu’il la vit se lever, il changea de visage et devint subitement tendre, aimant. La jeune femme ne s’en rendit même pas compte. Ou peut-être l’ignora-t-elle. Elle refusait de croire que le général était un homme perfide, comme le prétendait Soaric. Non…Jon était le plus honnête gars qu’elle connaissait ! Il ne lui cachait rien, ne prononçait aucun mensonge stupide et agissait en toute justice. Il était très loin d’être un monstre…
-Tu as passé une bonne nuit, ma belle petite colombe ?
-Hem…Oui. J’ai super bien dormi.
Elle avait super mal dormi. L’artisane n’avait cessé de se réveiller, de se retourner dans son sommeil. Elle n’arrêtait pas de penser à Soaric. A ce qu’il la retenait dans son cœur. Elle se demandait pourquoi il n’avait pas fait exploser sa rage, pourquoi il n’avait pas renoncé à l’aimer. Ce qui l’accrochait à elle. Et s’il allait pouvoir endurer de la voir aimer, chaque jour, un autre. C’était sûrement la meilleure solution…Celle qui le ferait changer pour toujours d’avis. Ce serait douloureux pour lui, mais il n’y avait rien à faire d’autre pour qu’il lâche l’affaire. Elle voulait y croire.
Jon se leva à son tour et ils s’habillèrent avant de se diriger vers la tente du général, pour y prendre leur petit-déjeuner. Lola s’assit dans un canapé non loin de son bureau, où il rassemblait déjà une tonne de papiers, un sourire satisfait sur ses lèvres. Quelqu’un vint alors lui annoncer que Soaric était là et il lui ordonna de leur amener leur repas. La jeune femme replia ses jambes contre sa poitrine, se convaincant pour la énième fois que son ton dur était la meilleur solution.
-Et alors, ma Lola ? On est triste ? Ce n’est pas à cause de Soaric, j’espère ? Tu sais bien que c’est inutile.
Il s’assit juste à côté d’elle, entourant son bras de ses épaules. Elle ne répondit pas, se contentant de baisser la tête. Il fallait qu’elle soit plus forte ! Cette faiblesse ne lui apporterait rien. Et Jon le savait. Il commençait à en avoir marre qu’elle soit dans cet état. Il préférait la femme fougueuse qui lui avait fait l’amour, la veille. La haine n’était pas encore assez présente dans son cœur, visiblement. Il se pencha vers le creux de son oreille, et chuchota, cinglant :
-N’oublie pas ce qu’il t’a fait, Lola. Tu ne voudrais tout de même pas lui pardonner ? C’est un sale type, tu le sais. Tout le contraire de moi.
Lola se tourna vers son visage, sa bouche frôlant la sienne. Oh ! Il avait raison. Elle devait se reprendre. Absolument. Elle ferma les yeux, se remémorant les images affreuses qu’elle avait vues lorsqu’elle avait ouvert cette porte, et le mal s’écoula à nouveau dans ses veines. Lorsqu’elle rouvrit les paupières, plus aucune trace d’humanité ne brillait dans ses pupilles. Alors Jon, heureux d’avoir retrouver cette femme violente, se pencha vers elle et entrouvrit ses lèvres, mêlant sa langue à la sienne. Il s’arracha soudain à elle, et vociféra avec force :
-Hé ho ! Là-bas sur le bureau. Il y a pleins de dossiers à retranscrire. Mets-toi au boulot et vite !
L’artisane découvrit Soaric et elle gloussa, moqueuse. Comme il semblait dépité ! Il était vraiment ridicule. Et dire qu’elle avait voulu se marier…avec ça ! Franchement, elle pouvait avoir honte. Jon se tourna à nouveau vers elle et entoura ses mains autour de sa taille, la soulevant pour la déposer sur ses genoux. Ils partagèrent un repas, ainsi accoudés, mangeant et s’embrassant en même temps, sous le regard de l’archer. De temps à autre, ils lançaient en rigolant des morceaux de nourriture en sa direction, le prenant vraiment pour un chien. Ils étaient ignobles mais ils s’en réjouissaient.
-Hmm…Jon ? Tu sens cette odeur désagréable ?
-Hein ? il renifla l’air. Ah oui. C’est Soaric, ça. Il ne s’est pas lavé depuis un bail.
-Je propose de le laver.
-Comme tu veux, ma belle…
Ils se sourirent, et Lola se leva d’un bond pour s’emparer d’une bassine d’eau. Elle la remplit à ras-bord, mêlant savon et eau, et s’approcha de Soaric qui continuait à écrire sur le papier. Jon regardait le spectacle, depuis le fauteuil, terriblement amusé.
-Soaric ? Regarde-moi mon tout beau…
Il leva la tête en sa direction et elle déversa le contenu sur le garçon, terriblement étonné. Toute la pile qu’il avait déjà commencée à retranscrire était complètement trempé. Alors elle prit un air faussement désolé et, saisissant une des feuilles molle, elle lui jeta dans la figure en disant, désobligeante :
-Oh mon pauvre…On dirait bien que tu vas devoir tout recommencer.
Elle lui tapota la joue avant de s’éloigner, hilare. Le début de l’enfer, pour Soaric, avait commencé.
Plusieurs semaines passèrent et Lola avait soigné ses plaies, sous la demande de Jon, pour qu’il résiste plus longtemps. Il était désormais nourri, et reprenait des forces. Il était aussi obligé d’apprendre à se battre, envoyé bientôt sur le front. Tout allait pour le mieux pour lui ? Bien sûr que non. Il ne se passait pas une minute où il n’était pas considéré comme un chien. Il était condamné à suivre le couple partout où ils allaient, à supporter leurs caresses et leurs embrassades amoureuses. S’il esquissait le moindre geste de refus, ou s’il s’avérait d’humeur maladroite….Jon le battait. S’il essayait de répliquer ? Il lui assénait des coups de fouets. C’était l’enfer pour lui. C’était le paradis pour Jon.
Puis vint un jour terrible. Lola et son nouvel amant étaient assis à l’écart des autres soldats, Soaric chargé de masser la jeune femme, pendant que le général l’embrassait. Au moins il pouvait la toucher sans qu’elle n’hurle. C’était déjà ça. Ils avaient déjà dîné et l’ambiance avait été vraiment spéciale. Jon avait était plus calme que d’habitude avec l’archer, même indulgent lorsqu’il épancha le contenu d’un verre sur la table. La demoiselle ne s’était pas questionnée d’avantage, sachant qu’elle saurait de toutes façons tôt ou tard ce qu’il lui réservait.
Et voilà qu’ils étaient là, éclairés seulement par la lumière de la lune, bercé par le chant calme de la rivière non loin de là. C’était une nuit magnifique, remplie de promesses. Quelque-chose allait certainement se passer. Et dans quelques secondes, l’artisane allait découvrir quoi.
-Soaric, arrête ça, maintenant, fit Jon. Il attendit un peu avant de continuer. Lola, j’aurais quelque-chose d’important à te demander.
Il attendit que son bras droit se soit assis à leurs côtés pour planter son regard dans celui de sa pseudo-dulcinée. Il avait préparé son discours depuis quelques jours et avait sans cesse essayer de s’imaginer les réactions de Soaric. Oui, du garçon. Parce-que cela visait à lui faire mal. Ce qu’il désirait, il ne le voulait pas vraiment. Il se saisit des mains de la jeune femme qui déglutit, le cœur battant.
-Depuis la première fois que l’on s’est vus, cette nuit où tu étais désemparée…Je t’ai aimé. J’ai toujours été là pour toi, n’importe où et n’importe quand. Je t’ai protégée du monde, des hommes et surtout de l’homme qui te voulait du mal [il visa un instant Soaric puis reprit :] j’ai fait de toi une femme formidable, pleine d’énergie et terriblement magnifique…Je t’aime Lola, et je veux franchir une nouvelle étape avec toi.
Lola porta sa main à sa bouche, pour étouffer un cri. Il allait…la demander en mariage ?! Mon dieu ! Elle ne s’attendait pas du tout à ça. A vrai dire, jamais elle n’avait pensé à se marier à Jon. Elle commençait à l’aimer, oui, mais il était encore si tôt…Et puis, parfois, dans le noir de la nuit, elle appelait Soaric. Elle voulait encore de lui, mais se ressaisissait bien vite. Ces moments devenaient de plus en plus rares car elle faisait de son mieux pour lutter contre ses sentiments. Mais se marier si vite avec un homme, le cœur encore chargé de quelques souvenirs partagés avec un autre, c’était…c’était trop dur ! Elle ne pouvait pas lui faire ça ! Ou alors….ou alors si ?
-Lola…Veux-tu devenir ma femme et faire de moi l’homme le plus heureux de la terre ?
La jeune femme paniquait. Que devait-elle lui répondre ? Elle échangea un regard avec Soaric et vit qu’il était complètement détruit. Et au lieu d’éprouver de la peine, elle s’en réjouit. Oui…Oui. Elle devait se marier. Il la laisserait sans doute enfin. Il n’éprouverait plus rien pour elle, certain qu’elle ne veuille plus d’elle. Ses sentiments pour lui ? Ils commençaient à s’estomper. Ils finiraient par n’être plus rien et elle aurait Jon. En plus, elle avait déjà refusé une fois. Elle ne pouvait pas le refaire.
-Oui, Jon. Oui, je le veux.
En disant cela, d’une voix mielleuse, Lola n’avait même pas regardé son nouveau fiancé. Elle avait fixé Soaric, triomphante. Qu’allait-il pouvoir faire, maintenant ? Encore une fois, Jon avait été brillant. Il avait porté l’ultime coup qui finirait par l’achever. Se tournant vers le pauvre archer, il lui demanda, le sourire aux lèvres :
-Alors, mon coco ? Que penses-tu de ça ?
Il était parvenu à creuser un gigantesque fossé entre eux. Il était parvenu à les séparer définitivement. Que pensait-il de ça ? Que pensait-il de sa défaite ? Comprenait-il enfin qu’il était trop fort pour lui ? Qu’il devait arrêter de s’entêter d’aimer Lola parce-qu’il l’avait irrémédiablement perdue ? Et surtout…Qu’allait-il faire, maintenant ? Il n’était plus rien. Il n’appartenait plus à personne. Il n’était plus qu’une ombre, un esprit oublié. Jon était un sale type, et tous les deux le savaient, alors que l’artisane l’ignorait. Mais il était désormais beaucoup trop tard pour qu’il tente de faire renverser les choses. Il n’y avait plus aucun espoir.
Jon était ainsi parvenu à lui arracher sa femme, ses espérances, son amour, ses rêves et ses souvenirs. Que lui restait-il maintenant ? Quelle serait sa prochaine étape ? Un mot lui vint à l’esprit. Enfants. Oui…Le général sourit. Il fallait qu’il s’occupe des enfants. Qu’il fasse à Lola la fille qu’elle avait désirée avoir avec Soaric. Il fallait qu’il accomplisse le futur que le couple avait imaginé ensemble. Il fallait qu’il effectue toutes les étapes des rêves de Soaric. Et que l’archer soit le simple spectateur de ce qu'aurait du être sa vie.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 26 Jan - 10:31
Lola Maître Artisane, loyale *admin*
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 26 Jan - 22:44
Jon ne s’était jamais senti aussi bien. Oh oui…Il rayonnait. Il avait toujours adoré réduire la vie de quelqu’un au néant. Depuis tout petit, déjà ! Il pourrissait les jours de ses parents. Un vrai gamin gâté, à cette époque. Piquant une crise dès qu’on lui refusait quelque-chose. Capable du pire pour obtenir ce qu’il voulait. Au fond, les temps n’avaient pas changé. Il était toujours aussi odieux, exécrable et malin. Et il en était fier.
-Lola, je te laisse un peu seule, ici, fit Jon, heureux. Je vais aller prévenir les autres que tu es ma fiancée ! Soaric, je compte sur toi pour veiller sur elle.
Et sans un mot de plus, il les quitta. Un long silence, interminable, s’éleva sur l’ancien couple. Aucune n’osait dire quelque-chose ni même se regarder. Ils étaient devenus des étrangers l’un pour l’autre. Ils ne se connaissaient pas. Ils ne se reconnaissaient plus. Lola qui avait été triomphante se sentit terriblement gênée. Qu’était-elle sensée faire ou dire, maintenant ? Et puis….Dans tout ça, qu’allaient devenir les enfants ? Elle ne pourrait sûrement pas se résoudre à les abandonner. Une garde partagée, avec Soaric ? Mais il n’était même pas leur père…Et elle n’avait pas envie de devoir leur dire au revoir toutes les deux semaines. Oui, le mieux, c’était qu’ils restent auprès d’elle. Logan finirait par oublier Soaric et Sia était de toutes façons trop petit pour s’en souvenir ! Elle allait exposer son idée, cinglante, négligeant même de s’inquiéter sur l’état dans lequel pouvait être son ex-fiancé mais celui-ci la devança en s’exclamant :
-Tu es contente ? Satisfaite de toi ?
Lola observa Soaric sans trop comprendre. Satisfaite d’elle ? Mais elle n’avait rien fait ! Et puis, qui était-il pour se permettre de la juger ? Attendez…Mais oui, c’est cela ! Il n’était rien ! Plus rien. Absolument plus rien pour elle. Il devait se la fermer et être puni, pour avoir osé lui parler sur son ton. Mais elle se retint, incapable de faire quoi que ce soit. Etait-ce à cause son regard chargé de rage ? Ou son air terriblement affligé, malgré tout ? Elle l’ignorait. Mais quelque-chose en lui l’empêchait d’agir. En fait, c’était bien pire que cela. Elle se sentait ravagée, petite face à lui, honteuse, sans raison. Car elle n’avait rien fait de mal, n’est-ce pas ?
L’archer se leva alors doucement et lui expliqua, d’une voix d’abord calme et puis de plus en plus fort :
-Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais ! Il te manipule ! Il ne t'aime pas ! Comment peux-tu être aussi bornée, aussi aveugle ?! Tu agis en véritable idiote ! En putain ! Je t'ai pardonné toutes tes fautes ! Tout ! Tes tromperies avec le Gouverneur, ton souhait de me quitter la première fois, j'ai accepté Sia comme mon fils, j'ai tout fait pour redresser notre couple il y a quelques temps ! Et toi tu n'es pas fichue d'essayer de me PARDONNER ! JE TE L'AI DIT : C'EST LUI QUI A TOUT FOMENTÉ ! C'EST LUI QUI A FAIT VENIR LA PUTAIN ! ELLE M'A VIOLÉ ! J'AI TOUT SUPPORTÉ, TOUT ! ET AU FINAL JE SUIS TRAITÉ COMME UN CON !
Soaric reprit sa respiration, tandis que Lola était de plus en plus mal. Il avait tord…Il lui mentait….Ce n’était pas elle l’idiote, mais lui… Jamais il ne s’était énervé comme ça. Jamais il n’avait hurlé sur elle aussi fort. Jamais il ne l’avait injurié. Jamais il n’avait été aussi mal.
Jon ne la manipulait pas ! Il l’aimait. Comme un terrible fou ! C’était pour ça qu’il agissait aussi méchamment avec Soaric. Parce-qu’il voulait s’en débarrasser, le mener tellement bas qu’il finirait par les détester et ainsi s’éloigner. Non, il n’avait décidément rien compris ! Il disait ça parce-qu’il voulait la récupérer. Parce-qu’il était jaloux de tout ce que Jon lui apportait, alors que lui n’avait su lui donner autant. Si quelqu’un essayait de la mener en bateau, c’était lui.
Et puis, comment pouvait-elle lui pardonner ce qu’il avait fait ? Lola savait terriblement bien qu’elle était injuste. Lui, il avait su faire un trait sur sa tromperie avec le gouverneur. Il l’avait fait deux fois. Et lorsqu’il avait vu que Sia n’était plus son fils, il l’avait accepté. Difficilement, mais il l’avait fait. Et même lorsqu’elle le frappait, lorsqu’elle ne cessait de lui cracher au visage, il n’avait jamais arrêté de l’aimer. Alors qu’elle, il avait suffi d’une erreur pour qu’elle décide de tout abandonner. Pourquoi ?
C’était tout simplement au-dessus de ses forces. Elle n’arrivait pas à pouvoir passer le cap. Peut-être aussi parce-que Soaric n’était pas le bon. Si elle l’avait vraiment aimé, elle aurait pu lui pardonner ce petit écart. Peut-être. Alors cela voulait dire qu’elle ne l’aimait pas. Qu’il n’avait été qu’une personne de passage. Une amourette. Une aventure. Une distraction. Un court épisode de sa vie, qui devait se refermer aujourd’hui….Et qui ne continuerait plus jamais.
-En fait, je suis sûr que tu ne m'as jamais aimé. Tu n'as fait que te venger du Gouverneur en allant avec moi, comme tu vas avec Jon pour te venger de moi. Tu sais comment on appelle ces femmes qui vont d'hommes en hommes ? Des putains. Et ce rôle ne te va pas du tout. Oui, je suis persuadé que tu ne m'as jamais aimé. Sinon tu aurais vu que je disais la vérité, tu m'aurais cru et tu aurais tenu tête à ce crétin de général. Et…avoue moi le, je suis stérile c'est ça ? Ou tu prenais des potions ou autre pour éviter que tu ne tombes enceinte de moi ? Parce que je suis peut-être idiot mais pas sur tout. Toutes les fois ou nous avons couché ensemble, et tu n'es pas tombée une seule fois enceinte. Le gouverneur tu as couché une fois avec lui et tu as eu Sia. Je trouve cela louche. Je pensais que j'avais réussit à prouver à mes parents que j'étais parvenu à être heureux, a avoir trouvé la femme de ma vie. En fait ils avaient raison. Je ne suis rien. Et tu me le prouves tous les jours à chaque minute depuis des semaines et des semaines.
Il s’arrêta de nouveau pour reprendre son souffle, et Lola serra les poings. Il la traitait ouvertement de putain ! Elle n’en était pas une ! Elle ne choisissait pas de tomber amoureuse ! Ce n’était pas sa faute, bon sang ! Comment pouvait-il dire ça ? Il était ignoble.
La jeune femme se contrôla tant bien que mal. Il avait besoin de parler, après tout ce moment de silence. Il avait besoin de dire ce qui lui pesait sur le cœur. Il pensait qu’elle ne l’avait jamais aimé ? Soit. Elle n’allait pas le contredire. C’était peut-être après tout la vérité. Elle l’ignorait réellement. Mais comme ça, il la lâcherait enfin. Ce serait alors tellement plus facile pour eux deux. Il partirait, sans remords et arrêterait de la regarder abattu. Il la détesterait. Il l’oublierait.
Et puis, peut-être que cela la convaincrait à son tour. Elle aurait bientôt la certitude que ses dires n’étaient on ne peut plus exact, qu’elle n’était restée avec lui uniquement pour se venger. Après tout, elle n’avait plus rien à perdre, maintenant. Tout était déjà terminé.
C’est alors que Lola remarqua quelque-chose dépasser de sa chemise. Un collier, autour de son cou. Avec comme pendentif une bague. Sa bague. Il l’avait donc gardée… ? Depuis tout ce temps ? Pourquoi ne l’enlevait-il pas, maintenant ? S’il pensait réellement ce qu’il disait, ce ne serait pas difficile. De toutes manières, elle ne lui servirait plus à rien. A moins qu’il ne souhaite l’utiliser pour sa prochaine femme. Oui…Il n’y avait pas d’autres explications. Il ne pouvait tout de même pas l’aimer encore après tout ce qu’elle lui avait fait subir ! Il ne devait pas. Il ne le méritait pas.
-Je te le redis, il ne t'aime pas. Il ne veut que nous faire du mal. Moi c'est fait, je suis mort de l'intérieur et bientôt je mourrais réellement. Je te libérerais enfin, parce que c'est tout ce que tu veux, je le lis dans ton regard. Tu veux que je disparaisse pour de bon. Méfie-toi de lui. C'est tout ce que je peux te conseiller. Et surtout, protège tes enfants. Aime-les. Et ne les oublies pas. Logan et Sia. Je…je te les laisse ils ont plus besoin de leur mère que de moi. Surtout que je ne suis rien pour eux non plus n'est-ce pas ? Je le fait remarquer avant que tu ne me le dises de façon désobligeante. Je te laisse la maison aussi, fais-en ce que tu veux, brûle là, détruit-là, habite dedans, ça m'est égal. Et je te laisse les économies que nous avions pour le mariage, comme ça tu pourras les utiliser pour "Jonichou". Je te laisse tout. Tu as gagné Lola. Tu m'as tué de l'intérieur. Maintenant je n'attends plus rien de ma vie de minable. Si ce n'est la mort. J'ai fait souffrir tout le monde. Surtout toi.
La demoiselle baissa la tête, embarrassée. Il avait deviné qu’elle cherchait à le faire partir…En même temps, ce n’était pas difficile à comprendre. Tout son corps hurlait de dégoût pour lui. Du moins c’est ce qu’elle avait cru jusque là. Car lorsqu’elle l’entendit dire toutes ses paroles, aussi blessantes fut-elle, elle comprit à quel point elle l’avait ravagé. Elle avait voulu lui faire mal, certes. Mais pas autant. Elle était une véritable garce…Mais elle ne pouvait plus faire machine arrière. Et quand bien même elle le pourrait, elle ne le voudrait pas. Jon sera un merveilleux mari, elle en était sûre. Elle ne devait pas regretter Soaric. Il n’y avait pas de raison. Alors quelle était cette peine tapie au fond de son cœur ?
Il lui laissait les enfants et c’est de toutes manières ce qu’elle avait voulu lui demander. Il lui donnait leurs économies, leur maison. Il lui donnait tout ce qu’il possédait encore. Tout ce don, sans elle, il n’avait plus besoin.
-Et pourtant jamais je ne pourrais cesser de t'aimer…
Lola releva la tête, étonnée. Jamais elle ne se serait attendue à un tel final. Et pourtant, il fit son effet. Ce n’était pas vrai… ? Il l’aimait encore ? Il l’aimait ? Mais il était terriblement idiot ou quoi ?! Comment cela pouvait être possible, alors qu’elle était abjecte avec lui ? Elle s’attendait à être en colère. A lui hurler dessus, à le frapper. A arracher la bague et à la lancer loin, très loin de lui, pour qu’il ne sache plus la retrouver. Mais non. Elle était calme et éprouvait énormément de peine. Soaric avait réussi à la toucher à travers toute la carapace de haine que Jon s’était chargé de construire. Il avait réussi à lui faire comprendre qu’elle n’était plus humaine. Qu’elle était impardonnable. Et que, pourtant, il parvenait à la pardonner.
Elle ne le méritait décidément pas. Il l’aimerait pour toujours ou, du moins, pendant très longtemps. Et toutes les atrocités qu’elle avait faites ou pourrait lui faire n’y changerait rien. Elle avait pensé l’éloigner par cet affreux moyen mais elle s’était trompée. Cela renforcerait au l’idée qu’il devait la sauver. Qu’il ne devait pas abandonner. Qu’il ne s’éloignerait que lorsqu’il la saurait redevenue Elle. Alors…S’il n’y avait que ça pour qu’il disparaisse…Ce ne serait pas difficile.
Ce soir, leur amour allait recevoir son point final. Et ce ne serait pas par la violence mais par la douceur que Lola agirait. Et cette fois, rien ne le retiendrait. C’était ce qu’elle espérait. C’était ce qu’il devait se passer.
Lola se leva lentement, engloutissant par petits pas la distance qui la séparait de Soaric. Elle lui releva la tête d’une main, fichant son regard dans le sien. Puis tendrement, elle lui caressa la joue en lui chuchotant une chanson terriblement triste qui lui arracha à elle de lourdes larmes. Ce serait la dernière fois qu’il l’entendrait chanter. Ce serait aussi la dernière fois qu’ils devraient s’aimer. Lorsqu’elle eut terminé, elle passa sa main dans ses cheveux et chuchota, tristement :
-Crois ce que tu veux, Soaric. Pense que je ne t’ai jamais aimé, que je restais avec toi uniquement pour me venger. Pense que je me fiche de toi, que je prenais des potions pour éviter de tomber enceinte. Pense-le, si cela peut t’aider à m’oublier. Si c’est le seul moyen que j’ai pour que tu t’en ailles…
Elle déposa son front contre le sien, prenant les mains dans les siennes, les serrant avec force. Elle devait le laisser partir. Elle l’avait voulu pendant des semaines. Et pourtant…Jamais elle n’aurait pensé que ce serait si dur. Qu’elle aurait tant de mal à le voir s’envoler sans elle. Qu’elle l’aimait peut-être encore un peu.
-C’est fini, murmura-t-elle. Tu vas me demander si ça a seulement commencé. S’il y a eu un réel début à tout ça. Si ce n’était pas un amour à sens unique. Je ne vais pas te répondre. Parce-que je n’en sais rien, Soaric. Et je ne veux pas le savoir. On est pas fait l’un pour l’autre, c’est tout. C’est toi qui a raison. Je ne suis pas la femme de ta vie. Je ne peux rien te pardonner, alors que toi tu le fais si facilement. Tu ne mérites pas ça.
Lola se détacha de ses mains, passant son doigt sur ses lèvres pour en faire le contour. Et puis elle s’approcha de ses lèvres et lui vola un baiser, terriblement long. Elle ne s’éloigna que lorsqu’elle n’eut vraiment plus aucun souffle et qu’elle fut sûre que si elle restait contre lui ne serait-ce qu’une seconde encore, elle regretterait son geste. Alors elle recula, le visage baigné de larmes. Et elle dit, des sanglots dans la voix :
-Va-t-en, Soaric ! Pars. Pars loin de moi. Je ne veux plus te voir ! Je ne veux plus jamais te voir ! C’est fini, tout est fini ! Oublie-moi…Pars, et ne reviens plus. Je t’en prie.
Elle l’observa encore un instant, gravant son visage dans sa mémoire. Puis elle lui tourna le dos et couru, s’éloignant de lui. A tout jamais.
Des mois passèrent. Elle ne le revit plus. Lola ignorait totalement ce qu’il était devenu. S’il était même encore vivant. Elle était inquiète, mais n’avait aucun moment à elle pour y penser. A cause du mariage ? De l’enfant qu’elle portait désormais ? Des deux autres qui étaient revenus près d’elle, lui donnant du fil à retordre ? Non. Non et non. Parce-qu’elle avait d’autres pensées, plus profondes, inscrites dans sa chaire, dans ses veines et qui ne la quittaient pas. Elle était dépressive. Elle était battue.
Ca avait commencé dès le moment où ils s’étaient installés dans la maison de Jon. Loin des regards des autres cela, loin de la guerre. Au départ, il élevait simplement la voix. Parce-qu’elle était maladroite ou qu’elle refusait d’exhausser ses moindres caprices. Puis il l’avait frappé et n’avait plus jamais su s’arrêter. Il la frappait sans raison. Il ne l’aimait plus. Elle ne lui servait qu’à assouvir ses désirs, à avoir une maison propre et un repas lorsqu’il rentrait. Logan et Sia ? Il ne s’en occupait pas. Les moindres frais qu’il fallait dépenser pour eux devaient être de l’argent de Lola. Et elle n’en avait pas tellement. Les économies de Soaric ? Jon les lui avait pris. Elle n’avait pas osé les récupérer.
Alors que Soaric se relevait tout doucement, elle s’enfonçait d’avantage. Elle pleurait, elle hurlait mais personne ne l’entendait. Et même lorsque les femmes du village voyait les ecchymoses parcourir son corps, elles ne réagissaient pas. Elles faisaient semblant de n’avoir rien vu.
Elle était pourtant redevenue la Lola que l'archer aimait. Elle se battait bec et ongle pour rester cette femme formidable et admirable, ayant pris conscience avec sa dernière discussion avec Soaric des atrocités qu'elle avait faites ou dites à cause de Jon. Il ne réussit plus à la pervertir. Et cela ne lui plaisait pas.
Sia avait grandi. Il savait marcher désormais et il savait dire quelques mots. Logan allait à l’école et il adorait apprendre, curieux comme il était. Il essayait de protéger sa mère lorsque l’autre salaud la frappait. Mais il était trop petit. Trop faible. Ils vivaient un enfer.
-Maman…Maman, partons d’ici, je t’en prie ! avait demandé une fois le petit garçon.
Ils avaient essayé. Plusieurs fois. Et chaque fois, il parvenait à les rattraper et une lourde punition leurs était infligée. Même à Sia, qui n’était pourtant âgé que de 10 mois. Jon était un monstre, un horrible monstre sans cœur. Et ils étaient condamnés à vive auprès de lui. Pour toujours. Ils étaient maintenus dans un terrible piège auxquels ils ne réussiraient jamais à se dépêtrer seuls. Mais personne ne les aidait. Jon était trop puissant.
Lola repoussait sans cesse le mariage. Il était clair que maintenant, elle s’était rendue compte qu’il était un véritable connard. Et si elle l’épousait, il ne lui prendrait que le peu d’argent qui lui restait. Enfin, il ne fallait pas le dénigrer autant…Il arrivait aussi, quelques fois, qu’il se comporte de façon terriblement romantique. Il l’invitait au restaurant, dansait avec elle…Mais ces moments étaient devenus trop rares. Tellement rares qu’elle commençait à les oublier.
Un beau jour seulement, cette réalité changea. Tout vint par hasard mais il suffit de cela pour redonner de l’espoir à la demoiselle. Le couple cherchait depuis un moment quelqu’un pour construire des meubles et arranger la chambre de leur futur enfant. Jon rentra un soir, une bonne nouvelle à annoncer à Lola :
-Lola…J’ai trouvé une annonce d’un jeune homme qui cherche du travail. Il est apparemment un excellent fabricant. J’ai pensé que ce serait parfait pour le bébé…
Il arriva par derrière elle, entourant sa taille de ses mains. Elle souriait, heureuse de le trouver ‘humain’ cette fois-là. Lorsqu’elle tourna la tête pour lui répondre, il lui arracha un baiser.
-Demain, dès le matin. Je lui ai donné d’avances quelques instructions. Je ne serais pas là pour l’accueillir mais je compte sur toi pour lui servir quelque-chose pour petit-déjeuner.
Lola hocha la tête en signe d’accord. Elle avait déjà hâte de rencontrer ce garçon. Voir de nouveaux visages lui ferait le plus grand bien. Et puis, peut-être qu’il pourrait l’aider à fuir Jon. Peut-être qu’il pourrait l’aider à revivre. A ne plus avoir constamment mal, tant physiquement qu’intérieurement. Peut-être que, pour une fois, ses cris seraient entendus. L’espoir revint à elle. Fragile. Éphémère. Mais présent.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola]