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Sujet: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 22 Déc - 13:20
Lola Maître Artisane, loyale *admin*
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 22 Déc - 20:36
Lola avait finalement choisi de louer une auberge. Elle connaissait bien Lyse, la femme du patron, aussi eut-elle droit à une chambre gratuite, pour un laps de temps indéterminé. Elle et son époux étaient tellement touchés par la perte de la maison de Lola et puis, ayant passé un certain âge, ils adoraient les enfants. Inutile donc de préciser que Logan et Sia étaient largement chouchoutés.
La demoiselle avait tout le loisir de déambuler à travers les rues de la ville, pour se vider la tête, en laissant les garçons à l’auberge. Elle avait confiance en Lyse et Polli et savaient que ses enfants ne seraient pas du tout maltraités. Au contraire, ils étaient tellement heureux de pouvoir s’occuper d’eux qu’ils allaient jusqu’à lui demander de se balader en ville. Et cela arrangeait véritablement Lola.
Après avoir quitter Maedren, la jeune mère avait l’impression d’avoir un simplement un rôle à jouer dans une vulgaire pièce de théâtre. Elle ne vivait pas vraiment sa vie, c’était quelqu’un qui lui disait tout ce qu’elle devait faire. Bien entendu, devant les enfants, elle était une mère plus que respectable. Mais dès qu’ils s’éloignaient d’elle… Elle arrêtait de faire semblant. Peut-être parce-qu’elle détestait ça, ou bien que c’était au dessus de ses forces. Et elle restait là, sans rien faire, sous le regard conciliant des aubergistes, convaincus que c’était la perte de la maison qui lui procurait cet effet. Souvent, Lyse essayait de la réconforter :
-Mais ne vous inquiétez pas, Lola…Elle sera rapidement construite !
-Mais ce ne sera plus comme avant. Rien ne sera plus comme avant.
-Enfin, voyons ! Elle sera peut-être même plus jolie ! Et plus solide !
-Vous ne comprenez pas, Lyse ! Comment peut-on reconstruire sur quelque-chose qui ne ressemble plus qu’au néant ? Comment relever les pierres si elles ne sont plus que poussières ? Ce ne sera plus jamais comme avant ! Et peut-être que ce sera magnifique de l’extérieure, mais à l’intérieur…A l’intérieur cela ne ressemblera à rien. Peut-être…Que je n’aurais plus jamais la force de tout remettre en ordre. Peut-être qu’elle sera pour toujours comme ça, Lyse. Et comment je trouverai le courage de montrer ça à Soaric ?
Elle chuchota doucement la dernière phrase. Evidemment, elle ne comprenait pas qu’en parlant, Lola faisant allusion non pas à sa maison mais à elle-même. Bien sûr qu’elle ne s’inquiétais pas pour sa demeure ! Tout serait reconstruit, et peut-être même en beaucoup mieux. Mais elle, qui allait la reconstruire ? Toute seule, elle n’y arriverait pas. Et Soaric non plus, elle le savait. Le seul qui pouvait le faire ne faisait plus partie de sa vie. Du moins, physiquement. Car elle y pensait sans cesse, tellement il était présent en elle. Il était comme une drogue, Eghir. On en prenait un peu, du bout des lèvres, et on ne pouvait plus jamais sans passer.
Le temps s’écoula ainsi doucement, et bientôt, deux semaines passèrent. On lui rapportait des nouvelles de l’avancement des travaux toujours plus positifs, bien que l’arbre en plein milieu n’avait pas encore été ôté de là. En entendant cela, Lyse trépignait de joie. Elle pressait les mains de Lola, l’encourageait, et elle ne pouvait rien faire d’autre que de répondre aussi joyeusement qu’elle. Sinon, elle se douterait qu’autre chose n’allait pas, et la guérisseuse n’avait aucune envie de la mêler à son histoire.
Mais ce jour-ci était différent. En se levant, la demoiselle avait eu le cœur moins lourd qu’ordinaire, et elle sentait que quelque-chose allait se passer. Et, pour l’occasion, Lola s’était faite plus jolie : petite robe blanche, légère, dont les manches étaient si fines qu’elles virevoltaient au moindre coup de vent. Un ruban bleu était incrusté dans la robe, juste sous la poitrine, et l’on pouvait en faire un joli nœud à l’arrière. Lola savait que cette robe plaisait énormément aux hommes en général, car elle dessinait ses formes en dessous sans les montrer, juste assez parfaite pour qu’ils s’imaginent aisément ce qu’elle dissimulait en dessous. Soaric adorait cette robe. Ce fut donc en pensant à lui, avec une certaine intuition, qu’elle l’enfila.
La jeune femme resta dans sa chambre à surveiller Logan qui jouait avec des petits cavaliers de bois, et s’occupa longuement de Sia, qui avait désormais tout à fait les cheveux de son père. Elle eut un pincement au cœur lorsqu’elle croisa son regard, revoyant Eghir en lui. Mais elle entendit des coups pressés à la porte, aussi dut-elle se détacher de lui. Elle prit tout son temps pour ouvrir, croyant tomber nez à nez avec Lyse ou Polli. Aussi fut-elle vraiment surprise lorsqu’elle vit non pas les aubergistes, mais Soaric sur le pas de sa porte.
Le jeune homme n’hésita pas une seule seconde et, prenant son visage entre ses mains, comme s’il en avait rêvé longtemps, il l’embrassa tendrement. Lola croyait à un fantôme. D’un coup, Sia, Eghir disparurent totalement de son esprit, tellement éloignés qu’elle en ignorait presque l’existence. Elle se laissa aller au bonheur de revoir Soaric et des larmes de joie coulèrent sur ses joues tandis qu’il déclarait :
-Je suis là…je suis là maintenant…Lola…
Puis il la serra contre lui, alors que Logan hurlait un « papaaaa ! » tonitruant. Il s’interposa entre eux et leva les bras vers son père adoptif, qui n’eut d’autre choix que de le prendre dans ses bras. Il commença à parler interminablement, mais Lola n’écoutait pas. Elle souriait. Elle souriait vraiment. Comme elle était heureuse de le revoir ! Depuis combien de temps était-il parti, au juste ? Trois mois ? Quatre ? Elle avait tellement envie de rester dans ses bras, pour toujours, à l’écouter parler de ses aventures ! Oubliées les responsabilités ! Oubliée la douleur ! Oubliée la future déception de Soaric, en voyant Sia !
Lorsque Soaric déposa Logan sur le lit, Lola en profita pour se précipiter dans ses bras. Elle n’y tint plus et, malgré le « beurk » retentissant de Logan, elle l’embrassa passionnément. Dès qu’il se détachait de sa bouche, elle reprenait l’assaut et l’embrassait encore. Elle voulait se fondre en lui, ne faire plus qu’un. Comme elle l’aimait !
A la fin, il dut vraiment vouloir en placer une car il lui prit le visage dans ses mains, comme il l’avait fait sur le pas de la porte pour l’arrêter. Elle essaya de nouveau de lui arracher un baiser, mais il l’en empêcha doucement. Lola murmura alors, d’une petite moue toute triste :
-Tu m’as tellement manqué, Soaric…
-Maman ! Je dois aller jouer chez Luk aujourd’hui, je peux quand-même ??? Je te promets que quand je reviendrais, hé bah je parlerai beaucoup à papa ! Dis, je peux ???
-Oui mon chaton…Bien sûr.
Elle lui sourit tendrement et, heureux, il dévala les escaliers. Lola s’assit donc sur le lit, ouvrant les bras pour que Soaric se blottisse contre elle, lâchant un « les enfants, hein ! » en souriant. Dès qu’il déposa sa tête contre son sein, la jeune femme caressa doucement sa chevelure et sursauta légèrement. Elle n’avait pas vu…
-Tu…as coupé tes cheveux ?
La jeune femme semblait vraiment choquée. Elle avait toujours adoré les cheveux de Soaric ! Elle le trouvait tellement beau, lorsqu’il les attachait en catogan…Et il le savait ! Lui aussi, il les aimait. Alors pourquoi… ? Lola fronça les sourcils, attendant sa réponse. Ils avaient, semble-t-il, énormément de choses à se raconter….
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Sam 22 Déc - 21:38
[edit : ouiii ! 8D et ils ont refait l'amour la veille, ou l'avant-veille ! mouhahahahaha! *o*]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 23 Déc - 19:36
-J'ai…été un peu forcé de les couper. En fait…ma coéquipière et moi étions poursuivis par…enfin nos cibles et puis…ils m'ont rattrapés en m'agrippant les cheveux. Ils m'auraient…eu si elle n'avait pas coupé ma queue de cheval je ne serais plus là…mais je vais les laisser repousser…
Soaric caressa tendrement la joue de sa bien-aimée, tandis qu’elle-même faisait la moue. Ah, ça ! Il avait intérêt à tout relaisser pousser. Ce n’est pas qu’il n’était pas beau, comme ça, mais…Il l’était moins. Bien sûr, jamais elle ne le dirait à voix haute. Il risquerait d’être contrarié… Et c’est la dernière chose qu’elle voulait faire, alors qu’ils venaient de se retrouver !
C’est alors que Sia se mit à gémir. Oh non ! Lola l’avait complètement oublié. Dès qu’il poserait les yeux sur le bébé, Soaric comprendrait qu’il ne lui appartenait pas et….Il serait dévasté. Il fallait absolument que la jeune femme l’empêche de le voir. Du moins, le plus longtemps possible. Elle devait tout faire pour rallonger ce moment d’amour au maximum…Car quelque-chose lui disait qu’ils n’en revivraient pas d’autre avant longtemps.
-Excuse-moi…je…veux voir Elyas…
Lola se mit à paniquer. Elle devait trouver une solution ! Dès que son futur époux se releva, elle se jeta sur ses jambes et l’agrippa fermement dans le bas du dos. Elle déglutit, cherchant un moyen de l’empêcher de voir son « fils ». C’est alors qu’une idée lumineuse lui vint à l’esprit… Evidemment. Comment n’avait-elle pu ne pas y penser plus tôt ?! Soaric, jusqu’à preuve du contraire, était un homme. Et quoi de mieux pour attirer la race masculine que faire l’amour ? C’était bien connu qu’ils adoraient ça, cette bande de voraces ! (faut que j’arrête, c’est censé être dramatique XD)
Lola le tira avec force sur le lit, et il tomba sur elle de tout son poids. Elle poussa un petit cri, le retourna et s’assit sur son ventre avant qu’il n’esquisse le moindre geste. Il le regardait, ne comprenant pas pourquoi elle agissait si bizarrement. Elle se contenta de lui sourire et se pencha sur lui pour l’embrasser férocement.
Oh, bien sûr, pour se donner contenance, il essaya de se libérer de l’emprise de cette furie mais il ne résista pas longtemps. En tant que personne appartenant à la gente masculine, c’était physiquement impossible de ne pas s’abandonner à une telle passion ! Soaric reprit rapidement le dessus, la déshabillant en arrachant presque le merveilleux tissu de la robe, la caressant avec une extrême douceur. Ils se donnèrent l’un l’autre un extrême plaisir, comblant leurs attentes respectives.
Après ce petit moment d’amour, Soaric se laissa tombé sur le côté, complètement essoufflé. Il entoura son bras autour des épaules de Lola, qui se cala contre lui. Il avait réussi à lui faire oublier ses soucis et Sia était de nouveau loin… …Mais ses cris résonnèrent à nouveau dans la pièce, détruisant le charme de cet instant. Soaric se leva, avant même que Lola ait pu lui proposer de s’occuper du petit. Il devait vraiment être impatient de revoir son fils…Et puis, elle ne pourrait jamais lui cacher longtemps la vérité. Alors elle se contenta de s’asseoir sur le bord du lit, et attendit. Elle suivit les moindres traits du visage du garçon, qui partirent d’une intense bonne humeur à la stupéfaction la plus complète. Elle vit sa déception, sa tristesse infinie….Mais elle n’arrivait pas à bouger.
-Lola...il...Elyas..
La jeune femme le regardait, ne sachant trop comment agir. Il serrait le berceau avec force, sous le choc. Et elle, elle se contentait de l’observer, penaude. Au bout d’un temps infini, elle soupira longuement. Puis elle chuchota tout doucement :
-Je sais.
Soaric était là, devant elle, si près et pourtant si loin. Lola savait qu’elle aurait du se lever, le prendre dans ses bras, lui murmurer que, de toutes façons, il devrait l’aimer comme son fils. Elle voulait lui jurer qu’ils auraient un autre enfant, qu’il serait vraiment le père, cette fois. Elle avait tellement de choses à lui dire ! Des choses qui auraient pu lui remonter le moral, le faire sourire tristement. Il aurait fini par accepter l’idée que Sia soit le gosse du gouverneur et ils vivraient heureux, indéfiniment.
Mais elle ne fit rien de tout ça. Elle se leva, s’approcha du berceau et détacha les doigts de Soaric, l’un après l’autre. Comme si elle enlevait les derniers fils qui le liaient à son ‘fils’. Il serrait les poings, baissant la tête, ne disant pas le moindre mots.
-Tu n’es pas le père, et c’est le gouverneur Maedren qui l’est. C’est injuste, mais comme ça. Et ce ne sera plus Elyas, mais Sia. C’est lui qui en a décidé ainsi. Et c’est lui le père. Pas toi. Alors tu es obligé d’accepter.
Il releva doucement la tête, et elle ficha ses yeux glacés dans les siens, ne laissant aucune place à la discussion. Puis elle s’empara du bébé et le prit dans ses bras, tournant le dos à Soaric. Lola entreprit ensuite de le nourrir et fit d’un ton horriblement sec :
-Et puisqu’on ne doit plus avoir de secret entre nous, sache que j’ai de nouveau couché avec Eghir. Mais tu ne dois plus avoir peur que je le revois : il est parti, sorti de ma vie. Pour de bon.
Sa voix fléchit à la dernière affirmation, mais elle releva la tête et planta à nouveau son regard dans le sien. Elle était dur et le savait. Mais, à vrai dire, elle avait tellement envie de voir Soaric souffrir. Peut-être que, comme ça, il la comprendrait enfin.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 23 Déc - 21:05
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 24 Déc - 14:33
-Tu le dis avec tant de naturel. Comme si c'était normal.
Sa voix vacillait légèrement, et la colère commençait à monter de plus en plus. Mais Lola restait droite, impassible. Il avait exigé d’elle de connaître ses secrets et maintenant qu’il les connaissait, il osait rouspéter ! Oui, elle avait couché avec le gouverneur Maedren, et ça avait été merveilleux. Il se doutait qu’elle recommencerait, non ? Alors, qu’il nettoie donc toutes les larmes de son cœur, et qu’il la laisse tranquille ! Bien sûr que c’était normal. Qu’est-ce qu’il pensait ? Qu’elle allait lui rester fidèle, alors qu’Eghir s’offrait à elle ? Quel idiot.
-Tu…m'avais promis que tu ne me tromperais plus. Tu m'avais dit que tu voulais passer le cap. Je t'ai pardonnée. Je t'ai crue. J'ai cru que tu en étais capable.
Lola haussa un sourcil, incrédule. Elle l’avait simplement trompé ! Ce n’était pas la mort, non plus ! Peut-être qu’elle lui avait promis, mais il aurait du savoir, s’il la connaissait si bien que ça, qu’elle ne pourrait jamais tenir cette vaine promesse. Peut-être que, finalement, il ne méritait pas de partager son lit. Et puis, lui, il avait tué toute une famille. Et ça, c’était tout autre chose. Eux d’eux, ils pourraient continuer à vivre même si elle avait brisé sa confiance. Alors que cette femme, cet homme et leurs enfants….Jamais ils ne pourraient vivre à nouveau. Et tout était sa faute. Alors, il devait arrêter de jouer le martyr. Si une personne méritait d’être punie pour son crime, c’était lui, et pas elle.
-Et pourquoi devrais-je être obligé d'accepter le prénom ? C'est moi qui vais l'élever. Moi qui vais lui offrir un toit au-dessus de la tête et trois repas chauds par jour. Ce n'est pas mon fils, alors j'ai tout de même le DROIT de choisir son prénom non ?!
Soaric s’approcha alors de sa ‘bien-aimée’, tremblant sous la colère. Et même si, à cet instant, elle aurait pu braver mille montagnes, Lola recula, effrayée. Elle croyait vraiment qu’il allait lui sauter dessus pour l’étrangler ou la frapper. Elle serra l’enfant contre elle, pour le protéger de son beau-père (je vois pas trop comment l’appeler XD) et attendit que les coups partent.
Soaric ne fit rien. Ou du moins, il ne leva pas la main sur elle. Elle ne reçut aucun coup physique et son enfant non plus. Mais ce fut pire. Mille fois pire. Elle se rendit enfin compte de la portée de ses paroles précédentes, à quel point elle lui avait fait mal. Mais elle ne pouvait plus reculer, maintenant.
Lorsqu’il se mit à cracher son venin et que les mots pénétrèrent la chair de Lola, tels des lames, elle comprit que ceux-ci pouvaient être beaucoup plus puissants qu’un coup porté. Ils pouvaient être beaucoup plus dévastateurs. Ils faisaient beaucoup plus mal. Et tandis que Soaric continuait à l’anéantir, elle se mit à le détester. A le haïr. Elle voulait fuir. Partir loin de lui. Pour toujours.
-Et le Gouverneur ne partira jamais de ta vie. Rien qu'avec le gosse il sera présent ! Il sera toujours entre nous deux ! Et tu le sais très bien ! Arrête de me prendre pour un idiot ! Ou un pantin ! Tu profites de mes absences pour batifoler ! Qui sait ? Tu te retrouveras à nouveau enceinte dans quelques semaines ?! Et cette fois il n'y aura plus de doute ce sera encore lui ! Dis le moi tout de suite que tu ne veux pas d'enfant de moi ! Je me retiendrais ! Même si pour l'heure je n'ai aucune envie de toi comme avant.
Et, ayant achevé sa tirade dévastatrice, il s’éloigna près de la fenêtre. Il regardait dehors, pensif et Lola ne trouvait pas de mots pour répondre à…ça. Ils commençaient à s’éloigner. Une profonde entaille les séparaient l’un de l’autre, et, le pire, c’est qu’ils ne cherchaient même pas à tout ressouder. A réparer les erreurs…Au contraire, ils creusaient encore plus profondément cette faille, se faisant terriblement mal. Soaric avait toujours été extraordinaire. Toujours gentil, adorable, aimant et attentif. Il savait prévoir le moindre des envies de sa chère et tendre, il ne bronchait jamais lorsqu’il devait effectuer une tâche qui l’énervait au plus au point. Oui, il avait toujours été formidable. Et là, il montrait la face noire qu’il possédait dans son cœur. Celle qui l’avait obligé à tuer cette famille, celle qu’il avait fait ressurgir lorsqu’elle avait failli être violée. Un côté terriblement sombre qui risquait de faire son apparition à chaque fois qu’il voyait son fils.
Et Lola ne voulait pas de cet homme. Elle avait envie de le voir souffrir, de voir de la détresse dans son regard. Elle avait envie qu’il ressente ce qu’elle-même ressentait, qu’il appelle à l’aide comme elle le faisait désespérément. Elle avait envie de voir la lumière de la vie s’éteindre dans ses yeux car elle ne supportait pas l’idée qu’il puisse être heureux sans elle. Oui, elle l’aimait comme une furie mais le détestait tout autant. Comme le gouverneur.
-As-tu…autre chose à me dire du même acabit ?
Lola sursauta légèrement, Soaric l’ayant tiré de ses pensées. Elle ne répondit d’abord rien, se rhabillant en vitesse. Il fallait qu’elle parte, et vite. Il fallait qu’elle se vide la tête, comme elle le faisait si souvent en ce moment. Elle avait tellement espéré le retour du jeune homme, et elle avait tout foutu en l’air. Le sentiment d’impuissance lui écrasait lourdement les épaules, et elle était à présent convaincue que jamais elle ne pourrait aimer quelqu’un sans qu’il souffre en retour.
La jeune femme s’approcha du garçon, les blessures qu’il venait de faire à son âme encore fraîches, et se figea lorsqu’elle arriva à sa hauteur. Elle prit son temps pour détailler ses traits, voir ce qu’il tentait de cacher au fond de lui. Puis elle leva sa main et le gifla, si fortement qu’il garda une trace rouge lorsqu’elle baissa son bras. Lola ouvrit ensuite la bouche, et chuchota, cinglante :
-Tu n’as pas le droit de me traiter comme ça. Toi, tu es censé être le plus heureux de nous, celui qui me sourit même lorsqu’il souffre. Celui qui m’aide à me relever au lieu de m’enfoncer plus bas que je ne le suis. Tu as réussi, Soaric. Je vais entrer dans ton jeu. Le premier qui fait le plus de mal à l’autre à gagné.
Elle recula légèrement, s’écartant de lui, peut-être à jamais. Elle prit Sia dans ses bras, caressant doucement sa joue de bébé, montrant ainsi à Soaric qu’elle l’aimait terriblement, même si ce n’était pas son fils. Elle montra du doigt son fiancé, et chuchota à l’oreille du bébé, mais suffisamment haut pour que Soaric l’entende:
-Regarde : c’est ton faux papa. Celui qui va t’élever comme son fils. Tu te rends compte, la chance que tu as ? M’enfin, tiens-toi à carreau, quand-même. Parce-qu’il est vilain. Méchant. Malsain. Il risque de beaucoup te faire du mal, tu comprends ? Il est très, très, très cruel. Et il ne t’aime pas. Il ne t’aimera jamais.
Lola leva les yeux et sourit à son sois-disant ‘chéri’. Un sourire démoniaque, satanique. Elle pencha la tête sur le côté et, prenant un air désolé, fit :
-Oh, tu es triste ? Pardonne-moi, mais ce sont les règles du jeu, mon pauvre. Oh, encore une chose : il ne s’appelle pas Elyas, et ne s’appellera jamais ainsi. C’est Sia, son prénom. S-I-A. Son véritable père, Eghir, en a décidé ainsi. Et, contrairement à toi, il n’aura peut-être jamais la chance de le voir grandir, de le nourrir, d’être tout simplement là pour lui. Il ne faut pas se faire d’illusions. Je ne pense pas que Maedren cherchera à me contacter pour le voir, après ce qu’il m’a dit. Alors si c’est la seule volonté qu’il avait, nous devons appeler cet enfant ainsi. Tu ne peux pas lui enlever ça.
Elle lui tourna le dos, se dirigeant vers la porte. Elle lui lança un dernier « je sors. A plus tard ». Avant de sortir complètement de la pièce, le bébé dans les bras. Elle dévala les escaliers, évitant les appels de Lyse et de Polli. Elle courut finalement dans les rues, les larmes aux yeux, mais satisfaite de ce qu’elle venait de dire. Les dés étaient lancés, le jeu malsain allait débuter.
Lola-1. Soaric-0. A son tour de jouer.
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 24 Déc - 15:22
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 25 Déc - 21:58
Lola courrait à en perdre haleine. Elle bousculait les personnes autour d’elle, renversait les étalages des marchands mais tout cela lui était égal. Elle devait fuir. Loin de Lui. Loin de Soaric. Loin d’elle-même. Elle n’en pouvait plus de ressentir cette tristesse dans toutes les parcelles de son corps…Et puis, elle espérait s’éloigner assez loin de la rage qui avait surgi de nulle part, blessant Soaric. Comment avait-elle pu lui dire des choses aussi ignobles ? Alors qu’elle l’aimait au plus profond de son être ! Il était sa deuxième moitié, sa vie ! Elle voulait se marier avec lui ! Alors…Pourquoi ?!
Inutile de préciser qu’elle s’en voulait terriblement. Les larmes coulaient en abondance le long de sa joue, s’écrasant sur la tête de Sia, serré contre sa poitrine. Il était secoué, malmené presque, et il hurlait à plein poumon pour que sa mère arrête sa cadence. Mais elle n’entendait pas. Elle était devenue sourde du monde extérieur, évitant ainsi d’entendre les horreurs qui peuvent sortir des bouches, que se soit de celles des autres ou…de la sienne. Comment avait-elle pu frapper l’homme qu’elle attendait depuis maintenant des mois ?
Lola avait pourtant compter les jours qui s’écoulaient, rêvant maintes fois du retour de son futur époux. Elle s’était imaginée leur mariage, la rencontre de Soaric et de son frère…Elle s’était vu bien plus tard, avec lui et un autre enfant. Et pas celui de Maedren cette fois. Mais désormais, tout semblait s’écrouler autour d’elle. D’abord l’espoir de pouvoir aimer Eghir en secret, ensuite la flamme de passion qui étreignaient les deux amants s’était éteinte, les plongeant dans l’obscurité. Et enfin…Enfin, Soaric. Elle voulait pourtant croire encore qu’ils pourraient être heureux, recoudre leurs cœurs brisés…Mais elle lui avait dit tellement de méchancetés qu’il y avait peu de chance pour qu’il lui pardonne.
Et puis, elle savait que cette haine allait ressurgir d’un moment à l’autre. Lorsqu’elle verrait le regard peiné de Soaric posé sur Sia, ou encore lorsqu’il serait désolé de ne pouvoir lui apporter la richesse du gouverneur. Lorsqu’elle se rendrait compte que, peut-être, elle aurait pu avoir une vie meilleure avec Eghir.
Lola s’arrêta, essoufflée. Elle s’assit lourdement au sol, calmant le bébé qui hurlait toujours dans ses bras. Elle détailla les alentours, cherchant à se repérer : elle était dans une petite forêt, loin du bruits des hommes. Une sorte de sérénité se dégageait des troncs, et le chant mélodieux des petits oiseaux multicolores emplissaient l’atmosphère, la rendant doucereuse. La jeune femme sourit et chatouilla doucement le menton du poupon, qui émit un petit rire cristallin, heureux.
Comme il était facile, pour un si petit être, de se sentir bien. Il n’avait cas pleurer, et quelqu’un accourait pour s’occuper du moindre de ses désirs. Il ne manquait de rien et était sans cesse émerveillé. La plus petite chose, comme le bruit d’une voix qu’il connaissait et aimait le remplissait de bonheur. Depuis quand n’avait-elle pas écouté son cœur d’enfant ? Depuis quand n’avait-elle pas chanté, rigolé pour un rien ? Tout lui semblait tellement loin. Mais il suffisait de si peu…
-Je fous tout de travers, hein, Sia ? Il faut croire que le bonheur n’est réservé qu’aux enfants. Pour nous, c’est une chose éphémère. Il y a toujours quelque-chose pour venir le gâcher, au pire des moments.
Elle se pencha sur son petit visage et vit qu’il s’était endormi. Lola fronça les sourcils, étonnée qu’il s’endorme aussi vite, et bougonna intérieurement : elle, elle mettait toujours des heures à fermer l’œil.
La jeune femme pencha la tête en arrière, fermant les yeux. S’il fallait se conduire comme un gosse pour être heureuse, autant essayer tout de suite. Et si dormir faisait partie du lot, alors soit. Elle s’attendait à ne jamais pouvoir trouver le repos, comme toujours en ce moment, mais, contre toute attente, elle s’endormit aussitôt. Etait-ce la douceur des lieux, ou la fatigue dû à sa dépression….personne ne le sait vraiment, mais cette fois-là, Lola dormit comme un loir….
…Si bien que, lorsqu’elle se réveilla, le soleil était couché depuis longtemps. La jeune femme se frappa le front, se maudit au moins un milliard de fois, et tenta de sortir de cette forêt. Fort heureusement, un gentilhomme traînait justement par là et rentrait d’un long voyage : il passait par le village où Lola louait sa chambre et accepta aimablement de la conduire jusque là.
Ainsi, ils discutèrent de tout et de rien, Lola regoûtant aux simples banalités de la vie comme parler pour ne rien dire ou chantonner au rythme des sabots résonnant sur le pavé. Ce monsieur moustachu parvint même à la faire rire et, lorsqu’ils arrivèrent devant l’auberge, elle était d’excellente humeur. Mais cela n’empêcha pas à l’homme de dire tristement :
-Au r’voir, Mam’zelle. A une prochaine fois, pt’êt. Et réapprenez à viv’.
-Pardon ?
-Ce pti sourire triste que vous portez…Je l’connais bien, vous savez. Restez près d’vos proches, ils s’ront quoi faire. Ils vous aiment et vous soutiendront dans c’t’impasse. Vous méritez l’bonheur, vous aussi.
Lola l’observa un long moment. Cela se voyait ainsi tellement bien, qu’elle était malheureuse ? Il allait vraiment falloir qu’elle chasse ce nuage obscure au dessus de sa tête ou, au pire, parvenir à le cacher à la vue de tous. Peut-être que, si les gens se mettaient à croire à ses mensonges, elle se mettrait elle aussi à les croire, et se convaincrait qu’elle était vraiment heureuse… La jeune femme pencha la tête sur le côté en lui décochant un dernier sourire et chuchota :
-Merci, monsieur. Je ferais mon possible pour mériter ce bonheur, comme vous dites. Bonne chance pour la suite.
Il ôta son chapeau en guise de salut puis s’éloigna. Lola resta encore un moment sur le pas de la porte d’entrée, silencieuse, réfléchissant aux mots du paysan. Puis elle se décida à entrer gravit les marches une à une, silencieuse. Arrivée devant sa chambre, elle prit une énorme inspiration et pria pour trouver Soaric endormit. Mais, bien sûr, ce ne fut pas le cas.
Il l’attendait, près de la fenêtre, et lorsqu’il se tourna vers elle il n’affichait aucune émotion particulière. Lola aurait espérer trouver en lui de l’inquiétude, ou de l’amour en la voyant débarquer devant lui. Alors, ne sachant trop comment débuter la conversation, elle coucha Sia silencieusement. Ce fut seulement après un long moment que Soaric brisa ce silence pesant :
-Tu rentres tard…Logan est…avec les aubergistes.
Lola se contenta d’hocher la tête. A vrai dire, elle n’avait même pas remarqué qu’il n’était pas présent. Il devait sûrement être endormi dans un canapé, sous le regard bienveillant de Lyse ou de Polli. S’ils ne le rapporterait pas ce soir, elle le verrait demain. Ce n’était pas le plus important. La jeune femme pensa qu’il méritait d’avoir des explications et que, surtout, il ne devait pas penser qu’elle ait été batifolé avec un autre homme : si elle voulait reconstruire cette relation fragile, il devait absolument ôter cette idée de sa tête.
-Oui, je rentre tard, et je suis désolée, mon cœur.
Sa voix trembla légèrement sur les derniers mots. Elle n’arrivait pas à savoir si l’amour qu’elle diffusait avec cette phrase était sincère ou non.
-J’ai couru sans trop savoir où j’allais et, finalement, à bout de souffle, je me suis reposée dans une forêt. Je n’ai pas vu le temps passer. Excuse-moi.
Elle gardait la tête basse, ne sachant trop quoi ajouter ou que faire. C’est alors qu’elle remarqua, à la lumière vacillante des bougies, quelque-chose à sa main. Quelque-chose…De pas très normal. Un bandage l’entourait, et l’on pouvait observer des tâches de sang à travers. Lola releva la tête d’un geste brusque, effarée, puis se jeta presque sur lui en attrapant sa main. Elle défit doucement les bandes et examina longuement la blessure, avant de déclarer :
-C’est pas joli-joli. J’ignore ce que tu as fait, mais ça risque d’être dur à réparer. Quand tu t’es fait ça, il aurait fallu utiliser de bons remèdes. Ca a commencé à s’infecter. Hem…Soaric, je préfère être honnête : si on ne fait rien maintenant, tu risques de perdre l’usage de ta main.
Elle le regardait tristement, visiblement touchée : c’était la main qu’il avait l’habitude d’utiliser pour effectuer ses tâches. Il en avait absolument besoin ! Mais à cette heure-ci, les magasins de potions étaient fermés. Elle entreprit donc, avec les moyens du bord, de soigner sa blessure, désinfectant la blessure. Elle fixa un bandage neuf, de ses mains agiles et délicates.
Puis, lorsqu’elle eut fini, Lola garda sa main dans les siennes. Elle la serrait fortement, oubliant qu’il devait avoir terriblement mal, et se mit à pleurer doucement. Les larmes glissaient sur son visage, tombant sur la main de Soaric. Après une éternité, elle leva sa tête et déclara :
-Je suis désolée, Soaric…je suis désolée d’avoir agi comme ça…Oh, pardonne-moi…Mais c’est si dur…
Elle se tut, serrant toujours la main de son chéri. Elle porta ensuite ses doigts à ses lèvres, baisant leurs extrémités, puis elle mit sa paume contre sa joue et sourit. D’un sourire véritable, rempli d’amour, sincère. Un sourire rempli d’espoir, l’espoir que tout rentre enfin dans l’ordre. Du moins, pour le moment. Car qui sait ce que nous réserve l’avenir… ?
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 26 Déc - 0:14
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 26 Déc - 13:46
Soaric l’entraîna sur son lit, la forçant à s’asseoir tout contre lui. Il la serra contre son torse et elle saisit sa chemise de ses poings, comme pour le retenir de partir. Elle pleura ainsi un long moment, n’osant bouger d’un cil par peur que tout ne soit qu’un rêve. Qu’elle se réveille par un geste brusque et qu’elle se réveille dans la forêt, redevant haineuse et cruelle.
Lorsque ses sanglots se dissipèrent, le jeune homme la redressa légèrement et l’obligea à le regarder dans les yeux. Elle desserra les poings, glissant ses mains le long de son torse (..miam **) jusqu’à ses hanches qu’elle entoura avec douceur, éperdument amoureuse. Elle sentit qu’il avait énormément de choses à dire, c’est pourquoi elle se tut pour le laisser déverser sa peine.
-Pardonne-moi mes propos aussi…je…ne m'étais pas rendu compte qu'ils étaient si blessants.
Il abaissa sa tête piteusement, tandis qu’elle-même la secouait, pour lui signifier que ça n’était pas si grave que ça. Elle serra légèrement son emprise, pour l’inciter à poursuivre et avouer ce qui lui pesait sur le cœur…
-Et…pour le petit…il s'appellera Sia alors…mais… sache que jamais je ne lui ferais de mal. Je ne peux te cacher que ce sera sans doute dur par moments…mais…je…je ferais tout pour le considérer comme le mien…
Il leva la tête, plantant son regard dans le sien pour lui prouver sa sincérité. Cette fois, elle hocha la tête en souriant légèrement : elle savait très bien qu’il ne lui ferait pas de mal. Même s’il s’en était déjà pris à un enfant, elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne lèverait pas la main sur les siens. Même s’ils ne lui appartenaient pas vraiment. Il en était tout simplement incapable. Soaric caressa la joue de Lola, et elle tourna légèrement la tête pour l’embrasser du bout des lèvres. Elle ferma les yeux, savourant le contact de sa peau douce, écoutant la suite de ses paroles :
-Je me doute que pour toi ce doit être aussi dur…et je voudrais que tu me parles Lola. Que tu me dises ce que tu as. Je peux peut-être t'aider…je ne voudrais plus revoir la Lola d'avant…cela ne te ressemble pas tu sais…ce n'était pas la Lola que j'aime…
Qu’elle lui dise ce qu’elle avait ? Mais qui avait-il de plus à dire ? Il devait probablement se douter de tout, non ? Elle aimait deux hommes à la fois, et l’un l’avait rejetée. Il suffisait de voir comment elle avait parlé auparavant pour s’en douter. Elle avait un fils qu’elle devait imposer à Soaric, et dont le véritable père risquait de vouloir rester dans l’ombre. Tout allait de travers, rien ne se passait comme elle le voulait. Voilà ce qu’il y avait.
-Et aussi…je voudrais connaître ce qu'il c'est passé avec…lui. Ce qu'il t'a dit. A moins que tu ne veuilles pas me le dire…enfin…je…
Lola se mordilla la lèvre : il ne connaîtrait probablement jamais la raison de leur dispute, ou son contenant. Elle en avait déjà plus qu’assez d’y penser, alors le ressasser à voix haute… ! Non, c’était impossible. Soaric avait beau être son fiancé, elle avait beau l’aimer à la folie, elle ne pouvait tout simplement pas lui avouer la vérité. Mais s’il tenait vraiment à avoir une réponse, elle pourrait toujours…l’inventer. Le jeune homme reprit d’un ton plus bas :
-Je t'aime Lola. Malgré tout. Malgré toutes tes paroles, ou tes gestes…et je suis prêt à les endurer encore et encore, si cela peut te faire du bien. Je prendrais sur moi…et si jamais…
Son visage se crispa légèrement, comme si la suite risquait d’être assez douloureuse pour lui. Les mains de Lola raffermirent leur emprise sur la taille de Soaric, et elle attendit, déglutissant, retenant sa respiration. Elle avait peur de deviner ce qu’il présageait de faire, si tout allait vraiment mal…
-Si jamais tu n'en peux plus ou…ne me veux plus, ne me supporte plus ou que sais-je encore…dis-le moi. Ne te force pas à rester avec moi si tu n'y arrives plus. Je ne veux pas être ton fardeau. Et si cela arrivait…j'irais me dénoncer pour la famille. Justice serait rendue et tu n'aurais plus ce poids non plus sur ta conscience…
Il attendait sa réaction. En fait, elle ne savait que penser. Ne plus vouloir de lui semblait au-delà de ses limites. Elle l’aimait éperdument ! Jamais elle ne pourrait envisager de se séparer de lui. Même tout à l’heure, lorsque la haine l’étreignait, elle n’avait pas envisagé de mettre fin définitivement à leur relation. Elle l’aimait trop pour ça. Et puis, s’il devait se dénoncer pour la famille…Que ferait-elle, toute seule ? Retourner voir le gouverneur ? Pas après ce qu’il lui avait dit. Et, quand bien même, il se sentirait plus bouche trou que jamais. Elle ne pourrait même pas s’imaginer vivre avec quelqu’un d’autre. Non. S’il faisait ça, elle finirait ses jours plus solitaire que jamais, ne trouvant même plus la force de s’occuper de ses enfants…
-Non….Soaric. Ne te dénonce pas. Ne le fais jamais, je t’en prie. J’ai…trop besoin de toi. Et même si tu as l’impression que je te repousse, je t’aime encore. N’en doute jamais.
La jeune femme remonta ses mains sur le corps de son amour, les calant derrière sa nuque. Elle entoura ensuite ses hanches de ses jambes, se collant tout contre lui. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres de distance, et après s’être imprégnée de la lueur heureuse dans les yeux de son amant, elle combla ce qui les séparait en l’embrassant.
Elle glissa même ses mains sous sa chemise, parcourant ses abdos trop canon de ses doigts et continuant à l’embrasser amoureusement. Elle était même sur le point de retirer complètement ses vêtements, lorsque la porte s’ouvrit en grand. Trois silhouettes se tenaient à l’entrer, et un ‘mamaaaan !’ retentissant lui parvint dans les oreilles. Le petit Logan courut se nicher dans ses bras, sous l’air gêné de Polli et de Lyse. Ils s’excusèrent rapidement, leur proposant même de prendre le petit mais Lola refusa. Ils s’en allèrent donc, encore rougissant, les laissant à quatre.
Lola déposa Logan dans les bras de son père, où il se blottit tout contre son torse. Il s’endormit rapidement alors même qu’il était en train de murmurer, plus bavard que jamais. La jeune femme déposa un baiser sur sa tempe, puis s’empara de nouveau des lèvres de son chéri.
-Il vient toujours quand il faut pas, ce gosse ! Bon, aller, viens. Allons dormir. Demain, j’irais te chercher tous les remèdes qu’il faut pour ta main !
Elle enfila rapidement une petite nuisette, très fine (huhuhu) et se coucha dans son lit. Soaric s’était occupé de déplacer Logan dans ses propres draps, et il l’attendait déjà, vêtu simplement d’un dessous de pyjama. La jeune femme le regarda en souriant et lâcha tout haut, au lieu de le penser très fort :
-Hmm…Tu es plus musclé et bronzé qu’avant…C’est tellement sexy.
Lola se glissa dans ses draps, s’installant tout contre lui. Elle s’amusa à dessiner de son doigt des contours sur le torse de son chéri en l’embrassant passionnément. Puis, tombant de fatigue, elle s’endormit la tête contre lui, profitant de cet instant de bonheur.
Vous connaissez tous le dicton ‘Le calme avant la tempête’ ? Hé bien…C’était exactement ça. La tempête se préparait, planant au dessus d’eux, violente à souhait. Ils n’avaient pas fini de souffrir, ces deux là. Malheureusement, il y a toujours moyen de creuser plus profondément encore, au lieu de se relever complètement.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 26 Déc - 14:46
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mer 26 Déc - 23:56
Cette nuit-là, Lola dormit admirablement bien. Elle était installée contre le torse puissant de Soaric, rassurée par ses bras protecteurs, profitant de la chaleur de son corps. Elle adorait avoir quelqu’un d’aussi aimant que lui pour s’envoler au pays des rêves, persuadée que rien ne pourrait lui arriver.
Avant de sombrer dans le sommeil, la jeune femme s’imagina ce que se devait être de se réveiller tous les jours dans les draps soyeux du gouverneur. Elle essaya de se rappeler son sourire, sa bouche contre la sienne, sa main habile sur son corps et elle frissonna. Ce devait vraiment être merveilleux, aussi, de pouvoir lui appartenir complètement, de s’abandonner définitivement à lui, sans aucun remord…Oh oui. Ce devait être merveilleux de vivre avec lui. Lola laissa enfin Morphée la serrer dans ses bras, désireuse de rêver d’Eghir pour avoir au moins, pour un instant, l’illusion qu’il pourrait encore y avoir une chance pour eux.
Le lendemain matin, ce ne fut pas le coq du fermier voisin, ni les hurlements de la femme de la chambre d’à côté qui la réveillèrent, mais une caresse le long de sa joue, infiniment douce et exquise. Lola ouvrit les yeux, découvrant le visage amoureux de son chéri. Elle lui sourit, et s’apprêtait à lui demander s’il avait bien dormi, mais il l’en empêcha en déposant un baiser sucré sur ses lèvres.
Puis Logan leur avertit d’un long bâillement qu’il était lui aussi éveillé, et les deux parents entreprirent d’endosser leur rôle : Lola s’occupa de Sia, changeant son lange et le nourrissant, tandis que Soaric aida le petit à s’habiller. La demoiselle entendit son fils adoptif parler à n’en plus finir et elle leva les yeux au ciel, amusée. Comment pouvait-il dire autant de chose à la fois ?? Il dirigeait au moins trois conversations en même temps ! Et, le pire, c’est que Soaric arrivait à suivre.
-Ton grand frère est impressionnant, n’est-ce pas ? Je me demande comment tu seras, toi, à son âge ?! Pas autant bavard, j’espère. T’imagines pas comme c’est fatigant ! Un mon bébé ? Mon petit bébé d’amouuuur…
Elle se pencha sur son petit ventre et le couvrit de baisers, lui arrachant des petits rires de bonheur. Lola était véritablement aux anges. Cet enfant, qu’il s’appelle Sia ou Elyas, qu’il ait n’importe quel père…Elle l’adorait. Il était tout ce qu’il y avait de plus merveilleux au monde en ce moment. Et elle espérait que Soaric pense bientôt pareil…
Il arriva justement près d’elle, se tenant à une distance raisonnable de l’enfant. S’il voulait comme elle accepter le fait qu’il ne soit pas le papa de ce bébé, ce n’était absolument pas comme ça qu’il devait agir. Un jour, lorsqu’elle sentirait qu’il serait déjà un peu plus prêt, elle lui déposerait Sia dans les bras, qu’il le veuille ou non. Elle se jura même de partir en ville, l’obligeant ainsi à s’en occuper. Il serait alors obliger de craquer !
Enfin, soit. Pour l’instant, elle lui laissait le temps d’avaler la nouvelle, et elle respecterait ses choix. Lola remit le poupon dans son berceau, lui donnant un nounours à mâchonner. Elle pensa à lui acheter quelque-chose pour qu’il puisse mordre, car il commençait à faire ses dents. Il suffisait de voir les cernes de ses parents pour le comprendre ! (bouahahah !)
Soaric l’entraîna alors dans la salle de bain et commença à lui enlever ses habits, un à un, consciencieusement. Elle le laissa faire, savourant cet acte si simple mais si sensuel à la fois. Ses gestes lui donnaient une envie folle de se jeter sur lui, de l’embrasser et de lui donner autant de plaisir qu’elle ne le pouvait. Mais elle se retint, laissant simplement le jeune homme faire ce dont il souhaitait. Il n’avait peut-être pas envie de faire l’amour avec elle à l’instant même (enfin bon, les hommes ont toujours envie !), voulant juste se rappeler les moindres courbes de son corps. De toutes manières, ils feraient ce qu’il voudrait.
L’amant de Lola se saisit de la bouche de sa fiancée, la poussant délicatement sous le jet de la douche. Il entreprit de la laver entièrement, Lola retenant son souffle, et la massa même (ça me donne juste trop envie d’un massage….Vilaine.) pour qu’elle se détende. Elle était totalement comblée. Elle se représenta Soaric devenir masseur mais chassa rapidement cette idée de son esprit : s’il devenait masseur, une troupe de filles viendraient faire la file devant son établissement, et il serait obligé de parcourir leurs corps de ses mains. Et Lola, terriblement jalouse, risquerait de piquer une crise monumentale.
Lorsqu’il eut terminé ses multiples caresses et qu’elle fut toute propre, Soaric se saisit d’un essuie et la sécha, parcourant charnellement sa peau, embrassant la moindre parcelle de son corps. Lola ne put finalement retenir un soupir d’aise, et sourit lorsqu’elle croisa son regard de braise. Comment le décrire, à ce moment, en un mot ? Ah, oui. Evidemment. Sexy. Terriblement sexy. (*o*)
Il la laissa s’habiller toute seule, et elle regretta presque son choix : elle était pratiquement sûre qu’il aurait réussi à rendre cet acte si simple en plaisir absolu, mais elle ne discuta pas. Ce moment était bien trop précieux ! Il ne fallait surtout pas qu’elle en demande trop à la Vie. Sinon, tout risquait de s’écrouler, une nouvelle fois.
Lorsqu’ils sortirent de la salle de bain, Logan était penché sur le berceau de Sia, et remuait des jouets devant son nez, lui racontant une histoire à sa façon. Elle était d’ailleurs si abracadabrante que Lola ne put s’empêcher d’éclater de rire, vexant son fils adoptif. Mais dès qu’elle lui déposa un gros bisou sur sa tête, il retrouva son sourire et un flot de paroles jaillit de nouveau de la bouche du petit garçon. La jeune mère se saisit de Sia et la petite famille descendirent les marches, tellement joyeux que ça en était presque trompeur. Les deux parents confièrent leurs enfants aux aubergistes, qui acceptèrent cette proposition avec empressement.
Le couple pouvait ainsi profiter d’une matinée rien qu’à deux, juste en amoureux. Ils déambulèrent donc dans les multiples rues de la ville, observant chaque étale devant eux, Lola s’émerveillant sur la moindre petite chose. Son côté enfantin était revenu momentanément, et elle remercia les dieux de pouvoir être si heureuse pour le moment.
Ils arrivèrent finalement devant l’herboriste et Lola acheta bons nombres de médicaments, pour la main de Soaric ou pour les petits bobos que Logan se faisait souvent. Elle prévit même un bâton de réglisse pour Sia, lui permettant de faire ses dents. (…ça se fait ! Je crois….Il…me semble O.o) Soaric porta en vrai gentleman tous ses produits, et lorsqu’ils passèrent devant une bijouterie, il s’arrêta. Il expliqua d’un air désolé :
-Je…t'avais acheté un collier en revenant mais…hier…sous le coup de la colère je l'ai…brisé…alors, choisis-en un. Choisis celui que tu veux et je te l'offre.
Lola hocha la tête, comprenant tout à fait. Elle lâcha donc sa main et écouta les conseils du bijoutier, observant avec attention les colliers représentés. Son choix se porta finalement sur une chaînette couleur or, portant un cœur en médaillon. Le vendeur expliqua aimablement qu’elle pouvait y glisser une peinture miniature (je sais pas si y’a des photos XD) représentant l’homme qu’elle aimait.
La demoiselle était littéralement enchantée : elle avait un nouveau collier à se mettre, deux enfants merveilleux et un fiancé plus qu’attentionné. Elle espérait que ce bonheur reste encore longtemps mais malheureusement, Soaric vint tout gâché. En effet, d’un ton léger, il tint ses propos :
-Je suis désolé de ne pouvoir faire mieux niveau prix…je n'ai pas les moyens pour, contrairement à d'autres…
Mais même si ce n’était qu’une plaisanterie, cela énerva au plus haut point Lola. Pourquoi se comparait-il à Lui ainsi ? Il était différent, ne croulait pas sur l’or, mais il était plus que formidable ! Et puis, elle essayait de ne plus penser à Eghir, et voilà qu’il le ramenait sur le tapis ! En plus, elle avait senti comme une critique envers le gouverneur avec cette phrase, et cela l’énerva au plus haut point.
Lola prit le collier des mains du bijoutier, et elle s’en alla sans un mot, attachant son collier sans y prêter plus aucune attention. Elle se demanda néanmoins quel portait devait-elle glisser dans le cœur. Et, avec la remarque vexante de Soaric, elle n’était plus sûre de son choix.
Le jeune rattrapa Lola en courant, se plaçant juste devant elle pour la forcer à stopper sa course. Il fronça les sourcils et demanda sans ménagement :
-Désolé ! Je plaisantais ! Tu ne vas pas te fâcher pour ça, si ?
Elle lui lança un regard courroucé avant de le pousser sur le côté, continuant ainsi sa route. Lola marcha ainsi à toute vitesse pendant une bonne centaine de mètres, puis elle se retourna vivement, manquant de bousculer Soaric. Elle hurla presque, lui donnant des explications :
-Arrête de faire ça ! Oui, Il est plus riche que toi, et alors ? Je ne veux plus t’entendre parler de lui, c’est clair ?! Tu m’énerves quand tu fais ça ! Et arrête de faire ton air de blessé, j’en ai rien à foutre si je te fais mal !
Mais dès l’instant où les mots franchir ses lèvres, elle regretta leur portée. Soaric se retourna, touché par ses paroles, Lola sur ses talons. Elle tenta de l’arrêter en saisissant son bras, mais il se dégagea et continua son chemin. Aussi, ne trouvant pas de meilleure idée, elle se jeta sur son dos, les faisant tomber à la renverse tous les deux. Elle s’assit dans le creux de son dos, le retenant au sol. Puis elle se pencha sur le creux de son oreille, ignorant la foule qui s’entassait pour observer ce drôle de duo :
-Excuse-moi, je ne voulais pas dire ça. C’était idiot de ma part.
Et pour lui prouver qu’elle était sincère, elle lui mordilla légèrement l’oreille, sachant qu’il adorait ça. Elle se releva, époussetant ses habits et aida à Soaric à en faire de même. Ils se dirigèrent vers l’auberge, où elle entreprit de soigner ses blessures.
Plus tard, ils étaient en train de manger silencieusement leur repas, Soaric jouant chez un ami et Sia dormant profondément dans leur chambre. Après une éternité, Lola déposa bruyamment ses couverts sur la table, attirant le regard de tout le monde. Lilly s’approcha, curieuse, mais la jeune femme les ignora tous. L’artisane ficha son regard dans celui de son chéri, puis elle déclara, sérieusement :
-Il faut que l’on s’occupe du mariage, Soaric. Il ne s’organisera pas tout seul.
Toute l’auberge émit un « ooooh » de tendresse, et Lola sourit doucement. Elle se saisit de la main de Soaric, et ils applaudirent tous avant de recommencer leur bavardage. Lilly se planta près d’eux, leurs proposant de garder les petits cette nuit. Elle ne désirait absolument pas les déranger comme hier, surtout après la demande de Lola. La demoiselle accepta humblement, et attendit que la bonne femme soit partie pour poursuivre :
-Je suis vraiment désolée pour tout à l’heure. Mais c’est vraiment pas en se terrant dans le silence qu’on fera bouger les choses. Je suis sûre qu’en organisant le mariage on sera aussi proche qu’avant. Et puis, ce soir…Je te promets de faire tout ce que tu veux.
Elle sourit d’un air coquin, attendant sa réaction. Elle avait déjà hâte de se mettre au boulot. Ils devraient aussi commencer à reprendre leurs ventes de meubles, mais ce serait uniquement quand la main de Soaric irait mieux. Ce travail risquait de rétablir complètement leur complicité et ainsi, ils penseraient tous les deux à autre chose que Sia ou Eghir.
Oui, c’était sûrement la meilleure des solutions à faire. La rage de Soaric serait loin, la haine de Lola n’existerait plus que dans les souvenirs les plus éloignés. Seulement, elle ne pouvait étouffer ses sentiments pour Eghir. Et ils surgiraient sûrement au pire des moments. Le retour de Soaric avait réussi à dissiper légèrement son envie de Le revoir, mais elle savait que cela ne durerait pas très longtemps.
Seulement, elle désirait éperdument croire à l’impossible. Mais en faisant cela, elle risquait de faire plus de mal en et autour d’elle qu’autre chose. Mais je ne suis qu’une pauvre narratrice, et ne puis l’avertir…Alors je vous laisserai juger sa faute par vous-même…
[HS: désolée s'il est moins bien, mais j'avais pas trop d'idées =/ enfin! Là tu peux faire le trommpagement de prénom...dans le feu de l'action, hein x]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 27 Déc - 14:32
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 27 Déc - 16:39
-Ne t'excuse pas, j'ai été idiot de dire ça aussi.
Soaric saisit la main de Lola, hésitant, mais lorsqu’elle raffermit son emprise, il sembla se détendre et se mit même à sourire. Elle fit de même, l’incitant ainsi à poursuivre. Il reprit donc la parole, avec plus d’assurance :
-Oui, commençons à organiser le mariage. Il faut voir avec ta famille aussi. Nous pouvons leur envoyer une lettre non ? Comme ça ils ont le temps de se déplacer…Faisons-le en été ! Comme ça nous pourrons mettre les tables dehors et les enfants joueront à la rivière ! D'ici là la maison sera refaite !
Lola hocha la tête, heureuse. Elle préviendrait chaque membre de sa famille, et bons nombres de ses amis. Son ancien maître aussi, qui serait certainement content de la revoir et serait fier du médecin qu’elle était devenue. Elle allait sûrement avoir besoin son frère avant le mariage. Car, même si elle ne l’avait pas encore dit, dans sa famille….C’était toute une affaire. Il n’y avait pas simplement un échange d’alliance, des paroles et un baiser pour que deux êtres unissent leurs vies, mais il y avait tout un spectacle. La danse qui amenait la mariée au marié, où la femme passait dans les bras de tous les hommes qui avaient comptés dans sa vie, allant du père jusqu’à l’ami intime. Puis il y avait évidemment la danse des deux mariés, compliquée mais merveilleuse à regarder. Elle-même ne la connaissait pas, et ce serait sa mère qui serait forcée à lui apprendre.
Et puis, au soir, devant le buffet, l’homme devait émettre un long discours pour promettre à son épouse qu’il la protégerait et l’aimerait tout le long de sa vie. Et puis….Il y avait la danse entre belle-mère et gendre. Et vu comme ils s’entendaient bien… Lola sourit, s’imaginant déjà la terrible scène qui les attendrait. Ce serait sûrement très divertissant pour le publique !
Lorsque la nuit tombait, les deux amoureux devaient embarquer dans une petite chaloupe, décorée avec soin par les mères et sœurs des mariés. Eclairée par une torche, ils voguaient quelques instants, jusqu’à parvenir juste en face d’une petite auberge en bois. Car oui, le mariage de la famille Elwëe (c’est ça son nom de famille ? XD) se devait d’être toujours au même endroit. En fait, c’était presque un énorme événement pour le petit village où ils vivaient. La nuit de noces était préalablement réservée, et les gérant de l’auberge créait une atmosphère d’amour dans l’une de leur chambre. Après cela, ils partaient en Lune de Miel où ils voudraient, bien entendu. Vraiment, elle avait hâte d’y être…
-Je t'offrirais la plus belle robe que je trouverais Lola. Tu seras magnifique.
Depuis toute petite, la jeune femme s’était imaginée la robe de ses rêves, pour son mariage. Elle savait chaque coutures qu’elle voudrait qu’il y ait, et n’aurait simplement qu’à demander à sa mère de l’exécuter. Réputée pour ses doigts de fée, elle ferait certainement du magnifique travail. Ainsi, Soaric n’aurait même pas débourser un centime. Il ne serait pas obligé de se comparer au gouverneur, comme ça…
Ils discutèrent une bonne partie de l’après-midi des invités qu’il y aurait, Soaric informant sa compagne qu’il ne voudrait pas trop de monde au mariage. Elle essaya du mieux qu’elle peut d’éliminer les personnes de la liste, mais il y en avait trop qui comptait pour elle. Sans parler des personnes du village qui viendraient se rajouter d’eux-mêmes, mais il ne valait mieux ne même pas lui en parler !
Ils sortirent ensuite dehors, se promenant main dans la main, profitant du soleil. Sia s’était rendormi après avoir lui aussi manger goulûment, et ils avaient encore le loisir de se retrouver seul à seul, Logan jouant encore chez son ami. Soaric demanda alors soudainement :
-Il faudrait peut-être l'envoyer à l'école non ? Je n'y suis pas allé…on m'a juste placé à la sélection comme ça…et Logan est vif et intelligent. Il est capable d'aller chez les Sages. Peut-être même de devenir Gouverneur ! Imagine !
(à l’école ? Pauv’ gosse…Qu’a-t-il fait comme bêtise pour mériter ça !) Lola exprima son accord, devenant soudain rêveuse. Elle aurait très bien pu s’énerver sur sa dernière affirmation, mais elle ne releva pas. Parce-qu’il avait totalement raison ! Logan avait tout à fait l’étoffe pour devenir un grand Gouverneur, juste et honorable. Et puis, elle pourrait toujours trouver un moyen de se glisser près de lui, lors d’une quelconque réunion, retrouvant les beaux yeux d’Eghir. Il serait forcé de tomber à nouveau sous son charme, et accepterait sa proposition…
L’après-midi se passa, et rapidement les étoiles naquirent dans le ciel. Le petit couple les observait pensivement, plongé dans le silence. Ils souhaitèrent bonne nuit à leurs enfants, Soaric restant une nouvelle fois en retrait, au lieu de prendre Sia dans ses bras. Mais Lola ne lui en voulait pas. Il craquerait forcément un jour.
Lola lui saisit la main, l’entraînant à sa suite dans leur chambre. Dès qu’ils franchirent la porte, Soaric devint fougueux et se jeta sur ses lèvres, l’embrassant avec envie. Il la plaqua contre un mur, ses mains commençant à parcourir son corps avec ardeur. Il s’essaya à de nouveau plaisir, rendant Lola au supplice. Elle le regardait, les joues en feux, désireuse qu’il s’introduise définitivement en elle ou qu’il la laisse au moins lui rendre la pareille. Mais il l’en empêchait, la rendant de plus en plus hystérique, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se retenir de jouir. Il ignorait que quelques semaines auparavant, le Gouverneur Maedren accomplissait exactement les même gestes, de ses mains expertes. Et elle ne put s’empêcher de penser à lui. De penser que ce n’était plus Soaric qui la faisait ainsi languir, mais Eghir.
Soaric la porta alors jusqu’à leur lit, la déshabillant rapidement. Elle fit de même, avec empressement, et se mit à son tour à lui procurer un plaisir immense. Leurs lèvres ne se détachaient plus, leurs corps étaient plus chauds que jamais. Ils n’avaient jamais connus ça. Lola déposa son front sur l’épaule de son chéri, essoufflée, glissant ses mains le long de son dos. Elle voulait plus. Elle leva des yeux brillants vers lui, et il comprit sa demande aussitôt.
Il vint en elle doucement, et elle soupira de satisfaction. Elle imaginait Eghir et elle, dans sa chambre, plus tôt. Elle revoyait son visage, ses mains usées par les multiples travaux, son air de séducteur. Et, grâce à Soaric, elle pouvait se remémorer le plaisir infini qu’il lui avait procurée cette nuit là.
-Oh…Oui…Eghir…chuchota Lola, malgré elle.
Les mouvements se stoppèrent nets. La jeune femme ouvrit les yeux, fronçant les sourcils, interrogeant Soaric du regard. Qu’avait-il ? Pourquoi avait-il arrêté sa cadence ? C’était si bon… !
-Tu as dit quoi là ?
-Mais rien ! Continue, Soaric…
Elle lui administra une petite claque sur les cuisses, pour qu’il reprenne ses assauts. Ainsi, sans s’en rendre compte, elle s’était trompée de prénom. Lola espérait qu’il croit qu’il ait rêvé, oubliant ainsi ce passage pour le moins…honteux. Elle devait simplement faire gaffe à ne plus penser à Eghir, et tout irait pour le mieux.
Soaric lui obéit, reprenant ses allers et venues incessantes. Il accéléra, ses traits se détendant sous le contentement. Il se fit plus fougueux, plus passionné que possible, emmenant sa fiancée au paradis. Et encore une fois, l’esprit de Lola lui échappa et elle souffla une nouvelle fois le prénom du gouverneur, arrêtant sans le vouloir ce moment pourtant si intense.
L’archer ralentit ses mouvements, jusqu’à se figer complètement. Elle ouvrit à nouveau les yeux, des perles de sueurs coulant sur son front, agacée qu’il s’arrête en si bon chemin. Elle l’interrogea du regard, cherchant à comprendre la raison de tout ce cirque. Il lui expliqua donc, devenant froid :
-Tu la redis.
Lola haussa les épaules, levant les yeux au ciel. Elle tenta de recommencer son jeu, faisant celle qui ne comprenait absolument pas de quoi il parlait. Elle secoua la tête, chuchotant un « mais non » peu convaincu et attendit qu’il s’abandonne une nouvelle fois à elle. Mais il resta au dessus d’elle, s’appuyant sur ses mains, à l’observer. Finalement, il dit, et la colère pouvait s’entendre dans sa voix :
-Je le fais si mal que ça ? Que tu confondes nos prénoms ? Ou imagines-tu que c'est lui à ma place ?
Lola tourna la tête vers la fenêtre, observant la buée qui s’y était incrusté. Tout avait si bien débuté, pourtant ! Il avait de nouveau tout gâché. C’était si difficile que ça, pourtant, de faire comme si de rien n’était ? Il se retira lentement d’elle, et se mettant à genoux devant elle. Elle se redressa aussitôt, croisant les bras sur sa poitrine, et lui dit sèchement :
-Pour répondre à ta question, non, tu le fais pas mal ! Tu es di-vin. Sérieusement ! Tu n’as pas vu comme tu m’as fait grimper au plafond ?!
Elle se releva, enfilant rapidement un peignoir. Elle n’avait plus envie de faire l’amour, maintenant. Il venait de tout ruiner. Ils étaient si bien, et il avait trouvé un moyen pour briser le charme de la scène. Elle se tourna vivement vers lui, et lui lança, glacée :
-Tu m’avais jamais fait tout ça. Alors que Maedren, si. Je pourrais te raconter tout en détails, te citer tout ce qu’il fait mieux que toi ou ce que tu n’oses pas faire mais…Non. Tu ne le mérites pas. Alors, oui, je pensais à lui, mon cœur. Mais apparemment, c’est trop te demander de faire semblant de rien.
Soaric se contenta de la regarder, ne laissant passer aucune émotion sur son visage. Elle se rapprocha de lui, constatant qu’il n’avait pas bougé d’un poil. Alors elle caressa doucement sa joue, faisant contraste avec le visage glacé qu’elle lui offrait et murmura :
-Tu devrais au moins faire l’effort d’afficher tes sentiments, espèce de salaud. Tu réussi toujours à tout foutre en l’air…Je parie que ça te fait plaisir. N’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu attends, pour craquer ?! Pour chialer ?! Vas-y, merde ! Défoule-toi sur moi ! Demande-moi de dire ce que tu ne veux pas entendre !
Le jeune homme ferma lentement les yeux. Elle était toujours penchée sur lui, tellement près de son visage qu’elle aurait pu l’embrasser. Mais elle n’avait plus envie de lui. Plus aucune envie. Elle voulait simplement qu’il arrête son jeu d’enfant martyr. Elle détestait cela. Elle le détestait. Soaric rouvrit les yeux et fit doucement :
-Tu m'as dit que je dois sourire dans toutes les situations et que je dois t'épauler. Je n'ai pas à pleurer devant toi. Et je ne me défoulerais pas sur toi. Je n'ai pas envie de redevenir l'homme qui a tué cette famille.
Lola le poussa de toutes ses forces sur le lit, montant sur son ventre. Elle ramena le peignoir sur elle, pour qu’il ne puisse en aucun cas profiter de voir son corps. Il n’en avait pas le droit. Il n’en avait plus le droit.
-Je. T’ai. Ordonné. De me demander ce que tu ne veux pas entendre !
Il restait buté, muré dans le silence. Elle empoigna ses épaules, le secouant de toutes ses forces, et lui hurla des injures à la figure, lui agençant toujours qu’il lui demande de jeter des atrocités à la figure. Mais comme il n’en faisait rien, elle déclara d’elle-même, le relâchant et pleurant en même temps :
-Eghir est meilleur que toi ! Il est plus riche, plus mûr, plus beau ! Il fait cent fois mieux l’amour que toi, il sait ce qu’une femme désire alors que toi tu n’es qu’un débutant misérable ! Tu n’y connais rien à la vie ! Tu n’es rien sur cette terre, tu n’es rien pour moi ! Tu n’es qu’un horrible meurtrier ! J’aurais dû partir avec lui, tu entends ?! J’aurais dû te laisser tomber !
Lola se releva, attrapant des habits au hasard dans son armoire. Puis elle se dirigea vers la porte, entendant Soaric se relever. Elle allait ouvrir la porte, mais il l’en empêcha.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 27 Déc - 18:12
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 27 Déc - 22:58
Soaric la rattrapa avant même qu’elle n’ouvre la porte. Il l’empoigna fermement par les poignets, et la lança à travers le lit avec colère. Il s’assit sur son ventre, lui tenant toujours les bras, pour l’empêcher de gesticuler. Il s’approcha de son visage et lui lança froidement, la regardant dans les yeux :
-Ton "Eghir" n'aurait pas deux minutes à t'accorder, là-bas. Il viendrait le soir, te ferait l'amour comme tu aimes tant qu'il le fasse, et ce serait tout. La journée il serait derrière son bureau à travailler. Tu devrais le suivre à ses soirées mondaines, le genre de soirée que tu détestes, et tu serais forcée de jouer à l'adulte. Dès que tu ferais un caprice, il te paierait la chose que tu veux pour te calmer et ce serait réglé. Avec lui, pas de promenade en forêt avec les enfants. Pas de soirée à deux dans un canapé à discuter de tout et de rien. Il fait mieux l'amour parce qu'il a déjà connu des dizaines et des dizaines de femmes. Moi je n'ai connu que toi. Si tu veux je peux aller voir les putains et leur demander conseil.
Le souffle de la Haine caressa la joue de Lola, et ses mains glacées l’étreignirent avec force. Elle aurait très bien bu décider de l’ignorer, de se débattre, mais elle décida de s’y abandonner complètement. Elle afficha un masque de colère, mais au fond elle était complètement brisée. S’il allait voir une autre femme qu’elle….Lola risquait probablement de le quitter. Même si lui avait réussi à la pardonner de l’avoir trompée ; elle, elle n’en aurait pas la force. Car elle était verte de jalousie, et rien que un regard échangé ou un sourire à une commerçante la rendait suspicieuse.
Et puis, la jeune femme ne voulait pas croire ce qu’il disait. Si elle se mariait au gouverneur, elle était sûre qu’il trouverait le temps pour elle. Son rôle ne risquait pas de le prendre à pleins temps ! Et puis, pour les soirées mondaines, il suffisait juste qu’elle se porte pâle et elle ne serait pas obligée d’y assister. Il serait obligé de passer du temps avec elle ! Non… ?
Oh, et puis, elle voulait qu’il se taise ! Qu’il la ferme, une bonne fois pour toute, pour qu’elle n’ait pas à écouter ces horribles mensonges. Elle tenta de plaquer ses mains sur ses oreilles, pour ne plus l’entendre parler, mais il l’étreignit plus fort pour l’en dissuader, reprenant la parole :
-Alors si je ne suis rien pour toi, si je ne vaux rien, et si je gêne tant que ça, va. Va le retrouver. Mais ne reviens pas pleurer dans mes jambes lorsque tu te rendras compte qu'il n'est pas si charmant que ça. Il est ignoble et tu ne le vois pas. Quoique là, vu ton air, tu lui ressembles pas mal.
Ca y était. Il était aller trop loin. Le temps sembla s’arrêter pendant un moment, Lola et Soaric se jaugeant du regard mutuellement. Ils observaient la peine qu’ils avaient faites l’un à l’autre. Puis le premier coup partit. Il fut surpris et libéra son emprise, lui permettant ainsi de continuer à le battre. La jeune femme n’avait jamais frappé de sa vie, mais elle trouva en la haine qui la dévorait un besoin irrésistible de le faire. Elle le rua de coup, sa force étant décuplée, jusqu’à ce que le sang commence à perler. Ce fut en fait à ce moment qu’elle compris qu’elle y avait été trop fort. Qu’elle devait absolument se contrôler.
Lola jeta un regard effaré en direction de Soaric, puis se décida à se relever. Elle reprit les habits qu’elle avait saisi un instant plus tôt et sortit de la pièce, claquant la porte derrière elle. Elle enfila rapidement les vêtements, laissant son peignoir sur le pas de l’entrée, et dévala les escaliers quatre à quatre.
La jeune femme était plus qu’enragée, et avait terriblement besoin de libérer sa colère, autrement qu’en frappant son fiancé. (bonne idée tiens XD) Elle courut, s’éloignant de plus en plus de lui, jusqu’à atteindre la forêt qu’elle avait prise la veille même.
Lola aperçut un feu de camp, des hommes installés autour, mais elle les ignora. Elle se saisit d’une épée posée contre un tronc et s’écarta du petit groupe pour trouver un espace vide, entouré d’arbres immenses. Elle en choisit un au hasard et, d’une main maladroite, commença à frapper une souche. Elle s’épuisait dans ce geste répétitif, mais au moins, cela lui vidait l’esprit et elle pouvait libérer sa rage librement. Et, alors qu’elle poussa un cri déchirant, elle sentit une présence près d’elle. Elle se retourna vivement, pointant l’épée sur la gorge du nouveau venu. Il leva ses mains, signe qu’il ne voulait pas lui faire de mal et fit, sur le ton de la plaisanterie :
-Owowow…Du calme, demoiselle. Je vous ai vu prendre l’une de nos épées et je me suis demandé ce que vous pouviez bien faire avec. On dirait que j’ai ma réponse : martyriser ce qu’il reste d’un pauvre petit arbre.
Lola soupira, fermant les yeux. Elle abaissa son arme, ne trouvant rien à répondre. Puis elle souleva ses paupières et observa l’homme qui se tenait devant elle. Il était grand, plus que Soaric, et arborait une petite barbe noire, comme ses cheveux. Sa peau était basanée, sans doute dû à une longue exposition au soleil. Il avait nombre de cicatrices et…portait l’uniforme de l’armée. Il devait être un guerrier, sans aucun doute. Et vu la prestance de son armure, un général ou quelque-chose de ce genre là. Il devait avoir trente ans, peut-être un peu plus. Dix ans seulement le séparait de l'âge de Lola…
Il lui adressa un sourire et, attrapant délicatement une des mains de la jeune femme il se baissa pour l’embrasser du bout des lèvres. Puis il releva le visage, et déclara, visiblement enchanté :
-C’est un plaisir de vous rencontrer, mademoiselle. Jon Lensson, Général de l’Armée, pour vous servir.
La demoiselle en question se libéra de son emprise, et fit un léger signe de tête pour salut. Elle aurait très bien pu lui faire une révérence, vis à vis de son statut, mais elle n’en avait juste pas le courage, ni même l'envie. Elle se présenta néanmoins, souriant légèrement :
-Lola Elwëe, artisane médecin. Enchantée de même.
Le prénommé Jon en fut apparemment satisfait car ses traits se détendirent, et il sembla rayonner littéralement. Il la regarda un moment avant de lui saisir l’épée des mains, expliquant le fond de sa pensée :
-Vous vous battez plutôt bien.
-Vous mentez. Je sais à peine tenir une arme.
-C’est vrai. Vous manquez éperdument de maîtrise, et, en vous en prenant ainsi à cette souche, vous avez bien failli vous blesser plusieurs fois.
Ils se sourirent et Jon passa son bras autour de ses épaules, l’entraînant près de ses guerriers. Il la présenta comme une vieille amie venue lui rendre visite, et, après l’attraction de la nouvelle arrivante, les hommes se mirent à bavarder gaiement entre eux.
Jon et Lola étaient assis côte à côte et dialoguaient, parlant de leur vie respective. Elle apprit ainsi que Jon avait choisi rapidement la voie qu’il arpentait aujourd'hui, son père ayant été lui-même Général d’une armée. En fait, depuis tout petit, il vivait sur les champs de bataille et, bien qu’il ait une maison à Asperance, il ne pouvait s’imaginer un seul instant ailleurs que dans le combat. Il était en permission pour le moment et profitait de ce repos pour se ressourcer, pouvant ainsi goûter aux joies d’une vie simple et ordinaire, loin de la mort et du sang.
-Oui, oui, je vous assure ! Ahah !…Hem. Enfin, bref.... Revenons-en aux changes sérieuses, mademoiselle Lola. Qu’est-ce qui vous amènenait dans cette belle forêt ?
La demoiselle releva la tête vers lui, cherchant une explication plausible. Elle secoua la tête, leva le bras pour le rabaisser aussitôt. Elle n’avait aucune idée d’un mensonge qui puisse paraître acceptable. Alors le mieux était de dire la vérité…Ou du moins, une partie :
-Hé bien…Il faut dire qu’en ce moment, dans ma vie, ça n’a rien de tout rose. En fait, sans trop savoir pourquoi, il m’arrive de...de ressentir une haine profonde envers mes proches et j’ai juste envie….de les voir souffrir. L’épée a été…le seul moyen que j’ai trouvé pour me défouler.
-Mmmh…Je vois, fit-il, pensif. Hé bien, Lola…Sachez que je vous comprends. Cela peut arriver à tout un chacun, vous savez ! Moi-même, il m'est arrivé de ressentir ce que vous subissez...Il ne faut pas que vous soyez ainsi affligée. Mais vous aurez besoin d’aide pour remonter la pente, ça, c'est certain. On ne sort pas d'un truc pareil comme ça.
-Mais les personnes qui pourraient m’aider ne sont pas là…
Lola avait dit cette phrase dans un souffle. Les larmes lui montèrent aux yeux, à la pensée qu’Eghir soit si loin d’elle, à présent. Elle qui voulait que tout se rétablisse, que tout marche bien dans sa vie…. ! Sans le vouloir, elle faisait tout pour que se soit de pire en pire. Et elle ne savait comment se libérer de là. Jon, touché, lui saisit le menton entre ses mains. Il essuya ses larmes et chuchota, sincère :
-Je suis là, moi, si vous le souhaitez. Je resterai dans cette forêt encore quelques jours, et puis j’irais dans ma maison à Asperance. Il suffit que je vous indique le chemin, et vous pourrez me rejoindre quand vous le souhaitez. Si c’est la lame qui vous apaise, laissez-moi du moins vous apprendre à la manier. Je ne voudrais pas que vous vous blessiez. D’accord ?
-….D’accord.
Il lui sourit et l’attira contre lui, la serrant dans ses bras. Lola se laissa faire, ayant un besoin irrépressible de réconfort. Puis le guerrier l’écarta et, se levant, dit doucement :
-Vous devriez rentrer chez vous, Lola. Il se fait tard…Vous allez inquiéter votre famille. Voulez-vous que je vous raccompagne ?
L’artisane se contenta d’hocher la tête et se leva à son tour, fichant ses yeux dans ceux de Jon. Ils marchèrent côte à côte tout le long du chemin, Lola écoutant Jon plus qu’elle ne lui parlait. Elle sut ainsi qu’il n’était pas marié, et qu’il n’avait pas non plus d’enfants, même si c’était son rêve le plus cher. Il lui expliqua aussi que le champ de bataille ne lui permettait pas de faire énormément de rencontre féminine, et que cela faisait énormément longtemps qu’il n’avait pas vu un aussi beau visage que celui qu’elle portait… Lola ne releva pas, se contentant de paraître gênée. Elle n’avait aucune envie d’avoir une aventure avec lui, tout étant déjà assez compliqué comme ça.
Lorsqu’ils furent devant la porte de l’auberge, ils s’observèrent un instant en silence. Puis Jon lui sourit encore une fois et reprit sa main pour lui administrer un baiser. Lola lui rendit son sourire, tristement, et elle chuchota :
-Merci.
Il inclina la tête, pour lui signifier que ce n’était pas grand-chose, puis se retourna en lui faisant promettre qu’ils se reverraient. Puis il disparut, marchant sur les pavés de la ville, se faisant avaler par la nuit.
Lola entra dans la bâtisse endormie et tenta de faire le moins de bruit possible, pour ne réveille personne. Sur le pas de la porte de sa chambre, elle remarqua que son peignoir n’avait pas bougé. Elle ramassa le tissu de soie, le serrant contre elle et, prenant son courage à deux mains, entra.
Soaric était là, peut-être à l’attendre, assis sur le rebord de la fenêtre. La colère l’envahit aussitôt, repensant à ce qu’il lui avait dit, mais elle prit une grande inspiration pour chasser les moindres parcelles de haines de son cœur. Elle enfila une robe de nuit et s’installa en silence dans le lit. Et attendit. Qu’il vienne se coucher près d’elle. Qu’il réagisse. Qu’il lui demande où elle était passée. Qu'il se fâche, qu'il fasse quelque-chose! Elle désirait simplement qu’il arrête de se conduire comme un pantin, à regarder tristement la nuit. Et à la fin, la jeune femme en eut tellement marre qu’elle se leva d’un bond et se planta devant lui, mains sur les hanches. Elle lui lança, fronçant les sourcils :
-Je pense que tu me dois des excuses !
Le garçon tourna son visage vers elle, et afficha un air si misérable qu’elle fut prise de pitié. Lola avala sa salive, et se frotta les bras, nerveuse. Il était horrible à regarder. Enfin, non. Il avait certes quelques bleus, et des traces de griffures étaient visiblement apparentes. Il n'avait pas réellement de grosses blessures, et il était encore fort agréable à regarder. Ce qui était en réalité horrible, en réalité, c’était le fait que se soit elle qui lui ait infligé ça. Elle avait été ignoble.
-Oh mon dieu…Mon cœur…Mon Soaric, mon chéri…
Lola s’approcha de lui, écartant ses cuisses pour se blottir contre lui. Il résista légèrement mais pas longtemps. Elle parcourut de ses doigts fins les traces des coups qu’elle lui avait infligés, et se retint de pleurer. Puis, comme si cela aurait pu réparer les blessures du cœur, elle déposa un baiser sur toutes ses cicatrices et ses bosses, en murmurant inlassablement qu’elle était terriblement désolée.
Elle alla finalement chercher un flacon de lotion et le soigna entièrement, sans qu’il ne dise le moindre mots. Puis, quand elle eut fini, elle leva un visage serein vers lui. Mais ce qu’elle vit dans ses yeux la terrifia. Lola pensait y trouver de l’amour, de la peine ou de la douleur, mais sûrement pas ça. Il l’observait, haineux, la rage ayant repris l’assaut sur sa tristesse. Pourtant, cette fois, elle n’avait absolument rien fait. Elle recula, butant sur le lit, et se laissa tomber.
Elle avait déjà vu cette lueur. Dans les yeux d’Eghir, lorsqu’il avait changé d’un moment à l’autre, devant l’homme odieux qu’il était désormais. Lorsqu’il était devenu cruel, rempli de haine envers le monde entier. Lorsqu'il avait failli la violer.
Elle sentit la terreur l'envahir, et se surprit à trembler comme une feuille. Elle avait peur. Oh oui, terriblement peur qu’il devienne comme lui.
[HS : je me suis dit que comme ça, ils pourraient se disputer à loisir ! D’un côté, c’est lui qui est meuchant, quand Lola est plus calme, et de l’autre, quand il s’est calmé, c’est elle qui pique des câbles. Comme ça elle pourra aller voir son Jon souvent ! M’enfin, après, si tu veux pas, je change ! =]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Ven 28 Déc - 11:21
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 3 Jan - 12:19
Le mot ‘terreur’ était trop simple pour décrire ce que ressentait Lola, à cet instant. C’était bien plus que cela. Elle avait longtemps essayé d’oublier ce moment maudit, cette minute indescriptible où Eghir avait changé du tout au tout. Elle revoyait ses yeux paniqués, ses traits se noyer dans les tréfonds de son âme, dans ses cauchemars les plus terrifiants. Cette vision la poursuivait et elle avait été assez stupide pour s’imaginer ne plus jamais revivre cela… Mais comme la poisse semblait la pourchasser, il ne pouvait être autrement.
Lola attendait. Que le combat que Soaric menait intérieurement s’achève et que la rage gagne sur l’amour. Elle ferma les yeux, pensant avec force que le Mal triomphait toujours. Il n’y avait plus aucun espoir ! A quoi bon lutter, si c’était toujours les sentiments négatifs qui menaient à bien la bataille ? Elle devait arrêter de se faire des illusions : le Bien dans ce monde n’était qu’éphémère. Une bougie dont la flamme vive consume la cire, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus. Le Bien se détruisait de lui-même, jusqu’à ce que la dernière lueur de bonheur meurt, plongeant la vie dans les ténèbres. Et les êtres humains ne pouvaient rien faire d’autre que de se raccrocher aux souvenirs de la chaleur que la lumière leur prodiguait. Puis ils finissaient par totalement l’oublier, et ils sombraient.
La flamme du gouverneur n’avait malheureusement pas eu le temps de s’achever toute seule. Quelqu’un avait soufflé dessus, le privant de la lueur enivrante de la bougie. Lola. Et celle de Soaric était vacillante, sur le point de s’éteindre. Et la faute à qui ? Lola. Lola ! Lola ! Lola ! Tout était de sa faute ! Tout le temps ! Elle essayait en vain de rendre les gens heureux autour d’elle, et elle ne réussissait qu’à les enfoncer d’avantage.
La jeune femme ouvrit les yeux, au bord des larmes. Elle jeta un regard désespéré sur Soaric, cherchant du réconfort. Mais il évita son regard, se relevant lentement et posa une main sur un mur, le visage neutre. Elle retint un petit sursaut, croyant qu’il allait essayer de la violer, comme avait tenté de le faire Maedren, des années avant. Il se mit alors à parler, froidement :
-C'est trop facile de me frapper et ensuite me donner de l'amour.
Lola laissa échapper un sanglot. Une fois encore, tout lui filait entre les doigts. Le pire, c’est qu’elle savait qu’il avait raison. Comment pouvait-il avoir confiance en ses sentiments, si elle passait son temps à le frapper, à l’injurier et puis à l’embrasser ? C’était trop simple. Mais elle n’arrivait pas à faire autrement. La haine que le gouverneur avait cultivée dans son cœur grandissait et lui lacérait l’âme, comme une Bête cherchant à prendre possession de son corps. Et Elle l’obligeait à agir comme elle le faisait ; à détester un être qu’elle adorait. Lola en avait assez de se battre. Elle voulait s’abandonner complètement à cette haine. De toutes façons, il n’y avait plus d’espoir : Soaric allait devenir comme Eghir. Et il ne redeviendrait plus jamais l’homme qu’elle avait aimé. Il…
-N'écoute pas ce que je raconte Lola ! C'est mon…mon double-moi…je…
Lola releva vivement la tête. Pendant un instant, leur regard se croisèrent et ils s’observèrent comme avant, comme deux êtres s’aimant éperdument. Et puis la lueur dans ses yeux s’éteignit, et il se transforma à nouveau en l’homme qu’elle détestait. Prise de terreur, elle recula dans le lit. Mais au fond d’elle, elle sourit. S’il était parvenu à redevenir le Soaric qu’elle aimait pendant un instant, elle réussirait peut-être à le sortir de là. A condition qu’elle arrive à chasser la Bête tapie au fond d’elle. Jon l’aiderait. Elle en était sûre. Il l’aiderait, et elle pourrait faire de même avec Soaric. Et ils seraient à nouveau le petit couple dont tout le monde rêvait de leur paisible vie. Oui. Il fallait espérer. Malgré les piques lancées, malgré la méchanceté des gestes et des paroles, …L’espoir devait persévérer. A tout prix. Sinon, ils étaient perdus. Soaric s’approcha d’elle, la regardant avec une haine indescriptible. Lola serra ses poings avec force : elle devait se raccrocher à leurs souvenirs, aux flammes de leur bougie brûlant à l’unisson.
-J'en ai marre de devoir tout encaisser ! J'en ai marre que tu te déchaînes sur moi ! Je suis aussi un être humain ! Je mérite peut-être plus de considération !
Sa voix n’était pas celle de Soaric. C’était…un autre être, abominable, qui vivait en lui. Comme elle et sa Bête. Et elle aurait bien voulu lui dire qu’ils n’étaient pas si différents, le rassurer, lui prouver par une quelconque manière qu’elle tenait à lui, même lorsqu’elle le frappait. Mais aucun son ne sortait de sa bouche. L’animal enfuit dans les entrailles de Soaric fichait des yeux malsains sur elle, et un mince sourire étirait ses lèvres : il se délectait de sa peur. Il était terriblement effrayant. Il ne fallait pas qu’elle perde espoir, bon sang ! Alors pourquoi avait-elle ce besoin irrépressible de vouloir tout quitter ? De le fuir, le laissant seul avec lui-même ?
-Pars…loin…de moi…
Cette fois encore, ce fut Soaric qui parla. Mais Lola était plus que terrifiée : elle avait peur que, au fond, ce soit le dernier combat entre l’homme lucide et l’Animal, et que la férocité de ce dernier soit si intense que le ‘bon’ Soaric perdrait. Et elle ne voulait pas. Elle devait agir, mais comment ?
Il se mit à hurler, se jetant contre un mur avec force. Puis il se saisit d’une dague, et s’enfuit. Le cri de Lola lui resta dans la gorge. Elle avait voulu l’appeler par peur qu’il ne se suicide. Elle comprenait ô combien la douleur pouvait être puissante, sauvage. Elle comprenait qu’il veuille en finir mais elle ne voulait pas qu’il renonce. S’il disparaissait…Que deviendrait-elle ?
Lola s’enfonça dans le lit, se demandant comment tout avait pu basculer comme cela. Comment avait-elle pu être assez idiote pour tomber amoureuse de deux hommes à la fois ? Etaient-ils donc condamnés à marcher sur un fil, suspendus au-dessus du vide ? Lorsque l’Animal de Soaric le laissait au repos, c’était sa Bête à elle qui ressurgissait. Il n’y avait que trop peu de moments où ils se retrouvaient enfin à deux. Elle avait la désagréable sensation de devenir folle ! Pourtant, tout ne faisait que commencer.
La jeune femme regarda distraitement par la fenêtre, observant la lune brillant au-dessus de l’auberge. Elle comprenait pourquoi Soaric était assis sur l’appui, à regarder le ciel quand elle était revenue de sa…balade. Toute cette grandeur, les étoiles et la lune…C’était magnifique, et surtout reposant. On se sentait tellement inférieur face à cette étendue, comme remis à sa place : nous n’étions tous que de misérables hommes, vivants pendant une vie et mourrant pour être rapidement oubliés. Alors que la lune, elle…C’était la même depuis des années. Elle ne pourrait jamais succomber. Cela voulait donc dire qu’il y avait des choses qui pouvaient rester, malgré le sang répandu par la cruauté humaine et les larmes versées. Les choses mourraient, mais d’autres renaissaient. Avec un peu de chance, les deux monstres à l’intérieur des amants finiraient par rendre l’âme, les libérant de leur emprise. Et le bonheur sera de retour, enfin.
Le temps passa ainsi, Lola ressentant un calme profond au fond d’elle. Jon avait réussi à l’ apaiser et grâce à cet instant de lucidité, où elle pouvait réfléchir sur elle et sur Soaric, elle y voyait plus clairement. Elle avait fini par accepter la Bête et, avec un peu de chance, réussirait à la dompter. Pour commencer, elle devrait la libérer, lui permettant de se nourrir de la haine qui l’habitait. Et donc s’entraîner à l’épée avec Jon. Il y avait peut-être une autre solution mais, pour le moment, elle ne voyait que cette alternative-là.
Soaric finit par rentrer. Après avoir repris ses esprits, elle n’avait pas douté un seul instant qu’il repasserait le pas de la porte. Elle…le sentait. Au plus profond d’elle-même. S’il avait mis fin à sa vie, elle l’aurait su. Elle ne pouvait pas expliquer pourquoi, mais c’était comme cela. Lola était par contre incapable de savoir quelle part de son fiancé allait être visible lorsqu’il serait de retour. Aussi, lorsqu’il fit quelques pas vers elle, de la frayeur s’afficha sur son visage mais Soaric la rassura par ses mots :
-Je…je…c'est moi, n'aie pas peur…je suis moi.
Il n’osa plus faire un pas de plus, restant devant le lit, les bras ballants. Il l’observait, ne sachant pas trop ce qu’il devait faire…En fait, il paraissait complètement perdu, plus sûr de rien, noyé dans son esprit et cherchant éperdument une main pour le tirer de là. Lola se promit que la main serait la sienne, même si parfois il aurait l’impression qu’elle serait en train de la lâcher.
-Désolé…je…c'est devenu trop dur. J'espère que tu pourras me pardonner Lola…mais je comprendrais que tu veuilles partir…
Il la contempla, plus désespéré que jamais. Il mit même ses mains en avant, pour lui prouver de sa sincérité. Alors Lola se mit sur ses genoux, s’approchant à tâtons vers le bout du lit. Elle l’examina un moment, se rassurant de son état. Puis elle le saisit par ses hanches et l’attira contre elle, la tête sur sa poitrine. Elle caressa machinalement ses cheveux tandis qu’elle chuchota :
-Je t’aime. Et je sais que toi aussi. Je sais que je ne dois pas en douter. Même quand cette Chose te ronge l’âme…Je le sais. Même si j’ai peur, je ne crains pas que tu perdes le combat contre Elle, Soaric. J’ai confiance en toi. Tu es plus fort qu’Elle, ce n’est qu’une ombre, ton ombre, qui essaye de devenir lumière, de devenir toi complètement. Mais elle ne réussira pas. Parce que vous ne pouvez pas vivre l’un sans l’autre ; elle n’existe pas si tu n’es pas là. Tu dois apprendre à vivre avec Elle. A la maîtriser. Ainsi, ni Elle ni toi gagnerez ou ne perdrez.
Lola passa ses doigts sous son menton, l’obligeant à redresser sa tête. Elle avait réussi à ranger la Rage dans un coin, pour qu’il l’oublie un moment. Elle était parvenue à le faire, alors elle réussirait sûrement à faire de même pour elle. Mais ce serait uniquement avec l’aide de Jon et de cela elle en était certaine. Soaric ne devait pas essayer…Il n’y parviendrait pas. Car il était l’une des causes de ses tourments. Il ne ferait que raviver la Haine en elle.
-Je serais là pour toi. Mais….quelques fois, j’aurais besoin que tu me laisses. Tu comprends ? Je…Tout ça, c’est à cause d’Eghir, mais aussi de toi, sans que tu ne le veuilles. J’y arriverai, moi aussi. Nous y arriverons. Et même si demain je te frappe à nouveau…On se sortira de là, n’est-ce pas ?
Elle ne retenait pas les larmes qui coulaient le long de ses joues. Elle voulait y croire. Elle le voulait vraiment. Lentement, elle se pencha vers lui et l’embrassa tendrement. Tout ceci était terriblement dur à vivre, mais ils ne pouvaient pas faire autrement. S’ils voulaient vraiment vivre ensemble, ils devaient accepter de souffrir autant. Et peut-être qu’un jour ils verraient le bout, sortant du trou si sombre dans lequel ils avaient sombré. Il ne fallait pas perdre espoir. Jamais.
Spoiler:
[HS : voilou voilou…A toi d’imaginer la suite^^ Tu peux toujours faire genre des semaines plus tard, la situation s’est empiréE alors qu’ils pensaient se redresser…Ils ont regagné leur maison, toute belle, et elle part souvent la nuit on ne sait où. (hésite pas à dire que tu l'as retrouvée ayant bu, ou l'inverse...Il peut même hésiter à aller voir une putain et Lola l'aurait appris, pour ça que ça va de mal en pis...)Tu pourras recommencer à un moment où elle revient tard et où il gueule vachement fort et la gifle ou je sais pas quoi, et on fera à ce moment l’idée de mettre Logan et Sia chez Hyndian. D’ailleurs, ils savent toujours pas qu’il est homo, lui ! :]
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Jeu 3 Jan - 14:16
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 6 Jan - 14:56
Les semaines passèrent. Et, avec elles, l’espoir que tout se termine enfin s’estompa. Même s’ils étaient parvenus à réintégrer leur propre maison, encore plus belle qu’avant. Tout, absolument tout empirait. Au lieu de se relever, ils s’enfonçaient. Et peu à peu, les moments d’amour entre les fiancés se firent plus court, moins présents, jusqu’à ne plus exister. Les seuls instants où Lola pouvait jurer être heureuse, c’était ceux passés en présence de Jon.
Il l’aidait vraiment. Il lui laissait la porte continuellement ouverte, même tard le soir ou tôt le matin, et elle pouvait ainsi oublier tous les problèmes qui l’enserraient le cœur, le pourquoi elle avait franchi le seuil de sa maison. Il lui apprit à se battre, à tenir une épée et à se muscler. La Haine en elle étant une excellente alliée, elle apprenait rapidement les bases du combat. Bien sûr, Lola n’était pas la plus brillante des élèves, mais elle savait tenir une arme et utiliser les ressources en elle pour se défendre. Et puis, surtout, cela lui permettait de canaliser ses émotions et elle se sentait comme libérée après les entraînements.
Mais ce sentiment de liberté finit par cesser à cause de Soaric. Lola désirait passer le plus de temps avec Jon, pour se redresser, et les seules moments où elle le pouvait était lorsque Soaric dormait. Ainsi, le jour elle était à son fiance et, la nuit, à Jon.
Seulement, Soaric finit bien par se douter de quelque-chose et dût certainement remarqué la place vide à ses côtés. Et, encore une fois, tout s’écroula. Ils recommencèrent à s’engueuler, toujours de plus en plus forts. Elle le laissait souvent en plan, préférant sortir plutôt que de voir les choses s’empirer. Mais bientôt, sa Haine se mêla à sa vie quotidienne et elle ne put faire autrement que la laisser se libérer. Elle frappa Soaric. Plusieurs fois. Et le pire, c’est qu’elle en était satisfaite.
Malgré cela, Lola et Soaric parvenaient à avoir des moments rien qu’à eux. Où ni l’un ni l’autre n’étaient possédés par une quelconque sensation obscure. Et la jeune femme essayait de lui faire accepter Sia. Elle lui laissa ainsi plusieurs fois, sortant avec Logan se promener ou faire les courses. Et il dut bien finir par l’accepter. D’autant que sa petite bouille était des plus adorables, même s’il ne lui appartenait pas vraiment.
Ainsi, leur couple s’effondrait, mais l’amour que Soaric portait pour Sia grandissait. Il avait de plus en plus souvent l’étincelle du père fier de son enfant qui brillait dans ses yeux. Alors que la lumière dans les yeux de Lola s’éteignait. Elle n’arrivait plus à aimer Sia, qui lui rappelait trop son amour envolé qu’elle portait pour Eghir. Plusieurs fois, elle avait hésité à aller le voir, ou à lui écrire. Mais elle s’était abstenue. Elle cherchait une relation où tous les deux s’aimaient, hors, il ne semblait pas vraiment l’aimer, quoiqu’il en dise. Sinon, n’aurait-il pas cherché depuis longtemps à la revoir ? Il fallait qu’elle l’oublie et pour cela elle devait se tenir éloigner de leur enfant.
Lola s’occupait encore de Logan mais à chaque fois son sourire était factice. Sa bonne humeur ne venait pas d’elle, mais d’un automate. C’était difficile à dire, mais elle commençait à ne plus aimer ses enfants. Elle laissait Soaric s’en occuper, sous prétexte qu’il avait sa part aussi à donner. Elle ne faisait plus que les mettre dans leur lit, ne leur racontant même plus une histoire. Et elle s’en fichait.
L’était de Lola empirait. Elle devenait cet espèce de monstre incontrôlable, détestant tout le monde qui l’entourait. Il lui arrivait même de s’éclipser durant la nuit, mais par pour s’entraîner avec Jon. Elle se contentait de faire oublier sa peine au fond d’un verre, jusqu’à ce qu’elle sente l’étau qui lui enserrait le cœur s’évaporer. Et une fois fut plus dure que les autres. Elle était rentrée complètement saoul, ne se souvenant de rien le lendemain. Elle était parvenue à l’absurde conclusion qu’elle ne s’en sortirait jamais, quoiqu’elle fasse pour se dépêtrer de cette situation.
Et ce sentiment ne put que être renforcé lorsqu’elle apprit par un marchand que Soaric l’avait questionné sur les putains. Elle ignorait totalement s’il avait vraiment passé à l’acte, mais rien que l’idée qu’il ait pu y penser la mettait hors d’elle. Il lui appartenait, bon sang ! Elle ne permettrait jamais qu’une femme pose ses doigts sur son corps ! C’était à elle et uniquement à elle de lui donner satisfaction ! Pas question qu’une autre donzelle s’en charge ! Lola était rentrée en rage, l’injuriant sous tous les noms, le menaçant de le quitter s’il recommençait ne serait-ce qu’à imaginer une seule seconde d’aller voir une de ces femmes qui écartaient trop facilement leurs jambes. Même si Lola ne lui apportait guère d’amour, Soaric n’était rien qu’à elle. Elle ne supporterait pas l’idée qu’il ne lui appartienne plus. C’était le sien ! Elle l’avait vu en premier. Et puis Soaric avait tenté de savoir où elle se rendait chaque nuit, preuve indubitable qu’elle n’était pas aussi discrète qu’elle ne le pensait. Elle l’avait rembarré, le détestant encore d’avantage.
Ainsi le couple commençait à ne plus en devenir un. Logan fut forcé d’assister plusieurs fois à leurs scènes de ménage et il en fut réellement choqué. Ils dut s’inventer maintes fois de fausses raisons à leur dispute pour le rassurer, et dur même s’embrasser devant lui pour le prouver. Seulement, leurs baisers n’avait un goût de rien et ils les dégoûtaient plus qu’autre chose. Lola ne dormait même plus avec Soaric. Lorsqu’elle revenait de ses escapades nocturnes, il était arrivé plusieurs fois qu’elle dorme dans leur chambre d’amis, ne désirant pas ne serait-ce que frôler son fiancé…
Avec Jon pourtant, tout était différent. Elle le laissait la prendre dans ses bras, ou la toucher de trop près lorsqu’il lui montrait un exercice qu’elle ne parvenait pas à faire. En dehors de l’entraînement, elle se montrait douce et aussi magnifique qu’autrefois, avec Soaric. Il l’aimait. Elle le savait au plus profond d’elle-même, s’amusait à le rendre fou d’elle, mais elle ne voulait pas de lui. Oh bien sûr, Lola aimait bien son côté rassurant, sa force extraordinaire et sa façon d’être mais…Tout cela s’arrêtait là. Elle n’était pas amoureuse de ce type et ne voulait en aucun cas avoir une aventure avec lui. Sauf si, bien sûr, Soaric décidait vraiment d’aller voir une putain… La jeune femme aimait réellement se sentir ainsi désirée, interposant les images du gouverneur ou même de Soaric à la place de Jon. Car aucun de ses deux hommes ne semblaient vouloir comme le général d’elle, alors cela lui faisait du bien d’imaginer.
Un soir, une grande décision fut prise. Comme toujours, Lola était sortie voir Jon lorsque tout le monde avait fermé l’œil. Elle s’était de nouveau entraînée, avait passé un peu de temps à discuter avec lui et puis était partie, le sourire aux lèvres. Ce sourire qui l’accompagnait chaque fois qu’elle repensait aux bons moments passés avec Jon. Elle était convaincue de retrouver la maison endormie, plongée dans le calme du repos. Aussi fut-elle véritablement surprise lorsque, ouvrant la porte, elle vit Soaric fixant l’entrée avec intensité. Il avait un verre d’alcool à la main et vu l’air que le jeune homme avait, ce n’était pas son premier.
-Il est tard tu sais ?
Son sourire disparut automatiquement. Elle savait, à cet instant, qu’il allait exiger d’elle la vérité. Elle savait aussi qu’il ne la laisserait pas tranquille jusqu’à ce qu’elle lui avoue tout, et qu’il saurait discerner facilement le vrai du faux. Mais elle essaya tout de même à se soustraire des aveux. Elle se dirigea doucement vers les escaliers, mais s’immobilisa lorsqu’il se leva en se dirigeant vers elle. Toute la sensation de paix qu’elle avait trouvé avec Jon se dissipa et elle leva vers lui un regard imprégné de haine.
-Je crois que j'ai le droit de savoir ou tu vas chaque soir Lola. Et tu vas me le dire ! Et pas un mensonge ! Ca va faire plus d'un mois que ça dure et que je ne dis rien ! Tu m'avais dit vouloir être seule de temps en temps mais je n'avais pas pensé que ce serait tous les soirs !
Lola se mordit la lèvre, essayant en vain de le contourner. Il lui prit fermement le bras, lui demandant de lui parler. Elle tenta de le gifler pour profiter de l’instant d’étonnement pour s’enfuir et s’enfermer dans sa chambre. Mais il fut plus rapide et lui attrapa le poignet avec une si grande force qu’il lui fit affreusement mal. Elle détourna le regard pour ne pas à avoir à ficher ses yeux dans les siens. Elle ne voulait pas qu’il voit sa faiblesse, qu’il se délecte de son impuissance. Soaric lui prit le menton entre ses doigts, la forçant à le regarder. Elle aurait voulu lui cracher dessus, le frapper ou l’injurier, mais elle s’abstint. Il affichait un air malfaisant et elle se doutait que si elle faisait quoique ce soit, il se vengerait. Et gravement.
-LOLA ! DIS-MOI OU TU VAS ! Dis-moi ce que tu fais chaque nuit de si intéressant ! Tes enfants te réclament! Parle-moi !
Les cris de Soaric pénétrèrent son âme, la touchant péniblement. Il fallait qu’elle fuit ! Sinon, tout allait de nouveau s’empirer ! Il fallait qu’elle parte, avant qu’il ne continue à parler. A lui faire mal. Elle se libéra violemment, balayant du revers de la main le danger que cela engrangerait, et le regarda avec une noirceur sans fond. Pa-rtir. Elle devait partir. Et vite !
Mais Soaric fut plus rapide, ou alors était-ce Lola qui fut trop lente…. ? Quoiqu’il en soit, il la rattrapa et abattit brutalement sa main sur la joue de la jeune femme. Elle était véritablement choquée. Comment avait-il pu faire ça ? Elle se rendit compte aussi à quel point cela pouvait faire mal, autant physiquement que…Que mentalement. Elle se rendit compte comment elle avait traité son fiancé, l’homme qu’elle prétendait aimer terriblement, et la honte s’empara de tout son être. Le besoin de fuir se fut encore plus pressant, d’autant plus qu’elle ne voulait pas qu’il assiste à l’explosion de ses propres remords.
Lola courut jusqu’à leur chambre et claqua la porte, la fermant à clé pour plus de sûreté. Elle se laissa lentement glisser jusqu’au sol et les larmes affluèrent, sans qu’elle ne trouve la force de les arrêter. Dans son cœur, les sentiments se bousculaient, et elle se sentait tout à fait incapable de faire le tri. Elle ne désirait juste qu’une chose : que tout s’arrête. Elle entendit Soaric toquer à sa porte, lui murmurer qu’il était désolé, mais elle le chassa durement. Il fallait qu’elle réfléchisse. Qu’il la laisse tranquille. Pour de bon… ? Lola ferma les yeux, désireuse comme jamais que tout prenne fin.
Mais comment, comment, bon sang ? Comment devaient-ils agir ? Il y avait de ça deux mois, ils s’étaient jurés de s’en sortir. Ils s’étaient promis de tout faire ! Ils y avaient vraiment cru…Mais là…N’y avait-il vraiment donc aucun espoir ? Est-ce que tous leurs efforts, si infimes qu’ils soient, devaient mener à un seul chemin ? Celui de la séparation… ? Lola secoua la tête : non. Non, il ne fallait pas qu’ils se séparent. Il ne fallait pas abandonner ! La toute première chose à faire, c’était de laisser les enfants loin de tout ça pour le moment. Logan en avait trop vu, et bientôt il ne pourrait plus avoir confiance en leur mensonge. Et Sia…Elle n’osait même plus le prendre dans ses bras. Alors à quoi bon persister ? Mieux valait les abandonner pour un temps, jusqu’à ce que leur couple se rétablisse. S’il se rétablissait. Lorsqu’ils seraient libérés des garçons, peut-être qu’ils pourraient y voir plus clair. Ensuite, ils aviseraient.
Lola se releva et entreprit de chercher Soaric. Elle fit le tour de la maison, ayant soudain crainte qu’il soit réellement parti pour la laisser seule pour toujours. Elle réfléchissait déjà à ce qu’elle devrait faire si c’était le cas lorsqu’elle le vit, adossé à la maison. Une hache à la main. Qu’allait-il faire avec, au juste ? Se tuer ? La tuer ? La jeune femme fronça les sourcils et fit, d’une voix trop dure à son goût :
-Lâche ça.
Il tourna la tête vers elle, le regard si triste qu’elle s’en voulu immédiatement. Ne pourrait-elle donc plus lui parler avec tendresse ? Soaric s’exécuta néanmoins et elle s’approcha de lui, posant des mains hésitantes sur ses épaules. Elle avait plus l’air d’une amie qu’une fiancé, mais là n’était pas l’important.
-Tout ça va beaucoup trop loin. On finira par s’en prendre aux gosses. Il faut…Il faut les confier à quelqu’un. A Hyndian, par exemple.
Lola lâcha son emprise, mal à l’aise. Après ne plus l’avoir touché pendant des jours, après ne plus avoir donné d’amour pendant deux longs mois, elle avait peur de mal s’y prendre. Elle croisa les bras, ne sachant pas trop quoi faire avec eux, et un silence gêné les sépara. La jeune femme le brisa finalement, en lâchant durement, gâchant ce bref instant de répit :
-Et ce que je fais la nuit ne te regarde pas. J’ai droit à une vie privée, tu ne crois pas ? A mon petit jardin secret. Toi, tu t’es pas gêné pour me demander la permission d’aller voir une putain. Pourquoi je le ferais, moi ?
La demoiselle pencha sa tête, ses longs cheveux glissant le long de ses épaules. Elle lui sourit d’un air malveillant, sachant éperdument qu’elle venait de sous-entendre ce qu’il craignait le plus au monde. Mais il lui avait fait mal, terriblement mal, et elle voulait qu’il souffre aussi. Ses pensées pour ses enfants s’envolèrent, se fichant d’un coup éperdument de leur sort. Elle voulait voir Soaric souffrir. Encore une fois.
-Je ne te suffisais pas, c’est ça ? Ou bien veux-tu tester de nouvelles choses, pour m’en parler ensuite ? Je peux le faire aussi, tu sais. Il suffit que je déboutonne un peu ma chemise…. Elle accompagnait ses paroles de chaque geste, le rendant plus fou que jamais. Que je mette mes atouts en avant….La bouche en cœur, le regard aguicheur…Et le tour est joué. Libre à toi d’imaginer le reste. Hmmm…Voyons ? Combien d’hommes crois-tu que j’ai vus, pendant ces deux mois ? Tu serais fort surpris !
Lola éclata de rire, se relevant. Oui, il serait vraiment surpris d’apprendre qu’elle n’en avait vu en réalité….Qu’un seul ! Et qu’il ne s’était rien, absolument rien passé. Mais ça, il ne le savait pas. Elle vit dans son regard qu’elle l’avait touché considérablement. Peut-être même plus que les autres fois. Elle vit aussi qu’il ne la laisserait pas se coucher comme ça, et qu’elle regretterait ce qu’elle avait dit.
Il devenait plus qu’urgent de confier Logan et Sia à Hyndian. Car le pire n’était pas encore passé.
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 6 Jan - 16:42
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 6 Jan - 21:40
-Je ne suis pas allé voir de putains. J'avoue avoir eu l'idée folle d'y aller, mais je ne l'ai pas fait. Crois-moi.
Lola serra la mâchoire et les poings, détournant le regard. Elle savait qu’il avait raison. Il n’avait jamais franchi le pas. Il n’était jamais aller voir ces femmes, pas plus qu’elle n’avait été voir d’hommes. Mais il avait pensé le faire. Et rien que ça la dégoûtait.
-Et l'on ne peut pas dire que tu me suffis, puisque tu ne fais rien. Je n'ai plus droit à ton amour. Et tu avoues comme ça que tu m'as trompé avec d'autres hommes. Au pluriel en plus. Mais à quoi est-ce que je sers ? De nounou ?! Dis-le moi clairement que c'est finit entre nous que j'arrête d'alimenter de faux espoirs ! Que j'arrête de tenter de nous redresser ! Que j'arrête de te faire souffrir de la sorte ! Tu me l'as dit que c'était à cause de moi tout ça, même involontairement. Alors dis-moi ce que tu attends de moi clairement.
La jeune femme osa enfin tourner le visage vers lui, menaçante. Peut-être qu’elle ne lui donnait plus d’amour, mais il le cherchait ! Ce n’était pas uniquement sa faute si le couple n’arrivait pas à refaire surface ! Il y avait aussi sa part de responsabilité, là-dedans ! Et elle ne lui donnerait aucune affection tant qu’il ne se serait pas calmer. Ou l’inverse. Elle réfléchissait à tout allure, se demandant comment pouvait-elle faire pour atteindre un autre point sensible. Au fond d’elle, une voix hurlait qu’elle devait arrêter là, qu’elle devait se taire pour éviter d’envenimer les choses. Mais elle l’ignorait, la chassait du revers de la main, l’écrasait pour qu’elle n’existe plus et se taise. Une part d’elle adorait voir la souffrance dans son regard. Et elle en redemandait d’avantage. Finalement, son sourire s’élargit et elle déclara d’un air malveillant :
-C'est pourtant clair, non? Tu nettoies, tu fais la vaisselle, tu t'occupes des enfants et de la maison. Voilà à quoi tu sers! Moi je te nourris, et je profite de ce que la vie me donne. Et je te l'ai dit, ne pas te voir m'aide à me sentir mieux. Mais j'ai trop besoin de toi pour que tu t'en ailles!
Il resta muet. Ah, elle avait encore réussi à le toucher, le coco ! Triomphante, elle releva le menton, fière de ce qu’elle avait dit. Elle le vit se battre intérieurement pour garder un visage de marbre tandis qu’il marchait vers la maison. Lorsqu’il passa près d’elle, il déclara, ne daignant même pas se tourner vers elle :
-Si c'est tout ce que je représente à tes yeux, tu ne verras pas d'objection à ce que j'aille porter les enfants jusque chez Hyndian. Tu auras la maison pour toi toute seule. Combien d'hommes prendras-tu dans notre lit en attendant mon retour ?
La jeune femme pencha de nouveau sa tête, toujours plus souriante que jamais. Mais son sourire n’avait rien d’amical, bien au contraire. Elle chuchota, d’un ton tellement naturel qu’il sonnait faux :
-..Tu veux vraiment le savoir...?
Il parut de nouveau surpris, visiblement déconcerté. Ah, elle agissait vraiment comme une garce ! Mais elle aimait ça, bon sang ! Elle aimait voir son visage déconfit, sa peine se traîner dans ses gestes. Elle aimait voir, qu’au fond, malgré toutes ces absurdités, il l’aime encore. Qu’il croit qu’il y ait encore de l’espoir…Il était naïf. Tellement naïf.
-Non. Si tu es fière de devenir une putain, fais-le.
Lola serra les dents, ne relevant pas. Elle se força à s’ériger un bouclier en elle, pour ne pas que ses mots l’atteignent. Non, elle n’était pas une putain. Parce-qu’elle n’avait jamais fait ce qu’elle avait dit. Elle n’avait jamais couché avec tous ces hommes. Elle n’était pas comme ça ! Comment pouvait-il en douter ?
La jeune femme passa ses mains sur son visage, avalant sa salive. Elle sentait les larmes lui monter, mais elle ne voulait pas lui donner se plaisir. Il fallait qu’elle soit forte. Il fallait qu’elle arrête de penser à lui. Car elle détestait l’idée qu’il puisse avoir désormais d’elle. Oui, au fond d’elle, bien enfoncée dans sa chair et dans l’obscurité de son âme, subsistait quelque-chose. De l’amour. Il y avait encore ce sentiment, devenu très fragile, mais présent. Seulement, il y avait maintenant tellement de noirceur autour qu’elle commençait à oublier qu’elle l’aimait. C’était absurde, mais véridique.
Lola décida de ne pas rentrer, cette fois. Elle se dirigea vers le village, trouvant rapidement la maison de Jon. Elle hésita un long moment, restant sur le pas de la porta, puis toqua. L’homme lui ouvrit, l’air ensommeillé, et demanda en baillant :
-Oui ? Que puis-je faire pour vous ?
Lorsqu’il vit qu’il avait affaire à Lola, son visage s’éclaira. Il entoura ses épaules de ses bras et l’entraîna dans sa maison. De là, il la conduisit dans la cuisine où il lui servit un verre de thé, l’observant boire avec tendresse. Finalement, n’y tenant plus, il la questionna :
-Alors ? Qu’y a-t-il ? Je vois des larmes sur tes joues….
-Mon ami et moi nous sommes encore disputés…Et finalement, je me suis décidée à me séparer de mes enfants. Je ne peux pas continuer comme ça…
-Oh, Lola…
Jon s’approcha d’elle, essuyant de ses doigts les larmes qui coulaient avec abondance. Elle n’avait jamais parlé de Soaric comme étant son fiancé. Elle ne voulait pas qu’il le sache. Il ne le fallait pas. Lola se jeta dans ses bras, et il la serra avec force. Il lui chuchota doucement :
-Si les entraînements ne t’aident pas, alors je ne vois plus quoi faire…Tu sembles si heureuse en partant, pourtant…
-Mais je le suis ! répondit-elle. Seulement, dès que je le revois, je ne peux pas m’empêcher d’être méchante avec lui. Comme lui l’est avec moi.
-Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu t’obstines autant. Laisse-le, et c’est tout. Tu te fais plus de mal qu’autre chose.
Elle secoua la tête, lui faisant clairement savoir que ce qu’il lui demandait était purement impossible. Le général soupira et la souleva de terre. Il l’emmena dans sa chambre, l’allongeant délicatement sur le lit. Lola fronça les sourcils et lui demanda, durement :
-Qu’est-ce que tu fais ?
Il éclata de rire, se redressant. Il lui sourit longuement, mystérieux, puis lui confia :
-Je vais dormir dans le salon. Ne t’en fais pas, je n’avais aucune idée derrière la tête. Mais tu dois te reposer et mieux faut que tu restes ici jusqu’au matin.
Lola hocha la tête, le remerciant. Puis il se pencha vers elle et, craintivement, lui déposa un baiser sur la joue, près des lèvres. Elle n’esquissa aucun geste, ni l’encourageant ni ne le repoussant, et il partit, visiblement satisfait. Elle s’endormit aussitôt, se sentant d’un coup étonnement fatiguée.
Le lendemain, lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle fut accueillie par un Jon sautillant, lui tendant un plateau avec bonheur. Elle déjeuna ainsi simplement, bavardant avec son ami, le remerciant pour son hospitalité. Finalement, les mains tremblantes, il lui proposa :
-Lola…Je me demandais si….Enfin, tu sais, il y aura bientôt cette fête, au village…Et peut-être que…Que tu souhaites…y aller…avec…moi ?
La jeune femme le regarda, se demandant quel engagement se serait, si elle acceptait. Bien sûr qu’elle voulait passer du temps avec lui ! Seulement…Lola ne désirait en aucun cas finir dans ses bras. C’était un ami pour elle, c’était tout. Il ne devait pas se faire d’illusions !….Même si, visiblement, c’était trop tard… Elle réfléchit encore un moment puis, n’arrivant pas à se décider, lui répondit :
-Ecoute, je ne sais pas trop…J’ai pas vraiment la tête à tout ça…Mais j’y réfléchirais. Si je change d’avis, tu le sauras, d’accord ?
Il accepta, légèrement déçu, et repartit avec le plateau en mains. Lola se décida à se lever et surtout à quitter la maison. Elle ignorait si Soaric était de retour. Elle l’espérait vraiment. Elle n’avait pas envie…De s’imaginer qu’il s’en aille, pour toujours. Elle ne le voulait pas. Malgré tout ça, elle ne le voulait vraiment pas.
Lola descendit donc, informant Jon de son départ. Il lui sourit, la raccompagnant à la porte, et lui souhaita d’aller mieux. Comme ça, disait-il, elle changerait d’avis et ils iraient danser…Elle lui rendit poliment son sourire puis le quitta d’un geste de la main, heureuse qu’il soit là pour elle. Elle avait beaucoup de chance. Mais elle ne voulait pas qu’il foute tout en l’air en lui avouant l’aimer…
La jeune femme s’inquiéta tout le long du chemin, se demandant si, au final, Soaric était rentré. Elle refusait d’imaginer le pire, mais c’était plus fort qu’elle. Que ferait-elle s’il décidait de la quitter ? S’il disparaissait, emmenant ses enfants ? Et si au final, il les avait pris et avait cherché refuge ailleurs ? Autant de questions qui ne trouvèrent pas de réponses rassurantes. Lola finit par courir, désireuse d’atteindre rapidement sa maison pour que tout ce remue-ménage intérieur cesse.
Lorsqu’elle vit sa bâtisse, son cœur s’arrêta. L’instant de vérité était arrivé. Elle ralentit le pas, déglutissant au moment où elle se trouvât sur le pas de la porte. Puis elle l’ouvrit, fermant les yeux, écoutant les bruits familiers de sa demeure. Elle n’entendait personne. Dépitée, la jeune femme ouvrit la porte du salon, prête à s’affaler sur le divan et à pleurer.
Ses yeux rencontrèrent ceux de Soaric et pendant l’espace d’un moment, ils se virent comme avant. Puis Lola chassa l’inquiétude sur son visage et vit la bouteille d’alcool dans les mains de son fiancé. La jeune femme soupira en déclarant :
-Ca devient une mauvaise habitude. Arrête de boire, ça n’arrangera rien.
Elle se laissa tomber lourdement à côté de lui, renversant sa tête en arrière. Qu’avaient-ils fait pour en arriver là… ? La jeune femme, ne sachant pas trop par où commencer, demanda :
-Est-ce qu’Hyndian va bien ? Je ne l’ai plus vu depuis un moment.
Lola redressa la tête mais n’osa pas le regarder dans les yeux. Elle savait qu’ils devraient discuter, maintenant. Mais, comme à son habitude, elle fuyait ses responsabilités. Il lui répondit vaguement, l'informant qu'il avait une liaison avec un certain Lee. La jeune femme sourit, percevant une certaine surprise dans sa voix:
-Oui, j'étais au courant. Ils sont adorables, tous les deux. Je ne te l'ai pas dit parce-que je pensais que tu t'en fichais pas mal, d'Hyndian. Comme tu te fiches de moi.
Lola se tourna vers lui, le regardant durement. Elle saisit sa bouteille d'un geste sec, buvant à même le goulot. Quelque-chose lui disait qu'ils en auraient rudement besoin....
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Dim 6 Jan - 22:35
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Lun 7 Jan - 22:30
-Je ne me fiche pas de toi.
Lola jeta un coup d’œil en direction de Soaric. Il avait la voix calme, posée, semblant vraiment désirer avoir une conversation plus que normale. Il voulait que, pour une fois, ils ne s’engueulent pas, qu’ils ne pètent pas tous les deux des câbles et qu’ils se respectent l’un et l’autre. Et elle ? Où elle en était ? Ne désirait-elle pas que tout s’arrange ? Ou bien…le désirait-elle vraiment ? Car, il fallait l’avouer, elle ne faisait rien en ce moment pour rehausser le niveau de leur couple. Elle se persuadait qu’elle essayait, qu’elle tentait de faire bouger les choses mais, au fond, elle ne faisait que les empirer.
-Jamais je ne t'aie abandonnée. Toutes les nuits quand tu pars, je suis réveillé. Je me demande ou tu vas et maintenant que je l'ai deviné cela me fait mal, mais je ne dis rien et tout ce que je fais c'est m'inquiéter et espérer que tu rentres en un seul morceau. Je veille à ce que tu ne manque de rien, constamment. Je fais mon maximum pour te laisser ton espace vital, de l'air pur pour respirer.
Lola sentit son regard pénétrant sur elle, et ne parvint pas à le soutenir longtemps. Elle baissa le visage, vaincue. Il lui avouait pleinement qu’il pensait encore à elle. A eux. Que, pendant qu’elle voyait Jon, lui se faisait du mourront pour elle. Il s’inquiétait, alors qu’elle ignorait son existence. Comme d’habitude, au lieu d’affronter les choses, elle les fuyait. Il cherchait depuis deux mois à mettre les choses au point et elle, tout ce qu’elle avait fait c’était…C’était rien. Absolument rien. Et elle osait prétendre l’aimer… ? Mais quel amour était-ce donc ? Quel forme de l’amour offrait autant de souffrance à son partenaire ? Elle était odieuse. Détestable. Comment, après tout cela, parvenait-il a lui pardonner ?
-D'autres hommes seraient partis Lola. Je veux dire…ils n'auraient pas acceptés ce que j'accepte en ce moment.
Lola reprit une gorgée du liquide, se brûlant le gosier. L’alcool était tellement fort qu’elle en avait les larmes aux yeux, mais elle s’en fichait. Au moins, comme ça, elle pourrait expliquer par une excellente raison ses yeux rouges. Elle se sentait vraiment stupide. Elle ne méritait pas son amour. Et même si c’était le cas, même s’il subsistait un mince espoir…Lequel était-ce ? Elle n’arrivait plus à le regarder comme avant. De son côté, elle n’y croyait plus vraiment. Mais il semblait tellement obstiné…Il avait confiance pour eux d’eux en même temps. Seulement, cela suffisait-il ? Et combien de temps restait-il avant qu’il renonce, lui aussi ? Il y avait tellement de questions sans réponses….Il y en avait beaucoup trop.
-Il faut trouver une solution, Lola. On ne peut pas continuer ainsi. Je sais que c'est dur pour toi mais je te demande, pour cette fois, que l'on parle tranquillement. D'accord ? Sans dispute et sans chercher à se faire mal.
Lola hocha la tête. Il avait raison. Ils devaient parler maintenant, sinon ils ne le feraient jamais. Ils étaient calmes tous les deux, plus ou moins enclins à discuter de ce qu’ils ne voulaient pas entendre. Il fallait qu’ils sachent s’ils devaient abandonner, ou persévérer. Si tout cela en valait encore le coup. La jeune fille serra la bouteille entre ses doigts, essayant de se montrer courageuse. En vérité, elle aurait très bien aimé se retrouver loin d’ici, loin des problèmes, à profiter de la vie au lieu de se morfondre sur des rêves brisés. Elle détestait jouer à l’adulte. Mais cette discussion devenait plus qu’une nécessité. Elle le savait, mais avait peur de ce qui allait suivre. Pour la première fois depuis longtemps, elle se rendit compte qu’elle ne voulait pas le perdre.
-Ou en sommes-nous Lola ? Je veux dire, je n'arrête pas d'espérer et il n'y a rien qui va. Doit-on comprendre que notre couple n'est plus qu'une illusion et qu'il faut arrêter les frais ? Doit-on comprendre que l'on n'est pas destiné l'un à l'autre ?
Lola déglutit. Oui…Où ils en étaient ? Elle passait son temps à le persécuter, à le frapper, à le détester. Pourtant, au fond d’elle, elle savait qu’elle l’aimait. Elle n’arrivait juste pas à refaire surgir ces sentiments pour lui, tant sa Haine prenait possession de son corps. Elle se demanda comment faisait-il pour ne pas succomber à sa Rage. Il arrivait à se contrôler, alors qu’elle abaissait trop rapidement ses armes, proclamant ainsi une dure défaite. Peut-être était-il plus fort qu’elle. Qu’il avait vu tellement d’affreuses choses dans sa vie qu’il avait décidé qu’il n’en verrait plus jamais. Et elle…Elle, elle brisait tous ses espoirs ! Elle le replongeait dans les ténèbres de son passé. Elle était vraiment idiote. Elle ne s’était pas rendue compte que ses coups et ses jurons lui rappelaient ses affreux parents…La situation était donc encore pire qu’elle ne le croyait.
-Je n'ai pas envie que l'on se sépare Lola. Mais…si l'on ne peut pas faire autrement…si tu ne supportes plus tout ça…je te laisserais la maison. Et je te laisserais enfin l'esprit tranquille.
-NON !
Lola avait hurlé, malgré elle. Elle le regardait, effarée, sentant la tristesse la gagner peu à peu. Non…Il ne devait pas, lui, parler de séparation. Pas lui. Lui devait espérer pour eux. Il ne devait pas renoncer, pas maintenant ! Elle se jeta à terre, s’agenouillant devant lui. Saisissant ses mains, elle déclara avec force :
-Ne parle pas de séparation. Je t’en prie. Pas toi. Pourquoi tu parles comme ça, bon sang ? Pourquoi tu parles comme si tout était fini ?!
‘Parce-que tout est fini. Depuis longtemps. C’est toi qui ne l’acceptes pas.’ La jeune femme chassa cette pensée en secouant son visage, faisant voleter ses boucles. Puis, abattue, elle déposa sa tête sur les genoux de Soaric, retenant ses larmes en serrant les dents.
-Tu dois rester, Soaric…J’aime bien te savoir près de moi. J’aime bien voir ta présence rassurante. J’aime bien savoir que, quand je rentrerais, tu seras là, à m’attendre. J’aime …toi. Oui. Je…Je t’aime.
Lola leva les yeux, croisant le regard de Soaric. Elle se releva, lentement, l’observant de haut. Elle voyait qu’il voulait l’embrasser, la caresser. Il la désirait éperdument, privé d’amour pendant trop longtemps. Mais elle ne voulait pas. Elle se sentait légèrement dégoûtée à l’idée qu’il ne l’effleure de ses doigts. Malgré l’affirmation qu’elle venait de lui révéler. Elle l’aimait, peut-être. Mais était-ce simplement de l’amitié, désormais ?
-C’est juste que…Que je ne comprends pas comment me battre avec ce…cette Chose en moi. Comment tu fais ? Je la sens tellement présente…C’est tellement envoûtant. Je n’arrive plus à résister. Sauf…Sauf le soir.
Là, elle décida de se taire. Il devait probablement s’imaginer que, le soir, elle se sentait mieux dans les bras d’autre homme. Qu’ils parvenaient à lui faire chasser cette Haine enfuit en elle, alors que lui n’arrivait qu’à la raviver. Mais il se trompait ! Et elle ne voulait pas qu’il se leurre encore longtemps. Elle se pencha sur lui, expliquant d’une voix douce :
-Je n’ai pas touché à d’autres hommes, Soaric. Crois-moi. Dans mon état, j’en serais tout à faire incapable, tu ne crois pas ? Comment as-tu pu ne serait-ce qu’un instant en douter ? Tu me déçois.
Lola se mordilla férocement les lèvres. Elle avait de nouveau chaviré. Elle murmura faiblement des excuses, s’asseyant de nouveau sur le fauteuil mais beaucoup plus loin de lui, cette fois. Pourquoi fallait-il, que, chaque fois, elle remue le couteau dans la plaie ? Ce n’était certainement pas comme cela que les choses changeraient. Elle en était rudement consciente. Mais c’était plus fort qu’elle. Plus fort que tout l’amour qu’elle portait –ou avait porté ?- pour Soaric. La jeune femme soupira longuement, se tournant vers son fiancé, en concluant :
-Il ne faut pas que l’on se sépare. Je suppose que l’on arrivera à s’aimer comme autrefois. La meilleure façon serait de me coudre les lèvres, tu ne crois pas ?
Elle éclata d'un rire franc, vrai. Comme cela faisait longtemps, qu’elle n’avait pas rigolé vraiment, en présence de Soaric. Elle en prit soudainement conscient et se sentit tout à coup gênée. Aussi, pour qu’il ne remarque pas son embarras, elle acheva :
-Sérieusement….Je ne sais pas du tout si tout s’arrangera un jour…Je sais juste que nous devons y croire. Et je profiterai de cet instant de lucidité pour m’excuser auprès de toi. Pour tout ce que je t’ai fait, et pour tout ce que je ferais. Car si je suis certaine d’une chose, c’est que rien n’est encore terminé. Il faut y croire. C’est tout.
Seulement, sa voix résonnait faux. Comme si elle-même laissait l’espoir de côté. Alors qu’elle venait de lui faire un discours pour l’empêcher de renoncer, cherchant par là à se convaincre elle-même, elle n’était parvenue qu’à perdre ses illusions. Elle sentait que la Haine était encore présente, et tout ne serait plus qu’une question de temps avant qu’elle ne frappe à nouveau. La question était : est-ce que Soaric pourrait encore supporter cela ?
[HS: après, il pourrait se faire pleins d'illusions guimauves et...Ne pas comprendre pourquoi elle s'en va quand-même, les soirs suivants. Il peut décider à ce moment de la suivre et voir le type, voir qu'elle est super heureuse avec. Et donc, se dire qu'elle lui a menti en le manipulant. Je sais pas trop...Toi qui vois ]
Soaric Maître Archer, loyal
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Sujet: Re: Autant en emporte le bonheur...[PV Lola] Mar 8 Jan - 17:17
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